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1830-1902 La Conquête de l'Algérie - Ces vérités qui dérangent

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  • 1830-1902 La Conquête de l'Algérie - Ces vérités qui dérangent

    Un dossier sur la conquête de l'Algérie, même deux siècles après 1830, c'est toujours une mission à haut risque tant les mémoires des uns et des autres sont souvent étanches. Tant chacun a « son » Algérie au coeur. Tant il y a de cendres et de passions dans le sillage du divorce sanglant de 1962. Historia, qui a déjà publié récemment « Guerre d'Algérie. Paroles de soldats » et « La seconde vie des pieds-noirs, de 1962 à aujourd'hui », a décidé de raconter le tout début de cette longue histoire. C'est un fait : l'intensité de la brutaa lité de l'armée en Algérie fut unique dans toute l'histoire coloniale française. Il suffit de lire les récits des généraux eux-mêmes, Bugeaud ou Cavaignac. Ils décrivent les enfumades, les emmurements et les massacres qui ont saigné la démographie indigène. À la décharge de ces soldats, cette aventure fut engagée par un Charles X sans la moindre vision, à la recherche d'un coup d'éclat pour redorer son image. « Pendant plusieurs années, ce fut donc l'anarchie qui prévalut », note Raphaël Doan dans son remarquable essai Le Rêve de l'assimilation (Passés composés). Et d'ajouter : « Ce n'est qu'après la conquête violente dans les années 1840 que la France commença à réfléchir sur ce qu'il convenait de faire. »

    Ces grandes « incohérences » (Tocqueville) marquent au fer rouge le premier acte de la tragédie franco-algérienne et laissent présager son dénouement. Un premier acte dont les petits colons ont bien sûr profité, mais dont ils n'avaient qu'une idée confuse. Eux venaient, tels les parents d'Albert Camus, comme des pionniers sur une terre offerte, une page blanchie par la poudre qu'ils imaginent réinventer. Beaucoup d'entre eux sont les vaincus de 1848, les communards tricards de 1871 ou les Alsaciens fuyant l'annexion prussienne. Des républicains, des saint-simoniens, des socialistes, des rebelles pour certains, qui rêvent d'utopie. Une autre vérité qui peut aussi modifier le récit en noir et blanc de la colonisation européenne.

    G.MALAURIE
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

  • #2

    ​​​Une Guerre longue de 70 ans

    La conquête, qui s'étale de 1832 à 1902, est remarquable par sa durée. Il faut dire que les résistances comme les révoltes n'ont jamais vraiment cessé.


    Le débarquement français à Sidi-Ferruch, le 14 juin 1830, suscite immédiatement une résistance du pouvoir beylical, puis très vite de la population locale. Il ne faudrait pourtant pas croire que les oppositions sont homogènes ni en induire que l'armée française est empêchée de recruter localement. Ainsi, après la prise d'Alger le 5 juillet 1830, celle-ci incorpore des janissaires de la confédération de tribus kabyles des Zouaoua, ce qui conduit à la création du corps des zouaves dès 1831. Le recrutement de soldats autochtones se poursuit dans toutes les régions traversées. De plus, les militaires français, tirant parti des oppositions entre les tribus, concluent des alliances et des accords qui leur assurent le contrôle progressif du territoire. Les envahisseurs poursuivent, non sans essuyer des revers militaires, leur avancée sur les côtes jusqu'à Oran, qui tombe le 4 janvier 1831. L'année suivante, l'émir Abd el-Kader s'oppose aux conquérants. Deux ans plus tard, il signe un traité avec les Français, qui lui permet d'asseoir son autorité sur l'Oranie. Les hostilités reprennent l'année suivante, au cours de laquelle les Français subissent de lourdes défaites.

    Le 30 mai 1837, alors qu'ils échouent à prendre Constantine, dirigée par le bey Ahmed, le maréchal Bugeaud et Abd elKader signent le traité de la Tafna, qui accorde de nombreuses concessions et un large territoire à l'émir, mais laisse les Français libres de conquérir Constantine ­ ce qui sera chose faite en octobre 1837.

    La Kabylie résiste encore et toujours

    En 1839, les combats reprennent entre Abd el-Kader et les troupes françaises, qui ont traversé son territoire. Les effectifs militaires sont portés à plus de 100 000 hommes. Harcelé, l'émir perd sa smala, c'est-à-dire sa capitale et son gouvernement nomades.

    Il est contraint de se rendre le 23 décembre 1847. L'année suivante, le bey Ahmed de Constantine, qui tenait bon dans les montagnes des Aurès, doit faire de même. Mais la Kabylie résiste encore et toujours aux troupes françaises. En 1850, Bou-Baghla lance l'insurrection des tribus de l'Ouest. Il est tué quatre ans plus tard. La révolte se poursuit, en particulier avec Lalla Fadhma N'Soumeur. Sa capture en juillet 1857 marque la fin temporaire de l'engagement kabyle dans la lutte.

