Date de publication sur Tlaxcala : 01/04/2017
Le Sahara Occidental, dernière colonie d'Afrique
Interview de Malainin Lakhal
Malainin Lakhal, 45 ans, est un traducteur, défenseur des droits humains et journaliste indépendant sahraoui. Il est membre de l'Observatoire sahraoui des Ressources naturelles. L’Institut démocratique africain l’a interviewé à l’occasion de la Journée de l’indépendance saharouie, le 27 février.
A.D.I. : Comment était la vie au Sahara Occidental ?
Malainin : Grandir au Sahara Occidental occupé, c'est comme grandir dans un immense camp de détention à ciel ouvert. L'occupation militaire marocaine a maintenu un siège violent des différentes villes des territoires dès les premiers jours de l'invasion. De fait, l'invasion a commencé le 31 décembre 1975 par une vaste opération militaire qui a rasé des centaines de villages nomades sahraouis, faisant des milliers de victimes et autant de disparus ; à ce jour, on reste sans aucune nouvelle de plus de 600 de ces personnes disparues.
Et bien sûr, étant un enfant sahraoui, grandir dans les écoles marocaines sous la tutelle de maîtres marocains a été une expérience très difficile car ils nous traitaient de manière différente, comme l'on ferait avec n'importe quel peuple colonisé. Dans la classe, dans les rues, sur les terrains de jeux, les policiers nous traitaient en suspects ; ils nous interpellaient souvent, à la moindre chose. Ils nous appelaient "les sales sahraouis", "les chameliers". Nous étions habitués, tous ceux de ma génération et de la génération suivante, à être arrêtés dans la rue avec ou sans raison, à être emmenés aux commissariats, à être battus et torturés par les policiers marocains, qui voulaient simplement se divertir ou cherchaient à avoir une information spécifique, et à passer une nuit ou deux au cachot avant d'être relâchés. Nous avons aussi été nombreux à être emprisonnés pendant des périodes plus longues, et même certains d'entre nous ont disparu pendant longtemps ou pour toujours.
À l'école, nous étions discriminés. À cette époque il était difficile pour un Sahraoui d'aller jusqu'au bout de la scolarité. Les autorités coloniales faisaient leur possible pour nous décourager d'avancer dans nos études. Et atteindre l'université a tenu du miracle pour beaucoup d'entre nous. Ce traitement nous a amenés depuis notre enfance à avoir une grande conscience politique. Et bien sûr nous étions aussi politiquement actifs et nous avions tendance à faire tout notre possible pour rendre la vie difficile aux autorités coloniales, en particulier la nuit. Pour résumer, la vie dans les zones occupées du Sahara Occidental est la vie d'un peuple colonisé qui se bat pour sa liberté et que les colonisateurs répriment à cause de ce combat. La seule différence ici est que le colonisateur est un autre pays africain.
Que représente pour vous le Jour de l'Indépendance de votre pays ?
Il représente de nombreuses choses contradictoires. En premier lieu, je suis fier que mon peuple ait réussi, dans une période très difficile de son histoire, à déclarer sa volonté politique et à la traduire dans la constitution et dans la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD). Mais, jusqu'à ce jour, mon pays n'est pas complètement libre ni totalement indépendant. Les deux tiers de notre pays sont encore sous le joug de l'occupation militaire marocaine. Par conséquent, nous ne pouvons pas célébrer notre indépendance comme nous le souhaiterions.
Mais d'un autre côté notre Jour de l'Indépendance est aussi pour nous et pour le monde une façon de rappeler que quelque chose ne va pas au Sahara Occidental. C'est un message de notre peuple à ce qu'on appelle la communauté internationale selon lequel nous, les Sahraouis, nous avons décidé de notre futur et nous sommes prêts à le confirmer dans un référendum d'autodétermination si l'on nous permet de le faire. Sinon, notre choix est clair : Nous voulons être libres ! Il n'y a pas d'alternative à notre liberté ; c'est obligatoire ! Nous voulons construire notre État et notre Nation et nous sommes prêts à le faire ; nous avons déjà construit nos institutions, notre gouvernement, et celui-ci est parvenu, pendant plus de quarante ans, à diriger les seuls camps de réfugiés au monde dressés, administrés et organisés par les réfugiés eux-mêmes. Nous n'avons besoin que d'une chose, c'est que la France et sa protégée, la monarchie marocaine, nous laissent tranquilles et cessent de maintenir le néocolonialisme dans notre pays.
