
L’Algérie a connu le slogan « L’Algérie protégée par Dieu » au XVIe siècle, après la défaite de la flotte de l’empereur d’Espagne en 1541, grâce à un miracle divin survenu aux abords de ses côtes.
Charles Quint, roi d’Espagne, a mené une expédition contre l’Algérie en 1541, profitant de l’absence de Kheireddine Barberousse et de sa puissante flotte, alors en mission hors du territoire algérien.
Cette campagne est considérée comme la quatrième plus grande croisade. Elle comptait 516 navires, parmi lesquels les plus grandes unités navales européennes d’Espagne, d’Italie, de Malte et d’Allemagne, transportant une armée de 36 000 hommes, dont 23 000 combattants terrestres.
Charles Quint était accompagné de ses ministres, de ses serviteurs ainsi que de femmes de la noblesse de son royaume, convaincu d’une victoire certaine contre la marine algérienne et persuadé de libérer l’Europe du cauchemar que représentait la puissance maritime d’Alger.

À l’arrivée de la gigantesque flotte croisée sur les côtes algériennes, les habitants d’Alger ont opposé une résistance acharnée sous la direction de Hassan Pacha, fils de Kheireddine Barberousse, malgré leur faible effectif, composé de seulement 2 000 combattants arabes et 600 soldats turcs.
Après l’échec de la flotte croisée à percer les défenses de la ville le premier jour, Charles Quint suivit les conseils du comte et ordonna un débarquement à l’est de la ville, près de l’embouchure de l’oued El-Harrach (actuelle Mohammadia).


Trompée par sa puissance en armement et en effectifs, la flotte croisée était convaincue que la ville d’Alger ne tiendrait pas une nuit de plus. Sûrs de leur victoire imminente, les soldats espagnols descendirent des tonneaux de vin de leurs navires et célébrèrent à l’avance la prise de la ville.
Lorsque Hassan Pacha fut informé de ces festivités, il ordonna à ses troupes de contourner l’ennemi en empruntant un sentier montagneux, afin de les attaquer par surprise au lieu d’attendre l’affrontement au matin.
Alors que les soldats algériens se mettaient en marche, une violente tempête éclata soudainement. De fortes pluies et des vents déchaînés contraignirent les Espagnols et leurs alliés à se réfugier sous leurs tentes, y compris les sentinelles, laissant ainsi le passage libre aux combattants algériens. Profitant du bruit assourdissant de la tempête, les soldats avancèrent sans être détectés et pénétrèrent en plein cœur du camp ennemi, où ils massacrèrent 3 000 croisés.
Dans le chaos, certains soldats algériens, parmi lesquels des Andalous maîtrisant parfaitement l’espagnol et portant des vêtements similaires à ceux des Espagnols, réussirent même à s’infiltrer jusqu’au navire de Charles Quint, et selon certaines sources, jusqu’à lui-même. Cependant, sa garde rapprochée, composée de mercenaires suisses, parvint à le sauver et à l’escorter vers la mer. En fuite et accablé par cette cuisante défaite, Charles Quint jeta sa couronne royale dans les flots, prononçant ces mots restés célèbres :
« Un roi incapable de protéger ses soldats ne mérite pas cette couronne. »
Depuis ce jour, en signe de deuil et d’humiliation, les rois d’Espagne ne portent plus la couronne royale.
Ce triomphe donna naissance au slogan « L’Algérie protégée par Dieu », qui fut affiché dans les boutiques, les maisons, les cafés, les lieux de culte et même dans les tribunaux où étaient enregistrés les actes légaux tels que les mariages, les divorces et les reconnaissances de dettes entre 1520 et 1830.

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