    Les Français paraissent alors maîtres du pays, mais les révoltes qui secouent les territoires conquis rendent la situation très instable. Ainsi, en 1845, la région de l'Ouarsenis s'embrase sous la houlette d'un jeune marabout, BouMaza, qui veut chasser les étrangers. C'est notamment à cette occasion que les troupes du maréchal Bugeaud pratiquent les « enfumades », qui coûtent la vie à quelque 700 personnes dans les grottes du Dahra (illustr. p. ci-contre). En 1849, dans l'oasis de Zaâtcha, près de Biskra (Sud-Est), éclate une nouvelle révolte, que des raisons fiscales motivent. Elle est menée par le guide (mahdi) Ahmed Bouziane. La tribu est taillée en pièces, et les chefs de l'insurrection sont décapités : les 24 têtes ont d'ailleurs été récemment restituées à l'Algérie le 3 juillet 2020.

    La question de la fiscalité et les spoliations conduisent à d'autres révoltes, notamment dans le Sud oranais en 1864-1865, dans la tribu des Ouled Sidi Cheikh. De nouveaux troubles agitent la région de 1881 à 1883, sous la direction du chef religieux Bou-Amama. Même s'ils prennent davantage l'allure de gigantesques et régulières razzias, ils sont les signes d'une opposition à la colonisation.

    La France affaiblie

    De ces soulèvements, le plus puissant est certainement celui d'El-Mokrani, qui plonge ses racines dans la famine et les épidémies qui touchent l'Est algérien au cours des années 1867-1870. Dans un contexte qui voit la France affaiblie par la défaite de Sedan en 1870 ­ et cependant que l'agitation gagne certaines unités de spahis, qui refusent de partir combattre contre l'Allemagne ­, le bachaga Mohamed El-Mokrani, déconsidéré par les autorités françaises, prend les armes. Il trouve le soutien de la confrérie de la Rahmaniyya, qui lance le djihad contre l'envahisseur, sous la houlette du cheikh El-Haddad. L'insurrection gagne tout le Constantinois, jusqu'aux portes d'Alger. Boumezrag El-Mokrani prend la relève de son frère, tué le 5 mai 1871. Les opérations militaires durent jusqu'en septembre. En plus de subir une répression sanglante, les tribus, vaincues, doivent verser 36 millions de francs, plusieurs dizaines de milliers d'hectares de terres leur sont confisqués, et des dizaines d'insurgés sont déportés en Nouvelle-Calédonie.

    La répression de ce soulèvement ne met pas un terme aux révoltes, qui resurgissent toutefois de manière plus isolée et limitée, mais aussi sous d'autres formes, plus insidieuses : vol de bétail, attaques de fermes, incendies volontaires, autant d'exactions qui rendent difficile la vie des colons dans les campagnes. L'opposition à la colonisation se traduit aussi par le départ en exil (hidjra) de ceux qui ne veulent plus vivre sous la domination chrétienne ou refusent la conscription. C'est notamment le cas des Tlemcéniens avant la Première Guerre mondiale. La résistance devient dès lors de plus en plus politique.

    T. QUEMENEUR
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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    • #3

      Par l'Épée et par la Charrue

      Jouant d'une législation favorable, le conquérant accapare les terres les plus fertiles.Une prédation économique qui frappe durement le pays.


      Dès les premiers moments de la conquête, la volonté de tirer le maximum de profit des richesses algériennes est patente. Ainsi, après la reddition du dey d'Alger, les soldats français pillent la ville et les trésors de la régence, en dépit des promesses du traité. Avant même la conquête, certains penseurs de la colonisation avaient déjà en tête les bénéfices qu'ils tireraient du territoire algérien. Sur place, les soldats y découvrent non pas des terres vierges et marécageuses, comme le veut la légende, mais « de jolies maisons de campagne entourées de jardins [...]. La végétation y est superbe et partout des sources et des courants d'eau fécondent la terre. Les fruits sont en abondance », témoigne un officier en 1831. La réputation de « grenier de Rome » n'est plus à faire depuis l'Antiquité. D'ailleurs, la régence d'Alger avait fourni du blé à la France au moment de la Révolution française, une dette qui ne fut jamais honorée, et à l'origine du coup de chasse-mouches du dey au consul de France en 1827, prétexte de l'expédition de 1830...

      Dès 1830, le général Clauzel crée une société pour gérer une ferme de colonisation de 1 000 hectares dans la Mitidja. C'est d'ailleurs la devise du général Bugeaud : Ense et aratro (« par l'épée et par la charrue »)... Il faut alors s'arroger les terres et les forêts. À commencer par les meilleures, celles de la régence : le beylik. Ensuite, les terres appartenant aux confréries religieuses: ce sont les biens habous. Or, toutes servaient à des redistributions en cas de disette. Quand cela arrive, notamment de 1867 à 1870, les conséquences sont dramatiques, avec au moins 300 000 morts. Ces terres sont collectives, sans titre particulier, tout comme les terres arch, qui appartiennent à une tribu ou à un village. Comme la population ne peut justifier d'un titre de propriété, elles vont aussi être confisquées et distribuées, le plus souvent à de grandes compagnies, comme la Société genevoise ou la Société de la Macta et de l'Habra. Sous le Second Empire, le sénatus-consulte d'avril 1863 sur le « cantonnement » délimite le territoire des tribus afin de tempérer les prétentions des colons. Néanmoins, les villages de colonisation, tels que Draria (lire p. 40-41), ne cessent de se créer.

