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Quel était le niveau d'instruction des Algériens avant l'occupation française ?

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  • Quel était le niveau d'instruction des Algériens avant l'occupation française ?

    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

  • #2
    Je ne crois pas à ce que dit ce Monsieur.
    Il n'y avait dans ces temps, ni l'administration nécessaire ni les moyens d'avoir un réseau d'écoles dans tout le pays. Peut-être dans les grands centres, on pouvait avoir ces services mais sûrement pas ailleurs et l'Algérie était tellement rurale.
    mais ce qui est certain, c'est que la France n'a pas du tout amélioré les choses. Les Algériens étaient analphabètes à plus de 90%, quasiment à 100% chez les femmes.
    L'état algérien depuis l'indépendance a fait faire des pas de géant en cette matière. Aujourd'hui, la quasi totalité on fait l'université surtout parmi les femmes.

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    • #3
      Sauf qu'en ce temps là, le C E P ( Certificat d' Étude Primaire) est l'équivalent du Bac voire de la licence actuelle, c'est dire la qualité de l'enseignement dispensé à l'époque pour ceux qui ont la chance d'y accéder.
      Dernière modification par infinite1, 17 juin 2023, 21h03.

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      • #4
        Bof !..
        c'est du pépérisme.

        Chaque génération se dit la meilleure.
        Je suis prof depuis plus de 44 ans et je sais que c'est totalement faux...

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        • #5
          Salam,

          Envoyé par Bachi
          Je suis prof depuis plus de 44 ans et je sais que c'est totalement faux...
          Pour affirmer que ce Monsieur dit faux.. tes 44 ans d’enseignement ne te serviront à rien.. il faudrait plutôt avancer des arguments historiques.. Il est question du système d’enseignement d’avant l’occupation française. Ce système était basé sur le réseau d’institutions le plus dense de l’époque.. les mosquées. Elles existaient et existent tjrs dans tous les quartiers. Et toutes les mosquées avaient leurs propres écoles coraniques. L’enseignement commençait dès 4/5 ans indifféremment pour les garçons et les filles.. ils avaient tous leur planche de bois et le salsale. La première étape était la lecture et l’écriture.

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          • #6
            salam MR
            y a incompréhension,, le message s'adressait à infinite...

            sinon dans mon 1er post, j'ai dit le pourquoi les dires du Monsieur me paraissaient peu crédibles.
            les mosquées et les écoles coraniques que j'ai moi-même fréquentées avant l'école primaire sont trop limitées pour donner un enseignement général.
            Doumir nous parle d'enseignement supérieur et de grand nombre d'écoles supérieures. Et tout ca, sur la base qu'un auteur lambda a écrit ci ou ca. On ne fait pas de l'histoire de cette façon.
            Je réitère que l'Algérie n'avait ni l'administration ni les moyens nécessaires pour un réseau d'enseignement touchant tout le territoire.


            ca se saurait si les Algériens d'avant colonisation étaient à ce point instruits. Ils auraient laissé de la science, de la littérature à foison.

            J'aimerais bien lire Harrachi à ce sujet.

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            • #7
              L'avis des colons

              Un grand nombre d’universitaires tels que Georges Marçais7, Maurice Colin (1899) ou Victor Demontès8 avait une opinion totalement différente de la précédente : « Les masses sont profondément ignorantes, pourvu que le fidèle ait appris à réciter quelques formules de prière, cela suffit au salut de son âme. Très peu savent lire ; moins encore écrire. Leur esprit s’ouvre à tous les préjugés, aux superstitions les plus grossières. Aucune idée des sciences exactes, dont les éloigne la fantaisie d’une imagination déréglée. » (Demontès, 1923)
              Rapport parlementaire

              Un demi-siècle après les rapports de Tocqueville4 au Parlement (1837, 1841 et 1847), le rapport du sénateur Combes5 à ses pairs (sur la base des rapports de Omar ben Brihmat6 et de Cherbonneau 1876) reprenait le sévère réquisitoire dressé par ce dernier contre l’action coloniale : « Si l’on en croit les affirmations de plusieurs lettrés musulmans, corroborés par le témoignage de nos officiers généraux, l’instruction publique musulmane, à l’époque de la conquête française, était moins arriérée que ne l’admet l’opinion publique d’Algérie, généralement peu bienveillante dans ses jugements à l’égard des indigènes. Assurément elle avait perdu de son ancienne prospérité sous la domination brutale et ignorante des Turcs. Néanmoins elle conservait une partie de sa grandeur primitive. On comptait 2000 écoles primaires ou supérieures dans le territoire de la Régence. » (Combes, 1894)

              Le constat d'ibn khaldoune, qui rejoint l'avis de Bachi. mais c'etait avant la régence Turque.



