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Madaniya
PORTRAIT
Georges Habache, figure de légende du combat national palestinien 1/2
RENÉ NABA18 JANVIER 2021
«En ces temps là, mourir pour la Palestine faisait sens. La reptation collective monarchique envers Israël, un contre sens. Une forfaiture indélébile
Ce papier est publié à l’occasion du 13 me anniversaire de la mort de Georges Habache, le 26 janvier 2008, à 82 ans, à Amman.
Il est dédié à AHMAD SAADATE. Successeur de Georges Habache à la tête du FPLP (Front Populaire pour la Libération de la Palestine), Ahmad Saadate a été emprisonné le 15 Janvier 2002 par l’Autorité Palestinienne à la prison de Jéricho (Cisjordanie), soupçonné d’avoir commandité le meurtre de Rehavam Zeevi, ministre israélien du tourisme. Un accord conclu sous l’égide des États Unis et du Royaume-Uni entre Israël et l’Autorité palestinienne, prévoyait l’incarcération d’Ahmad Saadate dans la prison palestinienne de Jéricho et la responsabilité de sa surveillance confiée aux Américains et aux Britanniques. Le 8 mars 2006, les gardiens américains et britanniques quittent leur poste rompant de facto l’engagement de Londres et de Washington d’assurer la surveillance de la prison de Jéricho. Une semaine plus tard, le 14 Mars 2006, l’armée israélienne lançait un assaut contre la prison de Jéricho. Cet assaut a fait deux morts et 20 blessés tous palestiniens (gardiens et prisonniers). Vers la fin du mois d’Avril 2006, le procureur israélien annonçait qu’Ahmad Saadate ne sera pas poursuivi pour l’assassinat du ministre Rehavam Zeevi, mais jugé pour «atteintes à la sécurité d’Israël», tandis que ses quatre compagnons, capturés en même temps que lui, seront jugés pour le meurtre. En décembre 2008, un tribunal militaire israélien a condamné Ahmad Saadate à 30 ans de prison pour être à la tête d’une « organisation terroriste illégale » et pour sa responsabilité dans toutes les actions terroristes menées par son organisation.
Dans cette affaire, M. Mahoumd Abbas, chef de l’Autorité Palestinienne, aura fait la preuve d’un parfait garde chiourme, justifiant le verdict du grand orateur de la Révolution française, le Comte Honoré Gabriel Mirabeau, selon lequel «Il existe quelqu’un de pire qu’un bourreau, son valet».
1 – Au commencement, le Mouvement Nationaliste Arabe MNA
Si Yasser Arafat, chef du Fatah, est l’artisan de la renaissance du combat palestinien, Georges Habache, fondateur du Mouvement Nationaliste Arabe (MNA), puis du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), en sera sa figure de légende.
Sa voix de stentor, loin de toute théâtralité, la précision de son verbe d’une haute tenue, sa sobriété ascétique, loin de toute extravagance, feront de ce médecin chrétien palestinien diplômé de l’Université Américaine de Beyrouth, l’idole absolue des Palestiniens et de leurs nombreux partisans à travers le monde; une vénération amplifiée par les actions d’exploit de son organisation.
Une popularité comparable à celle du discret N0 2 du mouvement palestinien, Khalil Al Wazir, alias Abou Jihad, le chef militaire de la guérilla palestinienne, qui en fera le Numéro Un BIS du mouvement national palestinien.
Discret et modeste, ce pédiatre, fils d’une famille aisée de Palestine, disposait de deux cliniques à Amman, l’une pour la clientèle huppée dont il tarifait les prestations à taux plein, l’autre dans le camp de réfugiés de Wahadate, à la périphérie d’Amman, pour les démunis, qu’il traitait à titre gracieux. A son engagement dans le militantisme, il renoncera à sa vocation médicale pour se consacrer exclusivement au combat anti-impérialiste, mais gardera son titre «Al Hakim», qui deviendra son nom de guerre.
Tout au long de sa vie, il se contentera de son salaire modique de l’ordre de 300 dollars par mois pour subvenir à ses besoins de première nécessité. Une vie d’une grande frugalité, à l’opposé des ripailles pétro monarchiques.
Un exemple rarissime dans le Monde arabe. Une règle que seule la nouvelle figure emblématique arabe Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah Libanais, observera par la suite et auparavant l’égyptien Gamal Abdel Nasser.
