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  • Bravo !!
    Mais j'ai entendu dire Beni Slimane et ouled Nayle sont cousins. Je ne sais pas quel est leur lien de parenté mais je crois qu'il viennent de la même descendance paternel.
    Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots."
    Martin Luther King

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    • @Papi

      A vrai dire, comme déjà expliqué plus loi, cette tradition sur une veille parenté avec les Ouled-Naïl existait chez une des tribus des Béni Slimane de la plaine, pas chez tous. Il s'agit des Ahl El-'Euche pour être précis.

      J'ignore quels sont les aboutissants réels de cela, mais ça tend à aller dans le sens l'origine nomade de cette partie de la confédération. Sinon, si j'en crois Ibn-Khaldûn, de vieux liens existaient effectivement entre les tribus zoghbiennes qui ont occupé cette région et ceux demeurés au S., entre la région des Monts 'Amor et les Monts des Ouled Naïl. A l'origine (avant le 12e s.) ils ont vécus ensemble dans le Hodna avant que les uns ne s'installent dans le Tell et que les autres migrent plus à l'O. dans la steppe !

      Difficile de trouver des infos plus précises, hélas !
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • @Harrachi

        trés instructif le topo sur les béni slimane ..tribus que je ne conaissais pas et que je découvre à travers tes écrits ..autant les ouvrages sur les berbers sont nombreux , autant l'histoire des clans hilaliens est trés mal documentée je trouve ..! en fait on ne sait pas grand chose ..

        je pense que cet exemple d'une alliance clanique régional ou local entre tribus berberes et tribus arabes est généralisable sur l'ensemble du maghreb des plaines ....

        c'est facile quand c'est une tribu nomade qui se sédentarise auprés d'une tribu déjà sédentaire ,..c'est plus difficile de retracer quand les deux clans sont semi nomade , comme le cas de la majorité des zenetes...
        ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
        On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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        • @Xenon

          C'est vraiment aléatoire XENON. Certaines régions sont plus facilement "tracables" que d'autres, certains groupes plus connus que d'autres, et on ne peut pratiquement pas retracer des schémas standards pour ce processus, d'où à mes yeux l'importance d'une histoire locale et régionale pour chaque coin. Ça permettra éventuellement de sauver ce qui peut l'être en terme de mémoire vu que nous écrivons si peu !

          Sinon, pour les Zenètes, le processus fut effectivement plus précoce vu les similitudes dans le mode de vie et dans les usages tribaux, mais il ne fut pas plus "opaque" pour autant, car à l'époque même d'Ibn-Khaldûn, des tribus zenètes sont encore reconnues comme telles alors même qu'elles se s'étaient déjà arabisées depuis quelques générations.

          Par ailleurs cette mobilité que tu évoque peut être un facteur qui facilite leur absorption dans les nouveaux groupes, mais ça pouvais aussi être un facteur de préservation, au moins à une certaine époque. Tu n'a qu'à prendre l'exemple des Béni Marîn et leurs cousins Béni 'Abd-al-Wâd : ils quittent le Zâb dès que les premiers clans Hilaliens envahissent la zone, et ils ne cessent ainsi de migrer vers l'O. jusqu'à ce qu'ils s'établissent dans les confins marocains au bout d'un siècle ! Seule les Nomades pouvaient se permettre ce luxe, alors que les sédentaires (comme nos Sanhâdja) devaient être assez forts pour repousser les nouveaux venus ou se plier à leur pouvoir. Pas d'autre choix ...
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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          • Par ailleurs cette mobilité que tu évoque peut être un facteur qui facilite leur absorption dans les nouveaux groupes, mais ça pouvais aussi être un facteur de préservation, au moins à une certaine époque. Tu n'a qu'à prendre l'exemple des Béni Marîn et leurs cousins Béni 'Abd-al-Wâd : ils quittent le Zâb dès que les premiers clans Hilaliens envahissent la zone, et ils ne cessent ainsi de migrer vers l'O. jusqu'à ce qu'ils s'établissent dans les confins marocains au bout d'un siècle ! Seule les Nomades pouvaient se permettre ce luxe, alors que les sédentaires (comme nos Sanhâdja) devaient être assez forts pour repousser les nouveaux venus ou se plier à leur pouvoir. Pas d'autre choix ...
            ben tu sais bien , les nomades de par leur mode de vie ont toujours eu le dessus sur les sédentaires des hautes plaines , que ca soit les hilaliens ou avant eux les zenetes ou encore bien avant les louatas et autres gétules de l'antiquité..

