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Comment 13 hommes allaient déterminer le sort du monde. 100 ans de parti communiste en Chine
4 août 2021
Il y a 100 ans, 13 hommes se rencontraient pour la réunion secrète créant le parti communiste chinois. Après bien des errances et de multiples aventures, le parti est devenu le plus grand groupement politique du monde. Il allait indubitablement et dans une large mesure déterminer le cours du 21e siècle. Texte et explications de Marc Vandepitte, expert de la Chine.
Contexte historique
Pendant des siècles, la Chine a été un empire influent et puissant. Cette situation a changé radicalement après les guerres de l’opium à partir de 1840 (1). Le pays devint une semi-colonie.
De vastes régions furent occupées par des puissances étrangères ou passèrent sous leur sphère d’influence. Les pays impérialistes détruisirent l’industrialisation naissante. La population fut totalement appauvrie, les famines étaient fréquentes (2). Des dizaines de millions de Chinois sont morts au cours de cette période, victimes de privations et de violences politiques. C’est également à cette époque que la traite des esclaves noirs a été relayée par la traite jaune des ouvriers chinois.
À maintes reprises la population chinoise s’est rebellée contre les mauvaises conditions de vie et en faveur de l’indépendance nationale. En 1911, il y a eu une révolution au cours de laquelle l’empereur fut renversé. Le nouveau président Sun Yat-sen était le fondateur de la république de Chine. Cependant, il n’a pas réussi à mettre fin à la domination étrangère et aux structures féodales du pays.
C’est dans ce contexte que, dix ans plus tard, treize délégués se sont réunis dans le plus grand secret pour créer un nouveau parti communiste (PCC). L’un d’entre eux était Mao Zedong. Leur grand modèle était la révolution russe de 1917. À cette époque, le parti comptait à peine 53 membres.
Un parti axé sur le développement
Les partis politiques jouent un rôle important dans la vie politique des sociétés modernes. Historiquement, ils sont apparus de deux façons. Au sein du capitalisme, des partis électoraux ou « électoralistes » sont apparus. Après disparition de la position monopolistique de la noblesse, la bourgeoisie montante et, plus tard, le mouvement ouvrier ont fondé leurs propres partis pour défendre leurs propres intérêts et faciliter la participation aux élections et à l’administration de l’État.
Dans ces pays, une structure étatique forte et moderne avait déjà été établie.
Le second type pourrait être décrit comme des partis « orientés vers le développement ». Ils sont nés dans un tout autre contexte, plus précisément à la périphérie du capitalisme. Ils sont généralement apparus dans le sillage des mouvements de libération nationale après la Seconde Guerre mondiale. Ils aspirent à l’indépendance nationale et au développement rapide de leur pays. Ils voulaient mettre fin aux conditions de vie misérables et à l’oppression impérialiste.
Dans la plupart de ces pays, il n’existait pas encore de structure étatique moderne. La création d’un parti politique fort et bien organisé était précisément ce qu’il fallait pour y parvenir (3). Ce type de parti politique n’a pas été créé pour réaliser des idéaux politiques à travers la compétition parlementaire. Au contraire, ils aspirent à un ordre politique et/ou économique nouveau. Cela s’opère souvent via une révolution. Afin de renverser les anciens systèmes et de construire un nouvel ordre, les partis axés sur le développement pensaient qu’ils avaient besoin d’une organisation solide et d’une discipline stricte.
Le système de parti unique
Après la révolution de 1911, Sun Yat-sen a opté pour un système multipartite sur le modèle de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Mais comme dans la plupart des pays du tiers monde, ce fut un échec. Il lui est vite apparu que le modèle de la révolution russe était plus approprié pour faire progresser la Chine. Il a créé son parti révolutionnaire, le Guomindang (KMT), sur une base léniniste (4).