      Le point de bascule le plus important se situe après la révolte d'El-Mokrani et de cheikh El-Haddad en 1871, qui conduit à la confiscation de 500 000 hectares. Surtout, de nombreux Alsaciens et Lorrains fuyant la défaite contre la Prusse s'installent en Algérie. La loi Warnier de 1873, renforcée par la loi de 1887, permet de déclarer « vacants » des biens individuels ou en indivision, et de les redistribuer aux colons. Au total, deux millions d'hectares des meilleures terres sur huit passent ainsi entre les mains des colonisateurs. Beaucoup de fellahs, appauvris, doivent vendre celles qu'il leur reste, pour errer à la recherche d'un travail, sans avenir si ce n'est la révolte...

      T. QUEMENEUR
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        La Conquête de l'Algérie, l'autre "Far West" du 19e siècle

        À la demande du président de la République, Benjamin Stora a rédigé un rapport sur «les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d'Algérie», accompagné de propositions pour aider à la réconciliation entre les deux peuples. Une mission impossible, nous explique l'historien, si l'on ne remonte pas aux «origines de la conquête et de la dépossession».



        HISTORIA :­ La conquête de l'Algérie, dans les années 1830, ce serait un peu, dans l'esprit des Français de l'époque, celle du Far West, qui se déroule d'ailleurs à la même période...

        BENJAMIN STORA ­: C'est la thèse que je défends... a posteriori. Les colonnes militaires, les colons derrière, ou même les militaires ­ que Bugeaud appelait « les soldats laboureurs » ­ n'ont bien sûr pas conscience de cette symétrie avec la conquête de l'Ouest américain. Mais ils avancent, c'est exact, avec le sentiment d'avoir affaire à des sortes d'Indiens, des peuplades primitives que l'on peut balayer. D'autant que les aventures napoléoniennes sont terminées en Europe, et qu'il faut ouvrir un nouveau champ au sud pour bousculer les Anglais, maîtres de la Méditerranée. On retrouvera d'ailleurs un certain nombre de généraux de l'armée napoléonienne dans la grande arr mée d'Afrique. Oui, la conquête de l'Algérie, où les capacités d'organisation et de résistance de la population musulmane ont été sous-estimées, a été une guerre longue, absolument terrible, marquée par les dépossessions foncières, le bannissement de populations, les enfumades... Commencée en 1832, elle s'est achevée en 1902. Une guerre de soixante-dix ans!

        H. : Entre la colonisation et la guerre d'indépendance, on ne constate donc pas de longue séquence de cohabitation paisible entre les communautés. Les rébellions n'ont jamais vraiment cessé...

        BS : C'est indéniable ! Il y a d'abord la guerre contre l'émir Abd el-Kader. Un personnage de grande culture, un savant, un mystique, un soufi qui essaye d'articuler sa foi religieuse avec la rationalité.

        Au-delà de cet épisode célèbre, il y a eu le soulèvement dans les Aurès ou la terrible bataille de la prise de Constantine, qui a duré plus d'un an. On a aussi des résistances dans le Sud, du côté de Souk-Ahras, de Tébessa, puis du Sahara et de la Kabylie, où des révoltes sont écrasées très durement en 1854. Avec le temps, le sentiment que l'on peut conquérir par la violence un pays qui « n'existe pas » l'emporte, et qu'il est possible de construire sur ces ruines un pays neuf, un pays de pionniers constitué des seuls migrants européens, donc catholiques, venant de tous les pays méditerranéens ­ surtout l'Espagne et l'Italie ­ puis de l'Alsace-Lorraine après 1870.

        H. : Contrairement aux apparences, dites-vous, il y avait un appareil d'État en Algérie. Ce n'était donc ni un vide institutionnel ni un désert politique...

        BS : Absolument ! L'émir Abd el-Kader avait son État, sa Cour et son armée. Et avant lui le dey d'Alger, qui exerce une régence sous la tutelle ottomane depuis le XVIIe siècle, passe des accords avec l'État français pendant la Révolution française. Il lui prête même de l'argent ! Le bey de Constantine, quant à lui, est à la tête d'une administration qui frappait monnaie et entretenait une diplomatie.

