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Étienne de La Boétie:Discours de la servitude volontaire

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  • Étienne de La Boétie:Discours de la servitude volontaire

    Étienne de La Boétie : " Discours de la servitude volontaire "




    Publication complète en 1576

    Un grand classique , toujours d’actualité !

    à lire et à relire.






















    Dernière modification par sako, 07 mai 2024, 15h07.

  • #2
    Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu’il est assujetti, tombe soudain dans un si profond oubli de sa liberté qu’il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir : il sert si bien, et si volontiers, qu’on dirait à le voir qu’il n’a pas seulement perdu sa liberté mais bien gagné sa servitude.

    Il est vrai qu’au commencement on sert contraint et vaincu par la force ; mais les successeurs servent sans regret et font volontiers ce que leurs devanciers avaient fait par contrainte.

    Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance.


    Toutefois il n’est pas d’héritier, même prodigue ou nonchalant, qui ne porte un jour les yeux sur les registres de son père pour voir s’il jouit de tous les droits de sa succession et si l’on n’a rien entrepris contre lui ou contre son prédécesseur. Mais l’habitude, qui exerce en toutes choses un si grand pouvoir sur nous, a surtout celui de nous apprendre à servir et, comme on le raconte de Mithridate, qui finit par s’habituer au poison, celui de nous apprendre à avaler le venin de la servitude sans le trouver amer. Nul doute que la nature nous dirige là où elle veut, bien ou mal lotis, mais il faut avouer qu’elle a moins de pouvoir sur nous que l’habitude. Si bon que soit le naturel, il se perd s’il n’est entretenu, et l’habitude nous forme toujours à sa manière, en dépit de la nature.

    Les semences de bien que la nature met en nous sont si menues, si frêles, qu’elles ne peuvent résister au moindre choc d’une habitude contraire

    Commentaire


    • #3
      Version en arabe , consultable en ligne .;

      ICI

      Traduction : Aboud Kassouha ( Syrie)





      Dernière modification par sako, 07 mai 2024, 15h13.

      Commentaire


      • #4
        J'ai demandé à ChatGPT de me traduire en Darija un petit extrait de l'oeuvre d 'Étienne de La Boétie

        Il me sort ceci en plusieurs versions, selon l'accent de l'est , ouest ou centre

        Excellent
        ----------------------
        Discours de la servitude volontaire




        Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu’il est assujetti, tombe soudain dans un si profond oubli de sa liberté qu’il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir : il sert si bien, et si volontiers, qu’on dirait à le voir qu’il n’a pas seulement perdu sa liberté mais bien gagné sa servitude.

        Il est vrai qu’au commencement on sert contraint et vaincu par la force ; mais les successeurs servent sans regret et font volontiers ce que leurs devanciers avaient fait par contrainte.

        Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance.


        Toutefois il n’est pas d’héritier, même prodigue ou nonchalant, qui ne porte un jour les yeux sur les registres de son père pour voir s’il jouit de tous les droits de sa succession et si l’on n’a rien entrepris contre lui ou contre son prédécesseur. Mais l’habitude, qui exerce en toutes choses un si grand pouvoir sur nous, a surtout celui de nous apprendre à servir et, comme on le raconte de Mithridate, qui finit par s’habituer au poison, celui de nous apprendre à avaler le venin de la servitude sans le trouver amer. Nul doute que la nature nous dirige là où elle veut, bien ou mal lotis, mais il faut avouer qu’elle a moins de pouvoir sur nous que l’habitude. Si bon que soit le naturel, il se perd s’il n’est entretenu, et l’habitude nous forme toujours à sa manière, en dépit de la nature.

        Les semences de bien que la nature met en nous sont si menues, si frêles, qu’elles ne peuvent résister au moindre choc d’une habitude contraire
        --------------
        هَدْرَة على العبودية بالرضا


        حاجة غريبة بصح واقعية، كي الشعب يولي تحت الحكم ولا القمع، ينسى الحرية تاعو بسرعة، وما يوليش يقدَر يعيش بلا العبودية. يخدم ويطيع، وكأنو ما خسرش الحرية بصح ربح العبودية، ويرضى بيها. في الأول، الإنسان يخضع بالقوة، ما يكونش عندو خيار. بصح مع الوقت، اللي يجو من بعد يرضاو بالحالة، يخدمو طواعية، وما يحسوش بلي راهي حاجة غريبة.

        الناس اللي تولدو في العبودية، وكبرو فيها، يظنو بلي هذا هو العادي. ما يفيقوش بلي كاين حرية، وما يطالبوش بيها. يظنو بلي الحالة اللي لقو رواحهم فيها، هي طبيعية، وما يتخيّلوش حياتهم تكون مختلفة. ومع هذا، الإنسان بطبعو يحب يعرف واش راهو عندو، يحب يشوف واش خلاه باباه، إذا راهو مظلوم ولا لا. بصح كي تعوّد يعيش في العبودية، ما يوليش يحوس يغيّر والو. العادة تغيّر الإنسان، وتعلّمو يقبل الظلم، حتى يولي يرضى بيه وما يحسوش مرّ.

        كاين حكاية على واحد اسمو ميترادات، كان يشرب السم شوية بشوية حتى ولى ما يضرّوش. هكا العبد يتعوّد على الذل حتى يولي ما يزعفش، ويعيش بيه عادي.

        الطبيعة تعطينا حب الحرية، بصح العادة عندها تأثير أقوى. إذا ما ربّيناش نفوسنا، العادة تقدر تمحي كل خير فينا. العادة تبدّل الإنسان، حتى ولو كان طيّب من الأصل.

        الخير اللي فينا كي نكونو صغار يكون ضعيف، وإذا ما لقاش دعم، يضيع قدّام العادة الخايبة
        .
        Dernière modification par sako, 12 mai 2025, 18h44.

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