Si Ben Boulaïd n'avait pas existé
L’imagination ne se contente pas de précéder la réalité, elle tient souvent à aller à terme pour lui donner naissance, mais les surprises ne sont pas toujours agréables.
Les progrès scientifiques sont tributaires de l’imagination, mais ériger de simples élucubrations en hypothèses plausibles, est un exercice risqué pouvant piéger une autorité incompétente vers des décisions irresponsables. Il demeure pourtant utile d’imaginer l’invraisemblable, et même de supposer le faux comme étant vrai, comme dans un raisonnement par l’absurde, mais à condition d’être capable d’en sortir conforté, sinon indemne.
La supputation du titre de l’article revient à un témoin et assesseur de premier ordre, Jean Vaujour, ancien directeur de la Sûreté générale en Algérie, et auteur de “De la révolte à la révolution. Aux premiers jours de la guerre d’Algérie”. Dans ce livre, primé par l’Académie française, il décrit la situation en Octobre 1954, les informations sensibles prises à la légère par la hiérarchie, ainsi que la quiétude rapportée par les sous-préfets, à l’exception d’Arris où des indices d’une insurrection imminente étaient signalés.
Dans cette rétrospective, Mr Vaujour me fait le plaisir d’exprimer, comme je l’aurais fait, mais avec moins de crédibilité, une appréciation tranchée sur un héros national, qui fait l’unanimité, mais pas toujours à sa juste valeur :
“On peut dire aujourd’hui, sans beaucoup de risques de se tromper, que si Ben Boulaïd Mostefa n’avait pas existé, la tentative de la rébellion de l’Algérie aurait suivi un autre cours.”
Il ajoute : “L’absence au premier novembre 1954 d’un foyer insurrectionnel armé dans l’Aurès aurait très certainement changé le caractère de la révolte.”
Cet hommage me réchauffe, mais la pertinence du témoignage est ailleurs et sera évoquée plus loin.
L’imagination ne se contente pas de précéder la réalité, elle tient souvent à aller à terme pour lui donner naissance, mais les surprises ne sont pas toujours agréables.
Les progrès scientifiques sont tributaires de l’imagination, mais ériger de simples élucubrations en hypothèses plausibles, est un exercice risqué pouvant piéger une autorité incompétente vers des décisions irresponsables. Il demeure pourtant utile d’imaginer l’invraisemblable, et même de supposer le faux comme étant vrai, comme dans un raisonnement par l’absurde, mais à condition d’être capable d’en sortir conforté, sinon indemne.
La supputation du titre de l’article revient à un témoin et assesseur de premier ordre, Jean Vaujour, ancien directeur de la Sûreté générale en Algérie, et auteur de “De la révolte à la révolution. Aux premiers jours de la guerre d’Algérie”. Dans ce livre, primé par l’Académie française, il décrit la situation en Octobre 1954, les informations sensibles prises à la légère par la hiérarchie, ainsi que la quiétude rapportée par les sous-préfets, à l’exception d’Arris où des indices d’une insurrection imminente étaient signalés.
Dans cette rétrospective, Mr Vaujour me fait le plaisir d’exprimer, comme je l’aurais fait, mais avec moins de crédibilité, une appréciation tranchée sur un héros national, qui fait l’unanimité, mais pas toujours à sa juste valeur :
“On peut dire aujourd’hui, sans beaucoup de risques de se tromper, que si Ben Boulaïd Mostefa n’avait pas existé, la tentative de la rébellion de l’Algérie aurait suivi un autre cours.”
Il ajoute : “L’absence au premier novembre 1954 d’un foyer insurrectionnel armé dans l’Aurès aurait très certainement changé le caractère de la révolte.”
Cet hommage me réchauffe, mais la pertinence du témoignage est ailleurs et sera évoquée plus loin.
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