Lorsque prit fin la période humide du Néolithique, vers le milieu du IIIe millénaire, l’Afrique du Nord s’est trouvée dans une situation quasi insulaire; isolée et séparée par un désert hostile, elle ne communiquait plus avec l’ensemble du continent africain que par l’étroit couloir tripolitain, en bordure de la côte méditerranéenne. La rupture de l’ancienne unité continentale a été cependant compensée par des rapports nouveaux, inaugurés à cette époque aux deux ailes au Maghreb; avec le Sud de la péninsule ibérique à l’Ouest et, à l’Est, avec le Sud de l’Italie, la Sicile, la Sardaigne et Malte. Les relations maritimes remplaçaient les anciennes liaisons continentales et l’obsidienne, présente dans les strates de la protohistoire, témoigne de la fréquence des liens entre les côtes du Maghreb et les îles volcaniques.
Dès la fin du IIe millénaire avait aussi commencé la fréquentation des côtes du Maghreb par les navigateurs phéniciens. Au nord-est du pays et éloignée aujourd’hui du rivage par l’alluvionnement de la Medjerda, Utique était, semble-t-il, à cette époque, leur seule escale attestée par les textes anciens. Pline l’Ancien y mentionnait un temple d’Apollon et assignait la date de 1101 à sa fondation. Plus fiables sans doute apparaissent les sources textuelles qui documentent la fondation de Carthage et rapportent les circonstances de sa création à la fin du IXe siècle avant l’ère chrétienne. Nombreuses, convergentes et cohérentes, ces sources de l’historiographie grecque remontent à Timée de Taormine qui, au début du IIIe siècle av. J.-C., était en relation avec les Puniques établis en Sicile. Il avait affirmé que Carthage fut fondée trente-huit ans avant la première Olympiade, soit en 814/813 av. J.-C.; date confirmée par le témoignage de Ménandre d’Ephèse, historien grec de la première moitié du IIe siècle avant le Christ, qui avait utilisé des annales phéniciennes mentionnant, avec les listes royales, les événements les plus remarquables. Ses notices, recueillies à la fin du Ier siècle par Flavius Josèphe, situent la fondation au cours de la septième année du règne du roi de Tyr Pygmalion; ce qui correspond, compte tenu de l’imprécision des conversions à partir d’ères différentes, aux dates de 824, 819 ou encore 814, l’année qui est avancée par Timée. La datation est accompagnée, bien entendu, d’un mythe de fondation rapporté d’une façon convergente par Timée et Mélandre, qui racontent le meurtre du mari d’Elyssa par son frère Pygmalion et la fuite de la sœur avec un certain nombre de fidèles, son escale à Chypre et ses pérégrinations qui lui auraient valu le surnom de Deido (Didon). Surnom immortalisé par Virgile dans son Eneide et par la légende tissée par le poète latin. Virgile avait doté Carthage, comme sa grande rivale Rome, d’une origine à la mesure de sa puissance, en rapportant sa fondation à la destruction de Troie et au cycle d’Enée, échappant à la ruine de la cité légendaire.
Nantis de ces données textuelles, les archéologues ont déployé des efforts soutenus, depuis le XIXe siècle, pour tenter de les accorder avec la réalité du terrain. Mais jusqu’à présent, près d’un siècle sépare encore la date de 814 de celle des sépultures puniques les plus archaïques. Plus récemment cependant, des sondages très profonds poussés jusqu’aux strates les plus anciennes de l’habitat ont mis au jour des vestiges typiques de céramique grecque, dont la chronologie se rapproche de cette date traditionnelle.