            par contre vu que le nombre de hilaliens est minime par rapport aux autochtones l'absorption s'est faite en toute logique dans le sens ou les clans arabes se sont dissous dans la masse berbere qui s'est progressivement arabisée linguistiquement..c'est logique ..


            Tu sais ce qui est remarquable ? c'est l'abscence en général d'approche racialiste dans le traitement des affaires politiques à l'époque ..

            par exemple: les hilaliens , (la coalition des riah , athbej , zoghba ..etc) qui ont fait tant de dégats en ifrikia auraient pu étre extérminés ou chassés hors du maghreb aprés leur terrible défaite face aux troupes Almohades lors de la dite bataille des femmes à sétif , pourtant le calife accepte de rendre leurs familles déportés au maroc et leur offre méme l'anaia (?) ..ca démontre que le fait arabe devait étre naturel déjà à l'époque ..

            pareil pour les mérinides ou les zyanides qui ont organisés des armées capable de défaire les armées espagnoles , on pourrait penser que ces dynasties aient pu chercher à se venger des hilaliens et recouvrer leur pays d'origine , hors ce ne fut pas le cas ..des clans arabes ont méme été intégrés au sein de leurs armées respectives ....

            il y'aplein d'exemples comme celui là , on peut citer les hafcides du temps de leur splendeurs ..etc , enfin c'est juste pour l'observation d'une donnée historique de l'époque ..l'abscence de "nationalisme" de l'ethnie ..

            cette approche non raciale a été constante tout le temps du moyen age et méme dans les temps modernes ...ceci a préfiguré peut étre la naissance de l'homme maghrébin nouveau ..
            Dernière modification par xenon, 20 mai 2012, 20h30.
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            • en tous cas ton interet pour les béni slimane est instructif ...
              en prenant par exemple cette tribu comme un échantillion des différentes tribus du pays ,il serait interressant d'étudier les paramétres culturels et linguistiques inhérents à ce groupe ..

              que reste il de la culture originelle , y'a il eu mutation sociologique de cette tribu avec le temps ..etc
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              • @Xenon

                ... vu que le nombre de hilaliens est minime par rapport aux autochtones [...] les clans arabes se sont dissous dans la masse berbere qui s'est progressivement arabisée linguistiquement ...

                Bon, cet aspect du problème reste encore très difficile à solder, pour au moins deux raisons :
                1. D'abord le nombre des arrivants ne peut être défini avec précision (80.000 à 200.000 pour rester dans la fourchette du plausible) certes, mais pas plus que celui des autochtones au même moment (-1.000.000 à 2.000.000). A savoir quelle est la bonne combinaison entre les deux, mais cela nous quelque chose comme +/- 20% ... pour l'ensemble du Maghreb.

                2. Or, et c'est là que réside le second point, tout le Maghreb n'étais pas forcément habité de manière équilibrée à cette date, de même que les hilaliens ne se sont pas étalés sur l'ensemble du Maghreb de manière homogène, ni qu'ils s'y infiltrèrent partout en même temps. Il faudra donc garder à l'esprit les variabilités régionales, sans compter les déplacements de population dans telle ou telle région.
                Donc, comme pour ce qui est de la manière de leur établissement ça ou là, je ne pense pas qu'il soit possible de définir un schémas global sur comment ces tribus et ces groupes ont évolués par la suite. A chacun son "histoire" et son destin !

