En algérie, la nouvelle étude d’abrogation de la loi relative à la taxe du livre que la ministre de la Culture, Khalida Toumi a présenté dans le programme de l'année 2008, a amené les libraires à pousser un soupir après une longue attente d’intervention de l’Etat quant à cette problématique. Ce marchand qui est le trait d’union entre l’auteur et le lecteur, une passerelle de propriété intellectuelle, reste considéré, par une grande majorité de gens, comme étant un fonctionnaire à caractère commercial. Et pourtant, il est pratiquement le seul à se trouver soucieux quant à l'inaccessibilité de son client au support livresque qu'il expose sur ses rayons car cet acteur est en relation directe avec le lecteur.
Les libraires révèlent, par contre le contraire de ce que la population constate à l’extérieur
Chez, Ali Bey " Tiers Monde ", du B Colonel Amirouche ou Malika Belaïd aux " Beaux Arts ", de la rue Maurice-Audin, Tahar Arezki et Nacera Saïdi à " Noun ", de la rue Chaâbani ainsi que chez Sid-Ali Sekheri au,
" Mille feuilles ", de la rue Khelifa-Boukhalfa, un carrefour de savoir universel se présente à l'entrée de chacun de ces espaces. L'atmosphère de ces vecteurs dévoile tout aspect d'activité sauf ceux d'une simple boutique de commerce. Ses visiteurs ne sont pas d'ailleurs de simples clients puisqu’ils y passent, souvent, plusieurs minutes jusqu'à oublier de demander le prix d'un produit. Ils vont d'abord à la rencontre des mots, des personnages et des auteurs préférés, dans la longue liste qu'ils feuillètent pour enfin acheter ou partir, simplement.
"Je vais peu être dire le contraire que mes confrères, quant à la cherté du livre. Quand on dit que ce dernier est inaccessible, il faut se poser la question : par rapport à quoi ? Ce n'est pas le livre lui-même qui est cher, mais le prix reste par contre incohérent, par rapport aux petites bourses et surtout par rapport à la monnaie algérienne. Si j'aborde la problématique, je peux parler, évidemment des livres d'importation, précisément des ouvrages techniques. Rares sont les étudiants qui peuvent se procurer ce genre de support même si c'est un outil de travail. Il faut que l'Etat supprime les taxes, je ne vois pas l'utilité de taxer ce produit. Si les pouvoirs publics n'interviennent pas pour résoudre ce problème et encourager l'ouverture des locaux de fast food qui prennent de l'ampleur, on disparaîtra du territoire. Il faudrait créer un véritable réseau de libraires et instaurer une politique qui incite la population à la lecture afin qu'elle devienne coutume comme dans toutes autres sociétés. C'est un investissement à court et à long terme", estime Ali Bey du Tiers Monde.
Ce local se présente sous forme de librairie générale mettant en vente des livres du parascolaire, à l'encyclopédie.
Cette maison appartenait au réseau de bien de société qui est, la Société nationale d'édition et de diffusion, (SNED). En 1983 il y a eu la restructuration de l'entreprise en quatre entreprises, à savoir, (ENAMEB), (ENAFEK), l'(ENAL) et l'(ENAG). De ces quatre espaces, il ne reste qu'un seul en activité, celui de l'ENAG, (Entreprise nationale des Arts graphique). Les autres entreprises ont été dissoutes, en 1999. Après une année de fermeture, l'état est revenu sur sa décision, car une grande entreprise de presque 74 librairies, au niveau national, allait périr. Ces locaux étaient situés dans des artères les plus stratégiques des villes d'Oran, Constantine, Annaba, et celles d'Alger. En l'an 2000, il y a eu une révolte quant à la réouverture de l'entreprise et dont la revendication de son réaménagement était réalisée en une grande partie, grâce aux médias et aux intellectuels. Ils avaient estimé qu'il était anormal de faire disparaître une société composée, au moins de 10 espaces, au niveau d'Alger.