Fer de lance du combat contre le colonialisme européen au lendemain de la II me guerre mondiale (1939-1945), le Mouvement Nationaliste arabe (Harakat al-Qawmiyyin al-Arab) a longtemps constitué la «bête noire de l’Occident» et son cauchemar.
Au point que les tenants d’une idéologie pan-arabe, compensatoire d’une balkanisation excessive de l’espace arabe étaient criminalisés d’un terme qui se voulait infamant «nationaliste» en suggérant un relent de chauvinisme xénophobe.
Un des plus illustres de ces délateurs de l’ombre n’est autre que Jean Yves Camus, membre de la Fondation Jean Jaurès, un organe satellite du Parti socialiste français désespéré par les analyses en contrechamps du signataire de ce texte, n’hésitera pas à la qualifier de «nationaliste arabe» comme si la recherche d’un seuil critique du Monde Arabe à l’effet de faire contre poids aux grands ensembles régionaux induits par la Mondialisation, tel l’Union Européenne ou le Mercosur, constituait une tâche infamante ; ou la défense de la cause palestinienne, une souillure morale indélébile.
Ci joint la réponse de l’auteur de ce texte à Jean Yves Camus à propos du nationalisme arabe, intitulé «délation subliminale» pour fustiger cette pratique hideuse de jeter en pâture toute pensée dissidente, une fonction reprise de nos jours par le terme «complotiste» pour dénoncer les manœuvres en coulisses de déstabilisation des pays contestataires à l’hégémonie atlantiste et en dévaluer les arguments.
https://www.liberation.fr/tribune/20...liminale_94244 et sur ce lien l’infaillibilité des éditocrates et l’accusation de complotisme: https://www.madaniya.info/2020/01/07...ebat-francais/
Parti politique professant une idéologie pan-arabe, mais laïque, le Mouvement Nationaliste Arabe, paradoxalement, a trouvé ses origines à l’Université américaine de Beyrouth, un des hauts lieux de la contestation politique dans la décennie 1950-1960, période marquée par le traumatisme de la défaite de la Palestine et la déconfiture des régimes arabes.
Madaniya
PORTRAIT
Georges Habache, figure de légende du combat national palestinien 1/2
RENÉ NABA18 JANVIER 2021
«En ces temps là, mourir pour la Palestine faisait sens. La reptation collective monarchique envers Israël, un contre sens. Une forfaiture indélébile
Ce papier est publié à l’occasion du 13 me anniversaire de la mort de Georges Habache, le 26 janvier 2008, à 82 ans, à Amman.
Il est dédié à AHMAD SAADATE. Successeur de Georges Habache à la tête du FPLP (Front Populaire pour la Libération de la Palestine), Ahmad Saadate a été emprisonné le 15 Janvier 2002 par l’Autorité Palestinienne à la prison de Jéricho (Cisjordanie), soupçonné d’avoir commandité le meurtre de Rehavam Zeevi, ministre israélien du tourisme. Un accord conclu sous l’égide des États Unis et du Royaume-Uni entre Israël et l’Autorité palestinienne, prévoyait l’incarcération d’Ahmad Saadate dans la prison palestinienne de Jéricho et la responsabilité de sa surveillance confiée aux Américains et aux Britanniques. Le 8 mars 2006, les gardiens américains et britanniques quittent leur poste rompant de facto l’engagement de Londres et de Washington d’assurer la surveillance de la prison de Jéricho. Une semaine plus tard, le 14 Mars 2006, l’armée israélienne lançait un assaut contre la prison de Jéricho. Cet assaut a fait deux morts et 20 blessés tous palestiniens (gardiens et prisonniers). Vers la fin du mois d’Avril 2006, le procureur israélien annonçait qu’Ahmad Saadate ne sera pas poursuivi pour l’assassinat du ministre Rehavam Zeevi, mais jugé pour «atteintes à la sécurité d’Israël», tandis que ses quatre compagnons, capturés en même temps que lui, seront jugés pour le meurtre. En décembre 2008, un tribunal militaire israélien a condamné Ahmad Saadate à 30 ans de prison pour être à la tête d’une « organisation terroriste illégale » et pour sa responsabilité dans toutes les actions terroristes menées par son organisation.
