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Comment Israël dissimule les preuves du nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948

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  • Comment Israël dissimule les preuves du nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948

    Comment Israël dissimule les preuves du nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948

    Par Hagar Shezaf
    Arrêt sur info — 15 mai 2021

    Histoire brûlante
    En 73 ans d’existence et de violences l’Etat juif n’a pas réussi à effacer le passé. 73 ans de mensonges politico-médiatiques n’ont pas réussi à cacher -ou faire taire tous ceux qui ont étudié le sujet- que la création d’Israël et les guerres incessantes qu’il a provoquées étaient bien pire que des crimes. C’était une épuration ethnique.
    Pourquoi n’appelle-t-on pas les choses par leur nom quand il s’agit d’Israël ?
    La création d’Israël le 15 mai 1948 fut une CATASTROPHE (Nakba en arabe) sans fin pour les natifs palestiniens brutalement chassés hors de leurs maisons et leur terre. Les opérations militaires des dirigeants israéliens depuis 1948 découlent toutes de la même volonté affirmée d’épuration ethnique. La volonté de repousser toute idée de retour et d’anéantir toute velléité de résistance.
    La révolte des Palestiniens et leur soutien au Hamas n’est bien évidemment pas du terrorisme. Un peuple sous occupation a le droit de se défendre en droit international. Cette accusation est une inversion destinée à innocenter Israël ; accusation qui a servi Israël à passer toutes les limites sans jamais être condamné. Le Hamas est le seul appui qui reste à ce peuple abandonné par ses dirigeants. Les autorités de Ramallah sont honnies par les vrais palestiniens. Elles ont collaboré avec l’occupant durant plus de 30 ans, « normalisé » les relations avec l’Etat « génocidaire » comme le dit si justement Roger Waters. En clair, elles ont désarmé le peuple, l’ont dépossédé de ses droits, ont trahi leur juste combat, le livrant à l’occupant. Tout cela avec la complicité de nos lamentables dirigeants, toutes couleurs confondues. [S.Cattori, 15 mai 2021]

    Massacres, pillages et destruction de villages entiers : comment Israël dissimule les preuves du nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948

    Depuis le début de la dernière décennie, les équipes du ministère de la Défense ont fouillé les archives locales et retiré un grand nombre de documents historiques afin de dissimuler les preuves de la Nakba.
    Il y a quatre ans, l’historienne Tamar Novick a été choquée par un document qu’elle a trouvé dans le dossier de Yosef Vashitz, du département arabe du parti de gauche Mapam, dans les archives Yad Yaari à Givat Haviva. Le document, qui semblait décrire les événements qui ont eu lieu pendant la guerre de 1948, commençait ainsi :
    « Safsaf [ancien village palestinien près de Safed] – 52 hommes ont été capturés, ligotés les uns aux autres, une fosse a été creusée et ils ont été abattus. 10 étaient encore en train de convulser. Des femmes sont venues, implorant notre pitié. Trouvé corps de 6 hommes âgés. Il y avait 61 corps. 3 cas de viol, dont un à l’est de Safed, fille de 14 ans, 4 hommes tués par balle. Ils ont coupé les doigts d’un d’entre eux avec un couteau pour lui voler une bague. »