En 1925 Sun Yat-sen meurt et Chiang Kai-shek devient le nouveau leader du KMT. Il était beaucoup plus conservateur et a déclenché une véritable chasse aux sorcières contre les communistes, faisant de nombreux morts. Pendant la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945), le KMT a formé une alliance avec le parti communiste pour lutter contre l’occupation japonaise. À l’époque, le Japon était un empire fasciste et l’une des puissances de l’Axe, alliées de l’Allemagne hitlérienne. Cette guerre est devenue un chapitre important de la Seconde Guerre mondiale. Après la victoire sur le Japon, la guerre civile entre le KMT et le PCC a repris.
Le PCC disposait de beaucoup moins d’hommes et de ressources que le KMT, mais il était mieux organisé et discipliné. Les communistes étaient également beaucoup plus en contact avec la paysannerie. Ce sont les communistes, et non le KMT, qui ont été considérés par le peuple comme les patriotes et les porte-drapeaux de la lutte contre les Japonais et pour l’indépendance de la Chine (5). Finalement, cette guerre civile a été remportée par le PCC en 1949 et Mao Zedong a proclamé la République populaire de Chine. Les dirigeants et de nombreux partisans du KMT se sont réfugiés sur l’île de Taïwan.
Le PCC a dû gérer un énorme défi. Il a dû faire face à un État brisé, une économie détruite et une population totalement paupérisée. À cette époque, la Chine était l’un des pays les plus pauvres du monde. Avec plus d’un cinquième de la population mondiale, le PIB représentait à peine 4,5 % du total mondial. Le niveau de vie, exprimé en PIB par habitant, était la moitié de celui de l’Afrique et un sixième de celui de l’Amérique latine. L’espérance de vie moyenne était de 35 ans (6).
Pour relever ces défis, il fallait un parti fort, centralisé et discipliné. Mais ce n’est pas la seule raison. Les proportions du pays sont énormes. La Chine a la taille d’un continent : elle est 17 fois plus grande que la France et compte autant d’habitants que l’Europe occidentale, l’Europe orientale, les pays arabes, la Russie et l’Asie centrale réunis. Si vous transposez cela à la situation européenne, cela signifierait que l’Égypte ou le Kirghizistan devraient être gouvernés depuis Bruxelles. Compte tenu de ces proportions, des différences très grandes entre les régions et des défis gigantesques auxquels le pays est confronté, une puissante force de cohésion est nécessaire pour maintenir le pays gouvernable et pour le diriger avec force. Selon The Economist, « les dirigeants chinois estiment que le pays ne peut rester uni sans un système de parti unique aussi solide que celui d’un empereur – et il se pourrait bien qu’ils aient raison ».
Bref, le système actuel en Chine est adapté à l’échelle du pays et il s’enracine dans la lutte contre l’occupation japonaise du pays, contre le Guomindang réactionnaire et contre l’effroyable misère et l’arriération dans lesquelles le pays était alors plongé. De cette lutte, le PCC a émergé comme leader du pays, un leader qui s’est donné pour tâche de restaurer la dignité, de sauvegarder la souveraineté de la nation chinoise, de sortir le pays du sous-développement et de lutter pour une société socialiste humaine.
Le fardeau de l’Histoire
Pour paraphraser Marx : « Les partis font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux … ». Pour le PCC, ces conditions ont été particulièrement difficiles. Le pays était sous-développé et son économie totalement détruite. La guerre froide faisait rage et le pays était soumis à un embargo technologique de la part de l’Occident. Cela a duré jusqu’en 1971, lorsque les relations avec les États-Unis se sont améliorées.
Au début de la révolution, l’Union soviétique a apporté son aide, mais en 1958, les deux pays sont entrés en conflit. Toute l’assistance a été arrêtée et les techniciens soviétiques se sont retirés. Mao avait escompté que des révolutions éclateraient dans divers pays du tiers-monde. Ces pays seraient alors en mesure de former ensemble un front et de se renforcer mutuellement. Toutefois ces révolutions ne se sont pas concrétisées et la Chine s’est retrouvée seule.
Au cours des premières années, il existait également une réelle menace militaire de la part des États-Unis. Par deux fois, en 1954 et en 1958, le président américain a menacé d’utiliser des armes atomiques contre la Chine. Il a également vu comment l’Union soviétique, sous la direction de Khrouchtchev, a commencé à prendre un cours de plus en plus capitaliste.
