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MEDEA: Le lycée Bencheneb se souvient de ses chouhada

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  • MEDEA: Le lycée Bencheneb se souvient de ses chouhada

    Ils ont accompli, à la fleur de l'âge, leur devoir sacré en offrant leurs vies à la patrie colonisée et martyrisée. Ne les oublions pas et faisons en sorte que leur souvenir se perpétue de génération en génération.»

    C'est par ces mots, pleins d'émotion, que s'exprima M. Maâmar Alaïli, secrétaire général de la wilaya, représentant le wali, à l'ouverture de la manifestation commémorant le 51ème anniversaire de la «Journée nationale de l'étudiant». Une manifestation qu'a abritée le centre universitaire Docteur Yahia Farès de Médéa, en cette chaude matinée de samedi dernier, et à laquelle étaient notamment présents les autorités locales civiles et religieuses, le corps professoral universitaire, d'anciens moudjahidine, des représentants de la société civile et un grand nombre d'étudiantes et d'étudiants. Une commémoration qui a été enfin rehaussée par la présence de certains acteurs directs de ce jour historique du samedi 19 mai 1956 à Médéa, dont M. Bachir Rouis, ancien officier de l'ALN puis de l'ANP avant de devenir ministre, et M. Mahieddine Zemirline, ancien officier de l'ALN puis de l'ANP. Aux côtés desquels il y avait également M. Ali Bendaoud, receveur des PTT en retraite et M. Noureddine Enfoussi, directeur de la Jeunesse et des Sports, en retraite et ancien professeur d'éducation physique au lycée Bencheneb de Médéa.

    Une commémoration qui avait commencé par la levée des couleurs, le dépôt de gerbes de fleurs au pied de la stèle, érigée dans la cour de cet établissement universitaire, et la lecture de la Fatiha à la mémoire de tous les chouhada tombés au champ d'honneur, dont un grand nombre de lycéens et d'étudiants. Suivra la visite d'une exposition-photos relative à la participation des lycéens et des étudiants à la guerre de libération nationale. Elle sera suivie par les interventions, très poignantes, de ces anciens élèves du lycée Bencheneb de Médéa que furent MM. Bachir Rouis et Mahieddine Zemirline, qui abandonnèrent les bancs du lycée pour rejoindre le maquis, en compagnie d'un très grand nombre de leurs camarades, le 19 mai 1956. Peu avant leurs longues interventions, M. Saâdane Chebaïki, recteur du centre universitaire Docteur Yahia Farès de Médéa, avait pris la parole pour situer «cette date-événement qui, dira-t-il, nous est très chère car elle symbolise la bravoure et la prise de conscience politique précoce qui caractérisaient la très grande majorité des lycéens et des étudiants».

    Une date, le 19 mai 1956, dont M. Bachir Rouis dira: «Elle était venue pour justement libérer l'esprit patriotique qui couvait parmi les étudiants, à Alger, et les élèves que nous étions, partagés entre les cours au lycée Bencheneb et ceux dans les médersas de la ville de Médéa. Notre départ vers le maquis, à deux semaines de l'examen du BEPC et à moins d'un mois de celui du baccalauréat dans ses deux parties, signifiait la rupture définitive avec le système colonial dans lequel vivait le peuple algérien, d'une part, et qui avait, d'autre part, fait dire au chahid Larbi Ben M'hidi que la Révolution armée était désormais devenue intellectuelle». Et l'intervenant de retracer les péripéties de leur départ massif vers le maquis : «Notre premier regroupement a eu lieu dans la zaouïa El-Ouezzana à Hammam El-Ouane (Blida) et les premiers responsables de l'ALN, de la wilaya IV historique, que nous avons rencontrés, furent les colonels Si M'hamed Bouguerra et Amar Ouamrane».