Selon le représentant du "Tiers Monde", l'Etat avait, finalement, décidé de redémarrer la SNED en mettant en place ses anciens fonctionnaires dans quelques librairies. Ce ne sont pas tous ces espaces qui ont été repris par les anciens travailleurs, puisque quelques-uns étaient mis à la vente dont quatre, ciblées, au niveau d'Alger." J'exerce ce métier pendant 28 ans dans cette librairie mais lorsque j y suis retourné, on avait mis avec moi des fonctionnaires qui n’avaient travaillé que dans l’administration. L'objectif de l'Etat était de mettre l'entreprise au profit de ses travailleurs. Mais ces derniers n'avaient pas un rapport direct avec le livre. Nous n'avions pas la même vision des choses et c'est ce qui a créé un environnement difficile à gérer. Dans le cahier de charge, que je n'ai jamais vu, un des articles stipule qu'au bout de cinq années, ces travailleurs n'ont pas le droit ni de vendre ni de changer d'activité. Au-delà, chaque société qui était devenue une SARL avait le droit de vendre et c'est ce qui s'était passé avec le Tiers Monde", ajoute-il.
“Les différents problèmes qui avaient surgi, dira encore Ali Bey, avaient amené les fonctionnaires à mettre la librairie à la vente. L'opération n'avait pas eu lieu puisqu'il était contre cette conception de vente. Il avait alerté les médias pour lui apporter de l'aide afin de geler la décision. Des intellectuels avaient, pour leur part, signé une pétition contre la disparition de l'entreprise. Bey avait exigé que s'il sera soumis à telle condition, l'entreprise fera appel à un client qui gardera la même activité. Cette nouvelle qui courait, à ce moment, à travers la scène livresque a amène le patron des éditions Casbah, Smaïl Amzïan de proposer l'achat de la librairie à condition qu'Ali Bey y reste. Effectivement le responsable des éditions Casbah a réalisé son souhait.
Le Tiers Monde avait rouvert ses portes en 1999 et annoncé un avenir prometteur avec la relance de sa nouvelle politique. Un vœu que les anciens gérants n’avaient pas pu réaliser dans les années précédentes.
Effectivement, la maison accueille, depuis ce temps, des écrivains et les amateurs de la lecture en animant des séances dédicaces ainsi que des rencontres débats. Cet établissement marque par ailleurs, une présence sur la scène culturelle dont les salons du livre, au niveau national qu'international.
"Durant la décennie du terrorisme, il y a a eu un vide total dans toutes les librairies. Les Algériens ont recommenceé à fréquenter ces lieux depuis car ils ont constaté qu'il y avait, chaque semaine du nouveau. Notre premier concept est d'inviter des auteurs à présenter, eux-mêmes leurs ouvrages et organiser des ventes-dédicaces pour orienter les lecteurs à l'achat du produit. Nous avons pu fidéliser, avec cette démarche, une importante clientèle", ajoute-t-il.
Ali Bey souligne, d’autre part, la nécessité de la mise en vente du manuel scolaire dans la librairie pour amener l'enfant à fréquenter ces lieux et l’ habituer à la lecture générale. "Si on prend l'exemple de la France, 30 à 40%, de leur chiffre d'affaires provient du manuel scolaire", conclut-il.
Malika Belaïd des " Beaux Arts " parlera éventuellement de ce métier. Une activité, dira-t-elle, qui jouit d’une grande importance dans les pays étrangers et qui s’entreprend en Algérie pour conserver une valeur et une fidélité vis-à-vis de sa clientèle.
Livres littéraires, art, musique, peinture, théâtre ainsi ceux de la politique, la sociologie, l'anthropologie et la psychologie, sont le genre de livre que les "Beaux Arts", met à la disposition de ses visiteurs. Les livres scolaires et du parascolaire ne font pas partie de ses choix en raison du petit espace qu'il est, bien qu'il consacre un rayon pour enfants qui vient tout juste d'être réaménagé.
" Le seul souci qui se présente pratiquement pour tous les libraires est celui de la taxe du livre. Notre métier est devenu du militantisme. Mais je pense que les choses vont s'améliorer avec l'abrogation de la loi qui met condition aux marchands, la possession d'un capital social de 20 millions DA pour pouvoir effectuer une opération d'importation ", souligne-t-elle.
Comme ses confrères, elle déplorera, l'appui des commerces d’alimentation générale, contrairement à la réalisation des annexes bibliothécaires dans des quartiers.