        H. : Les « Indiens » d'Algérie sont souséquipés, mais ils possèdent une arme redoutable : l'islam...

        BS : La religion musulmane, ce n'est pas uniquement la lecture du Coran. C'est un mode de vie qui fusionne la politique et le spirituel. C'est aussi une langue, une philosophie, un rapport au monde, à la médecine. Les Andalous d'Espagne ­ juifs et musulmans ­ enrichissent encore cet héritage à partir des XVe et XVIe siècles. C'est tout cet ensemble civilisationnel qui inspire la résistance à la conquête française et permet de survivre aux épidémies et à un net recul de la démographie. À propos de l'Algérie, qu'il connaissait bien, Tocqueville disait: «La conquête, loin d'être civilisatrice, a été barbarisante. » Les militaires français vont d'ailleurs s'apercevoir que ces populations sont beaucoup plus « sophistiquées » qu'ils ne l'imaginaient. Ils vont « inventer » ce qu'on appellera plus tard l'« orientalisme », c'est-à-dire une approche scientifique et attentive des populations locales, de leurs dialectes, de leurs moeurs, de leur géographie. Tant par la peinture que par l'ethnographie, la géologie ou la linguistique.

        H. : Du coup, les « bureaux arabes » apparaîtront assez protecteurs...

        BS : Pacificateurs, plus exactement. Après avoir manié le fer et le feu, il s'agit pour les militaires de rallier également les coeurs, sans quoi rien n'est possible. On comptera énormément de militaires français orientalistes, y compris des architectes et des philosophes...

        H. : Militaires, petits colons issus des révolutions de 1848 et de 1871, Juifs d'Algérie, grands propriétaires, n'ont tout de même pas un rapport identique au fait colonial ?

        BS : Pas tout à fait, mais il y a vite convergence sur l'essentiel. Qu'ils arrivent d'Italie ou d'Espagne pour fuir la misère ou qu'ils soient réfugiés politiques des journées de 1848, grands ou petits colons jouissent d'un privilège juridique considérable par rapport aux indigènes: la nationalité française pleine et entière. Et les généreuses utopies fouriéristes ou saint-simoniennes ne résistent pas longtemps à l'exercice de cette discrimination. Une vingtaine d'années suffisent donc pour créer une société coloniale à majorité européenne à peu près homogène. On connaît le décret Crémieux de 1870, qui naturalise les Juifs, indigènes d'Algérie, mais on connaît moins le décret de 1889, qui est appliqué à tous les Européens sans même qu'ils en fassent la demande ! Ce sentiment de supériorité entretient l'idée qu'un nouveau peuple a pris en main les destinées de cette terre, comme le raconte très bien Jules Roy dans Les Chevaux du soleil (1967), mais aussi Albert Camus, issu d'une famille de migrants espagnols, dans son roman au titre fort intéressant, Le Premier Homme.

        H. : On a tendance à croire que la colonisation de l'Algérie a servi de modèle à la mise sous tutelle du Maroc et de la Tunisie...

        Pas du tout. L'intervention en Tunisie et au Maroc se fait bien plus tard, dans les années 1880. Les républicains, qui arrivent alors au pouvoir en France, Ferry en tête, sont catégoriques: «On ne va pas réitérer ce qui a été fait en Algérie. » C'est le repoussoir! Entre 1847 et 1850, l'Algérie est coulée dans le système administratif français par la création de trois départements. Pour la Tunisie et le Maroc, il en va tout autrement. Ce sont des colonies dites «de protectorat»: une administration indigène préservée avec une faible colonie de peuplement. On garde les familles régnantes en place, tandis qu'en Algérie les notables sont bannis ou contraints à l'exil. Reste que, à Tunis ou à Rabat comme à Alger, l'administration française ne peut s'empêcher de centraliser et de normaliser à toutva. Dans les écoles notamment, où l'assimilation culturelle est de rigueur.

        H. : Diriez-vous que l'hypothèse d'un partenariat franco-algérien est compromise dès les années 1830 ? Y a-t-il eu d'autres rendez-vous manqués, comme le « royaume arabe » de Napoléon III ou le projet Blum-Violette ?

        BS : Il est exact que Napoléon III avait l'intention de faire participer les notables musulmans à l'administration du pays. Était-ce seulement possible sur un territoire aussi immense? S'agissant du petit projet BlumViolette (1936), qui n'a d'ailleurs jamais été soumis au Parlement, il ne prévoyait absolument pas l'autonomie de l'Algérie. Il envisageait l'accession à la nationalité française d'une petite catégorie de notables. L'idée d'un réel partenariat franco-algérien qui aurait doté un Parlement algérien de larges pouvoirs autonomes de type fédéraliste, comme l'envisageaient Camus et quelques autres, a existé sur le papier. Mais les Européens d'Algérie n'en voulaient pas et une grande partie de la classe politique française ne l'envisageait même pas.

        H. : Emmanuel Macron a qualifié la « colonisation » de « crime contre l'humanité » en pensant très fort à la guerre d'Algérie. D'autres, au vu du nombre de victimes de la conquête de 1830, parlent de « génocide »...

