Les ouled Nail

[zaki17]

Donc, puisque les Ouled Naïl existent déjà comme grande confédération tribale au moment ou fut créée la régence d'Alger

Ce n'est pas des mêmes Ouled Nail dont on parle !

Par ailleurs, depuis quand les Andalousiens sont-ils nomades, élèvent-ils des chameaux et chantent-ils du bédouin ?!!!

Je n'ai pas dit qu'il venait d'Andalousie ! Sidi Nail était un chef des armées du roi Hacen du maroc (15??) !
En ces temps là le chameau et le cheval était encore utilisé comme moyen de transport lol

[Harrachi78]

@Zaki17

... Ce n'est pas des mêmes Ouled Nail dont on parle ! ...

Comment ça ? Il y avais des Ouled Naïl qui ont été supplantés en 15 ans et par le plus grand des hasards par les descendants d'un autre Sidi Naïl venu d'Andalousie ou du Maroc ?

... Sidi Nail était un chef des armées du roi Hacen du maroc (15??) ! ...

15?? dis-tu ? Donc exactement au même moment où se créait la régence d'Alger (1515). Bon, celle-ci a eu 300 ans pour grandir et disparaitre mais notre "général marocain d'origine andalouse" à eu moins d'une vie pour pondre tout une confédération de tribus nomades et peupler le tiers du N. sahara de l'Algérie ! Kounek 3âqel chouiya yâ radjel !

... En ces temps là le chameau et le cheval était encore utilisé comme moyen de transport ...

Non, non. On ne s'improvise pas chamelier en quelques années, pas plus qu'on se s'improvise arboriculteur !

[zaki17]

Comment ça ? Il y avais des Ouled Naïl qui ont été supplantés en 15 ans et par le plus grand des hasards par les descendants d'un autre Sidi Naïl venu d'Andalousie ou du Maroc ?

C'est ce que je te répète depuis hier, les Ouled nail qui sont dans la region de Djelfa ne sont pas les Hilaliens dont Ibn Khaldoun a parlé.

Et puis Sidi Nail n'es pas venu tout seul dans la région, il est venu avec toute sa famille.

Les Tribus des Ouled Nail :

Quand les fils de Sidi Nail eurent à leur tour des enfants, il fallut bien, pour vivre, chercher d'autres ressources que les pâturages environnant Ain Rich.

* Abou Lith, Es-Seknaoui et Abderahmane, partirent vers le Nord. Cet éloignement les coupa pratiquement de leurs freres :

Abou Lith vers les Beranes, Es-Seknaoui en Kabylie, et Abderrahmane dans les Babors.

* Les enfants de Zekri allèrent vers le Sud-Est et s'établirent autour d'Ouled Djellal (Biskra) et Bousaada.

Les fractions d' Ouled Zekri sont : Ouled Harkate, Ouled Rabeh, Ouled Rahmane, Ouled Ahmed, Ouled Khaled.

* Les enfants de Yahia restèrent autour de Ain Rich, mais bientôt, ils se subdivisèrent encore :

Les Ouled Fredj « Fredj ben Abdellah ben Yahia ben Nail » s'établirent au nord de cette region (entre Djebel Sahari et Bousaada), il y étaient en contact avec les Ouled madhi, Les Bou Aich et les Sahari.

Les Ouled Aissa, se divisent en Ouled Aissa Cheraga (Bousaada) et Ouled Aissa Gheraba (Djebel Boukahil).

Les ouled Aissa Gheraba se composent des Ouled Oum El-Akhoua, Ouled Aifa, Ouled el-Aouar.

* Les enfant de Malik s'infiltrèrent dans le Zahréz (nord de Djelfa, autour de Hassi Bahbah, Zaafrane et Ain Maabed.). Malik n'eut qu'un enfant Salem, dont les fils fondèrent les tribus des Ouled Yahia ben Salem, des Ouled Saad ben Salem et les Ouled Aamer ben Salem (à Bousaada).

Les Ouled Saad ben Salem se composent de trois grandes tribus : les Ouled Reggad, Ouled Khenatha, et les Ouled Toaba.

Le quatrième fils de Salem ben malik est Abderahmane, fut un célèbre marabout, et ne laissa qu'un enfant Mhammed ( d'ou le nom des Ouled Si Mhammed), il épousa trois femmes : Oum-Hani , Dia, Cheliha.

De Oum Hani on a une seule tribu, Ouled Oum Hani,

De Dia on a deux tribus, Les Ouled Bouabdellah (Ouled Bouchareb, Ouled Dneydina, Ouled Laggoun ..), et les Ouled Abdelkader (Ouled Cheybout, Ouled Chamekh, Ouled Djeddi..).

De Cheliha on a deux tribus, Les Ouled Si Ahmed (Ouled Kaki, Ouled Cherif, Ouled Slim.), et les Ouled El-Ghouini ( Ouled El-gherbi, Ouled Bouragba, Ouled Abdenabi, Ouled el Arya, Ouled El Arbia..).

En 1850 les tribus de Ouled Nail se composaient de presque 27000 âmes !

[Harrachi78]

@Zaki17

Mâyna ...