                ... Tu sais ce qui est remarquable ? C'est l’absence en général d'approche racialiste dans le traitement des affaires politiques à l'époque ...

                Ya weldi ça ne nous parait remarquable que lorsqu'on approche la chose avec ce que tu sais de notre bêtise moderne ! Il suffit de se replacer un moment dans le contexte des gens de cette époque pour voir les choses dans toute leur simplicité !

                Cela-dit il ne faut pas croire qu'il était aisé d'exterminer ces gens tout simplement. Tout d'abord, le facteur religieux -qui avait son importance- n'offrait pas une telle option d’extrémité aux chefs d’États locaux, vu que tous étaient musulmans. Mais il était militairement difficile d'y parvenir aussi, vu la dispersion et le mode de vie nomade de ces gens. Il ne faut pas aussi négliger leur efficacité sur le plan militaire (d'où l'intérêt de tous les émirs pour les utiliser par la suite) : la grande débâcle de Sétif étaient bien la première défaite des trois grandes tribus hilaliennes réunies ... alors qu'ils se trouvaient au Maghreb depuis un siècle à ce moment !

                Il a donc fallu la réunion d'une grande puissance maghrébine pour parvenir à un tel résultat. Et encore, puisque 'Abd-al-Mûmin vit en eux un merveilleux outil de guerre et de puissance, et s’attela jusqu'à sa mort pour faire d'eux une force disciplinée et fiable ... sans succès ...
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • @Xenon

                  en tous cas ton interet pour les béni slimane est instructif ...
                  en prenant par exemple cette tribu comme un échantillion des différentes tribus du pays ,il serait interressant d'étudier les paramétres culturels et linguistiques inhérents à ce groupe ..

                  que reste il de la culture originelle , y'a il eu mutation sociologique de cette tribu avec le temps ..etc
                  Que dalle, hélas !

                  En tant qu'entité politique, le groupe des Béni Slimane (ces chefs se rallient aux Français contre l'Emir Abdelkader en 1840 à cause d'une vielle querelle tribale !) est systématiquement démembré par les autorités coloniales dans les années 1860. Les tribus de la confédération seront ensuite transformées en douars-communes l'une après l'autre (à partir de 1863), jusqu'aux deux dernières (dont la mienne) qui furent scindées en quatre douars-communes en 1898. A ce moment, un français constate qu'il ne subsistais pratiquement plus de chevaux chez ces tribus, et qu'en à peine une génération de temps ces fiers cavaliers du makhzen se sont transformés en cultivateurs appauvris !

                  Vois-tu, le travail fut tellement bien accompli que mon grand-père (né chez les Ahl El-'Euche en 1893), une fois établi à Alger à la fin des années 20, n'a même pas transmis le nom de sa tribu à son fils (mon père), et que pour le retrouver j'ai du piocher dans les vieux papiers et tomber sur un acte de naissance !
                  Dernière modification par Harrachi78, 20 mai 2012, 21h11.
                  "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                  • Bon, cet aspect du problème reste encore très difficile à solder, pour au moins deux raisons :
                    1. D'abord le nombre des arrivants ne peut être défini avec précision (80.000 à 200.000 pour rester dans la fourchette du plausible) certes, mais pas plus que celui des autochtones au même moment (-1.000.000 à 2.000.000). A savoir quelle est la bonne combinaison entre les deux, mais cela nous quelque chose comme +/- 20% ... pour l'ensemble du Maghreb.
                    bien que le chiffre estimé à l'époque reste anormalement élevé pour un groupement humain de type nomade ( comment nourrir tout ce beau monde) il reste que ca soit dans la fourchette haute ou basse , ca ne fait toujours que 10% de la population autochtone ..donc l'assimilation se fait bien dans le sens logique..