        BS : On observe bien des pratiques criminelles, voire génocidaires, lors de certaines séquences très précises, inspirées notamment des colonnes infernales de Turreau en Vendée, en 1793. Les récits de Bugeaud, de Saint-Arnaud, de Montagnac sont absolument terrifiants : il faut tuer, avancer et brûler. Dans les années 1840-1850, des militaires ont pensé que les déportations, les bannissements de populations, les épidémies de typhus, etc., pouvaient et devaient faire disparaître la population. Cela est indéniable. Mais de là à dire que ce fut cent trente-deux années de crimes contre l'humanité, c'est anhistorique.

        H. : Est-ce que les pieds-noirs savaient ?

        Pas forcément. Et je préfère le terme « Européens » à « pieds-noirs ». Au commencement, ils s'installent dans le sillage de l'armée. Mais peu à peu les souvenirs sanglants de la conquête sont évacués des mémoires européennes. Commence l'écriture d'une autre histoire. Plus propre, moins conflictuelle. C'est le temps des bureaux arabes, des villes et des villages qui se construisent, et portent des noms bien français (Kléber, Nemours...). Et les Européens ont l'impression de s'inscrire dans un monde qu'ils fabriquent ex nihilo. Et ce, d'autant plus facilement que l'enseignement ne transmet rien de dérangeant du récit des premières années. Lorsqu'ils arrivent au pouvoir en 1880, les républicains ne vont quand même pas s'amuser à compliquer le roman national avec ces récits épouvantables.

        H. : À quelles conditions peut-il y avoir un diagnostic partagé des deux côtés de la Méditerranée ?

        Ce que j'appelle de mes voeux, c'est un espace de recueil de paroles, de témoignages et de transmission de connaissances sur ce que fut la conquête.

        H. : Finalement, la conquête stricto sensu de l'Algérie est moins connue, moins travaillée, y compris par les historiens, que la guerre d'Algérie...

        BS : Absolument. On a appris cette histoire en commençant par la fin. Par le tragique et ultime engrenage. Aussi ne comprend-on pas comment on en est arrivé à ce paroxysme de violence. Si on ne remonte pas aux origines de la conquête, de la dépossession, on ne réglera pas ce problème sur le fond. C'est un traitement de longue durée, qui passe par toute une série de travaux pratiques, au travers de personnages symboliques, de manuels, de films, de documentaires, et non par des réquisitoires perpétuels. Le réquisitoire, on le sait, cela ne fonctionne pas!
        Dernière modification par Harrachi78, 15 avril 2021, 21h41.
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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        • #5
          Les musulmans ayants refusé la modernité, ce sont les étrangers qui sont venus la leur imposer par la force. La colonisation de par son horreur et son caractère systémique aura au moins contribué à détruire les clans et à créer le ciment national qui fait de l'Algérie avec l'Égypte les 2 seuls vrais états-Nation du monde arabe, car le sentiment d'unité nationale dans le monde arabe n'existe que dans ces 2 pays : en Égypte il est séculier, et en Algérie il a été forgé par le sang contre l'ennemi commun.
          Dernière modification par Hallaj, 15 avril 2021, 23h05.

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          • #6
            La France est un pays hypocrite, nullement ami mais potentiel ennemi

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            • #7
              Envoyé par Hallaj
              Les musulmans ayants refusé la modernité, ce sont les étrangers qui sont venus la leur imposer par la force.
              Pour ce qui est des innovations scientifiques et apports technologiques apportés par la France, on aurait pu les importer ou les acheter plus tard, la Régence d'Alger était créancière de la France de l'époque, dont les campagnes connaissaient famine sur famine.

              Non, la colonisation n'était pas l'unique voie vers le développement pour notre pays et l’Afrique en général, le meilleur exemple est la Turquie, qui a perdu son empire, mais avait réussi à se moderniser, moyennant des réformes internes, sans se faire coloniser. Un autre exemple encore plus spectaculaire, le Japon, qui est passé d'un pays archaïque et renfermé sur lui-même à une superpuissance capable de rivaliser avec les États-Unis et de construire des navires de guerre de plus de 70.000 tonnes. Le mot clef est "réformes", on peut parler également de "révolution", puisque dans les deux exemples pré-cités, il y a eu des changements de régimes assez violents.

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              • #8
                Le mot clef est "réformes", on peut parler également de "révolution", puisque dans les deux exemples pré-cités, il y a eu des changements de régimes assez violents.
                Le Maghreb n'était pas prêt à opérer une révolution du type Jeune Turc ou Khmer rouge pour se débarrasser de l'aristocratie religieuse. Cela aurait été une opération d'une violence au moins équivalente à celle de la colonisation. Au Maghreb l'émir Abdelkader l'a tenté quand il a créer le premier état-nation algérien, avec des résultats immédiats et probants, il avait dégommer sans pitié avec l'aristocratie locale, les Turcs et explosé les Alaouites, et il aurait sans doutes fini par conquérir tout le Maghreb si les français ne l'avaient pas stoppé, mais hélas il n'a pas eu le temps de terminer son œuvre.
                Dernière modification par Hallaj, 16 avril 2021, 18h29.