[zaki17]

Mâyna 3lik oui !

Sinon t'as rien apporté de nouveau ! Que des suppositions !

[Harrachi78]

@Zaki17

Si, et ce qu'il y a de plus utile pour ce genre de choses : quelques textes, une petite chronologie et une logique minimale.

Sinon, sympa l'histoire du général-marabout marocain d'origine andalouse devenu nomade-chamelier, venu au 16e s. à la tête d'une famille de quelques 100 fils qui lui ont pondus 27.000 enfants en 300 ans. Sympa aussi le fait que le héros soit nommé Naïl par hasard, et qu'il ait supplanté d'autres Ouled Naïl hillaliens dans une même et unique région, mais avec qui il n'aurait aucun lien de parenté.

Vraiment mâyna ...

[zaki17]

Je t'ai sité des extraits de : 1872 -Arnaud : Histoire des Ouled Nail, de François de Villaret 1995 : Siècles de steppe, Jalons pour l'histoire de Djelfa, du Dr Boudjamaâ Haïchour, chercheur universitaire : Généalogie d’une nation ...

Son vrai nom est Mohamed ben Abdallah, Nail est un surnom donné par son professeur Al Miliani.

[Harrachi78]

@Zaki17

Tu te contente de citer les gens qui citent une tradition locale. Ni Arnaud, ni Villaret ni Haïchour n'attestent de l'exactitude de cette ascendance légendaire, pour la simple raison qu'ils ne le peuvent pas : ils couchent sur papier ce que disent les gens du pays, et qui reste à vérifier par les moyens qui peuvent exister ... ou pas.

Beaucoup de tribus "parvenues", qu'elle soient arabes ou berbères, se donnaient une ascendance chérifienne à un moment X, et beaucoup y croyaient à la longue. C'est commencé assez tôt puisque Ibn-Khaldûn cite déjà à son époque (fin 13e s.) quelques clans hilaliens qui se prétendaient descendants d'Abû-Bakr ou de 'Umar b. al-Khttâb, alors même que leurs généalogies était encore fraiches et connues par les autres tribus cousines !

Le caractère originel nomade des Ouled Naïel n'est pas à démontrer, et la région qu'ils occupent est parfaitement connue. aussi, dans les centaines de noms de tribus, de branches, de clans et de familles que le grand historien maghrébin cite il n'existe qu'un seul et unique Naïl ! Trop curieuse donc qu'une coïncidence qui ferait venir un homonyme 200 ans plus tard, et le voir fonder un peuple entier sur exactement le même territoire et jusqu'à faire disparaitre les premiers Naïl sans avoir le moindre lien avec eux ! Sinon, il n'y a qu'observer les noms des premiers clans (Abû al-Leïth ... etc.) Ouled Naïl pour sentir leur fond arabe (bédouin je le précise) à des kilomètres et se gausser de cette prétendue origine andalouse ! De grands nomades chameliers venus d'Andalùs ! On aurait vu des oranges pousser à Djelfa et des verres à soie à Laghouat tiens !

[zaki17]

Qui a dit que Nail est venu d'Andalousie ?

Et Ibn khaldoun a trouvé où ses informations, ce n'est pas des traditions locales aussi ?

[Harrachi78]

@Zaki17

... Qui a dit que Nail est venu d'Andalousie ? ...

Bah, c'est ce que j'ai compris de ton propos là :

Naïl s'est installer dans le pays après que les musulmans furent chassés de l'Andalousie.

... Et Ibn khaldoun a trouvé où ses informations, ce n'est pas des traditions locales aussi ? ...

En histoire, les "sources" se superposent en paliers jusqu'à atteindre les "primaires" si elles existent, chose assez rare au demeurant.

Dans le cas qui nous intéresse, la valeur d'un Ibn-Khaldûn est naturellement supérieure dans la mesure où ses sources à lui (même populaires) sont antérieures à celle d'un Dr. Haïchour (par exemple) de quelques 500 ans. Autrement dit, pour faire bref :

a) La tradition qu'il utilise est plus ancienne, donc plus proche de l'origine des choses, et donc plus susceptible de coller à la réalité ;

b) Ce qu'il décrit de la situation de son temps ne semble pas contraire à la logique, et il n'est pas contredit par d'autres données extérieures ;

Mais plus que cela, lui décrit la distribution et la configuration des tribus arabes et berbères au Maghreb à sa propre époque et selon ce qu'il a lui-même observé. Cela veux dire qu'il a statut de "source primaire" pour ce qui concerne le milieu et la fin du 14e s. et il est bien loin d'un simple rapporteur de traditions locales.

[zaki17]

Il y a un site Djelfaoui où tu peux trouver quelques informations sur les Ouled Nail.

Un forum de djelfa qui parle des Ouled Nail et des tribus algériennes où peux trouver les tribus "harachiennes" ou de barouaghia !

[Harrachi78]

@Zaki17

J'y jetterais un coup d’œil dès que j'aurai un moment !