    L’auteur poursuit en décrivant d’autres massacres, pillages et abus perpétrés par les forces israéliennes pendant la guerre d’indépendance d’Israël. « Il n’y a pas de nom sur le document et on ne sait pas très bien qui en est l’auteur », déclare Tamar Novick à Haaretz. « Ce document est incomplet. J’ai trouvé cela très troublant. Je savais qu’en trouvant un tel document, j’avais la responsabilité de clarifier ce qui s’était passé. »
    Le village de Safsaf, en Haute Galilée, a été capturé par les forces de défense israéliennes lors de l’opération Hiram à la fin de l’année 1948. La colonie de Moshav Safsufa a été établie sur ses ruines. Au fil des ans, des allégations ont été faites selon lesquelles la Septième brigade aurait commis des crimes de guerre dans ce village. Ces accusations sont étayées par le document trouvé par Novick, qui n’était pas connu des universitaires auparavant. Cela pourrait également constituer une preuve supplémentaire que les hauts gradés israéliens étaient informés de ce qui se passait en temps réel.
    Novick a décidé de consulter d’autres historiens au sujet du document. Benny Morris, dont les livres constituent les textes de base de l’étude de la Nakba – la « calamité », comme les Palestiniens décrivent l’émigration massive des Arabes du pays pendant la guerre de 1948 – lui a dit qu’il avait lui aussi trouvé des documents similaires dans le passé. Il se référait aux notes prises par Aharon Cohen, membre du Comité central du Mapam, sur la base d’un exposé donné en novembre 1948 par Israël Galili, l’ancien chef d’état-major de la milice de la Haganah, qui est devenue l’IDF (Forces de défense d’Israël, ou Tsahal). Les notes de Cohen dans cette affaire, publiées par Morris, indiquaient : « Safsaf : 52 hommes attachés avec une corde. Jetés dans une fosse et abattus. 10 ont été tués. Les femmes ont imploré pitié. Il y a eu 3 cas de viol. Pris et relâchés. Une fille de 14 ans a été violée. 4 autres ont été tuées. Bagues (volées au) couteau. »

    La note de bas de page de Morris (dans son ouvrage fondateur La naissance du problème des réfugiés palestiniens, 1947-1949) indique que ce document a également été trouvé dans les archives Yad Yaari. Mais lorsque Novick est revenue examiner le document, elle a été surprise de découvrir qu’il n’était plus là.
    « Au début, j’ai pensé que Morris n’avait peut-être pas été précis dans sa note de bas de page, qu’il avait peut-être fait une erreur, se rappelle Novick. Il m’a fallu du temps pour envisager la possibilité que le document ait tout simplement disparu. » Lorsqu’elle a demandé aux responsables où se trouvait le document, on lui a répondu qu’il avait été placé sous clé à Yad Yaari, sur ordre du ministère de la Défense.
    Depuis le début de la dernière décennie, les équipes du ministère de la Défense ont fouillé les archives locales et retiré des trombes de documents historiques pour les mettre sous clé. Mais ce ne sont pas seulement des documents relatifs au projet nucléaire d’Israël ou aux relations extérieures du pays qui sont transférés dans des coffres-forts : des centaines de documents ont été dissimulés dans le cadre d’un effort systématique visant à dissimuler des preuves de la Nakba.

    Le phénomène a été détecté pour la première fois par l’Institut Akevot, consacré à la recherche sur le conflit israélo-palestinien. Selon un rapport établi par l’institut, l’opération est menée par Malmab, le département secret de la sécurité du Ministère de la Défense (le nom est un acronyme hébreu pour « directeur de la sécurité de l’institution de Défense »), dont les activités et le budget sont secrets. Le rapport affirme que Malmab a retiré des documents historiques illégalement et sans autorisation, et que dans certains cas, il a scellé des documents qui avaient été préalablement approuvés pour publication par le censeur militaire. Certains des documents qui ont été placés dans des coffres-forts avaient déjà été publiés.
    Une enquête de Haaretz a révélé que Malmab a dissimulé des témoignages de généraux de l’armée israélienne au sujet du meurtre de civils et de la démolition de villages, ainsi que des preuves de l’expulsion de Bédouins au cours de la première décennie de l’Etat d’Israël. Des conversations menées par Haaretz avec des directeurs d’archives publiques et privées ont révélé que le personnel du service de sécurité avait traité les archives comme leur propriété, menaçant dans certains cas les directeurs des archives eux-mêmes.
    Yehiel Horev, qui a dirigé Malmab pendant deux décennies, jusqu’en 2007, a reconnu auprès de Haaretz qu’il avait été l’instigateur du projet, qui est toujours en cours. Il soutient qu’il est logique de dissimuler les événements de 1948, car leur révélation pourrait engendrer des troubles au sein de la population arabe du pays. Interrogé sur l’intérêt de retirer les documents déjà publiés, il a expliqué que l’objectif est de saper la crédibilité des études sur l’histoire du problème des réfugiés. Selon Horev, une allégation faite par un chercheur qui est appuyée par un document original n’est pas la même chose qu’une allégation qui ne peut être prouvée ou réfutée du fait de l’inaccessibilité du document.

