Si Amar Djeffal est né en 1909 dans la région Karouiya dans le douar de Ouled Aziz, situé dans le long lac dans la région d'El Hezebri en référence au hazbar (lion).
La population locale était, dit-on, connue pour sa force et sa rigueur, caractéristiques qui sont à l'origine de l'appellation de Hezebri située dans la commune de Amiria, daïra de Sigus, wilaya de Oum El Bouaghi.
Enfant, il a connu la vie simple et naturelle de la campagne, comparativement à celle des villes. Il est issu d'une famille d'agriculteurs de condition modeste qui gagne sa vie et assure sa subsistance par l'effort, le travail et la persévérance pour une vie décente. Il fit ses premiers pas à l'école coranique où il apprend le Coran qui était le seul moyen d'accéder au savoir à l'époque au regard de l'isolement de la région.
Il était de coutume pour les enfants du peuple de suivre un enseignement coranique vu la rareté des écoles relevant de l'Etat en ce temps-là en raison de leur concentration dans les grandes villes. L'enseignement coranique était, toutefois, source de fierté et constituait un bouclier contre les tentatives coloniales visant à entamer la foi musulmane.
Arrivé à l'âge adulte, il entreprit d'apprendre les sciences après avoir assimilé le Coran. Il se rend alors à la zaouïa Hamlaouia du temps de cheikh Abderrahmane Ben Hamlaoui, fondée avant le XVe siècle de l'ère chrétienne, connue pour sa contribution à la résistance contre le colonialisme, notamment sous l'agha Ahmed Ben Hadj Ben Hamlaoui, défenseur de la ville de Constantine avant sa chute.
La zaouïa en question existe toujours et se trouve près de Oued Seguen (wilaya de Mila). Il y séjourna longtemps dans les années 1930 pour y puiser diverses sciences religieuses notamment. Il avait la chance d'appartenir, durant ces années-là, à cette zaouïa qui a connu un grand essor et qui était un pôle de savoir et un point de rencontre d'ouléma de renom venus des quatre coins du pays, notamment de Zitouna (Tunisie). Parmi les grands cheikhs algériens de la zaouïa figurent notamment cheikh Mouloud El Hafidhi, le grand cheikh Ahmed Bastami connu sous le nom de Khaldi qui était président du corps enseignant de la zaouïa, le cheikh érudit en fiqh Mohamed Tahar Aït Adjalat, sans oublier les cheikhs venus de Tunisie comme Mohamed Kariba et Bachir Safia. Il reçut un enseignement religieux : le fiqh, la foi, le hadith, l'exégèse, la langue ainsi que la grammaire et la syntaxe, etc. Au terme de cet enseignement, il regagna sa ville au début de 1940.
Il se rendit aussitôt, en compagnie de son frère Djeffal Tayeb, dans la ville d'El Khroub où il résida, décidé à exercer une activité commerciale conforme à sa nouvelle vie. Il loua, pour ce faire, un local d'alimentation générale situé à proximité du café de feu Ramdane Chihani, père du chahid Bachir Chihani.
Ses activités politiques
Une fois Bachir établi à El Khroub, ses aspirations commencèrent à se concrétiser et ses objectifs à se dessiner. Des objectifs qu'il n'aurait jamais pu atteindre en restant dans sa localité natale. Dès lors, ses orientations commencèrent à dévoiler ses tendances pour le monde de la politique dans lequel il vit un moyen de contrer l'ennemi et de parvenir à réaliser ses aspirations à la liberté et l'émancipation.
Son inexpérience dans le domaine de la politique ne l'a pas pour autant empêché de s'y intégrer avec force et sans réticence aucune. Dès qu'il s'installa à El Khroub, il prit l'engagement de mener la bataille politique qui mettrait, au bout du compte, un terme à la dépendance.
Le chahid intégra certains mouvements de libération comme l'Etoile nord-africaine (ENA), puis le Parti du peuple algérien (PPA), jusqu'aux massacres odieux perpétrés un certain 8 mai 1945. Ces douloureux événements ne feront que lui confirmer, à l'instar de tous les Algériens épris de liberté et d'indépendance de notre pays, la nécessité de s'engager avec une détermination irréversible et sans limite dans une lutte inexorable contre le colonialisme.
Son militantisme actif durant cette période et ses activités engagées contre le colonialisme furent, malheureusement, interrompus puisqu'il fut arrêté et emprisonné par la police de Constantine qui le plaça, pendant plusieurs jours, dans une cellule, l'accusant d'avoir mené des activités subversives visant la sécurité et la stabilité, en tentant de sensibiliser les citoyens et de réveiller en eux ce sursaut patriotique et cette conscience de la réalité de la France qui n'avait même pas pu tenir ses promesses, en refusant d'accorder l'indépendance à l'Algérie après sa victoire sur les nazis. Promesses qui n'étaient, en fait, qu'un leurre pour motiver les combattants algériens enrôlés dans ses rangs lors de la Seconde Guerre mondiale.