Le conflit territorial entre le Front Polisario sahraoui et le Maroc dure depuis 1975. Le Maroc refuse de reconnaître l'indépendance du pays. Comment voyez-vous la querelle (quel est le problème) et la manière dont elle a affecté votre pays ?
Le conflit du Sahara Occidental est clairement une question de décolonisation. Ceci n'est pas un point de vue mais un fait établi et confirmé par plus de 110 résolutions de l'ONU, de nombreuses autres résolutions de l'UA, de l'UE et d'autres organismes. La Cour Internationale de Justice elle aussi a émis un avis clair à l'adresse de l'Assemblée générale des Nations Unies en 1975, dans lequel elle affirme que le Sahara Occidental est un territoire non autonome, que le Maroc n'a pas de souveraineté sur ce territoire et que ce territoire a un peuple bien déterminé, les Sahraouis, lesquels, en accord avec cet avis de la CIJ, ont le droit inaliénable à l'autodétermination, qu'ils devraient exercer dans le cadre de la résolution 1514, en vertu de laquelle de nombreuses nations africaines ont obtenu leur indépendance dans les années soixante. La question est donc très claire sur le plan juridique, au point qu'aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental.
Mais le Sahara Occidental est un territoire très riche, avec toutes sortes de ressources, renouvelables et non renouvelables. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles le Maroc, appuyé par la France bien sûr, refuse de reconnaître, comme vous l'avez signalé, non seulement notre indépendance mais aussi notre propre droit à l'existence, à la liberté et à l'autodétermination.
De la même manière que les Sud-Africains ont autrefois souffert sous le régime de l'apartheid, nous continuons à subir, dans les zones occupées du Sahara Occidental, les arrestations arbitraires ; les manifestations pacifiques sont interdites et violemment réprimées ; nous avons actuellement environ 50 prisonniers politiques dans les prisons marocaines, dont beaucoup ont été jugés par des tribunaux militaires marocains, bien qu'il s'agisse de civils, en majorité des étudiants. Le régime marocain a commis, dans les années soixante-dix et quatre-vingt, des crimes contre l'humanité atroces qui sont attestés par des dossiers solides et il continue à commettre des violations qui sont de véritables crimes contre l'humanité, comme les disparitions forcées, les tortures, les exécutions sommaires, etc.
Donc, en résumé, le Sahara Occidental c'est une question de décolonisation où nous, les colonisés, nous luttons contre un régime militaire colonial violent qui refuse de reconnaître ou de permettre que le peuple décide de son futur et de son territoire.
La résistance du Front Polisario face aux forces marocaines est-elle de nature agressive ou bien le Front pratique-t-il la résistance passive ? Y a-t-il des affrontements violents qui se produisent ?
Rappelons que le Front Polisario a été créé en 1973 par un groupe de jeunes combattants sahraouis pour mener une lutte armée contre la colonisation espagnole. Quand le Maroc s'est acoquiné avec l'Espagne pour la remplacer illégalement, le Front Polisario a entrepris une guerre de guérilla contre la nouvelle puissance coloniale, qui allait durer 16 ans, et il a réellement réussi à occasionner des dommages importants à la monarchie alaouite et à son armée. Ce net succès du Polisario a obligé l'ex-roi du Maroc, Hassan II, à accepter le plan de règlement de l'OUA et de l'ONU en 1991 ; selon ce plan, l'ONU devait organiser un référendum d'autodétermination avec trois options : l'indépendance, l'intégration au Maroc ou une autre forme d'association avec une autre entité.