              Dans sa Muquaddima à ses « discours sur l’histoire universelle », Ibn Khaldoun fait une étude comparative de l’enseignement du premier degré entre les 3 aires géographiques du monde musulman de son époque (le Maghreb, le Moyen-Orient et l’Espagne). Pour le Maghreb, il différencie la Tunisie des autres pays (Algérie et Maroc) dans lesquels il avait aussi vécu. Il donne une appréciation positive de l’enseignement dispensé dans l’Espagne musulmane et fait ressortir les insuffisances de celui dispensé au Maghreb : « Au Maghreb, on limite l’instruction des enfants à l’école coranique : orthographe du texte, ses difficultés, variantes apportées par les spécialistes. Rien d’autres n’est abordé – traditions, jurisprudence, poésie ou philologie arabe – tant que l’élève n’a pas réussi à connaître son Coran ou qu’il ne s’est pas arrêté en route […] Par conséquent, les Maghrébins connaissent l’orthographe du Coran et en savent le texte mieux que nul autre Musulman. […] En Espagne, on apprend à lire et à écrire avant tout : c’est à cela qu’on s’attache le plus. Mais, comme le Coran est la base et le fondement de tout, la source de l’islam et de toutes les sciences, c’est sur lui que repose l’enseignement, sans toutefois qu’il soit le seul. […] C’était donc des gens qui savaient écrire et qui avaient une formation littéraire, bonne ou mauvaise, selon l’enseignement secondaire qui pouvait, ensuite, leur être dispensé. » (Ibn Khaldoun, Vincent Monteil 1968)
              « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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              • #8
                voici le lien pour l'étude qui traite de l'état de l'instruction en Algérie

                Les séparations scolaires dans l’Algérie coloniale (openedition.org)
                « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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                • #9
                  . On comptait 2000 écoles primaires ou supérieures dans le territoire de la Régence. »

                  Peut-on nous citer les noms de certaines sommités formées dans les écoles du temps de la Régence?

                  (inventeurs scientifiques... enfin des personnes qui auront laisser des inventions à la postérité universelle)
                  Dernière modification par infinite1, 19 juin 2023, 21h20.

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                  • #10
                    Bachi
                    Doumir nous parle d'enseignement supérieur et de grand nombre d'écoles supérieures. Et tout ca, sur la base qu'un auteur lambda a écrit ci ou ca. On ne fait pas de l'histoire de cette façon.
                    En effet, tout dépend de ce qu'on entend par "enseignement". S'agissant de l'apprentissage de la lecture, écriture et les rudiments de calcul par exemple, la chose se faisait dans les mosquées et les mosquées. Donc, si on devait mettre en comparaison le niveau d'illétrisme dans la société algérienne en 1830 il n'était pas supérieur à celui de la société française à la même époque, et peut-être avec une proportion de gens instruits plus importante chez-nous dans les milieux urbains.

                    L'enseignement y était naturellement archaïque, mais il avait le mérite d'exister et il était théoriquement accessible dans chaque coin où il y avait une mosquée, ce qui veux dire partout (pour ne pas dire littéralement à chaque coin de rue), du moins pour le niveau élemtaire à primaire. Ce que dit MOHAMED-REDA n'est donc pas faux.


                    Je réitère que l'Algérie n'avait ni l'administration ni les moyens nécessaires pour un réseau d'enseignement touchant tout le territoire.
                    Certes, mais il y avait un système qui fonctionnait et qui était directement intégré dans le circuit économique traditionnel. Des biens immobiliers, des affaires commerciales ou des affaires d'artisanat étaient souvent mis en séquestre par des donateurs (ils devenaient des biens waqf ou habūs) aisés ou qui n'avaient pas d'hériters connus, et leurs revenus servaient ainsi à perpétuité pour le financement de classes ou la prise en charge des élèves et étudiants qui venaient des campagnes ou dont les familles n'avaient pas les moyens de payer des précepteurs privés. L'accumulation de ces biens dits de main-morte était assez conséquente au fil des siècles, ce qui fait l'enseignement pré-moderne chez-nous fonctionneait en quelque sorte comme dans un système de fondations, sans parler des confréries dont certaines étaient très riches et qui disposaient de réseaux entiers de zaouïa, parfois au-delà de l'Algérie. Aucun Etat pré-moderne ne s'occupait lui même de l'enseignement des masses BACHI, ni de la santé ou autre, ni en Algérie ni ailleurs.

