MUSTAPHA HADNI
L’histoire de notre pays a été fertilisée depuis des millénaires par le sang des meilleurs de ses enfants. Parmi les plus valeureux, tombés au champ d’honneur, Hadni Saïd connu sous le nom de «Si L’Hakim». A l’occasion de la commémoration du 63e anniversaire de sa disparition, cette contribution se veut un hommage, une évocation et une lecture de son parcours, qui permettra de retracer son cheminement, son affiliation politique et son attachement à l’Algérie.
Si l’Hakim est un militant au long parcours qui traverse le mouvement national, du Parti du peuple algérien (PPA) au Front de libération nationale (FLN). La noble et juste cause de mourir pour la patrie était présente dans son esprit, son cœur et son action. Son destin lui confère l’auréole de martyr. Il est un magnifique exemple, le symbole du sacrifice suprême et final pour cette terre qu’il a tant aimée et chérie, un révolutionnaire, un meneur d’hommes, un homme de décision et d’action.
Dans les nombreuses responsabilités qu’il exerça, il a mis ses qualités et son don particulier de l’organisation au service de son pays et de sa famille politique, le PPA /MTLD/FLN. Il l’a fait avec fermeté, en adoptant des positions tranchées. Eminent patriote, son action, son engagement militant témoignent de l’humanisme et de l’universalité de la condition de l’homme pour lesquelles il a combattu tout au long de sa brève existence. Telles étaient ses convictions et les idéaux à partir desquels il a forgé son éthique de l’engagement et a consacré sa vie pour la libération du peuple algérien de l’asservissement colonial. Officier de guerre inspiré et fin stratège politique, Saïd Namar Arezki était une figure fascinante de la zone 3 de la Wilaya III. Militant de la première heure contre le colonialisme français, engagé bien avant le déclenchement de la révolution armée, ayant pour seul idéal l’indépendance de l’Algérie.
Il fut un homme de foi et de conviction, fidèle aux principes énoncés au Congrès de la Soummam auquel il a participé activement. Il se donna pour mission de ne jamais renoncer à libérer le pays aux côtés des millions d’Algériennes et d’Algériens, liberté si chèrement acquise mais qu’il ne verra jamais !
Hadni Saïd est né en 1917 dans le village Boudjellil (Irdjen), situé dans la tribu des Ath Irathen, dans une famille traditionnelle et paysanne, composée de cinq frères et deux sœurs, dont il fut l’aîné. Une lourde responsabilité pour l’époque. Le jeune homme grandit dans l’entre-deux Guerres mondiales ; une période qui a vu l’éclosion des partis nationalistes, l’Etoile nord-africaine (ENA) puis son prolongement naturel, à savoir le Parti du peuple algérien (PPA).
Il perdit sa mère alors qu’il n’avait que quinze ans. Très jeune, il montrait très vite son aptitude à la rébellion. Il fut renvoyé de l’école après l’obtention du certificat d’études qu’il avait réussi brillamment, goûtant ainsi à l’injustice coloniale, et c’était devant cette situation qu’il se révoltait. Son enfance, l’environnement politique dans lequel il avait évolué le définissait et le formait. Il restera très attaché à son village et à sa région malgré son départ pour Alger à la fin des années 30’, où il fut pour un temps employé à l’hôpital d’El Kettar à Bab El Oued, avant d’intégrer l’équipe rédactionnelle du journal Alger républicain. Il s’éveillait à la cause indépendantiste dans le giron nationaliste actif dans le milieu professionnel.
Il a adhéré au Parti du peuple algérie (PPA) dès sa création en 1937 et s’était structuré dans la cellule d’Hussein Dey. Il s’acquittait de ses obligations militantes avec sérieux, intelligence et talent. Il s’était marié en 1941 et deviendra père de 4 enfants. Il lui sera de plus en plus difficile de concilier la vie professionnelle et l’engagement politique. Il quittait ainsi son travail et rejoint sa région natale où il s’est consacré exclusivement et inlassablement à l’action militante et patriote. Sur les traces de ses aînés dans l’Etoile nord-africaine (ENA), à l’instar de Moussaoui Rabah, Si Djilani
Mohand Saïd et Radjef Belkacem, il s’est investi avec d’autres militants dans les campagnes de sensibilisation et d’adhésion en Haute Kabylie.
