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Vaste pays, piètre gouvernance

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    Vaste pays, piètre gouvernance
    par Ali Brahimi

    D’autres tâches pourraient alors nous apparaître sans nous effrayer, car un peuple qui a su, par son effort et sa volonté, adapter le sol à sa destinée ne peut plus rien craindre du Destin. De Malek Bennabi (Les conditions de la civilisation). 1949.

    Parmi les déséquilibres socio-territoriaux, hérités de la période coloniale, nous notons ceux représentés par les trois grands beyliks précoloniaux repris en « départements français » Est, Centre, Ouest, centralisateurs et cloisonnés en termes de non pénétrabilité communicationnelle horizontale entre les autochtones ainsi compartimentés verticalement dans ce sens ; suivis après des décennies par ceux dits « déconcentrés », mais selon toujours le même schéma aménagiste colonisateur, inscrits dans ledit plan de Constantine, pour des objectifs visant à instaurer une éventuelle « Algérie algérienne pacifiée ». Une tentative naissant dans la désunion intercommunautaire consommée. Une période de l’histoire débutée en 1830 s’était terminée. Une autre se met en place. C’est ainsi !

    D’autres aménagements territoriaux d’envergure se sont poursuivis notamment depuis 1974 à nos jours, mais qui n’ont cessé, au fur et à mesure de l’évolution des acquis et ratés en la matière, d’engendrer d’autres singularités et travers socio-économiques dont, entre autres, un exode rural massif local, régional et interrégional comme synchronisé, dans le temps et l’espace. En fait, une dislocation existentielle de l’ensemble de la société notamment les élites urbaines désormais incorporées dans un maelström sans fin.

    Dépassé par les impacts de ce phénomène, entre autres manifestations psychosociales tirant ses origines et ses raisons d’une longue période de turbulences, le mode de gouvernance post-indépendance a adopté une politique illusionniste en termes d’actes et paroles, escamotant les nouvelles réalités, massifiant une culture de l’indigence mentale et embrigadant, en termes sociopolitiques et économiques, de larges strates sociales inaptes à se constituer en une société civile avec tous ses attributs. Ces derniers ont été, hélas, arnaqués, monopolisés, annihilées, par des représentations attentistes se nouant et se dénouant au gré des conjonctures, et des mesquins intérêts individuels aux dépens de celui de l’intérêt général.

    Un terrible non-sens de gouvernance dont on observe aujourd’hui, malgré les mutations sociétales et les relatifs progrès réalisés dans ce sens, les survivances et réflexes manifestés par les agissements de certains députés « élus » par la volonté de... 1/3 des électeurs et autres marchandages au sachet noir pour accéder à des perchoirs jouant le rôle de relais - sentinelles - aux jeux politiciens des uns et des autres, se huant avec des ministres dépassés, eux aussi, par les événements et se retrouvant usés, désavoués, par leurs contradictions produits de leur allégeance sans bornes, et de courtisanerie excessive. Un piège insidieux en fin de parcours et surtout après. Un naufrage !
    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    suite...1

    L’inquiétant, également évident, c’est que ni l’exécutif plutôt préoccupé de faire avaliser ses lois et autres accommodements, encore moins le législatif du même acabit semblant faire de l’opposition pour entretenir une soi-disant crédibilité, n’ont de connaissance fouillée sur les sujets qu’ils débattent car, souvent, ils touchent de vastes domaines et autres problèmes liés qui les dépassent tous les deux, malgré les « dossiers techniques » émanant de la base, lessivés par les centres de transits au sommet et présentés, enfin, aux commissions desdites représentations nationales les discutant à la va-vite, puis les approuvant à main levée en séances plénières tout simplement. Le tout, dans l’arrangement mutuel sauvegardant positions et intérêts dans l’interdépendance éphémère. Du gâchis !

    Malgré leurs frasques rapportées par la presse - la dernière en date émane du responsable de l’industrie et de la promotion des investissements ( ?), annonçant que l’agriculture est oubliée dans la stratégie de développement telle qu’il la conçoit -, la gouvernance au sommet semble s’accommoder de ce genre d’ambiance entretenue ainsi par ces cercles s’entrechoquant à merci et le fait signifier subrepticement, de temps à autre, comme suit : c’est le tissu, camelot désignait-il un haut dignitaire d’un parti pourtant membre de ladite coalition au pouvoir, on n’a qu’à prendre ou à laisser ! C’est vrai, on n’a pas le choix, puisque l’on n’a pas su confectionner de la bonne étoffe !