Puniques et Grecs en Occident et leurs luttes incessantes en Sicile
Depuis la fin du VIIe siècle avant le Christ, le bassin occidental de la Méditerranée était devenu très fréquenté. Phéniciens et Puniques d’une part, Grecs de l’autre s’y disputaient la maîtrise de la navigation et du commerce maritime. Les installations helléniques, plus récentes que les colonies phéniciennes et carthaginoises, s’étaient établies à Massalia (Marseille), au débouché de la vallée du Rhône, en Campanie au Sud de l’Italie, à l’Est de la Sicile, à Cyrène (Benghazi) en Libye et plus tard encore, sur les côtes de Catalogne et d’Andalousie; tandis que les Phénico-Puniques contrôlaient le Sud de l’Espagne, les îles Baléares, la Corse, la Sardaigne, la Sicile occidentale ainsi que les côtes septentrionale et orientale du Maghreb, depuis Lixus (Larache) au Maroc jusqu’en Tripolitaine à Leptis Magna. Au large de la côte africaine, Gozzo et Lampedusa étaient aussi occupées par Carthage à partir du IVe siècle et à Pantelleria, les Puniques contrôlaient tout au moins le port et les fortifications de l’acropole.
La Sardaigne, au Nord, était la pièce maîtresse de l’emprise carthaginoise sur les îles et les côtes du bassin occidental de la Méditerranée; et pendant près de quatre siècles – du VIe siècle jusqu’à 238 av. J.-C. – l’île fut, sans partage, un territoire punique. Mais tout à fait différente était la situation en Sicile, qui devint le champ clos des luttes acharnées et incessantes entre Puniques et Grecs du Ve jusqu’au milieu du IIIe siècle. En 480 av. J.-C., les Carthaginois, longtemps confinés à l’Ouest de l’île, avaient espéré qu’une victoire décisive allait leur assurer la possession totale du territoire sicilien. Cette mainmise exclusive leur aurait permis non seulement de disposer de terroirs d’une fertilité exceptionnelle, mais aurait surtout rendu possible l’occupation d’une position clef entre les deux bassins de la Méditerranée, afin d’y contrôler les routes maritimes les plus importantes du monde antique.
L’occasion de cette confrontation majeure fut cependant offerte par les Grecs, lorsque le tyran des deux cités de Gela et de Syracuse fit cause commune avec celui d’Agrigente et s’empara d’Himère, où régnait un allié des Carthaginois. Hamilcar, de la famille des Magonides, rassembla alors une flotte importante et leva des troupes dans la plupart des possessions carthaginoises. Mais cette armada subit devant Himère, en raison essentiellement des naufrages, une défaite qui confina au désastre. Carthage, tirant la leçon de cet échec, comprit alors la nécessité de disposer d’un territoire important, d’un ancrage africain solide dans son arrière-pays, au centre de son empire maritime.
En Sicile cependant, le Ve siècle fut encore riche en péripéties. En 409 un Hannibal, petit-fils du vaincu d’Himère, réussit même à reprendre cette cité et en 405, Himilcon s’empara aussi d’Agrigente et de Gela. Le tyran de Syracuse, Denys l’Ancien, fut alors contraint de reconnaître à Carthage, par traité, la possession de la Sicile occidentale. Mais cet avantage carthaginois et cette stabilisation furent de courte durée, car ignorant le traité, les guerres punico-grecques continuèrent dans l’île jusqu’au milieu du IIIe siècle, jusqu’à l’intervention de Rome.
L’ancrage africain
Devenu indispensable après la défaite d’Himère, cet ancrage nécessitait une consolidation importante des possessions carthaginoises à l’Est du Maghreb. Mais la fondation de la métropole punique, même si elle remontait à la date haute du IXe siècle avant le Christ, avait été précédée par celle d’Utique au débouché de la Medjerda; et sur la côte sahélienne, comme encore plus au Sud sur le rivage de la Libye, deux autres cités, Hadrumète (Sousse) et Leptis Magna (Lebda), avaient été fondées elles aussi, comme Carthage, par des Tyriens, probablement vers la fin du VIIe siècle. Comme semble l’indiquer le matériel archéologique daté de haute époque et mis au jour par les fouilles, il n’existait pas alors de rapports étroits entre la métropole punique et ces deux cités phéniciennes, jalouses de leur indépendance.
