États-Unis : un féru d’escalade dégrade des pétroglyphes précolombiens vieux d’au moins 700 ans
Un exemple de pétroglyphe Fremont anthropomorphe près duquel a été installé un piton d'escalade © Darrin Reay
Richard Gilbert, un grimpeur de l'Utah, a planté de nombreux pitons sur une paroi recouverte de pétroglyphes de la culture Fremont, qui occupait l'État américain entre l'an 0 et le XIVe siècle. Il a reconnu avoir fait une erreur et s'est excusé pour les dégâts qu'il a causés à ces vestiges précieux.
En installant une voie d’escalade sur le Sunshine Wall, une paroi rocheuse de l’Utah, Richard Gilbert n’imaginait pas risquer 1 an de prison et 20 000 dollars (16 700 euros) d’amende. Pensant qu’il ne s’agissait que de simples graffitis creusés par des touristes du camping du coin, il a ainsi planté ses pitons avant de s’en aller. Découverte le 11 avril dernier, cette installation d’escalade a provoqué un tollé sur internet. La pandémie, qui conduit de nombreuses personnes à se tourner vers des activités en extérieur, a en effet fait augmenter ce genre de dégradations. Voilà une preuve supplémentaire que le patrimoine archéologique, ici celui de la culture Fremont, une civilisation précolombienne qui doit son nom à l’explorateur et abolitionniste étasunien John Charles Frémont (1813-1890), a besoin d’une protection renforcée en ces temps particuliers.
Inutile et dangereux
Darrin Reay, le grimpeur qui a découvert les pitons sur le Sunshine Wall avant de les décrocher un à un, ne décolère pas. Non seulement cette installation porte atteinte aux pétroglyphes Fremont, mais en plus elle est parfaitement inutile ! Selon lui, la paroi est tellement simple à escalader qu’il n’est même pas nécessaire de s’assurer : la paroi a donc été dégradée pour rien. Il regrette, comme beaucoup, que le manque de connaissances des passionnés d’escalade et des touristes cause de nombreux dégradations au patrimoine archéologique, et en particulier à celui des populations natives des États-Unis. « C’est mal. Ça n’aurait pas dû arriver. C’est juste lié à une mauvaise éducation de ma part, et j’en prends l’entière responsabilité », a déclaré Richard Gilbert. Pour sensibiliser les populations et prévenir ce genre de dégâts, l’Utah a donc lancé une grande opération « Stop Archaeological Vandalism » (Stop au Vandalisme Archéologique).
Des actions ont été prises par l'Utah pour lutter contre la dégradation du patrimoine archéologique © Darrin Reay
Des actions ont été prises par l’Utah pour lutter contre la dégradation du patrimoine archéologique © Darrin Reay
« La valeur culturelle et spirituelle de ces lieux ne peut être mesurée, et nous soutenons fermement les efforts visant à les protéger », peut-on ainsi lire dans un communiqué conjoint de nombreuses associations utahines de sport en extérieur. Ces pétroglyphes sont en effet des traces très importantes de la culture Fremont (Ier-XIVe siècle), dont peu d’objets nous sont parvenus, mais sont également centraux dans le paysage culturel des populations amérindiennes actuelles des États-Unis, et de l’Utah en particulier. Le caractère potentiellement sacré de ces pétroglyphes géométriques et anthropomorphes, éparpillés sur de nombreuses parois rocheuses, conduit les communautés locales à leur accorder le plus grand soin. Principalement fondée sur l’agriculture, la culture Fremont, encore mal connue, a produit un nombre très élevé de ces petits dessins gravés, en plus des nombreuses poteries et vanneries caractéristiques qui leur sont associées
Un exemple de pétroglyphe Fremont anthropomorphe près duquel a été installé un piton d'escalade © Darrin Reay
Richard Gilbert, un grimpeur de l'Utah, a planté de nombreux pitons sur une paroi recouverte de pétroglyphes de la culture Fremont, qui occupait l'État américain entre l'an 0 et le XIVe siècle. Il a reconnu avoir fait une erreur et s'est excusé pour les dégâts qu'il a causés à ces vestiges précieux.
En installant une voie d’escalade sur le Sunshine Wall, une paroi rocheuse de l’Utah, Richard Gilbert n’imaginait pas risquer 1 an de prison et 20 000 dollars (16 700 euros) d’amende. Pensant qu’il ne s’agissait que de simples graffitis creusés par des touristes du camping du coin, il a ainsi planté ses pitons avant de s’en aller. Découverte le 11 avril dernier, cette installation d’escalade a provoqué un tollé sur internet. La pandémie, qui conduit de nombreuses personnes à se tourner vers des activités en extérieur, a en effet fait augmenter ce genre de dégradations. Voilà une preuve supplémentaire que le patrimoine archéologique, ici celui de la culture Fremont, une civilisation précolombienne qui doit son nom à l’explorateur et abolitionniste étasunien John Charles Frémont (1813-1890), a besoin d’une protection renforcée en ces temps particuliers.
Inutile et dangereux
Darrin Reay, le grimpeur qui a découvert les pitons sur le Sunshine Wall avant de les décrocher un à un, ne décolère pas. Non seulement cette installation porte atteinte aux pétroglyphes Fremont, mais en plus elle est parfaitement inutile ! Selon lui, la paroi est tellement simple à escalader qu’il n’est même pas nécessaire de s’assurer : la paroi a donc été dégradée pour rien. Il regrette, comme beaucoup, que le manque de connaissances des passionnés d’escalade et des touristes cause de nombreux dégradations au patrimoine archéologique, et en particulier à celui des populations natives des États-Unis. « C’est mal. Ça n’aurait pas dû arriver. C’est juste lié à une mauvaise éducation de ma part, et j’en prends l’entière responsabilité », a déclaré Richard Gilbert. Pour sensibiliser les populations et prévenir ce genre de dégâts, l’Utah a donc lancé une grande opération « Stop Archaeological Vandalism » (Stop au Vandalisme Archéologique).
Des actions ont été prises par l'Utah pour lutter contre la dégradation du patrimoine archéologique © Darrin Reay
Des actions ont été prises par l’Utah pour lutter contre la dégradation du patrimoine archéologique © Darrin Reay
« La valeur culturelle et spirituelle de ces lieux ne peut être mesurée, et nous soutenons fermement les efforts visant à les protéger », peut-on ainsi lire dans un communiqué conjoint de nombreuses associations utahines de sport en extérieur. Ces pétroglyphes sont en effet des traces très importantes de la culture Fremont (Ier-XIVe siècle), dont peu d’objets nous sont parvenus, mais sont également centraux dans le paysage culturel des populations amérindiennes actuelles des États-Unis, et de l’Utah en particulier. Le caractère potentiellement sacré de ces pétroglyphes géométriques et anthropomorphes, éparpillés sur de nombreuses parois rocheuses, conduit les communautés locales à leur accorder le plus grand soin. Principalement fondée sur l’agriculture, la culture Fremont, encore mal connue, a produit un nombre très élevé de ces petits dessins gravés, en plus des nombreuses poteries et vanneries caractéristiques qui leur sont associées