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Juillet, mois de la jeunesse et des larmes nostalgiques

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  • Juillet, mois de la jeunesse et des larmes nostalgiques

    Juillet est le mois le plus caniculaire de l'année. La période propice pour moissonner les blés. Celle aussi du bon goût, de l'énergique galette d'orge de l'année.

    C'est le temps des grandes vacances en mer et montagne, des rencontres familiales, fêtes de fiançailles, des mariages... et des cérémonies militaires.

    D'après l'astrologie, il paraît que les gens qui naissent sous ce signe «césarien» (julius) ont des comportements singuliers... On dit qu'ils restent, viscéralement, attachés à leur famille. Ils sont prévenants et généreux. L'eau représente pour eux un bien-être, constamment recherché et adulé, qu'ils s'empressent toujours d'offrir à leur prochain. Cette dernière caractéristique est notable, dans la plupart des cas observés. Un mystère. Elle constitue pour eux un secours contre l'angoisse de l'imprévu des nouvelles rencontres, et le risque d'étouffement de leurs aspirations par l'ailleurs. En fait, c'est leur symbole central.

    En Algérie, juillet est fêté sous le signe de l'indépendance nationale et de la jeunesse. Notamment celle âgée de moins de 45 ans, qui est en train de bâtir le pays, un tant mieux que mal... Et d'en pâtir.

    Nombre de nations le commémorent en termes de liberté, égalité et fraternité. Pour la France, c'est le 14 juillet, le jour de la prise de la Bastille en 1789. Une révolution populaire. Les USA, pour leur libération un 4 juillet de l'année 1783. Une victoire contre l'oppression et pour la démocratisation, des esprits, de la diaspora du monde. C'est décidément le mois des grands rendez-vous heureux de l'histoire de certains peuples. Et des jeunes gens qui veulent s'aimer, en ce mois... chaleureux. Cette contribution leur est dédiée.

    NOSTALGIQUES DE JUILLET


    Juillet 1962, le monde appartient à l'Algérie. L'indépendance nationale est fêtée dans les coeurs et les âmes des gens, dans les foyers, ruelles, placettes... Pour chaque Algérien, Algérienne, vieux comme petits, la terre d'Algérie est devenue l'univers de la joie et des rêves les plus fous. C'était le temps de la fraternité, de l'insouciance... Le moral était au beau fixe. Un ciel bleu qui avait l'Algérie pour seul domaine. Beaucoup de gens souhaitaient faire durer ce temps de réconfort moral. De renaissance. Hélas, des survivances abyssales inattendues surgissent. La course au pouvoir, des abus et excès de zèle, en tous genres et espèces, ont inauguré ce que l'on peut désigner comme... un syndrome «traumato-post-colonial». Un mal terrible. Cela va de la fièvre du plaisir de domination d'autrui, aux lésions mentales serviles. Un système, où les embrouillaminis liés à la lâcheté et la compromission étaient l'essence; la stigmatisation de l'honnêteté et de la bravoure, sa raison d'être. Tout un peuple en naufrage existentiel. Un volcan en réactivité, avec ses baves malodorantes et polluantes, que l'on croyait éteint à jamais. Un leurre.(1)

    Alger, juillet 1967, capitale de la jeunesse africaine. Des moments de joie inoubliables, pour toute une jeune génération post coloniale, aspirant à révolutionner le pays... Et l'Afrique. La ville s'était rajeunie tout d'un coup. Les gens aussi. Tout le monde festoyait dans les ruelles de la ville, sur des placettes propres et attirantes, pavoisées de couleurs et de symboles africains. Les gens riaient, chantaient, dansaient jusqu'au petit matin. C'était le temps des insouciances renouvelées, des poésies, des romances... Et des rencontres amoureuses panafricaines. Une féerie. Des bigarrures impressionnantes. Une chance inestimable, pour ceux qui ont vécu cette période fantastique. Depuis, d'autres fêtes moins «chaleureuses»... banales, se suivent dans l'apathie, le désintéressement, des tribunes vides... des allées désertées par les gens paraissant «constipés». Que s'est-il donc passé dans les profondeurs de l'âme du peuple ? Pour qu'il arrive à déteindre ainsi sa plus grande victoire de son histoire ?

    Alger, 40 années après, s'offre pour la deuxième fois à la jeunesse africaine. Une ville, au moins trois fois plus grande, que celle de 1967. Usée, défigurée, clochardisée, malgré ses nouveaux buildings, ses villas mastodontes de ciment et de fer, des routes et trémies envahissantes «semées à la volée», ses innombrables voitures en processions étouffantes, ses hôtels métallisés... Le tout, aux dépens des luxuriantes verdures odorantes, de jasmin, de citronniers et glycines, qui se plantaient sur de vastes espaces, jusqu'aux humbles et généreuses chaumières. Des beaux vignobles et agrumes à perte de vue, ainsi que d'autres sites paradisiaques d'antan. A l'exemple du Jardin d'essais botaniques. Un concentré de végétation africaine dans toute sa splendeur. Tout un pan du patrimoine matériel et immatériel, continental, perdu à jamais. A l'image d'une population algéroise et plus prosaïquement celle de toute l'Algérie qui, mystérieusement, semble avoir laissé dépérir dans son esprit, quelque chose d'important.