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                • #9
                  Envoyé par Galaad Voir le message
                  ... le meilleur exemple est la Turquie, qui a perdu son empire, mais avait réussi à se moderniser, moyennant des réformes internes, sans se faire coloniser. Un autre exemple encore plus spectaculaire, le Japon, qui est passé d'un pays archaïque et renfermé sur lui-même à une superpuissance capable de rivaliser avec les États-Unis et de construire des navires de guerre de plus de 70.000 tonnes. Le mot clef est "réformes", on peut parler également de "révolution", puisque dans les deux exemples pré-cités, il y a eu des changements de régimes assez violents.
                  Le problème avec le cas algérien est que le fait colonial l'a pris bien trop tôt pour qu'on puisse identifier les voies de l'évolution interne que le pays aurait pu prendre.

                  En 1830, tout le monde musulman vivait encore dans sa bulle traditionnelle et l'influence européenne n'était encore qu'à ses prémices. Seule l'Egypte avait reçu un coup avec l'expédition de Bonaparte une trentaine d'années plus tôt, mais il n'en a pas résulté une occupation définitive du pays et l'émergence de Muhammad Ali sur place allait enclencher les premières formes d'occidentalisation dans un Etat musulman, plus de vingt ou trente ans avant les Tanzimates ottomanes.

                  Pour ce qui es du contexte algérien, tout ce qu'on peut observer en 1830 c'est que le régime de la Régence paraissait le plus conservateur et, de loin, le plus immobile de la région, s'attachant fermement aux institutions, aux structures et au fonctionnement qui s'y étaient établis au cours des deux dérniers siècles alors que c'était totalement dépassé pour l'époque et que leur contexte même n'existait plus depuis la fin des guerres napoléoniennes. Aucun signe d'évolution n'est visible pour l'observateur pour l'Algérie de ce temps, si ce n'est la politique d'un Yahia Agha qui était comme "ministre de l'interieur" sous le dernier Dey, mais qui sera finalement liquidé (en 1818 si ma mémoire est bonne) parceque, justement, il avait lié d'excellentes relations avec les tribus du pays et que cette popularité l'avait rendu suspect au yeux d'Hussein Pacha et de l'aile conservatrice du régime. Du coup, lorsque Alger va affronter l'invasion française en 1830, ça sera sous la forme d'un Etat vivant encore aux 16e et 17e siècles et totalement déconnecté des évolutions imposées au monde au 19e siècle, autant sur le plan interne qu'externe. Son effondrement n'était donc un choc que pour les algériens eux-mêmes et par les autres pays musulmans de la région.

                  Après cela, des personnalités comme Ahmed Bey ou, plus encore l'Emir Abdelkader, semblaient avoir des vues plus modernes et beaucoup inspirés de l'expérience égyptienne de Muhammad Ali, et ils auraient certainement mis en place un Etat pré-national qui aurait assuré une évolution du genre que tu évoques. Le problème est que leur action est intervenue bien trop tardivement puisque l'invasion et le fait colonial étaient déjà là et qu'il représentait un obstacle trop important à la révolution qu'ils devaient réaliser. La suite, on la connais tous ... lol
                  Dernière modification par Harrachi78, 16 avril 2021, 08h47.
                  "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                  Commentaire


                  • #10
                    Documents très intéressants ils ouvrent de nouvelles perspectives historiques sur l'Algérie .

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                    • #11
                      Envoyé par Galaad Voir le message
                      Pour ce qui est des innovations scientifiques et apports technologiques apportés par la France, on aurait pu les importer ou les acheter plus tard, la Régence d'Alger était créancière de la France de l'époque, dont les campagnes connaissaient famine sur famine.

                      Non, la colonisation n'était pas l'unique voie vers le développement pour notre pays et l’Afrique en général, le meilleur exemple est la Turquie, qui a perdu son empire, mais avait réussi à se moderniser, moyennant des réformes internes, sans se faire coloniser. Un autre exemple encore plus spectaculaire, le Japon, qui est passé d'un pays archaïque et renfermé sur lui-même à une superpuissance capable de rivaliser avec les États-Unis et de construire des navires de guerre de plus de 70.000 tonnes. Le mot clef est "réformes", on peut parler également de "révolution", puisque dans les deux exemples pré-cités, il y a eu des changements de régimes assez violents.
                      J'ajouterai que dans le cas des algériens, la réforme selon eux c'est le salafisme (El Islah, issu de la Nahda). Concrètement, la réforme chez nous s'est traduite par un rigorisme encore plus dur que l'islam traditionnel maghrébin. Les souvenirs d'un moutazilisme maghrébin étants trop lointains pour être réactivés, je dirai que l'Emir Abdelkader a également fauté par excès de romantisme quand il a refusé l'offre des français d'être roi du Maghreb, car il était le seul homme de son temps capable de mener le Maghreb vers la modernité, mais hélas le seul émir maghrébin doté d'un vrai potentiel intellectuel s'en était allé vers d'autre cieux, laissant le Maghreb aux mains d'une aristocratie dégénérée et ignorante, dont les descendants règnent encore aujourd'hui sur le Maghreb, soit à travers le Makhzen marocain, soit en oligarques ou en hauts fonctionnaires en Algérie, qui sont tous des fils de caïds coloniaux et de bachaga, et qui sont à peu de choses près aussi bêtes, grossiers et brutaux que leurs ancêtres féodaux.