Pendant ces années de guerre la résistance civile sahraouie existait aussi, bien que sous forme d'organisations clandestines destinées à sensibiliser les gens, à structurer un soutien au Polisario et, parfois, à réaliser des opérations de sabotage contre les institutions marocaines et les forces militaires et de police.
Après l'installation par l'ONU de sa Mission, la Minurso, la résistance sahraouie a opté pour des manifestations pacifiques et a orienté son combat vers l'activisme de la société civile en défense des droits humains, des ressources naturelles et des revendications sociales. Cette résistance pacifique se poursuit à ce jour ; elle est menée par une société civile sahraouie active en parallèle avec les actions diplomatiques et politiques officielles sahraouies.
Le Maroc est devenu récemment le 55e État membre de l'Union Africaine. Comment cette nouvelle a-t-elle été reçue ?
Ce jour est à marquer d'une pierre noire pour l'Afrique. Le Maroc est certes un pays africain, mais son régime est un régime colonial à la solde de la France ; il ne mérite pas de s'asseoir sur les bancs de l'organisation qui lutte depuis sa création contre les puissances coloniales. Pour moi, l'acceptation de la demande du Maroc de réintégrer l'UA est la même chose que si le régime d'apartheid, dans les années soixante et soixante-dix, s'était assis parmi les nations africaines alors membres de l'OUA. Qu’auriez-vous pensé de cela ?
Ceci dit, de nombreux défenseurs de la cause sahraouie à l'UA ont accepté la demande marocaine parce que, disent-ils, ils préfèrent traiter le dossier en famille avec le Maroc assis avec eux sous le même toit, plutôt que de maintenir Rabat à l'extérieur, comme c'était le cas jusqu'à présent, et de buter sur son refus constant de permettre que l'UA intervienne dans le conflit. Bon, c'est un argument qui mérite d'être testé. Nous verrons s'il se vérifie ou pas. Mais pour ma part je suis persuadé que le Maroc est revenu dans l'Union Africaine simplement pour deux raisons :
Le Sahara Occidental, dernière colonie d'Afrique
Interview de Malainin Lakhal
Malainin Lakhal, 45 ans, est un traducteur, défenseur des droits humains et journaliste indépendant sahraoui. Il est membre de l'Observatoire sahraoui des Ressources naturelles. L’Institut démocratique africain l’a interviewé à l’occasion de la Journée de l’indépendance saharouie, le 27 février.
A.D.I. : Comment était la vie au Sahara Occidental ?
Malainin : Grandir au Sahara Occidental occupé, c'est comme grandir dans un immense camp de détention à ciel ouvert. L'occupation militaire marocaine a maintenu un siège violent des différentes villes des territoires dès les premiers jours de l'invasion. De fait, l'invasion a commencé le 31 décembre 1975 par une vaste opération militaire qui a rasé des centaines de villages nomades sahraouis, faisant des milliers de victimes et autant de disparus ; à ce jour, on reste sans aucune nouvelle de plus de 600 de ces personnes disparues.
Et bien sûr, étant un enfant sahraoui, grandir dans les écoles marocaines sous la tutelle de maîtres marocains a été une expérience très difficile car ils nous traitaient de manière différente, comme l'on ferait avec n'importe quel peuple colonisé. Dans la classe, dans les rues, sur les terrains de jeux, les policiers nous traitaient en suspects ; ils nous interpellaient souvent, à la moindre chose. Ils nous appelaient "les sales sahraouis", "les chameliers". Nous étions habitués, tous ceux de ma génération et de la génération suivante, à être arrêtés dans la rue avec ou sans raison, à être emmenés aux commissariats, à être battus et torturés par les policiers marocains, qui voulaient simplement se divertir ou cherchaient à avoir une information spécifique, et à passer une nuit ou deux au cachot avant d'être relâchés. Nous avons aussi été nombreux à être emprisonnés pendant des périodes plus longues, et même certains d'entre nous ont disparu pendant longtemps ou pour toujours.
