par Israël Adam Shamir
Voici un argumentaire sur quelques points soulevés dans un précédent article par Ron Unz, à propos du rôle des juifs dans la révolution soviétique:
A l’époque de la guerre froide, l’estimation de la mortalité de civils innocents comme conséquence de la révolution bolchevique et des vingt premières années du régime soviétique était généralement de l’ordre de plusieurs dizaines de millions. J’ai entendu dire que ces chiffres avaient été sérieusement revus à la baisse, à hauteur de vingt millions. Qu’importe : même si des thuriféraires soviétiques déterminés peuvent chipoter dans cet ordre de grandeur, ils ne sont pas sortis du cadre standard de l’histoire telle qu’enseignée à l’Ouest.
Ceci étant, tous les historiens savent pertinemment que les chefs bolcheviks étaient très majoritairement juifs, n’est-ce pas… ? Il y a quelques années, Vladimir Poutine affirmait que les juifs constituaient peut-être 80 ou 85% du premier gouvernement soviétique, estimation parfaitement cohérente avec celle de Winston Churchill, à son époque, et avec le correspondant du Times de Londres Robert Wilton, et avec les officiers de…(etc). Ces deux données élémentaires ont été largement acceptées en Amérique durant toute mon existence. Et pourtant…
Le Goulag
« J’ai pu avoir un accès complet à toutes les archives, j’ai appris tout ce qui existe sur les victimes de Staline, et j’ai préparé un rapport complet. Cependant, j’ai décidé de garder tout cela pour plus tard. Si je devais le publier [je perdrais probablement mon emploi, et il n’y aurait plus personne pour me cautionner,] mes amis me laisseraient tomber comme une patate chaude, je me retrouverais seul et de toute façon personne ne me croirait. »
Cet aveu plein de franchise date de 2012, et c’est la haute autorité sur la répression à l’ère communiste, le fondateur et président du Memorial (une ONG russe anticommuniste), le professeur Arseny Roginsky, qui le dit; il est mort en 2017, et il a été vivement regretté par ses supporteurs américains. Le Mémorial en question est très exactement un agent de l’étranger, puisqu’il reçoit l’aide généreuse du Département d’Etat et de la Fondation George Soros, et le Dr Roginsky avait été toute sa vie un ennemi des soviétiques, quelqu’un de peu suspect de tricher en faveur des rouges. Quelle était donc la terrible vérité que le Dr Roginsky avait décidé de cacher ? « D’après mes calculs, – écrivait-il, – pendant toute la période soviétique de 1918 à 1987, selon les documents qui ont survécu, il faut conclure que 7 100 000 personnes ont été arrêtées par les agences de sécurité de l’Etat (l’équivalent russe du FBI) à travers le pays. Et cela inclut ceux qui étaient arrêtés pour banditisme, marché noir, contrefaçon, et encore bien d’autres délits ».
Vous allez me dire que sept millions, ça fait déjà beaucoup de monde, mais n’oubliez pas que l’année dernière, en 2017, en temps de paix aux USA, plus de dix millions de personnes ont été arrêtées, et pas seulement par le FBI, dont je n’ai pas pu trouver les statistiques. Les chiffres russes s’appliquent à soixante-dix ans de rébellions, de guerres civiles, sans oublier la Guerre mondiale, la Guerre froide, et le tout sur un vaste territoire comprenant l’Ukraine, l’Asie centrale, la Transcaucasie et les Etats Baltes, outre la Russie proprement dite. Parmi ceux qui avaient été arrêtés par la Sécurité d’Etat, il y avait des dizaines de milliers de combattants avec Stepan Bandera, les nationalistes ukrainiens d’extrême droite, qui s’étaient battus aux côtés de l’Allemagne nazie pendant la Guerre mondiale, et qui avaient continué à se battre jusque dans les années 1950. Plus de 100 000 d’entre eux furent arrêtés, et plus de 150 000 périrent en action, vous pouvez trouver le détail en russe, ici. La sécurité d’Etat combattit et arrêta ne nombreux insurgés islamiques en Asie centrale et dans les montagnes du Caucase, les prédécesseurs d’Al Qaida et de l’ISIS. Les services secrets US armaient et approvisionnaient les rebelles baltes et ukrainiens, tandis que les Anglais fournissaient l’entretien des islamistes.