La fuite en avant
Dans ces circonstances, Mao ressentait de plus en plus la nécessité de développer le pays de manière accélérée et de surmonter les retards en peu de temps. Il lança notamment le slogan de rattraper le niveau de l’Angleterre en quinze ans. Il pensait pouvoir compenser les conditions défavorables par une mobilisation massive et incessante de la population.
Le court sprint vers l’Utopie a conduit à des expériences téméraires et folles. Le Grand Bond en avant (1958-1961) a été une tentative volontariste d’industrialisation accélérée des campagnes, sans aucune étude ni préparation sérieuse. Le parti était inexpérimenté et n’avait pas une connaissance suffisante des lois économiques. Cette tentative excessivement optimiste a complètement échoué et a provoqué une famine qui a tué des millions de personnes (7).
Mao craignait que la Chine ne suive le même chemin que l’URSS. Il voulait donc tout faire pour éradiquer les idées pro-capitalistes au sein de son propre parti. C’est dans ce sens qu’il a lancé la Révolution culturelle (1966-1976) (8). Cette mobilisation de masse est devenue totalement incontrôlable et a finalement conduit à l’anarchie, l’armée ayant même dû être déployée. La révolution culturelle a été une période tragique et a fait beaucoup de tort au PCC.
Cependant, la fuite en avant de Mao n’a pas été un échec total. Malgré les échecs du Grand Bond en avant et de la Révolution culturelle, la Chine a réussi à nourrir sa population assez rapidement, contrairement à l’Inde par exemple (9). Pendant les trente premières années de la révolution, le pays a connu une croissance économique annuelle plus que respectable de 4,4 %. Les bases ont été posées pour le développement industriel rapide qui a démarré en 1978. Au cours de cette période, le revenu par habitant a triplé et l’indice de développement humain (10) a été multiplié par 4,5 (11).
(à suivre)
Comment 13 hommes allaient déterminer le sort du monde. 100 ans de parti communiste en Chine
4 août 2021
Il y a 100 ans, 13 hommes se rencontraient pour la réunion secrète créant le parti communiste chinois. Après bien des errances et de multiples aventures, le parti est devenu le plus grand groupement politique du monde. Il allait indubitablement et dans une large mesure déterminer le cours du 21e siècle. Texte et explications de Marc Vandepitte, expert de la Chine.
Contexte historique
Pendant des siècles, la Chine a été un empire influent et puissant. Cette situation a changé radicalement après les guerres de l’opium à partir de 1840 (1). Le pays devint une semi-colonie.
De vastes régions furent occupées par des puissances étrangères ou passèrent sous leur sphère d’influence. Les pays impérialistes détruisirent l’industrialisation naissante. La population fut totalement appauvrie, les famines étaient fréquentes (2). Des dizaines de millions de Chinois sont morts au cours de cette période, victimes de privations et de violences politiques. C’est également à cette époque que la traite des esclaves noirs a été relayée par la traite jaune des ouvriers chinois.
À maintes reprises la population chinoise s’est rebellée contre les mauvaises conditions de vie et en faveur de l’indépendance nationale. En 1911, il y a eu une révolution au cours de laquelle l’empereur fut renversé. Le nouveau président Sun Yat-sen était le fondateur de la république de Chine. Cependant, il n’a pas réussi à mettre fin à la domination étrangère et aux structures féodales du pays.
C’est dans ce contexte que, dix ans plus tard, treize délégués se sont réunis dans le plus grand secret pour créer un nouveau parti communiste (PCC). L’un d’entre eux était Mao Zedong. Leur grand modèle était la révolution russe de 1917. À cette époque, le parti comptait à peine 53 membres.
