J'ai passé les 8 premières années de ma vie à Alger, au 4, Bd Nacéra Nounou à Belcourt. Puis j'ai continué à y aller voir ma grand-mère jusqu'à mon départ pour la France en 1993. Mais je n'ai jamais vraiment su qui était cette "Nacéra NOUNOU" ?
Jusqu'aux alentours de 2006, un collègue, Mr Kamel LAROUSSI-GRINE m'a dit que ce n'était pas un nom féminin, c'est Noureddine NESSIRA dit Nounou. Mais j'en savais toujours pas plus que ça. Il a fallut toutes ces années et beaucoup de cheveux blancs pour savoir enfin qui il était. Il était pourtant mort très jeune. À 26 ans seulement, en pleine bataille d'Alger. Plutôt en pleine Guerre d'Algérie.
Il est même passé par la terrible, la sinistre, Villa Susini. Je vous laisse imaginer ce qu'il a dû subir dans ce haut lieu de la torture, de la négation de l'humanité que les soldats français réservaient pour leurs actes les plus en rupture avec le plus petit droit humain et dignité humaine. Ce lieu célèbre ce qu'il y a de plus vil, de plus sale, de plus inavouable comme pulsions inhumaines dans l'Homme. Ça devrait être un musée pour ce que l'homme devient lorsqu'il est autorisé à devenir pire qu'une bête. Torturer pour le plaisir. Alors que ça fait à peine 13 ans que la France et l'Europe venaient de se libérer du Nazisme.
À la suite de quoi, il a dû subir la traditionnelle et terrifiante "corvée de bois" : ils lui demandent d'aller chercher du bois, de partir un peu plus loin ou d'aller p isser ou n'importe quoi d'autre et ils lui tirent dessus très abondamment dans le dos et annoncent officiellement qu'il a tenté de s'enfuire, c'est pour cela qu'il a été abattu.
** Noureddine NESSIRA : un héros méconnu **
L'Enfant de Belcourt, assassiné à la fleur de l’âge . Noureddine NESIRA, plus connu sous le nom de NOUNOU, est né le 5 Juillet 1931, une date prédestinée, 31 ans avant l'Indépendance de l'Algérie. Mais il ne vivra pas 31 ans pour la voir.
Entré très jeune dans la vie active, il était Commis Boucher dans une boucherie située rue de Lyon, sous les arcades, en allant vers l'Hôpital Mustapha (actuellement rue Belouizdad). Il s'est engagé dans les Scouts Musulmans Algériens et fut membre du Clan Tarik Ibn Zyad du Groupe Emir Khaled de Belcourt. Il milita dans les rangs du FLN et fit partie d'un groupe armé dans le Secteur de Belcourt.
En 1956, il rejoint, avec les jeunes lycéens et étudiants le maquis de la Wilaya IV. Au début de l'année 1957, il fut envoyé en mission à Belcourt pour encadrer la grève des 8 jours. C'est là qu'il sera arrêté à la fin de la grève et envoyé à la sinistre Villa Susini où il subira les pires tortures auxquelles il survivra pendant quelques jours.
La version officielle dit que le 17 Février 1957, lors d'un transfert de nuit de cette Villa vers un autre haut-lieu de torture (certainement la Villa de la "Grotte" à Belcourt), il tenta de s'échapper en sautant de la jeep qui le transportait. Il fut alors criblé de balles par les Paras du Général Massu, à hauteur du Café Boukhalfa, rue Marey.
Enfant de Belcourt, une rue de ce quartier a été baptisée de son nom (ex-Boulevard Auguste Comte) ainsi que la Polyclinique qui y a été construite.
Par Samir Rouabhi
الله يرحم الشهداء
Jusqu'aux alentours de 2006, un collègue, Mr Kamel LAROUSSI-GRINE m'a dit que ce n'était pas un nom féminin, c'est Noureddine NESSIRA dit Nounou. Mais j'en savais toujours pas plus que ça. Il a fallut toutes ces années et beaucoup de cheveux blancs pour savoir enfin qui il était. Il était pourtant mort très jeune. À 26 ans seulement, en pleine bataille d'Alger. Plutôt en pleine Guerre d'Algérie.
Il est même passé par la terrible, la sinistre, Villa Susini. Je vous laisse imaginer ce qu'il a dû subir dans ce haut lieu de la torture, de la négation de l'humanité que les soldats français réservaient pour leurs actes les plus en rupture avec le plus petit droit humain et dignité humaine. Ce lieu célèbre ce qu'il y a de plus vil, de plus sale, de plus inavouable comme pulsions inhumaines dans l'Homme. Ça devrait être un musée pour ce que l'homme devient lorsqu'il est autorisé à devenir pire qu'une bête. Torturer pour le plaisir. Alors que ça fait à peine 13 ans que la France et l'Europe venaient de se libérer du Nazisme.
À la suite de quoi, il a dû subir la traditionnelle et terrifiante "corvée de bois" : ils lui demandent d'aller chercher du bois, de partir un peu plus loin ou d'aller p isser ou n'importe quoi d'autre et ils lui tirent dessus très abondamment dans le dos et annoncent officiellement qu'il a tenté de s'enfuire, c'est pour cela qu'il a été abattu.
** Noureddine NESSIRA : un héros méconnu **
L'Enfant de Belcourt, assassiné à la fleur de l’âge . Noureddine NESIRA, plus connu sous le nom de NOUNOU, est né le 5 Juillet 1931, une date prédestinée, 31 ans avant l'Indépendance de l'Algérie. Mais il ne vivra pas 31 ans pour la voir.
Entré très jeune dans la vie active, il était Commis Boucher dans une boucherie située rue de Lyon, sous les arcades, en allant vers l'Hôpital Mustapha (actuellement rue Belouizdad). Il s'est engagé dans les Scouts Musulmans Algériens et fut membre du Clan Tarik Ibn Zyad du Groupe Emir Khaled de Belcourt. Il milita dans les rangs du FLN et fit partie d'un groupe armé dans le Secteur de Belcourt.
En 1956, il rejoint, avec les jeunes lycéens et étudiants le maquis de la Wilaya IV. Au début de l'année 1957, il fut envoyé en mission à Belcourt pour encadrer la grève des 8 jours. C'est là qu'il sera arrêté à la fin de la grève et envoyé à la sinistre Villa Susini où il subira les pires tortures auxquelles il survivra pendant quelques jours.
La version officielle dit que le 17 Février 1957, lors d'un transfert de nuit de cette Villa vers un autre haut-lieu de torture (certainement la Villa de la "Grotte" à Belcourt), il tenta de s'échapper en sautant de la jeep qui le transportait. Il fut alors criblé de balles par les Paras du Général Massu, à hauteur du Café Boukhalfa, rue Marey.
Enfant de Belcourt, une rue de ce quartier a été baptisée de son nom (ex-Boulevard Auguste Comte) ainsi que la Polyclinique qui y a été construite.
Par Samir Rouabhi
الله يرحم الشهداء


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