Cette dure et amère expérience n'a pu entamer sa volonté et son courage, mais n'a fait que consolider son patriotisme et sa détermination à poursuivre le combat avec plus de force et de résolution. Il intégra alors le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) jusqu'en 1953, lorsque commencèrent à se dessiner les contours politiques qui poussèrent les fidèles et vaillants enfants de cette patrie à décider de renoncer définitivement à la résistance politique pour penser sérieusement au déclenchement de la glorieuse révolution de Novembre 1954. C'est à partir de cette date que commença une nouvelle et dure étape dans le parcours du chahid, qui avait déjà établi des relations avec certains symboles de la révolution de la trempe de Mustapha Benboulaïd et Chihani Bachir.
Ce dernier se rendait souvent à El Khroub avant le déclenchement de la révolution et occupait un bureau mitoyen au magasin du chahid Djeffal Amar, ce qui permettait aux deux hommes de se rencontrer et d'échanger leurs idées. Ils restèrent en contact jusqu'à ce que Chihani Bachir décide de quitter définitivement El Khroub, à l'approche de la date historique du 1er Novembre 1954.
Au lendemain du déclenchement de la guerre de libération, le chahid assuma de lourdes responsabilités. Il se chargea, en effet, de la coordination entre les dirigeants de la révolution et la base militante d'El Khroub. Sa mission avait des dimensions diverses. Les qualités exemplaires dont l'homme faisait preuve amenèrent la révolution à le désigner pour assumer cette mission.
Ses principales vertus
Le chahid était imprégné de valeurs religieuses qui renforcèrent en lui cet esprit de nationalisme et de libération. C'était un homme digne et fier, épris de la liberté et révolté contre la dépendance. Désintéressé des attraits de la vie, il était humble, modeste, honnête mais surtout très perspicace.
Jeune encore, il apprit les soixante chapitres du saint Coran et se conforma à ses préceptes. C'était le modèle de l'authenticité de la personnalité algérienne. Il était fier de ses habits arabes et de son uniforme traditionnel (le burnous) qui lui donnaient une certaine allure et une belle prestance, malgré une faible carrure. Le chahid avait aussi une renommée qui fit de lui l'un des notables de la ville et il jouissait d'un charisme fort et d'une morale exemplaire qui lui donnèrent une place particulière dans la société, confortée encore par son rôle prépondérant dans le combat et la politique.
De l'avis de tous les moudjahidine et militants l'ayant connu, le chahid n'était pas seulement un militant mais aussi un vrai leader au sens plein de ce terme, car hautement conscient que la situation impliquait une grande vigilance et une maturité politique à même d'attirer les jeunes et d'élargir la sphère des militants, conscient aussi de la nécessité de travailler dans le secret absolu pour l'exécution des directives de la révolution et la réalisation de ses objectifs sans exposer ses bases au danger.
Le principal point focal où il menait ses activités politiques fut son magasin sis à l'avenue principale de la ville d'El Khroub. Son activité commerciale était beaucoup plus un écran pour éloigner les soupçons. C'est dans ce magasin même que tous les contacts étaient entrepris, les directives et instructions données et les cotisations collectées pour être ensuite comptabilisées et conduites aux commandements de la révolution. Le chahid était très vigilant dans le choix de ses collaborateurs, en qui il percevait l'honnêteté et la sincérité de l'esprit nationaliste, la patience et le courage dans les dures épreuves et la capacité d'exécuter les missions et les instructions de la révolution. Grâce à sa clairvoyance politique, il réussit dans ses missions en faisant appel à des éléments qui étaient dignes de sa confiance et à la mesure de ses attentes et aspirations. Ils étaient très nombreux, mais faute de vérité historique du fait de la disparition de plusieurs d'entre eux, il s'est avéré impossible de les citer avec précision.
Mais ce que les militants et vaillants moudjahidine retiendront, c'est le nom de Benlaribi Mahmoud qui ne quittait presque jamais le chahid. Il était le trait d'union entre lui et les militants du Front de libération nationale (FLN). Le chahid avait aussi cette capacité de comprendre les hommes et de déceler en eux les dispositions au combat.
Il avait également l'aptitude d'infiltrer certains services de sécurité grâce à leurs éléments, parmi les Algériens fidèles à la Révolution. Parmi eux, le dénommé Benazzouz Abdessalam qui était dans les rangs de la police française avant le déclenchement de la révolution. L'homme apportait de précieuses aides au chahid, il surveillait les moindres faits et gestes des services de sécurité pour attirer l'attention du chahid qui, grâce à ces informations, prenait les précautions qui s'imposaient.