À l'école, nous étions discriminés. À cette époque il était difficile pour un Sahraoui d'aller jusqu'au bout de la scolarité. Les autorités coloniales faisaient leur possible pour nous décourager d'avancer dans nos études. Et atteindre l'université a tenu du miracle pour beaucoup d'entre nous. Ce traitement nous a amenés depuis notre enfance à avoir une grande conscience politique. Et bien sûr nous étions aussi politiquement actifs et nous avions tendance à faire tout notre possible pour rendre la vie difficile aux autorités coloniales, en particulier la nuit. Pour résumer, la vie dans les zones occupées du Sahara Occidental est la vie d'un peuple colonisé qui se bat pour sa liberté et que les colonisateurs répriment à cause de ce combat. La seule différence ici est que le colonisateur est un autre pays africain.
Que représente pour vous le Jour de l'Indépendance de votre pays ?
Il représente de nombreuses choses contradictoires. En premier lieu, je suis fier que mon peuple ait réussi, dans une période très difficile de son histoire, à déclarer sa volonté politique et à la traduire dans la constitution et dans la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD). Mais, jusqu'à ce jour, mon pays n'est pas complètement libre ni totalement indépendant. Les deux tiers de notre pays sont encore sous le joug de l'occupation militaire marocaine. Par conséquent, nous ne pouvons pas célébrer notre indépendance comme nous le souhaiterions.
Mais d'un autre côté notre Jour de l'Indépendance est aussi pour nous et pour le monde une façon de rappeler que quelque chose ne va pas au Sahara Occidental. C'est un message de notre peuple à ce qu'on appelle la communauté internationale selon lequel nous, les Sahraouis, nous avons décidé de notre futur et nous sommes prêts à le confirmer dans un référendum d'autodétermination si l'on nous permet de le faire. Sinon, notre choix est clair : Nous voulons être libres ! Il n'y a pas d'alternative à notre liberté ; c'est obligatoire ! Nous voulons construire notre État et notre Nation et nous sommes prêts à le faire ; nous avons déjà construit nos institutions, notre gouvernement, et celui-ci est parvenu, pendant plus de quarante ans, à diriger les seuls camps de réfugiés au monde dressés, administrés et organisés par les réfugiés eux-mêmes. Nous n'avons besoin que d'une chose, c'est que la France et sa protégée, la monarchie marocaine, nous laissent tranquilles et cessent de maintenir le néocolonialisme dans notre pays.
Le conflit territorial entre le Front Polisario sahraoui et le Maroc dure depuis 1975. Le Maroc refuse de reconnaître l'indépendance du pays. Comment voyez-vous la querelle (quel est le problème) et la manière dont elle a affecté votre pays ?
Le conflit du Sahara Occidental est clairement une question de décolonisation. Ceci n'est pas un point de vue mais un fait établi et confirmé par plus de 110 résolutions de l'ONU, de nombreuses autres résolutions de l'UA, de l'UE et d'autres organismes. La Cour Internationale de Justice elle aussi a émis un avis clair à l'adresse de l'Assemblée générale des Nations Unies en 1975, dans lequel elle affirme que le Sahara Occidental est un territoire non autonome, que le Maroc n'a pas de souveraineté sur ce territoire et que ce territoire a un peuple bien déterminé, les Sahraouis, lesquels, en accord avec cet avis de la CIJ, ont le droit inaliénable à l'autodétermination, qu'ils devraient exercer dans le cadre de la résolution 1514, en vertu de laquelle de nombreuses nations africaines ont obtenu leur indépendance dans les années soixante. La question est donc très claire sur le plan juridique, au point qu'aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental.
Mais le Sahara Occidental est un territoire très riche, avec toutes sortes de ressources, renouvelables et non renouvelables. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles le Maroc, appuyé par la France bien sûr, refuse de reconnaître, comme vous l'avez signalé, non seulement notre indépendance mais aussi notre propre droit à l'existence, à la liberté et à l'autodétermination.