Toujours est-il que comme le laisse entendre un rhéteur grec, Dion Chrysostome, dans une allusion à un certain Hannon, qui «avait transformé les Carthaginois de Tyriens qu’ils étaient en Libyens», (Discours, XXV), cette «africanisation» des descendants des navigateurs phéniciens indique d’abord la constitution par Carthage, par avancées successives, d’un hinterland où il faudrait toutefois distinguer les territoires administrés directement de ceux que la métropole punique avait seulement soumis à son influence. Mais l’allusion du rhéteur est susceptible aussi de diverses interprétations.
Au préalable, il faut observer que loin d’être vides, le pays autour de la presqu’île de Carthage, comme l’ensemble des territoires qui allaient être administrés ou dominés par la métropole punique, étaient habités par une ethnie dotée d’une autorité reconnue. C’est ce que montrent, malgré leur caractère légendaire, les récits de la fondation de Carthage; aussi bien celui de Timée de Taormine que celui de Justin (VI, 1). En abordant le rivage, les marins tyriens étaient fort probablement entrés en relation avec une autorité politique, qui apparaît nettement dans l’histoire de la peau de bœuf découpée en fines lanières; comme elle apparaît également dans un autre récit, celui d’une demande de mariage adressée à Elyssa par Hiarbas, le «roi» des Maxitani. Les historiens ont rapproché ce nom de celui du pagus Muxsi, cette circonscription territoriale de la province romaine, qui est l’héritière d’une circonscription administrative du territoire punique. Il est indéniable donc que l’histoire de la peau de bœuf implique l’acceptation, par Elyssa, d’une exigence formulée par une autorité indigène et elle serait même susceptible de masquer le paiement d’un tribut. Mais nos connaissances, malheureusement, s’arrêtent là en ce qui concerne les habitants «libyens» du territoire carthaginois. Tout ce qu’on pourrait ajouter se limite à cette culture «libyphénicienne», terme employé par Pline l’Ancien pour qualifier, semble-t-il, la symbiose qui s’est réalisée –comme le laissent penser plusieurs siècles de cohabitation– entre les genres de vie, les traditions des autochtones et l’apport sémitique des Phéniciens. Car ce que les historiens appellent la civilisation punique, avec ses modes de vie, son artisanat, ses croyances et ses pratiques religieuses c’est, sans conteste, la rencontre culturelle entre ces deux ethnies, l’une sémitique et orientale des Phéniciens et l’autre libyque et traditionnelle des indigènes, ancêtres des «Berbères».
Dès la fin du IIe millénaire avait aussi commencé la fréquentation des côtes du Maghreb par les navigateurs phéniciens. Au nord-est du pays et éloignée aujourd’hui du rivage par l’alluvionnement de la Medjerda, Utique était, semble-t-il, à cette époque, leur seule escale attestée par les textes anciens. Pline l’Ancien y mentionnait un temple d’Apollon et assignait la date de 1101 à sa fondation. Plus fiables sans doute apparaissent les sources textuelles qui documentent la fondation de Carthage et rapportent les circonstances de sa création à la fin du IXe siècle avant l’ère chrétienne. Nombreuses, convergentes et cohérentes, ces sources de l’historiographie grecque remontent à Timée de Taormine qui, au début du IIIe siècle av. J.-C., était en relation avec les Puniques établis en Sicile. Il avait affirmé que Carthage fut fondée trente-huit ans avant la première Olympiade, soit en 814/813 av. J.-C.; date confirmée par le témoignage de Ménandre d’Ephèse, historien grec de la première moitié du IIe siècle avant le Christ, qui avait utilisé des annales phéniciennes mentionnant, avec les listes royales, les événements les plus remarquables. Ses notices, recueillies à la fin du Ier siècle par Flavius Josèphe, situent la fondation au cours de la septième année du règne du roi de Tyr Pygmalion; ce qui correspond, compte tenu de l’imprécision des conversions à partir d’ères différentes, aux dates de 824, 819 ou encore 814, l’année qui est avancée par Timée. La datation est accompagnée, bien entendu, d’un mythe de fondation rapporté d’une façon convergente par Timée et Mélandre, qui racontent le meurtre du mari d’Elyssa par son frère Pygmalion et la fuite de la sœur avec un certain nombre de fidèles, son escale à Chypre et ses pérégrinations qui lui auraient valu le surnom de Deido (Didon). Surnom immortalisé par Virgile dans son Eneide et par la légende tissée par le poète latin. Virgile avait doté Carthage, comme sa grande rivale Rome, d’une origine à la mesure de sa puissance, en rapportant sa fondation à la destruction de Troie et au cycle d’Enée, échappant à la ruine de la cité légendaire.