Dans cette affaire, M. Mahoumd Abbas, chef de l’Autorité Palestinienne, aura fait la preuve d’un parfait garde chiourme, justifiant le verdict du grand orateur de la Révolution française, le Comte Honoré Gabriel Mirabeau, selon lequel «Il existe quelqu’un de pire qu’un bourreau, son valet».
1 – Au commencement, le Mouvement Nationaliste Arabe MNA
Si Yasser Arafat, chef du Fatah, est l’artisan de la renaissance du combat palestinien, Georges Habache, fondateur du Mouvement Nationaliste Arabe (MNA), puis du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), en sera sa figure de légende.
Sa voix de stentor, loin de toute théâtralité, la précision de son verbe d’une haute tenue, sa sobriété ascétique, loin de toute extravagance, feront de ce médecin chrétien palestinien diplômé de l’Université Américaine de Beyrouth, l’idole absolue des Palestiniens et de leurs nombreux partisans à travers le monde; une vénération amplifiée par les actions d’exploit de son organisation.
Une popularité comparable à celle du discret N0 2 du mouvement palestinien, Khalil Al Wazir, alias Abou Jihad, le chef militaire de la guérilla palestinienne, qui en fera le Numéro Un BIS du mouvement national palestinien.
Discret et modeste, ce pédiatre, fils d’une famille aisée de Palestine, disposait de deux cliniques à Amman, l’une pour la clientèle huppée dont il tarifait les prestations à taux plein, l’autre dans le camp de réfugiés de Wahadate, à la périphérie d’Amman, pour les démunis, qu’il traitait à titre gracieux. A son engagement dans le militantisme, il renoncera à sa vocation médicale pour se consacrer exclusivement au combat anti-impérialiste, mais gardera son titre «Al Hakim», qui deviendra son nom de guerre.
Tout au long de sa vie, il se contentera de son salaire modique de l’ordre de 300 dollars par mois pour subvenir à ses besoins de première nécessité. Une vie d’une grande frugalité, à l’opposé des ripailles pétro monarchiques.
Un exemple rarissime dans le Monde arabe. Une règle que seule la nouvelle figure emblématique arabe Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah Libanais, observera par la suite et auparavant l’égyptien Gamal Abdel Nasser.
Fer de lance du combat contre le colonialisme européen au lendemain de la II me guerre mondiale (1939-1945), le Mouvement Nationaliste arabe (Harakat al-Qawmiyyin al-Arab) a longtemps constitué la «bête noire de l’Occident» et son cauchemar.
Au point que les tenants d’une idéologie pan-arabe, compensatoire d’une balkanisation excessive de l’espace arabe étaient criminalisés d’un terme qui se voulait infamant «nationaliste» en suggérant un relent de chauvinisme xénophobe.
Un des plus illustres de ces délateurs de l’ombre n’est autre que Jean Yves Camus, membre de la Fondation Jean Jaurès, un organe satellite du Parti socialiste français désespéré par les analyses en contrechamps du signataire de ce texte, n’hésitera pas à la qualifier de «nationaliste arabe» comme si la recherche d’un seuil critique du Monde Arabe à l’effet de faire contre poids aux grands ensembles régionaux induits par la Mondialisation, tel l’Union Européenne ou le Mercosur, constituait une tâche infamante ; ou la défense de la cause palestinienne, une souillure morale indélébile.
Ci joint la réponse de l’auteur de ce texte à Jean Yves Camus à propos du nationalisme arabe, intitulé «délation subliminale» pour fustiger cette pratique hideuse de jeter en pâture toute pensée dissidente, une fonction reprise de nos jours par le terme «complotiste» pour dénoncer les manœuvres en coulisses de déstabilisation des pays contestataires à l’hégémonie atlantiste et en dévaluer les arguments.
https://www.liberation.fr/tribune/20...liminale_94244 et sur ce lien l’infaillibilité des éditocrates et l’accusation de complotisme: https://www.madaniya.info/2020/01/07...ebat-francais/
Parti politique professant une idéologie pan-arabe, mais laïque, le Mouvement Nationaliste Arabe, paradoxalement, a trouvé ses origines à l’Université américaine de Beyrouth, un des hauts lieux de la contestation politique dans la décennie 1950-1960, période marquée par le traumatisme de la défaite de la Palestine et la déconfiture des régimes arabes.
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