Le 1er mai 1945, le PPA organisait des défilés pour réclamer la libération de Messali. De nombreux dirigeants connus du Parti du peuple algérien furent arrêtés.
La direction du parti donna l’ordre d’insurrection générale pour la nuit du 23 et 24 mai 1945. Mais devant l’ampleur de la répression, un contre-ordre fut donné pour éviter le massacre des populations. Il ne touchera pas toutes les régions. Dans le département de la Haute Kabylie, les indépendantistes ont poursuivi la résistance. Si l’Hakim fut courageux, rigoureux et discipliné, il avait le sens du devoir et de l’amour de la patrie qu’il assuma avec conscience et détermination ; aux côtés d’autres militants, ils passèrent à l’offensive. Plusieurs opérations de sabotage et de saccage étaient enregistrées dans le département de Fort National.
Ils ciblèrent essentiellement les écoles et les cafés que fréquentaient les militaires français. L’invétéré Hadni Saïd, dans le feu de l’action, fut pris dans les flammes d’un immense brasier, ce qui lui occasionna de profondes brûlures et d’importantes lésions. Contraint à la convalescence, il se réfugia chez les militants de sa famille politique jusqu’à totale guérison.Les insurrections de mai 1945 ont eu pour effet de faire prendre conscience aux responsables du PPA de la nécessité de porter la revendication de l’indépendance par d’autres voies. Il faut désormais à travers l’action clandestine projeter une lutte armée.
En février 1947, au congrès du parti, les nationalistes du PPA/MTLD adoptèrent une nouvelle stratégie, celle de l’action militaire avec l’Organisation spéciale (OS). Hadni Saïd fut membre actif dès sa création. Aux côtés de Fernane Hanafi et Ali Ferhat dit Ou-Mahmoud, ils entreprirent une campagne de recrutement de militants au sein de l’organisation. Mars 1947, il participa activement aux préparatifs de la visite historique de Messali Hadj à Aïn El Hammam aux côtés de Messaoud Oulamara et Amar cheikh.
De 1947 à 1948, sur instruction de la direction du MTLD, les responsables de l’organisation paramilitaire l’OS chargèrent ses membres d’une mission dangereuse, celle de s’opposer aux trucages électoraux afin de déjouer la gigantesque opération de bourrage des urnes aux élections municipales et nationales.
Si l’Hakim s’est investi dans cette nouvelle tâche avec courage et détermination. Dans son département, il a fait face aux simulacres électoraux avec force, conviction et lucidité. Il entravait le bon déroulement, sabordait les bureaux de vote et brûlait les urnes. Il fut arrêté par la police et fut condamné à deux reprises, successivement à 8 jours et à 8 mois de prison ferme. Tout au long de son incarcération, il fut soumis à un régime de détention inhumain.
La prison fut pour lui une véritable école de patriotisme, il en ressortait expérimenté, aguerri et décidé à l’action armée, il devint désormais l’avant-garde du nationalisme algérien.
Il consacra tout son temps à l’action politique et à l’organisation paramilitaire pendant que l’évolution interne du MTLD entrait dans sa phase d’éclatement. Fin 1948, Messali Hadj adressa un mémorandum à l’ONU dans lequel il fixait le cadre identitaire de l’Algérie.
Ce qui engendra une crise profonde et mena le parti à une impasse historique, la crise berbériste. L’existence de l’Organisation spéciale (OS) fut éventée et celle-ci démantelée. Une véritable chasse à l’homme fut menée contre ses éléments. Ceux qui en réchappaient, ou qui se sont évadés des geôles coloniales se refugièrent dans les maquis ou s’exilèrent, sous des noms d’emprunt. Hadni Saïd fut activement recherché par les autorités coloniales. Il fut contraint à la clandestinité, au pays pour un temps, avant de prendre le chemin de l’exil pour se réfugier à Besançon, en France.