Nantis de ces données textuelles, les archéologues ont déployé des efforts soutenus, depuis le XIXe siècle, pour tenter de les accorder avec la réalité du terrain. Mais jusqu’à présent, près d’un siècle sépare encore la date de 814 de celle des sépultures puniques les plus archaïques. Plus récemment cependant, des sondages très profonds poussés jusqu’aux strates les plus anciennes de l’habitat ont mis au jour des vestiges typiques de céramique grecque, dont la chronologie se rapproche de cette date traditionnelle.
Puniques et Grecs en Occident et leurs luttes incessantes en Sicile
Depuis la fin du VIIe siècle avant le Christ, le bassin occidental de la Méditerranée était devenu très fréquenté. Phéniciens et Puniques d’une part, Grecs de l’autre s’y disputaient la maîtrise de la navigation et du commerce maritime. Les installations helléniques, plus récentes que les colonies phéniciennes et carthaginoises, s’étaient établies à Massalia (Marseille), au débouché de la vallée du Rhône, en Campanie au Sud de l’Italie, à l’Est de la Sicile, à Cyrène (Benghazi) en Libye et plus tard encore, sur les côtes de Catalogne et d’Andalousie; tandis que les Phénico-Puniques contrôlaient le Sud de l’Espagne, les îles Baléares, la Corse, la Sardaigne, la Sicile occidentale ainsi que les côtes septentrionale et orientale du Maghreb, depuis Lixus (Larache) au Maroc jusqu’en Tripolitaine à Leptis Magna. Au large de la côte africaine, Gozzo et Lampedusa étaient aussi occupées par Carthage à partir du IVe siècle et à Pantelleria, les Puniques contrôlaient tout au moins le port et les fortifications de l’acropole.
La Sardaigne, au Nord, était la pièce maîtresse de l’emprise carthaginoise sur les îles et les côtes du bassin occidental de la Méditerranée; et pendant près de quatre siècles – du VIe siècle jusqu’à 238 av. J.-C. – l’île fut, sans partage, un territoire punique. Mais tout à fait différente était la situation en Sicile, qui devint le champ clos des luttes acharnées et incessantes entre Puniques et Grecs du Ve jusqu’au milieu du IIIe siècle. En 480 av. J.-C., les Carthaginois, longtemps confinés à l’Ouest de l’île, avaient espéré qu’une victoire décisive allait leur assurer la possession totale du territoire sicilien. Cette mainmise exclusive leur aurait permis non seulement de disposer de terroirs d’une fertilité exceptionnelle, mais aurait surtout rendu possible l’occupation d’une position clef entre les deux bassins de la Méditerranée, afin d’y contrôler les routes maritimes les plus importantes du monde antique.
L’occasion de cette confrontation majeure fut cependant offerte par les Grecs, lorsque le tyran des deux cités de Gela et de Syracuse fit cause commune avec celui d’Agrigente et s’empara d’Himère, où régnait un allié des Carthaginois. Hamilcar, de la famille des Magonides, rassembla alors une flotte importante et leva des troupes dans la plupart des possessions carthaginoises. Mais cette armada subit devant Himère, en raison essentiellement des naufrages, une défaite qui confina au désastre. Carthage, tirant la leçon de cet échec, comprit alors la nécessité de disposer d’un territoire important, d’un ancrage africain solide dans son arrière-pays, au centre de son empire maritime.