Malgré ces difficultés énormes, le FBI russe avait donc arrêté seulement sept millions de personnes en soixante-dix ans ; la majorité des détenus étaient des délinquants de droit commun ou des rebelles, disait le Dr Roginsky, et il poursuivait :
« Il est là, le calcul final de sept millions pour toute la période soviétique. Qu’est-ce que j’aurais dû faire avec cette découverte ? L’opinion publique dit qu’il y avait eu douze millions d’arrestations entre 1937 et 1939 seulement ; J’appartiens à cette société, je vis au milieu de ces gens, j’en fais partie. Je savais pertinemment qu’ils ne me croiraient pas. Et deuxièmement, cela aurait signifié que tout ce qu’on nous avait dit jusqu’à maintenant sur les chiffres était faux. Et j’ai mis tous mes calculs de côté, pendant longtemps ; et le moment de dire ces choses n’est pas encore venu ».
Le public russe, tout comme les Occidentaux, a été habitué à des chiffres tout autres. 40 millions de gens tués par Staline, disait Roy Medvedev, un dissident célèbre ; 80 millions, disait Antonov-Ovseenko ; 100 millions, disait le cardinal gris de la Perestroïka, associé très proche de Gorbatchev, A. Yakolev, dont l’opinion était particulièrement importante ; en effet, elle avait été présentée comme « toute la vérité, et rien que la vérité », pendant les années critiques 1987-1991. Ce nombre incluait « les enfants qui n’étaient pas nés, mais qui auraient pu naître », ajoutait-t-il sotto voce, en s’inspirant probablement des calculs pro-vie sur les millions de bébés assassinés dans les cliniques d’avortement. Quoiqu’il en soit, il s’est trouvé dépassé par le dirigeant assassiné de l’opposition Boris Nemstov, qui avait compté pour sa part, en 2003, 150 millions de victimes de Staline, ce qui fait beaucoup pour un pays qui ne comptait que 200 millions d’habitants.
Après cela, 7 millions est un chiffre bien trivial. Et les chiffres réels sont encore plus bas. Il y a deux documents, les meilleurs et les plus dignes de foi, pour les emprisonnés et tués au temps de Staline, et ce sont : le rapport du Procureur général (collectif) à Nikita Khroutchev en 1954 disant que 2,5 millions de gens avaient été emprisonnés pour toute la période soviétique, dont 600 000 condamnés à mort, et celui du Dr Victor Zemskov, une investigation méticuleuse reconnue pour sa rigueur. Zemskov avait étudié les activités des différents organes de la sécurité d’Etat entre 1921 et 1954, et il avait découvert que dans cette période 650 000 personnes avaient été condamnées à mort (mais certaines ne furent pas exécutées) tandis que 2 300 000 se voyaient condamnées à des peines de prison. Cela concernait les 33 années difficiles de gouvernement par Staline. Et c’est tout, les amis…
Zemskov fournissait aussi les chiffres annuels. Pendant la terrible année 1937, il y avait 1,2 millions de prisonniers dans les goulags. Comparons avec les US : en 2013, 2,2 millions d’adultes étaient incarcérés dans les prisons fédérales et des Etats, outre les geôles des comtés. Soit presque 1% des adultes, de la population résidant aux US, et 0,8% pour l’URSS. En outre, aux US, il y avait 4,75 millions de gens en période probatoire sur parole ou en liberté conditionnelle, dit Wikipedia. Il y avait moins de prisonniers au goulag que dans le système pénitentiaire américain. Pour une comparaison plus fouillée, voir ici.
Voilà tout ce qui reste des flots de sang versés au cours de l’histoire russe, et du régime sanguinaire des bolcheviks… A l’époque soviétique, la population russe avait augmenté à un rythme régulier de 0,60% par an, soit le double de la croissance au Royaume uni et en France, et bien plus que dans la Russie post-soviétique. L’empire russe était entré dans la Première Guerre Mondiale avec une population de 160 millions d’âmes ; l’URSS avait 210 millions d’habitants en 1959, des chiffres impossibles si l’on commence par accorder foi à une répression stalinienne multimillionnaire. S’il en est ainsi, pourquoi donc « le récit historique standard tel qu’enseigné en Occident » fait-il usage de ces chiffres colossaux ?
La raison principale, c’est la peur du communisme, une crainte tout à fait raisonnable et justifiée (pour les gens riches) de perdre leurs millions et leurs milliards. C’est parfaitement logique pour eux de dépenser un peu de leur capital pour vous persuader que le communisme est quelque chose de mauvais pour vous, alors que c’est en fait détestable pour eux. Ils ont tellement menti, et si efficacement, qu’ils ont fini par convaincre tout le monde.
Même un Américain ou un Anglais pauvre a peur du communisme, parce que les cocos vont lui prendre tout ce qu’il a, y compris sa femme et ses enfants, et vont l’envoyer lui, directement au goulag.