                    2. Or, et c'est là que réside le second point, tout le Maghreb n'étais pas forcément habité de manière équilibrée à cette date, de même que les hilaliens ne se sont pas étalés sur l'ensemble du Maghreb de manière homogène, ni qu'ils s'y infiltrèrent partout en même temps. Il faudra donc garder à l'esprit les variabilités régionales, sans compter les déplacements de population dans telle ou telle région.
                    oui effectivement , le tell étant la zone de concentration traitionnelle du peuplement autochtone , d'ailleurs la pénétration hilalienne a été moindre dans cette zone ,mis à part quelques cas comme dans la plaine bonnoise ou dans la mitidja comme dans le cas de nos amis béni slimane ..etc et quelques cas ailleurs

                    Cela-dit il ne faut pas croire qu'il était aisé d'exterminer ces gens tout simplement. Tout d'abord, le facteur religieux -qui avait son importance- n'offrait pas une telle option d’extrémité aux chefs d’États locaux, vu que tous étaient musulmans. Mais il était militairement difficile d'y parvenir aussi, vu la dispersion et le mode de vie nomade de ces gens. Il ne faut pas aussi négliger leur efficacité sur le plan militaire (d'où l'intérêt de tous les émirs pour les utiliser par la suite) : la grande débâcle de Sétif étaient bien la première défaite des trois grandes tribus hilaliennes réunies ... alors qu'ils se trouvaient au Maghreb depuis un siècle à ce moment !

                    ce far west maghrebin que sont les hautes plaines a toujours été incontrôlable méme du temps des romains ( d'ou les limes et les garnisons) voir abandonné à lui méme ..les royaumes maghrébins étant toujours plus orientés vers la méditérannée..

                    ceci dit aprés la défaite de sétif , Abdelmoumen aurait pu en finir d'un point de vue purement militaire , car il n'yavait aucune force sérieuse à lui opposer ..ce ne fut pas le cas ..d'ailleurs la bataille de sétif a opposé la coalition hilalienne à un détachement ( assez conséquent tout de méme) de l'armée almohade commandé par le fils d'abdelmoumen ..
                    on imagine bien qu'une armée capable de guerroyer en espagne contre les armées chrétiennes peut arriver sans difficulter à neutraliser un ensemble de tribus ..

                    des consédrations religieuses et politiques (intégrations des clans arabes dans son armée) ont du certainement pesés sur la balance ..


                    Il a donc fallu la réunion d'une grande puissance maghrébine pour parvenir à un tel résultat. Et encore, puisque 'Abd-al-Mûmin vit en eux un merveilleux outil de guerre et de puissance, et s’attela jusqu'à sa mort pour faire d'eux une force disciplinée et fiable ... sans succès ...
                    ya weldi le probléme n'avait pas été traité avec tout le sérieux qu'il faut avant celà ..

                    mais c'est vrai que les hillaliens sont toujours restés incontrolables , d'ailleurs abdelmoumen regretta leur transfert dans le maroc actuel ..
                    Dernière modification par xenon, 20 mai 2012, 21h47.
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                    • Que dalle, hélas !

                      En tant qu'entité politique, le groupe des Béni Slimane (ces chefs se rallient aux Français contre l'Emir Abdelkader en 1840 à cause d'une vielle querelle tribale !) est systématiquement démembré par les autorités coloniales dans les années 1860. Les tribus de la confédération seront ensuite transformées en douars-communes l'une après l'autre (à partir de 1863), jusqu'aux deux dernières (dont la mienne) qui furent scindées en quatre douars-communes en 1898. A ce moment, un français constate qu'il ne subsistais pratiquement plus de chevaux chez ces tribus, et qu'en à peine une génération de temps ces fiers cavaliers du makhzen se sont transformés en cultivateurs appauvris !