    Le document que Novick cherchait aurait pu renforcer le travail de Morris. Au cours de l’enquête, Haaretz a en effet pu trouver la note de service d’Aharon Cohen, qui résume une réunion de la Commission politique du Mapam sur le thème des massacres et expulsions en 1948. Les participants à la réunion ont appelé à coopérer avec une Commission d’enquête chargée d’enquêter sur les événements. L’un des cas examinés par le comité concernait des « actions graves » menées dans le village d’Al-Dawayima, à l’est de Kiryat Gat. Un participant a mentionné à cet égard la milice souterraine du Lehi, alors dissoute. Des actes de pillage ont également été signalés : « A Lod et Ramle, à Be’er Sheva, il n’y a pas le moindre magasin [arabe] qui n’ait été cambriolé. La 9ème Brigade parle de sept (magasins pillés), la 7ème Brigade de huit. »
    « Le parti », dit le document vers la fin, « est opposé aux expulsions si elles ne sont pas nécessaires sur le plan militaire. Il existe différentes approches concernant l’évaluation de la nécessité. Et le mieux est d’obtenir plus de précisions. Ce qui s’est passé en Galilée – ce sont des actes nazis ! Chacun de nos membres doit rapporter ce qu’il sait. »


  • #2
    (2) suite (Comment Israël dissimule les preuves du nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948)

    La version israélienne
    L’un des documents les plus fascinants sur l’origine du problème des réfugiés palestiniens a été rédigé par un officier du Shai, le précurseur du service de sécurité du Shin Bet. Il explique pourquoi le pays a été vidé de tant de ses habitants arabes, en s’attardant sur la situation de chaque village. Compilé fin juin 1948, il s’intitulait « L’émigration des Arabes de Palestine ».
    Lire une traduction du document ici (en anglais)
    Ce document a servi de base à un article que Benny Morris a publié en 1986. Après la parution de l’article, le document a été retiré des archives et rendu inaccessible aux chercheurs. Des années plus tard, l’équipe de Malmab a réexaminé le document et a ordonné qu’il reste classé secret. Ils ne pouvaient pas savoir que quelques années plus tard, des chercheurs d’Akevot trouveraient une copie du texte et le présenteraient aux censeurs militaires – qui ont autorisé sa publication sans condition. Aujourd’hui, après des années de dissimulation, l’essentiel du document est révélé ici.
    Le document de 25 pages commence par une introduction qui approuve sans réserve l’évacuation des villages arabes. Selon l’auteur, le mois d’avril « était excellent quant à l’augmentation de l’émigration », tandis que le mois de mai « a été béni avec l’évacuation d’un maximum d’endroits ». Le rapport aborde ensuite « les causes de l’émigration arabe ». Selon le récit israélien qui a été diffusé au fil des ans, la responsabilité de l’exode d’Israël incombe aux politiciens arabes qui ont encouragé la population à partir [comme si cela pouvait justifier l’expropriation, l’accaparement et l’interdiction du retour de ces populations, remplacées par des colons Juifs, voire la destruction de leurs villages]. Cependant, d’après ce document, 70% des Arabes sont partis à cause des opérations militaires juives.

    L’auteur anonyme du texte classe par ordre d’importance les raisons du départ des Arabes. La première raison est « Les actes d’hostilité directe des Juifs contre les lieux de peuplement arabes. » La deuxième raison était l’impact de ces actions sur les villages voisins. Troisièmement, il y avait les « opérations des groupes dissidents », c’est-à-dire les clandestins de l’Irgoun et du Lehi (organisations terroristes juives). La quatrième raison de l’exode arabe était les ordres donnés par les institutions et les « gangs » arabes (le document décrit tous les groupes de combattants arabes comme des « gangs ») ; la cinquième raison était « les opérations de ‘conseil’ des Juifs (guerre psychologique) visant à inciter les habitants arabes à fuir » ; et le sixième facteur était « les ultimatums d’évacuation ».
    L’auteur affirme que « sans aucun doute, les opérations hostiles ont été la cause principale du déplacement de la population ». En outre, « les haut-parleurs en langue arabe ont prouvé leur efficacité lorsqu’ils étaient utilisés correctement. » En ce qui concerne les opérations de l’Irgoun et du Lehi, le rapport observe que « de nombreux habitants des villages de Galilée centrale ont commencé à fuir après l’enlèvement des notables de Sheikh Muwannis [un village au nord de Tel Aviv]. Les Arabes ont appris qu’il ne suffit pas de conclure un accord avec la Haganah et qu’il y a d’autres Juifs [c’est-à-dire les milices dissidentes] qu’il faut redouter. »