Voici un argumentaire sur quelques points soulevés dans un précédent article par Ron Unz, à propos du rôle des juifs dans la révolution soviétique:
A l’époque de la guerre froide, l’estimation de la mortalité de civils innocents comme conséquence de la révolution bolchevique et des vingt premières années du régime soviétique était généralement de l’ordre de plusieurs dizaines de millions. J’ai entendu dire que ces chiffres avaient été sérieusement revus à la baisse, à hauteur de vingt millions. Qu’importe : même si des thuriféraires soviétiques déterminés peuvent chipoter dans cet ordre de grandeur, ils ne sont pas sortis du cadre standard de l’histoire telle qu’enseignée à l’Ouest.
Ceci étant, tous les historiens savent pertinemment que les chefs bolcheviks étaient très majoritairement juifs, n’est-ce pas… ? Il y a quelques années, Vladimir Poutine affirmait que les juifs constituaient peut-être 80 ou 85% du premier gouvernement soviétique, estimation parfaitement cohérente avec celle de Winston Churchill, à son époque, et avec le correspondant du Times de Londres Robert Wilton, et avec les officiers de…(etc). Ces deux données élémentaires ont été largement acceptées en Amérique durant toute mon existence. Et pourtant…
Le Goulag
« J’ai pu avoir un accès complet à toutes les archives, j’ai appris tout ce qui existe sur les victimes de Staline, et j’ai préparé un rapport complet. Cependant, j’ai décidé de garder tout cela pour plus tard. Si je devais le publier [je perdrais probablement mon emploi, et il n’y aurait plus personne pour me cautionner,] mes amis me laisseraient tomber comme une patate chaude, je me retrouverais seul et de toute façon personne ne me croirait. »
Cet aveu plein de franchise date de 2012, et c’est la haute autorité sur la répression à l’ère communiste, le fondateur et président du Memorial (une ONG russe anticommuniste), le professeur Arseny Roginsky, qui le dit; il est mort en 2017, et il a été vivement regretté par ses supporteurs américains. Le Mémorial en question est très exactement un agent de l’étranger, puisqu’il reçoit l’aide généreuse du Département d’Etat et de la Fondation George Soros, et le Dr Roginsky avait été toute sa vie un ennemi des soviétiques, quelqu’un de peu suspect de tricher en faveur des rouges. Quelle était donc la terrible vérité que le Dr Roginsky avait décidé de cacher ? « D’après mes calculs, – écrivait-il, – pendant toute la période soviétique de 1918 à 1987, selon les documents qui ont survécu, il faut conclure que 7 100 000 personnes ont été arrêtées par les agences de sécurité de l’Etat (l’équivalent russe du FBI) à travers le pays. Et cela inclut ceux qui étaient arrêtés pour banditisme, marché noir, contrefaçon, et encore bien d’autres délits ».
Vous allez me dire que sept millions, ça fait déjà beaucoup de monde, mais n’oubliez pas que l’année dernière, en 2017, en temps de paix aux USA, plus de dix millions de personnes ont été arrêtées, et pas seulement par le FBI, dont je n’ai pas pu trouver les statistiques. Les chiffres russes s’appliquent à soixante-dix ans de rébellions, de guerres civiles, sans oublier la Guerre mondiale, la Guerre froide, et le tout sur un vaste territoire comprenant l’Ukraine, l’Asie centrale, la Transcaucasie et les Etats Baltes, outre la Russie proprement dite. Parmi ceux qui avaient été arrêtés par la Sécurité d’Etat, il y avait des dizaines de milliers de combattants avec Stepan Bandera, les nationalistes ukrainiens d’extrême droite, qui s’étaient battus aux côtés de l’Allemagne nazie pendant la Guerre mondiale, et qui avaient continué à se battre jusque dans les années 1950. Plus de 100 000 d’entre eux furent arrêtés, et plus de 150 000 périrent en action, vous pouvez trouver le détail en russe, ici. La sécurité d’Etat combattit et arrêta ne nombreux insurgés islamiques en Asie centrale et dans les montagnes du Caucase, les prédécesseurs d’Al Qaida et de l’ISIS. Les services secrets US armaient et approvisionnaient les rebelles baltes et ukrainiens, tandis que les Anglais fournissaient l’entretien des islamistes.