    Cependant, une minorité de jeunes vont faire la fête africaine dans un continent qui cherche toujours son nord de bonne gouvernance, après avoir déboussolé son sud post colonial dans le sang, la douleur, la famine et les pandémies destructrices. Mais aussi, il faut le reconnaître, des progrès gigantesques, hélas non assumés car non prolongés dans la confiance en soi et insuffisamment liée à l'évolution des exigences surtout morales des sociétés africaines. La démagogie liée au mépris revanchard et mégalomane des aigris reprenant du poil de la bête est la pire broyeuse de n'importe quels édification et sursauts des bonnes volontés.

    Malgré tout ce serait donc un mois de gaîté sportive pour ces jeunes Africains (aines), ainsi que pour ceux qui ont réussi à décrocher leur bac, diplômes universitaires... Et des «nantis». Ainsi va Alger et toute l'Algérie des 33 millions d'habitants, ou pour beaucoup de jeunes gens, il leur est devenu difficile d'espérer en de meilleurs lendemains chez eux. Pourtant... !

  • #2
    UN PROGRAMME DE... CONTINUITE

    C'est au cours de ce mois que le programme du gouvernement post 17 mai, tant attendu, fut adopté par le sénat. Un grand tournant. Ca passera ou ça cassera, comme certains l'avaient déjà dit par le passé. Le gouvernail semble, apparemment, bien à tribord. Les promesses de progrès social, subrepticement annoncées, laissent entendre qu'elles s'inscrivent dans la continuité... A ce propos, une responsable d'un parti politique ambitionnant, légitimement, de s'ancrer plus dans l'hémicycle parlementaire et la société en général, s'exclama à juste titre: «Continuité ? Laquelle ? Celle du 17 mai, du chômage, des déséquilibres sociétaux... ?». La réponse finale donnée reste dans la continuité... !

    Depuis l'an 2000, notre pays évolue dans un contexte national et international particulier.

    Evolutif. On peut résumer deux grands axes. Une politique de réconciliation nationale, comme promesse et condition en même temps, en contrepartie d'un pouvoir flexible, sans contrainte, délégué d'une part; et la manne pétrolière surprise, du moins inattendue, comme elle se manifeste à ce jour, d'autre part. Cependant, des imprévus ont accompagné ces opportunités. La plus reconnue, avalisée, est que le pays a beaucoup d'argent mais peu... de moyens technologiques, humains et même naturels, pour réaliser ses objectifs d'infrastructures structurantes, ou bien produire plus de lait de vache, de la pomme de terre, des céréales... et même exporter de la datte. «L'imagination est plus importante que le savoir», disait Einstein. Et donc aussi, plus précieuse que l'argent. Indéniablement. C'est ce qui manque le plus au pays. Mais, qui oserait proposer des ruptures fécondes, le faire et d'être suivi dans ce sens, dans un système se recyclant par et pour lui-même ? Ainsi, verrouillé jusqu'à l'admiration du blindage par les adeptes de la... continuité, qui aiment faire les choses, tête baissée, main levée, pieds et... esprits enchaînés au «boulet» des convenances et autres intérêts.

    Les perspectives à court terme (d'ici 2009) s'annoncent houleuses à plus d'un titre. Révision constitutionnelle, dont les raisons qui poussent à cette hâte sont diamétralement opposées à celles qui avaient prévalu en 2005. Election présidentielle, dite de mandats illimités, liée elle-même à la révision constitutionnelle et son plébiscite souverain. Impacts et résultats des grands chantiers en cours de réalisation, sur l'état d'esprit des gouvernants et surtout des gouvernés. Flexibilité des pouvoirs de décisions... d'offres et d'achats de «marchandises» en tous genres, du partage équitable de la rente, de l'évolution du chômage des jeunes, du discours politique, etc. En fait, les tests majeurs de ladite continuité de gouvernance. Tranchants. Comme lors d'un certain 17 mai.

    Celles de 2013 viseraient, dit-on, le parachèvement des équilibres macro-économiques, libérés des excès «budgétivores» endogènes, augmentant la dette interne, qui dépasse les 15 milliards de dollars, dit-on, pour les amarrer définitivement au carrousel des investissements exogènes en tous genres et tous azimuts. Un train de mesures, préparant l'affrontement, des enjeux et défis de 2025. Un autre monde. Les pays voisins s'y préparent activement et nous avec. Un empire méditerranéen en cohabitation multiculturel, interdépendant économiquement, semble constituer une priorité pour la France, désormais «confortée» par les USA, dans ce sens, mais qui reste prudente sur l'idée. Pour d'autres motifs... moyen-orientaux liés. Pourquoi pas, en fin de compte. La géopolitique s'y prête. L'histoire peut se répéter. Il suffit de savoir dans quel sens. En revanche, elle punit toujours les mauvais élèves, les dadais, les cancres et retardataires, car c'est une grande école des consciences des peuples. Leur sanctuaire, contre les nostalgies chauvines. Toutes.