    L’auteur note que les ultimatums de départ ont surtout été utilisés en Galilée centrale, mais moins dans la région du mont Gilboa. « Naturellement, cet ultimatum, comme l’effet du ‘conseil amical’, est venu après une certaine préparation du terrain par le biais d’actions hostiles dans la région. »
    Une annexe au document décrit les causes spécifiques de l’exode de chacune des dizaines de localités arabes :
    Ein Zeitun : « notre destruction du village » ;
    Qeitiya : « harcèlement, menace d’action » ;
    Almaniya : « notre action, beaucoup de morts » ;
    Tira : « conseils juifs amicaux » ;
    Al’Amarir : « après des vols et des meurtres commis par les dissidents » ;
    Sumsum : « notre ultimatum » ;
    Bir Salim : « attaque de l’orphelinat » ;
    Zarnuga : « conquête et expulsion ».

    Mèche courte
    Au début des années 2000, le Centre Yitzhak Rabin a mené une série d’entretiens avec d’anciennes personnalités publiques et militaires dans le cadre d’un projet visant à documenter leur activité au service de l’Etat. Le bras long de Malmab s’est également emparé de ces interviews. Haaretz, qui a obtenu les textes originaux de plusieurs des entretiens, les a comparés aux versions qui sont maintenant disponibles pour le public, après que de larges pans d’entre eux aient été classés secret défense.
    Il s’agit, par exemple, de parties du témoignage du général de brigade Aryeh Shalev sur l’expulsion de l’autre côté de la frontière des habitants d’un village qu’il a appelé « Sabra ». Plus tard dans l’entrevue, les phrases suivantes ont été supprimées : « Il y a eu un problème très sérieux dans la vallée. Il y avait des réfugiés qui voulaient retourner dans la vallée, dans le Triangle [une concentration de villes et villages arabes dans l’est d’Israël]. Nous les avons expulsés. Je les ai rencontrés pour les persuader de ne pas vouloir cela. J’ai des documents à ce sujet. »
    Dans un autre cas, Malmab a décidé de dissimuler ce segment d’un entretien que l’historien Boaz Lev Tov a menée avec le major-général réserviste Elad Peled :
    Lev Tov : Nous parlons d’une population composée de femmes et d’enfants ?
    Peled : Tous, tous. Oui.
    Lev Tov : Vous ne faisiez aucune distinction (entre les hommes et les femmes/enfants) ?
    Peled : Le problème est très simple. C’est une guerre entre deux populations. Ils sortent de leurs maisons.
    Lev Tov : Si la maison existe, ils ont un endroit où retourner ?
    Peled : Ce ne sont pas encore des armées, ce sont des gangs. Nous sommes aussi des gangs. Nous sortons de la maison et retournons dans la maison. Ils sortent de la maison et y retournent. C’est tantôt leur maison, tantôt la nôtre.
    Lev Tov : Les scrupules sont l’apanage de la génération la plus récente ?
    Peled : Oui, aujourd’hui, (il y a plus de scrupules). Quand je m’assois dans un fauteuil et que je pense à ce qui s’est passé, toutes sortes de pensées me viennent à l’esprit.
    Lev Tov : Il n’y avait aucun scrupule à l’époque ?
    Pel : Ecoutez, laissez-moi vous dire quelque chose d’encore moins avouable, quelque chose de cruel à propos du grand raid à Sasa [village palestinien en Haute Galilée]. Le but était en fait de les dissuader, de leur dire : « Chers amis, le Palmach [les troupes de choc de la Haganah] peut atteindre n’importe quel endroit, vous n’êtes en sécurité nulle part. » C’était le cœur du peuplement arabe. Mais qu’avons-nous fait ? Mon peloton a fait sauter 20 maisons avec tout ce qu’elles contenaient.
    Lev Tov : Pendant que les gens y dormaient ?