Malgré ces difficultés énormes, le FBI russe avait donc arrêté seulement sept millions de personnes en soixante-dix ans ; la majorité des détenus étaient des délinquants de droit commun ou des rebelles, disait le Dr Roginsky, et il poursuivait :
« Il est là, le calcul final de sept millions pour toute la période soviétique. Qu’est-ce que j’aurais dû faire avec cette découverte ? L’opinion publique dit qu’il y avait eu douze millions d’arrestations entre 1937 et 1939 seulement ; J’appartiens à cette société, je vis au milieu de ces gens, j’en fais partie. Je savais pertinemment qu’ils ne me croiraient pas. Et deuxièmement, cela aurait signifié que tout ce qu’on nous avait dit jusqu’à maintenant sur les chiffres était faux. Et j’ai mis tous mes calculs de côté, pendant longtemps ; et le moment de dire ces choses n’est pas encore venu ».
Le public russe, tout comme les Occidentaux, a été habitué à des chiffres tout autres. 40 millions de gens tués par Staline, disait Roy Medvedev, un dissident célèbre ; 80 millions, disait Antonov-Ovseenko ; 100 millions, disait le cardinal gris de la Perestroïka, associé très proche de Gorbatchev, A. Yakolev, dont l’opinion était particulièrement importante ; en effet, elle avait été présentée comme « toute la vérité, et rien que la vérité », pendant les années critiques 1987-1991. Ce nombre incluait « les enfants qui n’étaient pas nés, mais qui auraient pu naître », ajoutait-t-il sotto voce, en s’inspirant probablement des calculs pro-vie sur les millions de bébés assassinés dans les cliniques d’avortement. Quoiqu’il en soit, il s’est trouvé dépassé par le dirigeant assassiné de l’opposition Boris Nemstov, qui avait compté pour sa part, en 2003, 150 millions de victimes de Staline, ce qui fait beaucoup pour un pays qui ne comptait que 200 millions d’habitants.
Après cela, 7 millions est un chiffre bien trivial. Et les chiffres réels sont encore plus bas. Il y a deux documents, les meilleurs et les plus dignes de foi, pour les emprisonnés et tués au temps de Staline, et ce sont : le rapport du Procureur général (collectif) à Nikita Khroutchev en 1954 disant que 2,5 millions de gens avaient été emprisonnés pour toute la période soviétique, dont 600 000 condamnés à mort, et celui du Dr Victor Zemskov, une investigation méticuleuse reconnue pour sa rigueur. Zemskov avait étudié les activités des différents organes de la sécurité d’Etat entre 1921 et 1954, et il avait découvert que dans cette période 650 000 personnes avaient été condamnées à mort (mais certaines ne furent pas exécutées) tandis que 2 300 000 se voyaient condamnées à des peines de prison. Cela concernait les 33 années difficiles de gouvernement par Staline. Et c’est tout, les amis…
Zemskov fournissait aussi les chiffres annuels. Pendant la terrible année 1937, il y avait 1,2 millions de prisonniers dans les goulags. Comparons avec les US : en 2013, 2,2 millions d’adultes étaient incarcérés dans les prisons fédérales et des Etats, outre les geôles des comtés. Soit presque 1% des adultes, de la population résidant aux US, et 0,8% pour l’URSS. En outre, aux US, il y avait 4,75 millions de gens en période probatoire sur parole ou en liberté conditionnelle, dit Wikipedia. Il y avait moins de prisonniers au goulag que dans le système pénitentiaire américain. Pour une comparaison plus fouillée, voir ici.
Voilà tout ce qui reste des flots de sang versés au cours de l’histoire russe, et du régime sanguinaire des bolcheviks… A l’époque soviétique, la population russe avait augmenté à un rythme régulier de 0,60% par an, soit le double de la croissance au Royaume uni et en France, et bien plus que dans la Russie post-soviétique. L’empire russe était entré dans la Première Guerre Mondiale avec une population de 160 millions d’âmes ; l’URSS avait 210 millions d’habitants en 1959, des chiffres impossibles si l’on commence par accorder foi à une répression stalinienne multimillionnaire. S’il en est ainsi, pourquoi donc « le récit historique standard tel qu’enseigné en Occident » fait-il usage de ces chiffres colossaux ?
La raison principale, c’est la peur du communisme, une crainte tout à fait raisonnable et justifiée (pour les gens riches) de perdre leurs millions et leurs milliards. C’est parfaitement logique pour eux de dépenser un peu de leur capital pour vous persuader que le communisme est quelque chose de mauvais pour vous, alors que c’est en fait détestable pour eux. Ils ont tellement menti, et si efficacement, qu’ils ont fini par convaincre tout le monde.
Même un Américain ou un Anglais pauvre a peur du communisme, parce que les cocos vont lui prendre tout ce qu’il a, y compris sa femme et ses enfants, et vont l’envoyer lui, directement au goulag.

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