Annonce

Réduire
Aucune annonce.

" Roh ahkeha l'Bebeit" " d'où vient l'expression ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • " Roh ahkeha l'Bebeit" " d'où vient l'expression ?

    Pendant la Régence d’Alger, la liaison entre l’ancienne Cité algéroise, la Casbah, le port et le reste du pays était assuré par cinq portes : Bab El Djedid (Porte Neuve), Bab Azoun, Bab El Bahr (porte de la mer ou de la Douane), Bab El Djezira (porte de l’île) et Bab El Oued (surnommée porte de la mort en raison de sa perspective sur des cimetières). Ces portes, scindées de murailles conçues pour protéger la ville de l’invasion ainsi que des visiteurs étrangers (barani), étaient fermées tous les soirs et ouverte le matin à l’aube.

    Selon Venture de Paradis* tous les habitants de la Casbah devaient être chez eux une heure et demie après le coucher du soleil, après la dernière prière – Salat El Icha. Un édit interdisait aux citoyens de circuler le soir sans autorisation et sans éclairage.

    Le soir venu, un Meddah, munis d’un tambour, annonçait la fermeture des portes, les étrangers devaient quitter la ville. Seuls les médecins ou les gens connus pouvaient vadrouiller librement, munis d’une autorisation de circulation et d’une lanterne. Les portes de la Casbah étaient rouvertes à l’aube avant la prière d’El Fadjr. Un « agha » (officier) de permanence assurait ce service.

    Les clés de Bab El Djedid, Bab Azoun et Bab el Oued étaient confiées à cet Agha car ses portes constituaient des issues indispensables pour l’écoulement de la circulation très intense. Les clés des deux autres portes sont gardées au palais du Dey par « Caid El Bab » (Gouverneur de la porte).

    Une fois les portes fermées, des « patrouilleurs » (officiers de police) dont le chef était appelé « kol aghasï » (responsable de la patrouille nocturne) faisaient une ronde pour vérifier que nul étranger ne se trouvait dans la ville. Si par malheur ils croisent un homme sans autorisation et sans lanterne il était bastonné et emmené au tribunal.

    En route vers tribunal, l’officier de police questionnait el berrani sur sa présence dans l’enceinte de la casbah, terrifié il prétendait ne pas avoir entendu le Meddah, ceux à quoi répondait le patrouilleur : » hadi roh ahkiha l’bébeit » (va racontait ça à Bebeit)

    Mais qui est ce Bebeit ?

    Bébeit était la personne chargée d’enregistrer les plaintes qu’il remettait ensuite au Dey. Son bureau à l’époque se situe à l’entrée de Bab Azzoun sur la Place des Martyrs.

    Ce système, sous l’autorité du juge et de cheikh el Bilad, assurait d’une manière très efficace la prévention des crimes et des délits. A ce sujet, Shaler william* dira dans son Esquisse de l’Etat d’Alger : « Il n’y a probablement aucune cité dans le monde, où il y ait une police plus vigilante, où moins de crimes justiciables de la loi soient commis, ou encore, où règne la meilleure sécurité pour les personnes et pour les propriétés. »
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

  • #2
    Une expression qui ne se démode jamais, merci pour ce récit ..
    Lorsqu'on revient de l'enfer, tous les paysages ressemblent au paradis .. Auteur inconnu

    Commentaire


    • #3
      Pendant la Régence d’Alger, la liaison entre l’ancienne Cité algéroise, la Casbah ...
      Tout d'abord, al-Qassaba (d'où les français ont tiré "Casbah") n'est pas "Alger" mais uniquement la citadelle perchée tout en haut de la ville : Qassabat al-Djazāïr = "Citadelle d'Alger". Cette partie de la ville était à caractère exclusivement militaire à la base et ne devint résidence des deys que très tardivement (vers 1818 si ma mémoire est bonne), en remplacement du Palais de la Jenīna qui était situé dans la ville-basse, dans ce qui est aujourd'hui Place des Martyrs).

      Ensuite, tant ladite citadelle que les portes de la ville ne datent pas de l'époque de la Régence. Elles sont bien plus anciennes, à part Bāb e-Jdīd ("Porte Neuve") qui fut effectivement percée à l'époque ottomane mais qui était en fait une porte pour la citadelle à l'origine et non un accès publique comme les autres.
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

      Commentaire

      Chargement...
      X