    Donc, chaque individu, groupes de personnes, cercles d’intérêts et d’influences de cette armature gouvernante, restent liés à cette « logique » : Aménager son espace - commerce - en terme de pouvoir se conjuguant au conjoncturel et virevoltant au gré des cooptations et autres compromissions. En fait, le clientélisme dans tous ses états d’allégeance, voracités et lâchetés imprévisibles et, surtout, générant des impacts démobilisateurs dont le fort absentéisme citoyen aux rendez-vous électoraux, démissions civiques manifestées en comportements incivils; et la non clairvoyance des enjeux, ainsi confortée par l’incurie régnante vis-à-vis des idées d’aménagements territoriaux pertinents, entre autres, se voulant volontaristes en face de vastes contrées menacées par tous les aléas de la nature, et des bêtises humaines. Et les réactions frileuses des décideurs aux innovations, en la matière, pouvant les anticiper et, à partir de là, plus ou moins les contenir, les atténuer. En attendant, les tergiversations aux motifs discutables ne font que différer les opportunités qui pourraient, d’un jour à l’autre, s’évanouir a nos dépens. Oui, d’un jour à l’autre ! Dans nos précédents articles, liés à ce sujet, nous avons essayé de mettre en relief l’avantageux aménagement territorial, d’horizontalité régionale, selon des critères géoculturels, structurels et naturels homogènes en termes d’opportunités et d’actions ciblées géo-économiquement, et de promotions de stratégies d’interventionnismes fortifiant la bonne gouvernance, à la base, de nos larges bandes littorales, grands atlas tellien et saharien avec leurs hautes et basses plaines et, enfin, l’immense et majestueux Sahara avec toutes richesses matérielles et immatérielles.

    Un beau pays méritant, vraiment, de grandes visions de développement durable, du niveau de sa situation géographique et exemplarité historique censée polariser tous les espoirs nord-africains et au-delà. Comme jadis, éperonnés par l’éminent esprit de novembre qui à abouti à la récupération intacte de notre belle Mitidja, - initialement merdja - sans pareille dans toute l’Afrique, des hautes plaines céréalières et coteaux viticoles, la plus belle steppe du monde et, enfin, les oasis où des millions de palmiers dattiers colonisaient, majestueusement, sous leurs pieds les dunes de sable, et, où l’eau, entre autres richesses, était quantifiée et utilisée au litre près à l’image des foggaras de la région d’Adrar et bien d’autres connaissances ancestrales inouïes. C’était hier ! Et non au mètre cube d’eau souvent déversée à flot en pure perte, ou encore d’immenses terres non cultivées. Comme aujourd’hui. Il suffit d’observer les terroirs jadis productifs à côté des barrages où l’eau s’évapore et décante, en plus, sa vase qui d’une année à l’autre diminue leur capacité d’emmagasinage. A ne rien comprendre, vraiment !

    C’était le temps où le bon sens et l’intelligence, des gens sincères dans l’action, se conjuguaient sur le terrain d’application. Dans l’éthique et l’esthétique en diapason avec l’environnement.

    Au quotidien ! Et non par le biais de prospectives conçues, sans ancrages avec les réalités du terrain, dans des rencontres feutrées où c’est celui/ceux, qui crie le plus fort et acclamé dans la hilarité, qui a le dernier mot de la... sottise. Le tout, loin des réalités et près de l’irrationnel, du « haf » : les subtilités contreproductives fortement médiatisées !