                      Vois-tu, le travail fut tellement bien accompli que mon grand-père (né chez les Ahl El-'Euche en 1893), une fois établi à Alger à la fin des années 20, n'a même pas transmis le nom de sa tribu à son fils (mon père), et que pour le retrouver j'ai du piocher dans les vieux papiers et tomber sur un acte de naissance !
                      oui , que de fois je n'ai entendu cette histoire ..
                      le colonialisme a démembrer les tribus, casser leurs cohésion et pour de nombreux cas refoulé leurs membres dans les montagnes ...

                      c'est un champs d'investigation interressant pour les historiens algériens je trouve ..sauf si...politiquement il vaut mieux éviter de faire renaitre l'esprit des tribus ...
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                      On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                      • @Xenon

                        ... il reste que ca soit dans la fourchette haute ou basse , ca ne fait toujours que 10% de la population autochtone ...

                        Seulement si la fourchette hilalienne suit symétriquement la fourchette berbère. Or, on a bien dit que le nombre des autochtone n'étais pas plus surement connu. Ça pouvais donc être, par exemple, 200.000 / 900.000 ou alors 80.000 / 2.000.000 ... etc. Bref, notre maximum (dans la fourchette acceptable) touche les 20%.

                        ... donc l'assimilation se fait bien dans le sens logique ...

                        C'est-là où tu devrais considérer les variables dont in a parlé plus haut ! Le nombre des arrivants n'étais pas forcément homogène partout, pas plus que celui des autochtones. Il faut aussi considérer l’ancienneté de l'implantation dans telle ou telle région et le degrés d’exode qu'elle a y pu provoquer (ou pas) ... etc. Bref, trop de variations pour pouvoir fixer une logique générale !

                        Prenons, l'exemple des Béni-Slimane : à la fin du 19e, A. Joly note bien la prédominance de l'élément berbère dans l'ensemble, mais atteste de sa concertation dans la partie montagneuse alors que l'élément arabe prédominait dans la plaine. Les tribus berbères de la confédération, plus populeuses apparemment, s'étaient bien arabisées à cette date mais sans que les tribus arabes aient été absorbées ou diluées au sens que tu entends puisque les habitants de la plaine gardaient encore certains trais de différence avec leurs confrères. Ailleurs, tu trouvera des cas allant vers plus d'absorption et d'autres allant vers moins.

                        ... aprés la défaite de sétif , Abdelmoumen aurait pu en finir d'un point de vue purement militaire , car il n'yavait aucune force sérieuse à lui opposer ...

                        C'est que les nomades n'avaient justement pas besoin de reformer une force sérieuse pour survivre ! Leur style de guerre n'avais rien de l'armée régulière : ils se réunissent, ils fondent avec acharnement et te font ces trucs de bravoure puis, pour peu que l’adversaire tienne bon (ou assez longtemps du moins ... ), leurs groupes fléchissent puis se disloquent rapidement dès qu'une contra-attaque sérieuse se profile ! Et hop, les voilà détalant et se réfugiant dans les déserts où nul n'aura loisir de les poursuivre ! N'est-ce pas que, après cette bataille ils furent poursuivis de Sétif jusqu'à Tébessa ! Tu imagine la distance !

                        Par ailleurs, s'il n'y avais plus rien a tirer d'eux après ce coup, pourquoi 'Abdalmûmin se serait-il donné la peine d'en faire une force à son service ? C'est simple : leur force était d'une autre nature que celle d'une armée régulière, et tant leur capacité de nuisance que leur aptitude à survivre les rendaient d'une grande valeur militaire ... bien que de piètre constance et de peu de discipline !
                        Dernière modification par Harrachi78, 20 mai 2012, 22h20.
                        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                        • @Xénon

                          c'est un champs d'investigation interressant pour les historiens algériens je trouve ..sauf si...politiquement il vaut mieux éviter de faire renaitre l'esprit des tribu.
                          Bof, tu sais, moi personnellement je n'ai pas une envie particulière de faire "revivre" le passé que je décris là ! Aucune envie de me remettre à cheval tout les jours, ni à parcourir la steppe avec une mukahla sur l'épaule. Je n'ai pas non plus une envie particulière d'avoir un qaïd pour chef (ni d'en être un moi-même !), et je ne veux même pas qu'on rétablisse ma tribus ou qu'on me donne des terres !