La population locale était, dit-on, connue pour sa force et sa rigueur, caractéristiques qui sont à l'origine de l'appellation de Hezebri située dans la commune de Amiria, daïra de Sigus, wilaya de Oum El Bouaghi.
Enfant, il a connu la vie simple et naturelle de la campagne, comparativement à celle des villes. Il est issu d'une famille d'agriculteurs de condition modeste qui gagne sa vie et assure sa subsistance par l'effort, le travail et la persévérance pour une vie décente. Il fit ses premiers pas à l'école coranique où il apprend le Coran qui était le seul moyen d'accéder au savoir à l'époque au regard de l'isolement de la région.
Il était de coutume pour les enfants du peuple de suivre un enseignement coranique vu la rareté des écoles relevant de l'Etat en ce temps-là en raison de leur concentration dans les grandes villes. L'enseignement coranique était, toutefois, source de fierté et constituait un bouclier contre les tentatives coloniales visant à entamer la foi musulmane.
Arrivé à l'âge adulte, il entreprit d'apprendre les sciences après avoir assimilé le Coran. Il se rend alors à la zaouïa Hamlaouia du temps de cheikh Abderrahmane Ben Hamlaoui, fondée avant le XVe siècle de l'ère chrétienne, connue pour sa contribution à la résistance contre le colonialisme, notamment sous l'agha Ahmed Ben Hadj Ben Hamlaoui, défenseur de la ville de Constantine avant sa chute.
La zaouïa en question existe toujours et se trouve près de Oued Seguen (wilaya de Mila). Il y séjourna longtemps dans les années 1930 pour y puiser diverses sciences religieuses notamment. Il avait la chance d'appartenir, durant ces années-là, à cette zaouïa qui a connu un grand essor et qui était un pôle de savoir et un point de rencontre d'ouléma de renom venus des quatre coins du pays, notamment de Zitouna (Tunisie). Parmi les grands cheikhs algériens de la zaouïa figurent notamment cheikh Mouloud El Hafidhi, le grand cheikh Ahmed Bastami connu sous le nom de Khaldi qui était président du corps enseignant de la zaouïa, le cheikh érudit en fiqh Mohamed Tahar Aït Adjalat, sans oublier les cheikhs venus de Tunisie comme Mohamed Kariba et Bachir Safia. Il reçut un enseignement religieux : le fiqh, la foi, le hadith, l'exégèse, la langue ainsi que la grammaire et la syntaxe, etc. Au terme de cet enseignement, il regagna sa ville au début de 1940.
Il se rendit aussitôt, en compagnie de son frère Djeffal Tayeb, dans la ville d'El Khroub où il résida, décidé à exercer une activité commerciale conforme à sa nouvelle vie. Il loua, pour ce faire, un local d'alimentation générale situé à proximité du café de feu Ramdane Chihani, père du chahid Bachir Chihani.
Ses activités politiques
Une fois Bachir établi à El Khroub, ses aspirations commencèrent à se concrétiser et ses objectifs à se dessiner. Des objectifs qu'il n'aurait jamais pu atteindre en restant dans sa localité natale. Dès lors, ses orientations commencèrent à dévoiler ses tendances pour le monde de la politique dans lequel il vit un moyen de contrer l'ennemi et de parvenir à réaliser ses aspirations à la liberté et l'émancipation.
Son inexpérience dans le domaine de la politique ne l'a pas pour autant empêché de s'y intégrer avec force et sans réticence aucune. Dès qu'il s'installa à El Khroub, il prit l'engagement de mener la bataille politique qui mettrait, au bout du compte, un terme à la dépendance.
Le chahid intégra certains mouvements de libération comme l'Etoile nord-africaine (ENA), puis le Parti du peuple algérien (PPA), jusqu'aux massacres odieux perpétrés un certain 8 mai 1945. Ces douloureux événements ne feront que lui confirmer, à l'instar de tous les Algériens épris de liberté et d'indépendance de notre pays, la nécessité de s'engager avec une détermination irréversible et sans limite dans une lutte inexorable contre le colonialisme.
Son militantisme actif durant cette période et ses activités engagées contre le colonialisme furent, malheureusement, interrompus puisqu'il fut arrêté et emprisonné par la police de Constantine qui le plaça, pendant plusieurs jours, dans une cellule, l'accusant d'avoir mené des activités subversives visant la sécurité et la stabilité, en tentant de sensibiliser les citoyens et de réveiller en eux ce sursaut patriotique et cette conscience de la réalité de la France qui n'avait même pas pu tenir ses promesses, en refusant d'accorder l'indépendance à l'Algérie après sa victoire sur les nazis. Promesses qui n'étaient, en fait, qu'un leurre pour motiver les combattants algériens enrôlés dans ses rangs lors de la Seconde Guerre mondiale.