    Peled : Je suppose que oui. Ce qui s’est passé là-bas, c’est que nous sommes entrés dans le village, nous avons posé une bombe à côté de chaque maison, puis Homesh a sonné de la trompette, parce que nous n’avions pas de radio, et c’était le signal [que nos forces] devaient partir. On fait marche arrière, les sapeurs restent, ils actionnent les détonateurs, c’est primitif. Ils ont allumé la mèche ou actionné le détonateur et toutes ces maisons ont disparu.
    Un autre passage que le ministère de la Défense a voulu cacher au public provient de la conversation du Dr Lev Tov avec le major général Avraham Tamir :
    Tamir : Je servais sous Chera [le général de division Tzvi Tzur, futur chef d’état-major de l’IDF], et j’avais d’excellentes relations avec lui. Il m’a donné une liberté d’action totale – ne me posez pas de questions – et j’ai été responsable des hommes et des opérations pendant deux développements découlant de la politique de Ben-Gourion. Un développement fut l’arrivée de rapports au sujet de marches de réfugiés revenant de Jordanie vers les villages abandonnés [en Palestine]. Ensuite, Ben-Gourion établit comme politique que nous devions démolir [les villages] pour qu’ils n’aient nulle part où revenir. C’est-à-dire, tous les villages arabes, dont la plupart se trouvaient dans [la zone couverte par] le Commandement Central, la plupart d’entre eux.
    Lev Tov : Ceux qui étaient encore debout
    Tamir : Ceux qui n’étaient pas encore habités par des Israéliens. Il y avait des endroits où nous avions déjà installé des Israéliens, comme Zakariyya et d’autres lieux. Mais la plupart d’entre eux étaient encore des villages abandonnés.
    Lev Tov : Qui étaient encore debout ?
    Tamir : Oui. Il fallait qu’il n’y ait pas d’endroit où ils puissent revenir, alors j’ai mobilisé tous les bataillons du génie du Commandement central, et en 48 heures, j’ai détruit tous ces villages. Point final. Il n’y avait plus d’endroit où ils auraient pu revenir.
    Lev Tov : Vous l’avez fait sans hésitation, j’imagine.
    Tamir : Sans hésitation. C’était la politique. J’ai mobilisé les effectifs et équipements requis, et j’ai fait ce qu’il y avait à faire.

    Des tombereaux de documents enfermés dans des coffres-forts
    Le coffre-fort du Centre de recherche et de documentation Yad Yaari se trouve au sous-sol. Dans la chambre forte, qui est en fait une petite pièce bien sécurisée, se trouvent des piles de caisses contenant des documents classifiés. Les archives abritent les documents du mouvement Hashomer Hatzair, du mouvement des kibboutz Ha’artzi, de Mapam, de Meretz et d’autres organismes, tels que Peace Now.
    Le directeur des archives est Dudu Amitai, qui est également Président de l’Association des archivistes israéliens. Selon Amitai, le personnel de Malmab a régulièrement visité les archives entre 2009 et 2011. Le personnel des archives raconte que des équipes du département de la sécurité – deux retraités du ministère de la Défense n’ayant aucune formation d’archivistes – se présentaient deux ou trois fois par semaine. Ils cherchaient des documents selon des mots-clés tels que « nucléaire », « sécurité » et « censure », et ont également consacré énormément de temps à la guerre d’indépendance et au sort des villages arabes d’avant 1948.

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    • #3
      (3) suite ( Comment Israël dissimule les preuves du nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948)

      En fin de compte, ils nous ont soumis un résumé disant qu’ils avaient trouvé quelques douzaines de documents sensibles », dit Amitai. « Nous ne démontons généralement pas les dossiers, donc des douzaines de dossiers, dans leur intégralité, se sont retrouvés dans notre coffre-fort et ont été retirés des documents accessibles au public. » Un dossier peut contenir plus de 100 documents.
      L’un des dossiers qui a été scellé concerne le gouvernement militaire qui a contrôlé la vie des citoyens arabes d’Israël de 1948 à 1966. Pendant des années, les documents ont été conservés dans la même chambre forte, inaccessible aux chercheurs. Récemment, suite à une requête du Professeur Gadi Algazi, historien de l’Université de Tel Aviv, Amitai a examiné le dossier lui-même et a décidé qu’il n’y avait aucune raison de ne pas le desceller, malgré l’avis de Malmab.
      Selon Algazi, plusieurs raisons pourraient expliquer la décision de Malmab de garder le dossier secret. L’une d’entre elles porte sur l’un des documents qui y est contenu, une annexe secrète à un rapport d’un Comité qui a examiné le fonctionnement du gouvernement militaire. Le rapport traite presque entièrement des luttes pour la propriété foncière entre l’État et les citoyens arabes, et aborde à peine les questions de sécurité.

