Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Région des Aurés (chawia) tant oubliée.

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • #16
    2. La poésie, étalon de valeur dans l’univers chaoui

    La poésie dans sa patiente et immuable description des choses, des hommes et des cultures, de sa pénétration diaprée de l’inconnu, a permis d’approfondir de quelques millénaires notre connaissance des sociétés humaines du Maghreb et des autres contingences. Certes il reste beaucoup à découvrir avec l’outil poésie, l’oralité et à travers les différentes et multiples lectures des contes, des légendes, des « Thimouness et des Rahaba ». Malheureusement, nous ne connaissons aujourd’hui que très peu, dans leurs grandes lignes, dans leurs caractères essentiels, les biographies des poètes des aèdes et autres troubadours chaouis, des prédicateurs, des guérisseurs,... Les mondes où elles se sont développées. Agreste poésie des montagnes, des déserts et des steppes aux douces résonances harmataniennes, des souks et des villages aux merveilleuses et simples architectures. Contes, légendes de « Tamza la loure », de « Moch Aberanni » (le chat sauvage). Poésie d’amour, de combat, poésie humaine chantée par les adorateurs des arcs-en-ciel, armés de bendirs, de guesba (flûte), de def et autres instruments d’accompagnement. Parler des plus éminents représentants de la poésie chaouie sous tous les temps qui étaient versés à la fois dans les mythes, légendes du paganisme des Aurès… c’est parler des gardiens et gardiennes fidèles d’une culture farouche, expression d’une interpénétration civilisationnelle, où même les croyances même si centrées sur des choses inanimées, avaient la beauté du toreutique, la force de la foi et la rigueur de la loi

    Chaque tribu avait son ou ses poètes. Chaque poète avait sa tribu ses protecteurs. Les guerres fratricides étaient courantes : pour un point d’eau, une terre, un honneur blessé, un panégyrique mal placé, mal interprété par un prince berbère, un guerrier. Un pamphlet dirigé et… le sang coulait. Le culte de la race était vivace et Nèmèsis omniprésente. Les meilleurs poètes étaient primés dans les fêtes et les souks hebdomadaires de Batna, Tazoult-Lambése, Timgad, Merouana, El Kantara, Barika, Aris… La tribu, la race, la femme, l’amour,… les combats, les ancêtres, Dieu, le prophète Mohamed.

    A suivre

    Commentaire


    • #17
      La poésie, le cheval, le sabre, la douleur, la souffrance, la colonisation… constituaient l’essentiel des muses.

      Il y eut les poètes-penseurs et les belles poétesses des tribus des « Therwent – er », les poètes courtisans des Aît Amrane, les poètes bandits d’honneur du « Hmar Kheddou ».

      Les poètes fous et chevaliers des tribus des Nemenchas, Ammara, Harractas. Les poètes troubadours, fiers et voyageurs des tribus des ouled Derradj…. Nombre de poètes, grâce à leur verbe « acéré » et porteur, à l’adroite gestuelle, contribuèrent à éveiller et enrichir l’inconscient collectif des groupes par leurs apports salvateurs et à sortir leur environnement culturel de la « primitivité » léthargique et hostile dans laquelle ils se débattaient.

      Idhelli mani yella ,
      Assa yougir zik
      Assougnase idigonren
      Imira Adias
      Imira Adias
      Rabi Dhahleq
      Dhi gjena nwedhrar,
      Nmerth [1]

      « L’hier est bien loin
      l’aujourd’hui est déjà parti
      l’avenir est parmi nous Il vient
      Seul Dieu est immuable dans les cieux, les montagnes et les terres ».

      C’est dire que les poètes ont joué un grand rôle dans la sensibilisation, conscientisation et élévation du niveau de vie intellectuel des Algériens. Les rimes chaudes opposées aux rimes froides, des vers sauvages que la spontanéité orale formait, les tons graves s’entrechoquaient… et tous ces chocs divers produisaient, les sursauts événementiels qui tracèrent l’histoire culturelle de l’Algérie.

      Poésie belle, profonde, choquante et tourmentée, l’art du dire « devenait un réflexe culturel plus que spontané. Mystiques, chantres de l’amour charnel, comme de l’amour courtois, les chaouiyas « cultivaient » la poésie avec soin. Les poèmes étaient sélectionnés lors de joutes poétiques ; certains reproduits sur des écorces d’arbre, des palmes de palmiers, des omoplates de chèvres. Dans les Aurès, la poésie semble avoir d’un coup sa maturité. La raison est simple pour le poète inconnu : « Dans ces contrées montagnardes fortement hermetisées » par l’esprit de corps, les hommes, eux, naissaient poètes.

      [1] Khoukha Boudjenit-

      Suite et fin, à voir sur le site : http://www.patrimoine-algerien.org à l'URL : http://www.patrimoine-algerien.org/c...er3/aures2.htm

      Commentaire

      Chargement...
      X