[xenon]

Oui des berbères qui habitent dans des "khaima" qui élèvent des chameaux et qui parlent arabe ...

sans faire de comparaison avec les oulad nail , ce que tu décris est exactement le mode de vie majoritaire chez les berberes à une époque ..particuliérement les tribus semi nomade zenetes ...

[xenon]

saha harrachi 78
déjà , merci pour l'effort fourni pour le petit résumé historique sur les tribus du titteri du moins certaines d'entre elles ..

que sont devenus les tribus sanhadja qui habitaient cette région ?

je trouve que statistiquement il y'a quelque chose qui n'est pas cohérent quand au nombre actuel de gens se réclamant des tribus béni hillal ..ceci par rapport au nombre tout de méme minime des arabes ayant fait le déplacement ( 200 000 chiffres discutable ) et la masse berbere habitant le maghreb à l'époque..

[Harrachi78]

@Xenon

... que sont devenus les tribus sanhadja qui habitaient cette région ? ...

Tu sais, les schémas sont variables car les situations ne furent pas partout identiques (ni à toutes les époques) entre les nouveaux venus nomades et les anciens habitants sédentaires. Par ailleurs, je n'ai malheureusement pas les moyens de prétendre à une enquête totale et générale pour pouvoir t'informer sur un schémas global. J'ai tout au plus quelques éléments sur un cas précis, celui des Béni Slimane. Ca pourrait servir d'exemple à titre d’illustration, mais non d'un modèle standard !

En somme, ce qui ressort des quelques études (françaises) que j'ai pu trouver, six clans arabes se sont établis dans la partie basse du pays (la plaine de Béni Slimane, entre Berrouaghia à l'O. et Sour El-Ghozlane à l'E.) vers la fin du 14e s. / début 15e., et cela causa l'exode des six ou sept clans sanhadjiens vers la partie montagneuse (entre Hammam-Melouane à l'O. et Tablat à l'E.). Ces derniers tentèrent bien de chasser les nomades de la plaine et le conflit dura au moins quelques générations. Progressivement, aucun des deux camps n'ayant réussi à éliminer l'autre, ils se rendirent compte que la querelle les à affaiblis vis-à-vis de leurs voisins respectifs (arabes et berbères) et il fut décidé -on ne sait quand au cours du 15e s.- de constituer une alliance permanente sous le patronage d'un Sidi Slimane dont je ne sais foutrement rien, et c'est ainsi que serait née la confédération des Béni Slimane.

Concrètement dans notre cas, les anciennes tribus sanhadjiennes du coin sont restées cantonnées dans les monts de l'Atlas blidéen et formèrent le groupe des Béni Slimane Djebaïliya (= de la Montagne), tandis que les six clans arabes ont finis par se sédentariser dans la plaine sous le nom de Béni Slimane El-Outtâ (= de la Plaine) ou Guebïala (= du S.). Certaines familles maraboutiques sont venues s’installer chez les uns et les autres, et l'une d'entre elles, les Ouled Mahieddine (installés chez les Djebaïliya), finit par constituer une sorte de chefferie dynastique au 19e s.

Côté langue, ceux de la plaine causaient arabe dès le départ apparemment, tandis que ceux de la montagne ne s'arabiseront que lentement : j'ai lu quelque part que, jusqu'en 1870, ça pratiquait encore un parler berbère dans quelques villages du côté du Djebel Bâata, un canton au centre du pays des Béni Slimane Djebaïliya. Sinon, les traits sociaux semblent en phase avec ce qui a été dit : vers 1898, A. Joly constate que ceux de la plaine ont maintenu l'élevage de chevaux alors que la paupérisation générale l'avais fait disparaitre partout ailleurs. De même, il constata que seuls ceux de la montagne cultivaient l'olivier et produisaient de l'huile alors que, lorsqu'il posait la question à ceux de la plaine, ils répondaient simplement qu'ils ne savaient pas le faire. Il note aussi (et j'ai vu de mes yeux que c'est encore le cas de nos jours) qu'il n'existait pour ainsi dire aucun "village" chez ces gens. Ils vivent éparpillés sur tout le territoire de leurs tribus et se disaient trop querelleurs pour se regrouper ! Par contre, les maisons traditionnelles du pays sont identiques aux maisons en pierres et en tuiles de Kabylie (y compris pour leurs marabouts !). Les anciens nomades, en se sédentarisant dans la plaine, ont donc adopté le mode de construction des berbères du pays, mais pas la totalité de leur mode vie !

Le reste, c'est une histoire de mélanges, de mariages et d'unions inter-claniques, d'influence mutuelle puis d'acculturation qui a donné naissance à un une entité politique (les tribus de la confédération étaient makhzen à l'époque de la Régence), mais aussi à un type régional à part entière car, jusqu'à la dislocation de leurs système tribal par les français à la fin du 19e s., les Béni Slimane (qui fréquentaient la Mitidja et Alger depuis toujours) étaient distingués à la fois de leurs voisins Souâra (région de Sour-El-Ghozlane, Djebel Dîra, Ouled Meriem ... etc.) et des tribus du Titteri à proprement parler (Médéa, Berrouaghia).

Franchement, en apprenant tout cela, j'ai trouvé le cas est très instructif !