                          Le seul objet de mes recherches là c'est de satisfaire une curiosité personnelle, de savoir comment vivaient mes aïeuls, quand et comment sont-ils venus ici ou là, pourquoi l'ont-ils fait éventuellement ... J'aimerais juste pouvoir raconter à mes mômes ce que mon père n'a jamais pu me raconter ...
                          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                          • C'est que les nomades n'avaient justement pas besoin de reformer une force sérieuse pour survivre ! Leur style de guerre n'avais rien de l'armée régulière : ils se réunissent, ils fondent avec acharnement et te font ces trucs de bravoure puis, pour peu que l’adversaire tienne bon (ou assez longtemps du moins ... ), leurs groupes fléchissent puis se disloquent rapidement dès qu'une contra-attaque sérieuse se profile ! Et hop, les voilà détalant et se réfugiant dans les déserts où nul n'aura loisir de les poursuivre ! N'est-ce pas que, après cette bataille ils furent poursuivis de Sétif jusqu'à Tébessa ! Tu imagine la distance !
                            ce fut la fin de la dolce vita tout de méme pour eux , il y'avait un avant et un aprés la "bataille des femmes"...les survivants ont fuis ont laissant dérriére eux leurs familles et leurs cheptel ..la honte supréme pour un arabe de l'époque ,c'est pour dire la déconfiture..

                            à ce que je sache , on ne reverra plus de confédérations hillaliennes de type de celle qui existait avant celà ( Riah -qorra , doreid , zoghba..etc) ..

                            aprés la mise au pas almohade , les tribus hilalliennes sont rentrés dans le rang petit à petit .. pour avoir des parcelles de parcours pour leur troupeaux (iqta3) elles devaient en contre partie offrir leurs services en tant qu'auxiliaires militaires ou mercenaires aux dynasties régnantes du moment - zianides , mérinides , hafcides et méme turcs ou certaines d'entre elle étaient utilisés comme tribu makhzen ..



                            Par ailleurs, s'il n'y avais plus rien a tirer d'eux après ce coup, pourquoi 'Abdalmûmin se serait-il donné la peine d'en faire une force à son service ? C'est simple : leur force était d'une autre nature que celle d'une armée régulière, et tant leur capacité de nuisance que leur aptitude à survivre les rendaient d'une grande valeur militaire ... bien que de piètre constance et de peu de discipline !
                            ils avaient de la valeur militaire c'est sur , d'ailleurs leur façon de combattre est analogue à celle des berberes -pour dire la ressemblance - les attaques furtives puis le repli comme la cavalerie numide de l'antiquité -

                            l'avantage pour les dynastie berberes , c'est que les tribus arabes étant plus ou moins étrangéres ( du moins au départ) à la région , elles étaient extérieurs aux suceptibilités et rivalités ancéstrales berberes -zenetes vs sanhadja vs masmoudas..etc donc théoriquement neutres politiquement ..ce qui n'était pas toujours vrai bien évidemment....( exemple des athbej et leurs démélés avec les zyanides )
                            Dernière modification par xenon, 23 mai 2012, 01h06.
                            ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                            On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                            • Le seul objet de mes recherches là c'est de satisfaire une curiosité personnelle, de savoir comment vivaient mes aïeuls, quand et comment sont-ils venus ici ou là, pourquoi l'ont-ils fait éventuellement ... J'aimerais juste pouvoir raconter à mes mômes ce que mon père n'a jamais pu me raconter ...
                              t'en auras des histoires de cape et d'épée à raconter ..
                              ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                              On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                              • @Xenon

                                ... ce fut la fin de la dolce vita tout de méme pour eux , il y'avait un avant et un aprés la "bataille des femmes"... etc. ...