    Aujourd’hui, traversée par les déséquilibres, de toutes sortes, issus des anciennes crises de gouvernance et celle actuelle, en termes de moyens humains et financiers, en présence, ainsi que d’opportunités d’investissements internes et externes insuffisamment valorisés, la société cherche désespérément des réformes profondes, à même de la propulser vers le mieux-être lui permettant de raccourcir les retards cumulés afin qu’elle affronte, dans de nouveaux équilibres socio-territoriaux, les enjeux du siècle mais qu’elle se trouve hélas, malgré ses espoirs et les progrès accomplis, coincée, hagarde, entre les réformettes et les vaillantes. Comme un errant, sans repères, dans un grand désert plein de mirages ! C’est le même cas, ou presque, de tout le monde arabe.
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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    • #3
      suite.....2

      L’avenir des relations mondialisées, en tous genres, d’un pays appartiendrait aux audaces diplomatiques liées aux imaginations prévisionnelles fondées, dont celle d’un mode de gouvernance territorial fort et évolutif, avisé et clairvoyant, pertinent et en diapason avec son environnement offert aux perspectives d’attractivités multidimensionnelles, liées au développement durable, équitablement réparti dans une régionalité libérée des carcans... douaristes mytho-coloniaux, au profit d’un Etat fédérateur des diversités nationales.

      De nombreux observateurs d’ici et d’ailleurs, indépendants de toutes attaches contraignantes, le constatent sans complaisance ni atteinte envers quiconque. En effet, ces analyses n’ont pour seul souci que de rappeler que l’occupation rationnelle du sol dans sa totalité est l’une des dimensions fondamentales, avec la maîtrise du temps et l’intelligence humaine librement exercée et exprimée dans un système de gouvernance bannissant l’opportunisme et la médiocrité, représentant les trois éléments constitutifs du substrat d’une nation dans sa plénitude harmonieuse. Et ce, malgré toutes les vicissitudes qu’elle pourrait rencontrer dans sa marche vers le développement et le progrès. Il suffirait, en effet, que ces trois dimensions soient bien combinées. Au dernier recensement de la population, il ressort que 87 % de celle-ci - plus que la moyenne mondiale prévue d’atteindre 80 % en... 2030 - occupent les villes et agglomérations aux tendances franchement urbaines. Où allons-nous donc, par ce train de vie ? Un indicateur inquiétant à plus d’un titre. Par conséquent, cela nécessite en urgence de grandes reformes socio-territoriales courageuses, menées par des élites gouvernantes de haute trempe ! « Le réchauffement climatique est une dérive planétaire réelle. Notre pays est concerné à plus d’un titre. La désertification tentaculaire, sur l’ensemble du territoire national, constitue le grand défi du siècle. Les nouvelles stratégies géopolitiques et économiques internationales nous inscrivent dans un ensemble et sous-ensemble bien définis. Aussi bien en intérêts hydrocarburés, qu’au plan... des problèmes de développement humain lié à ladite bonne gouvernance multiforme qui constitue, pour les cercles onusiens et « périphériques », mondialisant l’existence des peuples, un indicateur de taille, en matière de stabilité des populations, de liberté du genre humain et... de paix mondiale, au cours de ce millénaire. Nos insuffisances en la matière et sur bien d’autres, qui s’amoncellent au fil du temps qui passe, devraient faire l’objet d’une restructuration de nos mentalités actuelles dites de continuité.

      De notre humble point de vue, la priorité des priorités serait d’initier une réflexion collective, où toutes les compétences seraient interpellées, afin d’imaginer un mode de gouvernance territorial mieux inspiré.

      L’idée centrale est la régionalité territoriale basée sur des critères géoculturels, climatiques, orographiques et économiques homogènes. Un aménagement harmonieux de l’espace national, en collectivités régionales horizontales. Une décentralisation judicieuse du pouvoir républicain, qui conforte celui central et fortifie ses attributs de grand arbitre national, qui aurait en plus pour leviers législatifs pertinents, un sénat, un parlement et des exécutifs souverains définis en départements d’Etat délégués à la défense et la sécurité nationale, les affaires étrangères, la justice, etc. De prime abord, l’idée pourrait être perçue comme inaccoutumée. Pourtant, elle reformule d’une autre manière seulement, les soucis citoyens quotidiennement manifestés, dans ce domaine important.