L’histoire de notre pays a été fertilisée depuis des millénaires par le sang des meilleurs de ses enfants. Parmi les plus valeureux, tombés au champ d’honneur, Hadni Saïd connu sous le nom de «Si L’Hakim». A l’occasion de la commémoration du 63e anniversaire de sa disparition, cette contribution se veut un hommage, une évocation et une lecture de son parcours, qui permettra de retracer son cheminement, son affiliation politique et son attachement à l’Algérie.
Si l’Hakim est un militant au long parcours qui traverse le mouvement national, du Parti du peuple algérien (PPA) au Front de libération nationale (FLN). La noble et juste cause de mourir pour la patrie était présente dans son esprit, son cœur et son action. Son destin lui confère l’auréole de martyr. Il est un magnifique exemple, le symbole du sacrifice suprême et final pour cette terre qu’il a tant aimée et chérie, un révolutionnaire, un meneur d’hommes, un homme de décision et d’action.
Dans les nombreuses responsabilités qu’il exerça, il a mis ses qualités et son don particulier de l’organisation au service de son pays et de sa famille politique, le PPA /MTLD/FLN. Il l’a fait avec fermeté, en adoptant des positions tranchées. Eminent patriote, son action, son engagement militant témoignent de l’humanisme et de l’universalité de la condition de l’homme pour lesquelles il a combattu tout au long de sa brève existence. Telles étaient ses convictions et les idéaux à partir desquels il a forgé son éthique de l’engagement et a consacré sa vie pour la libération du peuple algérien de l’asservissement colonial. Officier de guerre inspiré et fin stratège politique, Saïd Namar Arezki était une figure fascinante de la zone 3 de la Wilaya III. Militant de la première heure contre le colonialisme français, engagé bien avant le déclenchement de la révolution armée, ayant pour seul idéal l’indépendance de l’Algérie.
Il fut un homme de foi et de conviction, fidèle aux principes énoncés au Congrès de la Soummam auquel il a participé activement. Il se donna pour mission de ne jamais renoncer à libérer le pays aux côtés des millions d’Algériennes et d’Algériens, liberté si chèrement acquise mais qu’il ne verra jamais !
Hadni Saïd est né en 1917 dans le village Boudjellil (Irdjen), situé dans la tribu des Ath Irathen, dans une famille traditionnelle et paysanne, composée de cinq frères et deux sœurs, dont il fut l’aîné. Une lourde responsabilité pour l’époque. Le jeune homme grandit dans l’entre-deux Guerres mondiales ; une période qui a vu l’éclosion des partis nationalistes, l’Etoile nord-africaine (ENA) puis son prolongement naturel, à savoir le Parti du peuple algérien (PPA).
Il perdit sa mère alors qu’il n’avait que quinze ans. Très jeune, il montrait très vite son aptitude à la rébellion. Il fut renvoyé de l’école après l’obtention du certificat d’études qu’il avait réussi brillamment, goûtant ainsi à l’injustice coloniale, et c’était devant cette situation qu’il se révoltait. Son enfance, l’environnement politique dans lequel il avait évolué le définissait et le formait. Il restera très attaché à son village et à sa région malgré son départ pour Alger à la fin des années 30’, où il fut pour un temps employé à l’hôpital d’El Kettar à Bab El Oued, avant d’intégrer l’équipe rédactionnelle du journal Alger républicain. Il s’éveillait à la cause indépendantiste dans le giron nationaliste actif dans le milieu professionnel.
Il a adhéré au Parti du peuple algérie (PPA) dès sa création en 1937 et s’était structuré dans la cellule d’Hussein Dey. Il s’acquittait de ses obligations militantes avec sérieux, intelligence et talent. Il s’était marié en 1941 et deviendra père de 4 enfants. Il lui sera de plus en plus difficile de concilier la vie professionnelle et l’engagement politique. Il quittait ainsi son travail et rejoint sa région natale où il s’est consacré exclusivement et inlassablement à l’action militante et patriote. Sur les traces de ses aînés dans l’Etoile nord-africaine (ENA), à l’instar de Moussaoui Rabah, Si Djilani
Mohand Saïd et Radjef Belkacem, il s’est investi avec d’autres militants dans les campagnes de sensibilisation et d’adhésion en Haute Kabylie.