                                Je dirais que c'est surtout pour "l'autre camp" que le fait constitue un jalon car, comme déjà dit, ce fut la première fois depuis un siècle que les Hilaliens réunis sont vaincus et malmenés de la sorte. Sur ce plan c'était effectivement un changement. Mais pour les concernés, l'impacte était moins permanent que tu ne le crois, pour la simple raison qu'ils ne constituaient pas une entité, une armée et ne ressentaient donc pas ce que peut ressentir une armée étatique vaincue sur un champ de bataille : pour ces nomades, la guerre est plus un champs de bravoure individuelle et clanique qu'une institution devant servir des fins politiques de haute voltige. Qu'un grand guerrier les dompte et tu les vois rentrer dans le çof l'un après l'autre ... et ce fut bien le cas pour Sétif ! Mais dès que le champs est libre, c'est retour à la récréation et au tchoukîr !

                                Si tu as le temps, je vais développer un peu pour que tu puisse comprendre mon idée : 'Abdalmûmin et des premiers Almohade est l'exception dans le fait maghrébin, alors que les troubles crées par les nomades, arabes Hilaliens et berbères Zenètes avant eux- est la règle. Autrement dit, la prouesse mouminide était justement de parvenir à la réunion de tout l'espace maghrébin sous un seul pouvoir politique, le leur, et en cela leur entreprise n'était pas spécialement orientée contre les Hilaliens. Bien au contraire, au départ les tribus arabes ne furent à aucun moment inquiétées par les almohades lorsqu'ils faisaient tomber les anciennes dynasties maghrébines l'une après l'autre, et les hilaliens (qui avaient dèja leurs propres conflits internes à cette date) se mettaient souvent en stand-by en laissant ces dynastes s'entretuer à leur guise. mais lorsque la prépondérance almohade s'est confirmée, les hilaliens ont pris conscience du danger qui menaçait désormais leurs acquis : le Calife, une fois seul maitre du pays, il ne va plus tolérer leur mode de vie de chouâker. Eux, en l’absence d'une multitude de centres de pouvoirs, ne vont plus pouvoir slalomer entre émirs pour obtenir avantages et concessions. Ils n'avaient donc pas d'autre choix que de jouer leur va-tout ... et ils ont perdu la bataille.

                                Mais quid de la suite ? 'Abd-al-Moumîn ne dura pas l’éternité, et au bout de quelques uns de ses fils sur le trône, le Maghreb revint à sa bonne vielle situation de morcellement politique à trois parts ... et les nomades à leurs bonnes vielles habitudes !

                                ... à ce que je sache , on ne reverra plus de confédérations hillaliennes de type de celle qui existait avant celà ( Riah -qorra , doreid , zoghba..etc) ...

                                Oui, et les raisons sont simples XENON : le système tribal ne reste pas immuable, et il est rare de voir une confédération durer plus d'un siècle ou deux en l'état. Ça bouge donc, ça change de noms, d'alliances, de disposition au gré des évolutions claniques. Telle petit tribu prend de l'envergure et finit par éclipser les autres ; telle grand tribu grandit et se subdivise, puis se disloque et disparait, absorbée par une nouvelle ou absorbée dans l'une de ses propres subdivisions ... etc. Mais plus que tout, il n'y eut plus de regroupement selon le mode originel pour la simple raison qu'il n'y avais plus de raison pour le faire : aucun autre 'Abd-al-Mûmin n'est venu menacer le morcellement dans lequel ces tribus vivaient leur vie naturelle, et elles continuèrent ainsi à évoluer selon leur système tribal naturel, les unes ayant déjà commencé à changer de mode de vie et à devenir sédentaires !

                                En un mot XENON, les Hilaliens n'étaient pas un "peuple". C'était un amas de clans et de tribus, cousines certes, mais qui ne se regroupaient vraiment que lorsque leurs intérêts convergeaient. Or, si tu suis les récits d'Ibn-Khaldûn, elles se faisaient la guerre les 3/4 du temps justement parce que leurs intérêts convergeaient peu depuis leur venue, et de moins en moins au fil des siècles !
                                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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