Un parti axé sur le développement
Les partis politiques jouent un rôle important dans la vie politique des sociétés modernes. Historiquement, ils sont apparus de deux façons. Au sein du capitalisme, des partis électoraux ou « électoralistes » sont apparus. Après disparition de la position monopolistique de la noblesse, la bourgeoisie montante et, plus tard, le mouvement ouvrier ont fondé leurs propres partis pour défendre leurs propres intérêts et faciliter la participation aux élections et à l’administration de l’État.
Dans ces pays, une structure étatique forte et moderne avait déjà été établie.
Le second type pourrait être décrit comme des partis « orientés vers le développement ». Ils sont nés dans un tout autre contexte, plus précisément à la périphérie du capitalisme. Ils sont généralement apparus dans le sillage des mouvements de libération nationale après la Seconde Guerre mondiale. Ils aspirent à l’indépendance nationale et au développement rapide de leur pays. Ils voulaient mettre fin aux conditions de vie misérables et à l’oppression impérialiste.
Dans la plupart de ces pays, il n’existait pas encore de structure étatique moderne. La création d’un parti politique fort et bien organisé était précisément ce qu’il fallait pour y parvenir (3). Ce type de parti politique n’a pas été créé pour réaliser des idéaux politiques à travers la compétition parlementaire. Au contraire, ils aspirent à un ordre politique et/ou économique nouveau. Cela s’opère souvent via une révolution. Afin de renverser les anciens systèmes et de construire un nouvel ordre, les partis axés sur le développement pensaient qu’ils avaient besoin d’une organisation solide et d’une discipline stricte.
Le système de parti unique
Après la révolution de 1911, Sun Yat-sen a opté pour un système multipartite sur le modèle de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Mais comme dans la plupart des pays du tiers monde, ce fut un échec. Il lui est vite apparu que le modèle de la révolution russe était plus approprié pour faire progresser la Chine. Il a créé son parti révolutionnaire, le Guomindang (KMT), sur une base léniniste (4).
En 1925 Sun Yat-sen meurt et Chiang Kai-shek devient le nouveau leader du KMT. Il était beaucoup plus conservateur et a déclenché une véritable chasse aux sorcières contre les communistes, faisant de nombreux morts. Pendant la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945), le KMT a formé une alliance avec le parti communiste pour lutter contre l’occupation japonaise. À l’époque, le Japon était un empire fasciste et l’une des puissances de l’Axe, alliées de l’Allemagne hitlérienne. Cette guerre est devenue un chapitre important de la Seconde Guerre mondiale. Après la victoire sur le Japon, la guerre civile entre le KMT et le PCC a repris.
Le PCC disposait de beaucoup moins d’hommes et de ressources que le KMT, mais il était mieux organisé et discipliné. Les communistes étaient également beaucoup plus en contact avec la paysannerie. Ce sont les communistes, et non le KMT, qui ont été considérés par le peuple comme les patriotes et les porte-drapeaux de la lutte contre les Japonais et pour l’indépendance de la Chine (5). Finalement, cette guerre civile a été remportée par le PCC en 1949 et Mao Zedong a proclamé la République populaire de Chine. Les dirigeants et de nombreux partisans du KMT se sont réfugiés sur l’île de Taïwan.
Le PCC a dû gérer un énorme défi. Il a dû faire face à un État brisé, une économie détruite et une population totalement paupérisée. À cette époque, la Chine était l’un des pays les plus pauvres du monde. Avec plus d’un cinquième de la population mondiale, le PIB représentait à peine 4,5 % du total mondial. Le niveau de vie, exprimé en PIB par habitant, était la moitié de celui de l’Afrique et un sixième de celui de l’Amérique latine. L’espérance de vie moyenne était de 35 ans (6).
Pour relever ces défis, il fallait un parti fort, centralisé et discipliné. Mais ce n’est pas la seule raison. Les proportions du pays sont énormes. La Chine a la taille d’un continent : elle est 17 fois plus grande que la France et compte autant d’habitants que l’Europe occidentale, l’Europe orientale, les pays arabes, la Russie et l’Asie centrale réunis. Si vous transposez cela à la situation européenne, cela signifierait que l’Égypte ou le Kirghizistan devraient être gouvernés depuis Bruxelles. Compte tenu de ces proportions, des différences très grandes entre les régions et des défis gigantesques auxquels le pays est confronté, une puissante force de cohésion est nécessaire pour maintenir le pays gouvernable et pour le diriger avec force. Selon The Economist, « les dirigeants chinois estiment que le pays ne peut rester uni sans un système de parti unique aussi solide que celui d’un empereur – et il se pourrait bien qu’ils aient raison ».