Le 1er mai 1945, le PPA organisait des défilés pour réclamer la libération de Messali. De nombreux dirigeants connus du Parti du peuple algérien furent arrêtés.
La direction du parti donna l’ordre d’insurrection générale pour la nuit du 23 et 24 mai 1945. Mais devant l’ampleur de la répression, un contre-ordre fut donné pour éviter le massacre des populations. Il ne touchera pas toutes les régions. Dans le département de la Haute Kabylie, les indépendantistes ont poursuivi la résistance. Si l’Hakim fut courageux, rigoureux et discipliné, il avait le sens du devoir et de l’amour de la patrie qu’il assuma avec conscience et détermination ; aux côtés d’autres militants, ils passèrent à l’offensive. Plusieurs opérations de sabotage et de saccage étaient enregistrées dans le département de Fort National.
Ils ciblèrent essentiellement les écoles et les cafés que fréquentaient les militaires français. L’invétéré Hadni Saïd, dans le feu de l’action, fut pris dans les flammes d’un immense brasier, ce qui lui occasionna de profondes brûlures et d’importantes lésions. Contraint à la convalescence, il se réfugia chez les militants de sa famille politique jusqu’à totale guérison.Les insurrections de mai 1945 ont eu pour effet de faire prendre conscience aux responsables du PPA de la nécessité de porter la revendication de l’indépendance par d’autres voies. Il faut désormais à travers l’action clandestine projeter une lutte armée.
En février 1947, au congrès du parti, les nationalistes du PPA/MTLD adoptèrent une nouvelle stratégie, celle de l’action militaire avec l’Organisation spéciale (OS). Hadni Saïd fut membre actif dès sa création. Aux côtés de Fernane Hanafi et Ali Ferhat dit Ou-Mahmoud, ils entreprirent une campagne de recrutement de militants au sein de l’organisation. Mars 1947, il participa activement aux préparatifs de la visite historique de Messali Hadj à Aïn El Hammam aux côtés de Messaoud Oulamara et Amar cheikh.
De 1947 à 1948, sur instruction de la direction du MTLD, les responsables de l’organisation paramilitaire l’OS chargèrent ses membres d’une mission dangereuse, celle de s’opposer aux trucages électoraux afin de déjouer la gigantesque opération de bourrage des urnes aux élections municipales et nationales.
Si l’Hakim s’est investi dans cette nouvelle tâche avec courage et détermination. Dans son département, il a fait face aux simulacres électoraux avec force, conviction et lucidité. Il entravait le bon déroulement, sabordait les bureaux de vote et brûlait les urnes. Il fut arrêté par la police et fut condamné à deux reprises, successivement à 8 jours et à 8 mois de prison ferme. Tout au long de son incarcération, il fut soumis à un régime de détention inhumain.
La prison fut pour lui une véritable école de patriotisme, il en ressortait expérimenté, aguerri et décidé à l’action armée, il devint désormais l’avant-garde du nationalisme algérien.
Il consacra tout son temps à l’action politique et à l’organisation paramilitaire pendant que l’évolution interne du MTLD entrait dans sa phase d’éclatement. Fin 1948, Messali Hadj adressa un mémorandum à l’ONU dans lequel il fixait le cadre identitaire de l’Algérie.
Ce qui engendra une crise profonde et mena le parti à une impasse historique, la crise berbériste. L’existence de l’Organisation spéciale (OS) fut éventée et celle-ci démantelée. Une véritable chasse à l’homme fut menée contre ses éléments. Ceux qui en réchappaient, ou qui se sont évadés des geôles coloniales se refugièrent dans les maquis ou s’exilèrent, sous des noms d’emprunt. Hadni Saïd fut activement recherché par les autorités coloniales. Il fut contraint à la clandestinité, au pays pour un temps, avant de prendre le chemin de l’exil pour se réfugier à Besançon, en France.
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