" Les pouvoirs publics visent beaucoup plus le gain et l’intérêt commercial qu’intellectuel. On ne peut pas vendre des produits qui dépassent les bourses des gens. On ne peut pas reprendre nos activités dans le bon déroulement qu'avec la suppression de la taxe. Et pourtant cette procédure n'existe pas dans d'autres pays. ", annonce-t-elle.
Les libraires révèlent, par contre le contraire de ce que la population constate à l’extérieur
Chez, Ali Bey " Tiers Monde ", du B Colonel Amirouche ou Malika Belaïd aux " Beaux Arts ", de la rue Maurice-Audin, Tahar Arezki et Nacera Saïdi à " Noun ", de la rue Chaâbani ainsi que chez Sid-Ali Sekheri au,
" Mille feuilles ", de la rue Khelifa-Boukhalfa, un carrefour de savoir universel se présente à l'entrée de chacun de ces espaces. L'atmosphère de ces vecteurs dévoile tout aspect d'activité sauf ceux d'une simple boutique de commerce. Ses visiteurs ne sont pas d'ailleurs de simples clients puisqu’ils y passent, souvent, plusieurs minutes jusqu'à oublier de demander le prix d'un produit. Ils vont d'abord à la rencontre des mots, des personnages et des auteurs préférés, dans la longue liste qu'ils feuillètent pour enfin acheter ou partir, simplement.
"Je vais peu être dire le contraire que mes confrères, quant à la cherté du livre. Quand on dit que ce dernier est inaccessible, il faut se poser la question : par rapport à quoi ? Ce n'est pas le livre lui-même qui est cher, mais le prix reste par contre incohérent, par rapport aux petites bourses et surtout par rapport à la monnaie algérienne. Si j'aborde la problématique, je peux parler, évidemment des livres d'importation, précisément des ouvrages techniques. Rares sont les étudiants qui peuvent se procurer ce genre de support même si c'est un outil de travail. Il faut que l'Etat supprime les taxes, je ne vois pas l'utilité de taxer ce produit. Si les pouvoirs publics n'interviennent pas pour résoudre ce problème et encourager l'ouverture des locaux de fast food qui prennent de l'ampleur, on disparaîtra du territoire. Il faudrait créer un véritable réseau de libraires et instaurer une politique qui incite la population à la lecture afin qu'elle devienne coutume comme dans toutes autres sociétés. C'est un investissement à court et à long terme", estime Ali Bey du Tiers Monde.
Ce local se présente sous forme de librairie générale mettant en vente des livres du parascolaire, à l'encyclopédie.
Cette maison appartenait au réseau de bien de société qui est, la Société nationale d'édition et de diffusion, (SNED). En 1983 il y a eu la restructuration de l'entreprise en quatre entreprises, à savoir, (ENAMEB), (ENAFEK), l'(ENAL) et l'(ENAG). De ces quatre espaces, il ne reste qu'un seul en activité, celui de l'ENAG, (Entreprise nationale des Arts graphique). Les autres entreprises ont été dissoutes, en 1999. Après une année de fermeture, l'état est revenu sur sa décision, car une grande entreprise de presque 74 librairies, au niveau national, allait périr. Ces locaux étaient situés dans des artères les plus stratégiques des villes d'Oran, Constantine, Annaba, et celles d'Alger. En l'an 2000, il y a eu une révolte quant à la réouverture de l'entreprise et dont la revendication de son réaménagement était réalisée en une grande partie, grâce aux médias et aux intellectuels. Ils avaient estimé qu'il était anormal de faire disparaître une société composée, au moins de 10 espaces, au niveau d'Alger.
Selon le représentant du "Tiers Monde", l'Etat avait, finalement, décidé de redémarrer la SNED en mettant en place ses anciens fonctionnaires dans quelques librairies. Ce ne sont pas tous ces espaces qui ont été repris par les anciens travailleurs, puisque quelques-uns étaient mis à la vente dont quatre, ciblées, au niveau d'Alger." J'exerce ce métier pendant 28 ans dans cette librairie mais lorsque j y suis retourné, on avait mis avec moi des fonctionnaires qui n’avaient travaillé que dans l’administration. L'objectif de l'Etat était de mettre l'entreprise au profit de ses travailleurs. Mais ces derniers n'avaient pas un rapport direct avec le livre. Nous n'avions pas la même vision des choses et c'est ce qui a créé un environnement difficile à gérer. Dans le cahier de charge, que je n'ai jamais vu, un des articles stipule qu'au bout de cinq années, ces travailleurs n'ont pas le droit ni de vendre ni de changer d'activité. Au-delà, chaque société qui était devenue une SARL avait le droit de vendre et c'est ce qui s'était passé avec le Tiers Monde", ajoute-il.
