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“Iberdan n’TIssas” (Les Chemins de l’honneur)

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  • “Iberdan n’TIssas” (Les Chemins de l’honneur)


    Un témoignage historique, Iberdan n’Tissas/Les Chemins de l’honneur, vient d’être publié à Alger par les éditions Le pas Sage* (ouvrage écrit entièrement en tamazight).

    Ce livre biographique est une œuvre posthume de Messaâud At Ammar, ancien officier de l’ALN et un des artisans du 1er Novembre en Haute Kabylie.

    L’idée de cet ouvrage est née après la conférence donnée le 10 décembre 1984 par Messaâud At Ammar à l’université de Tizi Ouzou, à l’occasion de la commémoration des manifestations de Décembre 1960.

    Issu d’une famille d’armuriers depuis la nuit des temps en Haute Kabylie (Dama, Iboudraren), Messaâud At Ammar fut l’un des principaux organisateurs du mouvement nationaliste moderne, depuis les premières sections du PPA, du MTLD, de l’Organisation spéciale au 1er Novembre 1954 à la fin de la guerre d’Indépendance en 1962.

    Il connut à plusieurs reprises la prison et la torture depuis 1947. Il fut condamné à mort par contumace, en compagnie de Hocine Zahouane, Krim Rabah (frère de Belkacem) et Saâdi Salih lors au procès du 08 février 1962 au tribunal de Tizi Ouzou.

    Après les actions du 1er Novembre 1954, puis du 1er Novembre 1955, il fut arrêté lors d’une mission à Tizi Ouzou et interné à la prison de Berrouaghia durant deux années. A sa sortie de prison en 1957, il rejoint la wilaya 3 où il est chargé par le colonel Amirouche de mettre en place un réseau d’ateliers de réparation d’armes de la formation et de fabrication de mines, principalement dans les régions d’Akfadou, de Bounaâmane et de Mizrana.

    Il s’occupa un temps de la région de Tizi Ouzou, pour réorganiser la résistance anti-coloniale après la sinistre opération Jumelle qui a eu des conséquences dramatiques sur la population.

    A l’Indépendance en 1962, il sera dès sa démobilisation de l’ALN chargé d’animer la fédération FLN de Larbaâ Nath Irathen avant de s’opposer au régime en place dirigé alors par Ben Bella et Boumediène issus du groupe d’Oujda/Tlemcen.

    Il défend la ligne d’une opposition civile à cette dictature naissante, il disait alors à ses compagnons : “Nous remplirons les prisons s’il le faut, nous organiserons des manifestations à Alger, Oran, Constantine, Tizi Ouzou, mais pas de guerre entre nous”.

    Cependant, il reprend les armes, malgré lui, pendant quelques mois avec le FFS en 1963/64 avant de s’en éloigner pour manque de clarté dans ses objectifs.

    Pour avoir refusé de reprendre du service au courant de l’été 1964, il est interné pendant près de huit mois à la prison de Tazoult/Lambère. Ce livre commence ce jour du 8 août 1964 lorsqu’il fut arrêté au barrage de gendarmerie spécialement érigé pour lui à l’entrée de Aïn El Hammam (ex-Michelet).

    Ce récit d’une vie dense est un voyage dans la Kabylie et l’Algérie depuis les années 20: l’observation dès sa jeunesse du système dominateur dans l’Oranie où il a vécu une partie de sa jeunesse, la naissance de l’organisation anti-coloniale moderne, le rôle des structures villageoises, les relais joués par les marchés hebdomadaires. C’est un témoignage authentique sur l’une des périodes les plus structurantes du mouvement national.

    Classés en chapitres courts, Messaâud At Ammar y relate les événements auxquels il a directement participé ; les mises en place des sections et le quadrillage de la Haute Kabylie, les jeux électoraux et le bourrage des urnes du système colonial, la recherche continuelle d’armes de guerre, le soulèvement raté du Mai 1945, la “crise berbériste” de 1949/1950, l’aventure de Novembre 1954, les bombardements au napalm, la vie en prison et au maquis, etc.

    Le lecteur y trouvera les témoignages sur les multiples acteurs qui ont jalonné son parcours : Sidi Ali Halit, Mohammed Zerouali, Messali, Lahouel, Bennai Ouali, Laimeche Ali, Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Amar At Chikh, Babouche Arezki, Amirouche At Hemmuda, Mohand Ouelhadj, Hocine Aït Ahmed, etc.

    L’épilogue du livre (Taggara), relate l’offre qui lui a été faite par le nouveau pouvoir après le coup d’Etat de 1965 pour rejoindre les instances dirigeantes qui venaient d’être créés.

    Sa réponse fut sans appel : “... Le pouvoir qui a fait couler le sang entre Algériens à peine la guerre avec la France coloniale terminée, le pouvoir qui a marginalisé les veuves et les enfants de chouhada en leur octroyant un dinar par jour, le pouvoir qui a créé la milice pour espionner et encadrer les Algériens par la terreur, ce pouvoir je ne pourrai être avec lui. Pour répondre à votre demande je n’accepte aucune de vos propositions, ni poste de ministre, ni de garde-champêtre !”

    Messaâud At Ammar est resté fidèle à lui-même et fidèle à cet idéal pour lequel il a milité et combattu depuis son engagement dans le PPA en 1938, pour une Algérie libre. Après 1965, il reprit son ancien métier d’armurier à Alger qu’il exercera durant seize années avant de se retirer pour continuer à vivre sur les lieux de son enfance au village de Boudafal jusqu’à sa mort la veille du 1er Novembre 2001.

    - La depeche de Kabylie
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