En Sicile cependant, le Ve siècle fut encore riche en péripéties. En 409 un Hannibal, petit-fils du vaincu d’Himère, réussit même à reprendre cette cité et en 405, Himilcon s’empara aussi d’Agrigente et de Gela. Le tyran de Syracuse, Denys l’Ancien, fut alors contraint de reconnaître à Carthage, par traité, la possession de la Sicile occidentale. Mais cet avantage carthaginois et cette stabilisation furent de courte durée, car ignorant le traité, les guerres punico-grecques continuèrent dans l’île jusqu’au milieu du IIIe siècle, jusqu’à l’intervention de Rome.
L’ancrage africain
Devenu indispensable après la défaite d’Himère, cet ancrage nécessitait une consolidation importante des possessions carthaginoises à l’Est du Maghreb. Mais la fondation de la métropole punique, même si elle remontait à la date haute du IXe siècle avant le Christ, avait été précédée par celle d’Utique au débouché de la Medjerda; et sur la côte sahélienne, comme encore plus au Sud sur le rivage de la Libye, deux autres cités, Hadrumète (Sousse) et Leptis Magna (Lebda), avaient été fondées elles aussi, comme Carthage, par des Tyriens, probablement vers la fin du VIIe siècle. Comme semble l’indiquer le matériel archéologique daté de haute époque et mis au jour par les fouilles, il n’existait pas alors de rapports étroits entre la métropole punique et ces deux cités phéniciennes, jalouses de leur indépendance.
Toujours est-il que comme le laisse entendre un rhéteur grec, Dion Chrysostome, dans une allusion à un certain Hannon, qui «avait transformé les Carthaginois de Tyriens qu’ils étaient en Libyens», (Discours, XXV), cette «africanisation» des descendants des navigateurs phéniciens indique d’abord la constitution par Carthage, par avancées successives, d’un hinterland où il faudrait toutefois distinguer les territoires administrés directement de ceux que la métropole punique avait seulement soumis à son influence. Mais l’allusion du rhéteur est susceptible aussi de diverses interprétations.
Au préalable, il faut observer que loin d’être vides, le pays autour de la presqu’île de Carthage, comme l’ensemble des territoires qui allaient être administrés ou dominés par la métropole punique, étaient habités par une ethnie dotée d’une autorité reconnue. C’est ce que montrent, malgré leur caractère légendaire, les récits de la fondation de Carthage; aussi bien celui de Timée de Taormine que celui de Justin (VI, 1). En abordant le rivage, les marins tyriens étaient fort probablement entrés en relation avec une autorité politique, qui apparaît nettement dans l’histoire de la peau de bœuf découpée en fines lanières; comme elle apparaît également dans un autre récit, celui d’une demande de mariage adressée à Elyssa par Hiarbas, le «roi» des Maxitani. Les historiens ont rapproché ce nom de celui du pagus Muxsi, cette circonscription territoriale de la province romaine, qui est l’héritière d’une circonscription administrative du territoire punique. Il est indéniable donc que l’histoire de la peau de bœuf implique l’acceptation, par Elyssa, d’une exigence formulée par une autorité indigène et elle serait même susceptible de masquer le paiement d’un tribut. Mais nos connaissances, malheureusement, s’arrêtent là en ce qui concerne les habitants «libyens» du territoire carthaginois. Tout ce qu’on pourrait ajouter se limite à cette culture «libyphénicienne», terme employé par Pline l’Ancien pour qualifier, semble-t-il, la symbiose qui s’est réalisée –comme le laissent penser plusieurs siècles de cohabitation– entre les genres de vie, les traditions des autochtones et l’apport sémitique des Phéniciens. Car ce que les historiens appellent la civilisation punique, avec ses modes de vie, son artisanat, ses croyances et ses pratiques religieuses c’est, sans conteste, la rencontre culturelle entre ces deux ethnies, l’une sémitique et orientale des Phéniciens et l’autre libyque et traditionnelle des indigènes, ancêtres des «Berbères».

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