    Après le débat qui suivit, une collation a été offerte en l'honneur de tous les présents avant qu'une délégation composée des autorités, des conférenciers, d'anciens élèves du lycée Bencheneb et la presse locale, ne soit conviée à une visite, un véritable pèlerinage, de cet établissement scolaire qui, de l'avis de tous les présents, était une référence au niveau national et d'où sont sorties des sommités nationales à l'image de l'actuel ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, M. Chérif Rahmani. Un lycée qui a toujours été mixte jusqu'en 1964 pour devenir un établissement de jeunes filles à partir de 1966 jusqu'à aujourd'hui. Une visite qui a permis justement à beaucoup d'élèves de discuter avec ceux qui les y avait précédées. Une visite qui a permis enfin à tous les anciens élèves présents, dont le plus jeune dépasse aujourd'hui les 57 ans, de revoir leurs anciennes salles de cours et autres coins qui avaient bercé leur adolescence.

    Une visite, pleine d'émotion, qui a pris fin par le recueillement au pied de la stèle, érigée dans la cour de l'établissement et dont la plaque commémorative porte les noms et prénoms de plus de 46 élèves-martyrs, parmi le groupe qui avait rejoint le maquis en ce samedi 19 mai 1956.


    par Rabah Benaouda (Le Quotidien d'Oran)

  • #2
    Khemis Miliana fête le 19 Mai 1956
    L’appel du devoir pour une Algérie nouvelle

    Au moment où, ailleurs, suite à la libération culturelle de l’après Seconde Guerre mondiale, les teenagers s’éclataient avec les séquences des films d’Elia Kazan et les décibels du rock’n roll, des adolescents algériens, sacrifiant leur jeunesse, se battaient pour l’indépendance de leur pays.
    Ils furent nombreux à répondre à l’appel de l’Ugema du 19 Mai 1956 : les étudiants et lycéens abandonnaient leurs études pour rejoindre les rangs de l’ALN et lutter vaillamment contre l’occupant. Des centaines d’étudiants du lycée Ferroukhi (ex-Alphonse Daudet) rejoignirent les monts de l’Ouarsenis, de Zbarbar et sous la direction du colonel Si M’hamed Bouguerra, formèrent les premières unités de combat à l’image des commandos Djamal et Ali Khodja. L’encadrement, la sensibilisation, l’installation de réseaux de transmission par ces jeunes étudiants donnèrent un élan considérable pour l’organisation des maquis et le renforcement potentiel des katibate. Conscients du danger que représentent ces étudiants-maquisards, les services du 2e bureau français noyautèrent les maquis de l’Ouarsenis grâce à des agents infiltrés au sein des unités et des faux communiqués.
    Cette période connue sous le nom de Bleuite (cette appellation vient du mot bleu donné aux traîtres et ralliés dirigés par le capitaine Leger, maître de l’intox), a vu d’énormes pertes parmi les unités combattantes de l’ALN. Une cérémonie du souvenir a eu lieu à l’université de Khemis Miliana en présence du wali et des autorités civiles et militaires. Après le dépôt d’une gerbe de fleurs, le cortège officiel a visité l’exposition à la mémoire des nombreux étudiants tombés au champ d’honneur.
    Ensuite, une conférence a été donnée par des chercheurs sur l’histoire du mouvement estudiantin et l’épopée à travers la lutte de Libération nationale. Des milliers de jeunes Algériens ont fait le sacrifice suprême en donnant leur vie à la fleur de l’âge pour que l’Algérie vive et s’épanouisse, libre et indépendante. Un merveilleux exemple de courage, de patriotisme et d’humanisme que celui de ces jeunes d’hier qui, parce qu’ils aimaient tant la vie, ont donné la leur afin que celle de leurs frères qui survivraient à la guerre soit vécue dans de meilleures conditions et dans la dignité. Leur exemple ne devrait-il pas être médité afin de relever le défi d’aujourd’hui par nos jeunes, pris actuellement dans l’étau d’une crise multiforme et à la merci des «apôtres-vampires» ?
    A l’image des jeunes des années 50 qu’on surnommait les «gueux», les «va-nu-pieds» et qui ont su, sans grands moyens, libérer le pays du colonialisme, ceux d’aujourd’hui n’auraient-ils pas les possibilités d’arracher ce dernier à la crise, au trabendo, à l’intégrisme pour le propulser vers un avenir meilleur ? Avenir où toute la jeunesse, filles et garçons, pourra s’épanouir comme elle le mérite. Nous avons la conviction que cela est à leur portée.

    Hadj Mohamed (La Nouvelle Republique)

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