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                      • #12
                        Non, la colonisation n'était pas l'unique voie vers le développement pour notre pays et l’Afrique en général, le meilleur exemple est la Turquie, qui a perdu son empire, mais avait réussi à se moderniser, moyennant des réformes internes, sans se faire coloniser. Un autre exemple encore plus spectaculaire, le Japon, qui est passé d'un pays archaïque et renfermé sur lui-même à une superpuissance capable de rivaliser avec les États-Unis et de construire des navires de guerre de plus de 70.000 tonnes. Le mot clef est "réformes", on peut parler également de "révolution", puisque dans les deux exemples pré-cités, il y a eu des changements de régimes assez violents.
                        la colonisation par définition c'est l'annihilation des capacités et de la volonté des autochtones dans le but de ne plus se montrer en adversaires des colons pour les empêcher de faire ce qu'ils veulent comme bon leur sied du territoire colonisé,ça s'est passé toujours ainsi depuis les grandes découvertes,donc elle ne peut être qualifiée de vecteur ou moyen de développement pour les territoires en question.
                        Pour les exemples de comparaison choisi, franchement je ne vois aucun brin de simitude,il faut juste regarder l'histoire pour s'en rendre compte.
                        La Turquie avait un empire très vaste, tout le monde arabe,une partie de l'Europe centrale et de l'Asie,si elle a perdu ses territoires, elle a pu sauver les meubles en gardant les détroit et surtout réussi après a se mettre à l'écart des querelles des puissances coloniales,de toute les façons les empires ne sont bons qu'à étre démembrés pas à coloniser, c'est ce qui a été fait à l'empire Othman.
                        La Turquie a pu se prémunir d'une colonisation au sens que l'on connait grâce à son unité qui s'est traduit par sa lutte armée contre les européens , mais qui ont réussi à la faire reculer jusqu'à ses derniers retranchements qu'elle connait jusqu'à maintenant, ensuite avec son alliance avec l'OTAN et son encrage a l'Europe elle a pu s'éviter les nuisances de l'Union soviétique,mais son développement véritable a commencé quand les militaires laisses par le régime d'Atatürk ont laissé des gouvernements civiles s'occuper réellement du pays (un ),et c'est à partir de là qu'à commencé son décollage industriel et économique.
                        Le cas du Japon et son développement industriel dès la fin du 17ieme siècle n'a vraiment rien à voir avec la colonisation, c'était un pays renfermé sur lui même mais les interventions des occidentaux l'ont forcé à s'ouvrir pour le commerce,et c'est ainsi qu'il a commencé son industrialisation et sa développement de basant sur une culture spécifique découlant de son histoire.
                        Dernière modification par Anzoul, 17 avril 2021, 21h17.

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                        • #13
                          Pour ce qui est du contexte algérien, tout ce qu'on peut observer en 1830 c'est que le régime de la Régence paraissait le plus conservateur et, de loin, le plus immobile de la région, s'attachant fermement aux institutions, aux structures et au fonctionnement qui s'y étaient établis au cours des deux dérniers siècles alors que c'était totalement dépassé pour l'époque et que leur contexte même n'existait plus depuis la fin des guerres napoléoniennes. Aucun signe d'évolution n'est visible pour l'observateur pour l'Algérie de ce temps, si ce n'est la politique d'un Yahia Agha qui était comme "ministre de l'interieur" sous le dernier Dey
                          donc la colonisation de l'Algérie a bien commencé avec la fin de la régence d'Alger on est d'accord la dessus, avant il n'y avait pas de colonisation, c'est un paradoxe puisque trois siècles de régence Othmane n'ont pas suffit à faire émerger une identité nationale qui contredirait la régence,on est donc d'accord sur ce point.?!
                          En ce qui concerne précisément cette période caractérisée par la domination de la régence,je serais à une occultation par la France de sa présence sur les plans et les domaines qui auraient pu mettre en défaut ses projets de colonisation,car ça me paraît impossible le manque d'information qui ont accompagné cette régence malgré 300 ans de sa présence en Algérie,je conçois aussi le fait que comment l'empire ottoman a fini,la régence n'avait pas beaucoup de différence avec l'état de gouvernance total des différents parties de cet empire,la régence était dans le même état d'esprit qui a caractérisé tout l'empire, nonchalance et stagnation et donc intéressant de point de vue historique a noter et même à documenter,alors que le reste du monde est en ébullition suites aux grandes découvertes.
                          on peut dire dans ce cas précis que sans l'intervention française en 1830 contre la régence,la région (Algérie et Tunisie) serait probablement encore en léthargie historique par déduction de ce que vivait l'empire ottoman, enfin de ce qui reste parceque il a déjà perdu ses possessions européennes.
                          ​​​​​