    UN MODE DE GOUVERNANCE POUR UN TERRITOIRE EVOLUTIF


    Le réchauffement climatique est une dérive planétaire réelle. Notre pays est concerné à plus d'un titre. La désertification tentaculaire, sur l'ensemble du territoire national, constitue le grand défi du siècle. Les nouvelles stratégies géopolitiques et économiques internationales nous inscrivent dans un ensemble et sous-ensemble bien définis. Aussi bien en intérêts hydrocarburés, qu'au plan... des problèmes de développement humain lié à ladite bonne gouvernance multiforme qui constitue, pour les cercles onusiens et «périphériques,» mondialisant l'existence des peuples, un indicateur de taille, en matière de stabilité des populations, de liberté du genre humain et... de paix mondiale, au cours de ce millénaire. Nos insuffisances en la matière et sur bien d'autres, qui s'amoncellent au fil du temps qui passe, devraient faire l'objet d'une restructuration de nos mentalités actuelles dites de continuité.

    De notre humble point de vue, la priorité des priorités serait d'initier une réflexion collective, où toutes les compétences seraient interpellées, afin d'imaginer un mode de gouvernance territorial mieux inspiré (2). L'idée centrale est la régionalité territoriale basée sur des critères géoculturels, climatiques, orographiques et économiques homogènes. Un aménagement harmonieux de l'espace national, en collectivités régionales horizontales. Une décentralisation judicieuse du pouvoir républicain, qui conforte celui central et fortifie ses attributs de grand arbitre national, qui aurait en plus pour leviers législatifs pertinents, un sénat, un parlement et des exécutifs souverains définis en départements d'Etat délégués à la défense et la sécurité nationale, les affaires étrangères, la justice, etc. De prime abord, l'idée pourrait être perçue comme «inaccoutumée». Pourtant elle reformule d'une autre manière seulement, les soucis citoyens quotidiennement manifestés, dans ce domaine important. Donc la question qui demeure posée serait: comment concevoir une meilleure contenance physique et morale de notre vaste territoire ? Les exemples d'autres pays, qui ont réussi leur développement, plaident pour cette approche basée sur des spécifications géographiques et sociologiques d'une évidence cristalline.

    Schématiquement, il s'agit de charpenter 7 collectivités régionales, qui seraient gérées par des gouvernants élus, encadrés par des délégués gouvernementaux sectoriels et des assemblées populaires régionales plébiscitées. L'institution communale resterait la base fondamentale de cette autorité ainsi responsabilisée et directement comptable devant ses citoyens, ainsi mieux disposés à prendre en charge leur destinée spécifiée, régionalement, tout en consolidant celle de la souveraineté nationale, indéniablement renforcée.

    Cette approche s'articule comme suit:

    - Collectivité régionale territoriale du littoral

    - Collectivité régionale territoriale de l'Atlas tellien

    - Collectivité régionale territoriale de l'Atlas saharien

    - Collectivité régionale territoriale du Sahara occidental

    - Collectivité régionale territoriale du Sahara central

    - Collectivité régionale territoriale du Sahara oriental.

    - Collectivité régionale territoriale de l'extrême-sud du Sahara

    Il convient d'ajouter que les enjeux et défis nationaux, sous-régionaux, régionaux, continentaux, mondiaux, actuels et futurs plaident pour une meilleure maîtrise territoriale du pays. Notre Sahara paraissant immense et «vide» est l'objet d'intéressement et de calculs divers. Anticipons-les. Pour mieux les contenir. Dans un meilleur contexte d'arrangements managériaux, liés à des intérêts «rampants», qu'il faut savoir bien «absorber» pour mieux les négocier.

    L'avenir des relations mondialisées, en tous genres, d'un pays appartiendrait aux audaces diplomatiques liées aux imaginations prévisionnelles fondées, dont celle d'un mode de gouvernance territorial fort et évolutif, avisé et clairvoyant, pertinent et en diapason avec son environnement offert aux perspectives d'attractivités multidimensionnelles, liées au développement durable, équitablement réparti dans une régionalité libérée des carcans... douaristes mytho-coloniaux, au profit d'un Etat fédérateur des diversités nationales, confiant en ses propres forces... évolutives, dans un monde qui change constamment. Un monde, hélas, qui tend de plus en plus vers la «concurrence existentielle intense», sans états d'âme, ni nostalgies béates. Que du labeur au quotidien...

    Par Brahimi Ali, Quotidien d'Oran

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