      Donc la question qui demeure posée serait : comment concevoir une meilleure contenance physique et morale de notre vaste territoire ? Les exemples d’autres pays, qui ont réussi leur développement, plaident pour cette approche basée sur des spécifications géographiques et sociologiques d’une évidence cristalline. Schématiquement, il s’agit de charpenter 7 collectivités régionales (pour plus de détails sur ces pôles de gouvernance, voir notre article du 12 juillet 2007 paru au même journal) qui seraient gérées par des gouvernants élus, encadrés par des délégués gouvernementaux sectoriels et des assemblées populaires régionales plébiscitées. L’institution communale resterait la base fondamentale de cette autorité ainsi responsabilisée et directement comptable devant ses citoyens mieux disposés à prendre en charge leur destinée spécifiée, régionalement, tout en consolidant celle de la souveraineté nationale, indéniablement renforcée.
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      • #4
        suite....3 et fin.

        Il convient d’ajouter que les enjeux et défis nationaux, sous régionaux, régionaux, continentaux, mondiaux, actuels et futurs plaident pour une meilleure maîtrise territoriale du pays. Notre Sahara paraissant immense et vide est l’objet d’intéressement et de calculs divers. Anticipons-les. Pour mieux les contenir. Dans un meilleur contexte d’arrangements managériaux, liés à des intérêts rampants, qu’il faut savoir bien absorber pour mieux les négocier.

        L’avenir des relations mondialisées, en tous genres, d’un pays appartiendrait aux audaces diplomatiques liées aux imaginations prévisionnelles fondées, dont celle d’un mode de gouvernance territorial fort et évolutif, avisé et clairvoyant, pertinent et en diapason avec son environnement offert aux perspectives d’attractivités multidimensionnelles, liées au développement durable, équitablement réparti dans une régionalité libérée des carcans... douaristes mytho-coloniaux, au profit d’un Etat fédérateur des diversités nationales, confiant en ses propres forces évolutives, dans un monde qui change constamment. Un monde, hélas, qui tend de plus en plus vers la concurrence existentielle intense, sans états d’âme, ni nostalgies béates. Que du labeur au quotidien... ». Ce long paragraphe est extrait de notre article paru au même journal en date du 12 juillet 2007. Sous-chapitre : « Un mode de gouvernance pour un territoire évolutif ». Cet intitulé est toujours d’actualité en termes d’idées, parmi tant d’autres du genre, d’autant plus qu’il paraît que de nouvelles wilayas, selon les anciennes méthodes, vont être mises en place prochainement. Cela n’a pas suscité beaucoup de commentaires comme d’habitude. Le tonus des gens semble être ailleurs. Cependant, aucun bilan n’a été établi à ce jour montrant les dysfonctionnements de ces approches motivées, certes, par la nécessité d’atténuer les déséquilibres territoriaux, des carences de représentations citoyennes et de gestions locales. Mais comme ces remodelages territoriaux sont greffés dans le prolongement des anciennes anomalies socio-territoriales et administratives, leurs impacts seraient comme ceux d’avant d’autant plus qu’aujourd’hui, l’on assiste à la confusion des rôles, des investissements et... des objectifs. Ces lacunes deviennent nombreuses au vu des frictions et conflits d’intérêts violents, de plus en plus envahissants et, de moins en moins maîtrisés, encore moins prévisibles. Ces dangers touchent aussi bien les démunis que les nantis. C’est au suivant ! En somme, de la piètre gouvernance d’un grand pays à cause de la non pertinence des idées réformatrices et prévoyantes de la base au sommet de l’édifice étatique semblant impuissant à se réapproprier, en même temps, l’espace et d’inculquer la notion du temps en tant que dimension irrécupérable, et de promouvoir la solidité des institutions législatives et exécutives et, surtout, de sacraliser et massifier le réflexe de servir l’Algérie et non de s’en servir. Pour ce faire, il suffirait simplement de cesser à jouer à colin-maillard. Et donc, au plus malin ! Enfin, un vaste chantier à portée de main de tous les citoyens, en termes de travail assidu et de répartition équitable des rôles et des richesses et, pour ce faire, tout cela ne pourrait être entrepris que par une grande gouvernance pertinente menée par des intelligences sincères et équilibrées en terme de disponibilité totale à cette tâche. Tout un duo harmonieux. Saurions-nous l’adopter, le mériter, le mettre en oeuvre et transmettre à nos enfants ? Oui, par l’imagination, l’effort et la volonté... des Elites pénétrantes incitées, dans ce sens, par une... Société civile éveillée et cohérente !
        Ali BrahimiQuotidien d'Oran
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