Cette dure et amère expérience n'a pu entamer sa volonté et son courage, mais n'a fait que consolider son patriotisme et sa détermination à poursuivre le combat avec plus de force et de résolution. Il intégra alors le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) jusqu'en 1953, lorsque commencèrent à se dessiner les contours politiques qui poussèrent les fidèles et vaillants enfants de cette patrie à décider de renoncer définitivement à la résistance politique pour penser sérieusement au déclenchement de la glorieuse révolution de Novembre 1954. C'est à partir de cette date que commença une nouvelle et dure étape dans le parcours du chahid, qui avait déjà établi des relations avec certains symboles de la révolution de la trempe de Mustapha Benboulaïd et Chihani Bachir.
Ce dernier se rendait souvent à El Khroub avant le déclenchement de la révolution et occupait un bureau mitoyen au magasin du chahid Djeffal Amar, ce qui permettait aux deux hommes de se rencontrer et d'échanger leurs idées. Ils restèrent en contact jusqu'à ce que Chihani Bachir décide de quitter définitivement El Khroub, à l'approche de la date historique du 1er Novembre 1954.
Au lendemain du déclenchement de la guerre de libération, le chahid assuma de lourdes responsabilités. Il se chargea, en effet, de la coordination entre les dirigeants de la révolution et la base militante d'El Khroub. Sa mission avait des dimensions diverses. Les qualités exemplaires dont l'homme faisait preuve amenèrent la révolution à le désigner pour assumer cette mission.
Ses principales vertus
Le chahid était imprégné de valeurs religieuses qui renforcèrent en lui cet esprit de nationalisme et de libération. C'était un homme digne et fier, épris de la liberté et révolté contre la dépendance. Désintéressé des attraits de la vie, il était humble, modeste, honnête mais surtout très perspicace.
Jeune encore, il apprit les soixante chapitres du saint Coran et se conforma à ses préceptes. C'était le modèle de l'authenticité de la personnalité algérienne. Il était fier de ses habits arabes et de son uniforme traditionnel (le burnous) qui lui donnaient une certaine allure et une belle prestance, malgré une faible carrure. Le chahid avait aussi une renommée qui fit de lui l'un des notables de la ville et il jouissait d'un charisme fort et d'une morale exemplaire qui lui donnèrent une place particulière dans la société, confortée encore par son rôle prépondérant dans le combat et la politique.
De l'avis de tous les moudjahidine et militants l'ayant connu, le chahid n'était pas seulement un militant mais aussi un vrai leader au sens plein de ce terme, car hautement conscient que la situation impliquait une grande vigilance et une maturité politique à même d'attirer les jeunes et d'élargir la sphère des militants, conscient aussi de la nécessité de travailler dans le secret absolu pour l'exécution des directives de la révolution et la réalisation de ses objectifs sans exposer ses bases au danger.
Le principal point focal où il menait ses activités politiques fut son magasin sis à l'avenue principale de la ville d'El Khroub. Son activité commerciale était beaucoup plus un écran pour éloigner les soupçons. C'est dans ce magasin même que tous les contacts étaient entrepris, les directives et instructions données et les cotisations collectées pour être ensuite comptabilisées et conduites aux commandements de la révolution. Le chahid était très vigilant dans le choix de ses collaborateurs, en qui il percevait l'honnêteté et la sincérité de l'esprit nationaliste, la patience et le courage dans les dures épreuves et la capacité d'exécuter les missions et les instructions de la révolution. Grâce à sa clairvoyance politique, il réussit dans ses missions en faisant appel à des éléments qui étaient dignes de sa confiance et à la mesure de ses attentes et aspirations. Ils étaient très nombreux, mais faute de vérité historique du fait de la disparition de plusieurs d'entre eux, il s'est avéré impossible de les citer avec précision.
Mais ce que les militants et vaillants moudjahidine retiendront, c'est le nom de Benlaribi Mahmoud qui ne quittait presque jamais le chahid. Il était le trait d'union entre lui et les militants du Front de libération nationale (FLN). Le chahid avait aussi cette capacité de comprendre les hommes et de déceler en eux les dispositions au combat.
Il avait également l'aptitude d'infiltrer certains services de sécurité grâce à leurs éléments, parmi les Algériens fidèles à la Révolution. Parmi eux, le dénommé Benazzouz Abdessalam qui était dans les rangs de la police française avant le déclenchement de la révolution. L'homme apportait de précieuses aides au chahid, il surveillait les moindres faits et gestes des services de sécurité pour attirer l'attention du chahid qui, grâce à ces informations, prenait les précautions qui s'imposaient.
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