Bref, le système actuel en Chine est adapté à l’échelle du pays et il s’enracine dans la lutte contre l’occupation japonaise du pays, contre le Guomindang réactionnaire et contre l’effroyable misère et l’arriération dans lesquelles le pays était alors plongé. De cette lutte, le PCC a émergé comme leader du pays, un leader qui s’est donné pour tâche de restaurer la dignité, de sauvegarder la souveraineté de la nation chinoise, de sortir le pays du sous-développement et de lutter pour une société socialiste humaine.
Le fardeau de l’Histoire
Pour paraphraser Marx : « Les partis font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux … ». Pour le PCC, ces conditions ont été particulièrement difficiles. Le pays était sous-développé et son économie totalement détruite. La guerre froide faisait rage et le pays était soumis à un embargo technologique de la part de l’Occident. Cela a duré jusqu’en 1971, lorsque les relations avec les États-Unis se sont améliorées.
Au début de la révolution, l’Union soviétique a apporté son aide, mais en 1958, les deux pays sont entrés en conflit. Toute l’assistance a été arrêtée et les techniciens soviétiques se sont retirés. Mao avait escompté que des révolutions éclateraient dans divers pays du tiers-monde. Ces pays seraient alors en mesure de former ensemble un front et de se renforcer mutuellement. Toutefois ces révolutions ne se sont pas concrétisées et la Chine s’est retrouvée seule.
Au cours des premières années, il existait également une réelle menace militaire de la part des États-Unis. Par deux fois, en 1954 et en 1958, le président américain a menacé d’utiliser des armes atomiques contre la Chine. Il a également vu comment l’Union soviétique, sous la direction de Khrouchtchev, a commencé à prendre un cours de plus en plus capitaliste.
La fuite en avant
Dans ces circonstances, Mao ressentait de plus en plus la nécessité de développer le pays de manière accélérée et de surmonter les retards en peu de temps. Il lança notamment le slogan de rattraper le niveau de l’Angleterre en quinze ans. Il pensait pouvoir compenser les conditions défavorables par une mobilisation massive et incessante de la population.
Le court sprint vers l’Utopie a conduit à des expériences téméraires et folles. Le Grand Bond en avant (1958-1961) a été une tentative volontariste d’industrialisation accélérée des campagnes, sans aucune étude ni préparation sérieuse. Le parti était inexpérimenté et n’avait pas une connaissance suffisante des lois économiques. Cette tentative excessivement optimiste a complètement échoué et a provoqué une famine qui a tué des millions de personnes (7).
Mao craignait que la Chine ne suive le même chemin que l’URSS. Il voulait donc tout faire pour éradiquer les idées pro-capitalistes au sein de son propre parti. C’est dans ce sens qu’il a lancé la Révolution culturelle (1966-1976) (8). Cette mobilisation de masse est devenue totalement incontrôlable et a finalement conduit à l’anarchie, l’armée ayant même dû être déployée. La révolution culturelle a été une période tragique et a fait beaucoup de tort au PCC.
Cependant, la fuite en avant de Mao n’a pas été un échec total. Malgré les échecs du Grand Bond en avant et de la Révolution culturelle, la Chine a réussi à nourrir sa population assez rapidement, contrairement à l’Inde par exemple (9). Pendant les trente premières années de la révolution, le pays a connu une croissance économique annuelle plus que respectable de 4,4 %. Les bases ont été posées pour le développement industriel rapide qui a démarré en 1978. Au cours de cette période, le revenu par habitant a triplé et l’indice de développement humain (10) a été multiplié par 4,5 (11).
(à suivre)
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