      Une autre possibilité est un rapport de 1958 du Comité ministériel qui a supervisé le gouvernement militaire. Dans l’une des annexes secrètes du rapport, le colonel Mishael Shaham, un officier supérieur du gouvernement militaire, explique que l’une des raisons pour ne pas démanteler l’appareil de la loi martiale est la nécessité de restreindre l’accès des citoyens arabes au marché du travail et d’empêcher la reconstruction des villages détruits.
      Une troisième explication qui pourrait expliquer la volonté de maintenir ce dossier secret concerne un témoignage historique inédit sur l’expulsion des Bédouins. A la veille de la création de l’Etat d’Israël, près de 100 000 Bédouins vivaient dans le Néguev. Trois ans plus tard, leur nombre est tombé à 13 000. Durant les années qui ont précédé et suivi la guerre d’indépendance, un certain nombre d’opérations d’expulsion ont été menées dans le sud du pays. Dans un cas, des observateurs des Nations Unies ont signalé qu’Israël avait expulsé 400 Bédouins de la tribu Azazma et cité des témoignages au sujet de tentes incendiées. La lettre qui apparaît dans le dossier classifié décrit une expulsion similaire effectuée aussi tard qu’en 1956, comme l’a raconté le géologue Avraham Parnes :
      « Il y a un mois, nous avons visité [le cratère] Ramon. Les Bédouins de la région de Mohila sont venus nous voir avec leurs troupeaux et leurs familles et nous ont demandé de partager leur repas. J’ai répondu que nous avions beaucoup de travail à faire et que nous n’avions pas le temps. Lors de notre visite cette semaine, nous nous sommes à nouveau dirigés vers Mohila. Au lieu des Bédouins et de leurs troupeaux, il y avait un silence mortel. Des dizaines de carcasses de chameaux étaient dispersées dans la région. Nous avons appris que trois jours plus tôt, l’armée israélienne avait « *** » les Bédouins, et que leurs troupeaux avaient été décimés – les chameaux par des tirs, les moutons avec des grenades. Un des Bédouins, qui a commencé à protester, a été tué, les autres se sont enfuis. »
      Le témoignage poursuit : « Deux semaines plus tôt, on leur avait ordonné de rester là où ils étaient pour le moment, après quoi on leur avait ordonné de partir, et pour accélérer les choses, 500 têtes ont été abattues… L’expulsion a été exécutée ‘efficacement’. »
      La lettre poursuit en citant ce qu’un des soldats a dit à Parnes, d’après son témoignage : « Ils ne partiront pas avant qu’on ait *** leurs troupeaux. Une jeune fille d’environ 16 ans s’est approchée de nous. Elle avait un collier de perles de serpents en laiton. On a déchiré le collier et chacun de nous a pris une perle en souvenir. »
      La lettre a été originellement envoyée au Député Yaakov Uri, du Mapai (précurseur du Parti travailliste), qui l’a transmise au ministre du Développement Mordechai Bentov (Mapam). « Sa lettre m’a choqué », a écrit Uri Bentov. Ce dernier a fait circuler la lettre parmi tous les ministres du Cabinet en écrivant : « Je suis d’avis que le gouvernement ne peut tout simplement pas ignorer les faits qui y sont relatés ». Bentov a ajouté qu’à la lumière du contenu épouvantable de la lettre, il a demandé aux experts en matière de sécurité de vérifier sa crédibilité. Ils avaient confirmé que le contenu « est bien, de manière générale, conforme à la vérité ».

      ​​​​​​​(...)

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      • #4
        Par cet article, des juifs antisionistes témoignent sur la nakba, sur ces crimes abominables passés sous silence par ces champions de la démocratie et des droits de l'homme que sont les USA, la France, la Grande-Bretagne ...

        Les sionistes payeront, Israël sera châtié et expulsé de Palestine.

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