De la même manière que les Sud-Africains ont autrefois souffert sous le régime de l'apartheid, nous continuons à subir, dans les zones occupées du Sahara Occidental, les arrestations arbitraires ; les manifestations pacifiques sont interdites et violemment réprimées ; nous avons actuellement environ 50 prisonniers politiques dans les prisons marocaines, dont beaucoup ont été jugés par des tribunaux militaires marocains, bien qu'il s'agisse de civils, en majorité des étudiants. Le régime marocain a commis, dans les années soixante-dix et quatre-vingt, des crimes contre l'humanité atroces qui sont attestés par des dossiers solides et il continue à commettre des violations qui sont de véritables crimes contre l'humanité, comme les disparitions forcées, les tortures, les exécutions sommaires, etc.
Donc, en résumé, le Sahara Occidental c'est une question de décolonisation où nous, les colonisés, nous luttons contre un régime militaire colonial violent qui refuse de reconnaître ou de permettre que le peuple décide de son futur et de son territoire.
La résistance du Front Polisario face aux forces marocaines est-elle de nature agressive ou bien le Front pratique-t-il la résistance passive ? Y a-t-il des affrontements violents qui se produisent ?
Rappelons que le Front Polisario a été créé en 1973 par un groupe de jeunes combattants sahraouis pour mener une lutte armée contre la colonisation espagnole. Quand le Maroc s'est acoquiné avec l'Espagne pour la remplacer illégalement, le Front Polisario a entrepris une guerre de guérilla contre la nouvelle puissance coloniale, qui allait durer 16 ans, et il a réellement réussi à occasionner des dommages importants à la monarchie alaouite et à son armée. Ce net succès du Polisario a obligé l'ex-roi du Maroc, Hassan II, à accepter le plan de règlement de l'OUA et de l'ONU en 1991 ; selon ce plan, l'ONU devait organiser un référendum d'autodétermination avec trois options : l'indépendance, l'intégration au Maroc ou une autre forme d'association avec une autre entité.
Pendant ces années de guerre la résistance civile sahraouie existait aussi, bien que sous forme d'organisations clandestines destinées à sensibiliser les gens, à structurer un soutien au Polisario et, parfois, à réaliser des opérations de sabotage contre les institutions marocaines et les forces militaires et de police.
Après l'installation par l'ONU de sa Mission, la Minurso, la résistance sahraouie a opté pour des manifestations pacifiques et a orienté son combat vers l'activisme de la société civile en défense des droits humains, des ressources naturelles et des revendications sociales. Cette résistance pacifique se poursuit à ce jour ; elle est menée par une société civile sahraouie active en parallèle avec les actions diplomatiques et politiques officielles sahraouies.
Le Maroc est devenu récemment le 55e État membre de l'Union Africaine. Comment cette nouvelle a-t-elle été reçue ?
Ce jour est à marquer d'une pierre noire pour l'Afrique. Le Maroc est certes un pays africain, mais son régime est un régime colonial à la solde de la France ; il ne mérite pas de s'asseoir sur les bancs de l'organisation qui lutte depuis sa création contre les puissances coloniales. Pour moi, l'acceptation de la demande du Maroc de réintégrer l'UA est la même chose que si le régime d'apartheid, dans les années soixante et soixante-dix, s'était assis parmi les nations africaines alors membres de l'OUA. Qu’auriez-vous pensé de cela ?
Ceci dit, de nombreux défenseurs de la cause sahraouie à l'UA ont accepté la demande marocaine parce que, disent-ils, ils préfèrent traiter le dossier en famille avec le Maroc assis avec eux sous le même toit, plutôt que de maintenir Rabat à l'extérieur, comme c'était le cas jusqu'à présent, et de buter sur son refus constant de permettre que l'UA intervienne dans le conflit. Bon, c'est un argument qui mérite d'être testé. Nous verrons s'il se vérifie ou pas. Mais pour ma part je suis persuadé que le Maroc est revenu dans l'Union Africaine simplement pour deux raisons :
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