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                          • #14
                            L'empire Ottoman n'en était plus vraiment un depuis le 16ème siècle en réalité, car il n'avait aucune autorité formelle sur les états qui reconnaissaient l'autorité du Khalife. Donc on ne peut même pas qualifier l'Algérie, la Tunisie ou l'Égypte de province ou de wilaya ottomane, et d'ailleurs elles n'en avaient pas le titre, les sultans de ces états n'étaient même pas désignés par le Khalife ottoman. Et pour la petite histoire, l'Égypte des Mamelouk était, de très loin, bien plus puissante, plus riche, plus en avance techniquement, et plus organisée que la Sublime Porte elle même. Les Turcs en Algérie ainsi que les européens de l'est étaient des algériens à part entière, pas plus étrangers au pays que ne l'étaient les arabes. Les seuls vrais propriétaires du pays étaient les berbères qui ne se mêlaient pas ni aux Turcs ni aux Arabes, jusqu à ce que les français urbanisent le pays, ce qui favorisera malheureusement l'arabisation de l'Algérie.
                            Dernière modification par Hallaj, 18 avril 2021, 04h28.

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                            • #15
                              Envoyé par Anzoul Voir le message
                              donc la colonisation de l'Algérie a bien commencé avec la fin de la régence d'Alger on est d'accord la dessus. .avant il n'y avait pas de colonisation ...
                              Oui. L'eau mouille. C'est l'évidence.

                              ... c'est un paradoxe puisque trois siècles de régence Othmane n'ont pas suffit à faire émerger une identité nationale ...
                              L'émergence d'une identité de type "nationale" au sein d'une groupe ethnique ou d'une communauté politique n'est pas enclenché par la "suffisance" (sic) d'un lapse de temps X, mais par la reunion fortuite d'un certain nombre de conditions historiques, à commencer par l'existence même de l'idée "nationale" en elle-même, ce qui n'était pas le cas dans les pays du monde musulman avant le 19e siècle. Avant l'heure ce n'est pas l'heure avons-nous dit plus d'une fois.

                              ... qui contredirait la régence,on est donc d'accord sur ce point.?! ...
                              Pardon ?! Qu'est ce qui devrait "contredire" (sic) quoi ?!

                              ... En ce qui concerne précisément cette période caractérisée par la domination de la régence,je serais à une occultation par la France de sa présence sur les plans et les domaines qui auraient pu mettre en défaut ses projets de colonisation...
                              Hein ?!?

                              ... car ça me paraît impossible le manque d'information qui ont accompagné cette régence malgré 300 ans de sa présence en Algérie,je conçois aussi le fait que comment l'empire ottoman a fini,la régence n'avait pas beaucoup de différence avec l'état de gouvernance total des différents parties de cet empire,la régence était dans le même état d'esprit qui a caractérisé tout l'empire, nonchalance et stagnation et donc intéressant de point de vue historique a noter et même à documenter,alors que le reste du monde est en ébullition suites aux grandes découvertes.
                              WTF ?!!

                              .·· on peut dire dans ce cas précis que sans l'intervention française en 1830 contre la régence,la région (Algérie et Tunisie) serait probablement encore en léthargie historique par déduction de ce que vivait l'empire ottoman, enfin de ce qui reste parceque il a déjà perdu ses possessions européennes.
                              ​​​​​
                              Bon, la conclusion de ton poste étant aussi hermétique à l'entendement commun que sont sibyllins les deux postulats qui la précèdent et qui, apparemment, sont sensés lui servir d'assiette argumentaire, je ne puis malheureusement produire aucune suite susceptible d'être utile aux points qu'ils sont supposés évoquer.

                              Toutefois, pour éviter de se perdre encore plus loin, rappelons que le sujet du dossier d'articles qui a motivé l'ouverture de ce topic concerne l'histoire algérienne de l'époque 1830-1901. On peut faire quelque digressions à gauche à droite lorsque c'est utile à telle ou telle partie du sujet, mais pas au point de sortir totalement et définitivement du cadre chronologiqueclair qu'il se fixe. Prière donc de revenir au dossier si il y a des trucs utiles ou intéressants à y verser, et de préférence sous forme de phrases ordonnées et d'idées intelligibles si ce n'est pas trop demander. A défaut, mieux vaut lire et se cultiver, quitte à enrichir son vocabulaire et ses fondamentaux historiques au passage.
                              Dernière modification par Harrachi78, 18 avril 2021, 14h30.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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