“Les différents problèmes qui avaient surgi, dira encore Ali Bey, avaient amené les fonctionnaires à mettre la librairie à la vente. L'opération n'avait pas eu lieu puisqu'il était contre cette conception de vente. Il avait alerté les médias pour lui apporter de l'aide afin de geler la décision. Des intellectuels avaient, pour leur part, signé une pétition contre la disparition de l'entreprise. Bey avait exigé que s'il sera soumis à telle condition, l'entreprise fera appel à un client qui gardera la même activité. Cette nouvelle qui courait, à ce moment, à travers la scène livresque a amène le patron des éditions Casbah, Smaïl Amzïan de proposer l'achat de la librairie à condition qu'Ali Bey y reste. Effectivement le responsable des éditions Casbah a réalisé son souhait.
Le Tiers Monde avait rouvert ses portes en 1999 et annoncé un avenir prometteur avec la relance de sa nouvelle politique. Un vœu que les anciens gérants n’avaient pas pu réaliser dans les années précédentes.
Effectivement, la maison accueille, depuis ce temps, des écrivains et les amateurs de la lecture en animant des séances dédicaces ainsi que des rencontres débats. Cet établissement marque par ailleurs, une présence sur la scène culturelle dont les salons du livre, au niveau national qu'international.
"Durant la décennie du terrorisme, il y a a eu un vide total dans toutes les librairies. Les Algériens ont recommenceé à fréquenter ces lieux depuis car ils ont constaté qu'il y avait, chaque semaine du nouveau. Notre premier concept est d'inviter des auteurs à présenter, eux-mêmes leurs ouvrages et organiser des ventes-dédicaces pour orienter les lecteurs à l'achat du produit. Nous avons pu fidéliser, avec cette démarche, une importante clientèle", ajoute-t-il.
Ali Bey souligne, d’autre part, la nécessité de la mise en vente du manuel scolaire dans la librairie pour amener l'enfant à fréquenter ces lieux et l’ habituer à la lecture générale. "Si on prend l'exemple de la France, 30 à 40%, de leur chiffre d'affaires provient du manuel scolaire", conclut-il.
Malika Belaïd des " Beaux Arts " parlera éventuellement de ce métier. Une activité, dira-t-elle, qui jouit d’une grande importance dans les pays étrangers et qui s’entreprend en Algérie pour conserver une valeur et une fidélité vis-à-vis de sa clientèle.
Livres littéraires, art, musique, peinture, théâtre ainsi ceux de la politique, la sociologie, l'anthropologie et la psychologie, sont le genre de livre que les "Beaux Arts", met à la disposition de ses visiteurs. Les livres scolaires et du parascolaire ne font pas partie de ses choix en raison du petit espace qu'il est, bien qu'il consacre un rayon pour enfants qui vient tout juste d'être réaménagé.
" Le seul souci qui se présente pratiquement pour tous les libraires est celui de la taxe du livre. Notre métier est devenu du militantisme. Mais je pense que les choses vont s'améliorer avec l'abrogation de la loi qui met condition aux marchands, la possession d'un capital social de 20 millions DA pour pouvoir effectuer une opération d'importation ", souligne-t-elle.
Comme ses confrères, elle déplorera, l'appui des commerces d’alimentation générale, contrairement à la réalisation des annexes bibliothécaires dans des quartiers.
" Les pouvoirs publics visent beaucoup plus le gain et l’intérêt commercial qu’intellectuel. On ne peut pas vendre des produits qui dépassent les bourses des gens. On ne peut pas reprendre nos activités dans le bon déroulement qu'avec la suppression de la taxe. Et pourtant cette procédure n'existe pas dans d'autres pays. ", annonce-t-elle.

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