                    Or, avec l'avènement de l'Etat colonial (qui est aussi la première forme d'Etat moderne connue par les Algériens) ce système fut démantelé car on assimila les biens waqf au domaine publique et leurs propriété et revenus furent dévoyés vers l'Etat, mais sans pour autant prendre en charge l'instruction publique des indigènes comme cela fut argué au moment de la "nationalisation" de ces biens. C'est à partir de là que l'illettrisme commença à se généraliser parmi les Algériens, couplé à l'appauvrissement général de la population après 1830 et à la disparition progressive des élites politiques et sociales qui finançaient ce système à l'origine et l'entrtenaient.

                    Après 1902, l'école devint publique, laïque et obligatoire en France et c'est à partir de là que la population française commence à devenir majoritairement instruite. L'Algérie ayant été déclarée territoire français, cette loi y devint applicable à partir de 1906, bien qu'un régime spécial était prévu avec des "écoles indigènes" et des diplômes disons au rabais pour les Algériens, avec le fameux CEP pour plafond ultime. Sauf que les Européens d'Algérie étaient hostiles à l'idée de généraliser l'instruction pour les indigènes même de qualité mlindre, et comme c'étaient eux qui tenaient de fait et de droit le pouvoir dans les communes et que le financement des établissements primaires et secondaires dépendait des collectivités locales, ils faisaient toujours en sorte que l'école indigène du coin ne voit jamais le jour. Ainsi, en 1920, pratiquement tous les enfants Européens en Algérie étaient scolarisés pour à peine 5% des enfants algériens, alors même qu'ils payaient proportionnellement plus d'impôts que les premiers.

                    Crois-le ou pas, en 1950 il y avait 1 étudiant à l'université pour chaque 240 Europées à peu près, et seulement 1 étudiant musulman pour plus de 14.000 ! C'était en grande partie la conséquence de 100 ans de système colonial et non d'une défaillance structurelle de la société elle-même, et en plus c'est avec l'argent des Algériens que les Européens d'Algérie ont financé leur propre instruction et creusé encore plus l'abîme qui les séparait déjà. Men laheytu bakharlu ...
                    Dernière modification par Harrachi78, 20 juin 2023, 22h30.
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                    • #11
                      L'apprentissage du coran n'a rien à voir avec l'instruction, c'est loin d’être un éveil de l'esprit, bien au contraire, c'est un facteur de l'endormissement des consciences par excellence.

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                      • #12
                        merci Harrachi

                        c'est ainsi que je voyais les choses aussi. Ils étaient beaucoup moins analphabètes qu'en 62. Ils savaient lire et écrire l'arabe, langue du coran mais leur instruction s'arrêtait à ce niveau.

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                        • #13
                          Bachi

                          Plus que cela tout de même. L'apprentissage du Coran était le premier support à l'apprentissage de la lecture et écriture, mais à ne se limitait pas à cela. Il y avait toute une littérature classique profane, et il y avait aussi le calcul et des rudiments d'algèbre et d'autres domaines des mathématiques. Sinon, le reste s'apprenait sur le tas et non dans des institutions spécialisées : il n'y avait pas d'école navale, mais tous les ports du pays regorgeaient de marins et de capitaines, et donc d'autant de gens qui avaient des connaissances techniques en divers domaine (navigation, artillerie, charpenterie... etc.). De même il n'y avait pas d'écoles de droit, mais le pays regorgeait de notaires et de juges, ni d'école d'administration mais l'Etat avait bien ses fonctionnaires, ni d'écoles de finances et le pays avait partout ses comptables ... etc.

                          L'acquisition du savoir était généralement empirique pour une grande part, mais on ne peut pour autant réduire la part des lettrés dans le pays à quelques gens qui savaient psalmodier des sourates coraniques, ni la regession subie après 1830 comme une simple stagnation du nombre de gens sachant lire et écrire. Ce fut bien plus que cela.
                          Dernière modification par Harrachi78, 21 juin 2023, 21h25.
                          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                          • #14
                            Aussi loin que l'on puisse remonter dans le temps peut-on nous citer le nom d'un érudit en langue du coran qui aurait obtenu un Nobel, une citation, une distinction pour ses travaux d'invention (de création) en tous domaine confondus.

                            Ce ci à travers le temps et l'espace, c'est à dire depuis l'avènement islamique, aussi bien en Arabie qu'à travers toutes les contrées islamisées et arabisées.
                            Dernière modification par infinite1, 21 juin 2023, 20h46.

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