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MOROCCO IN THE EARLY ATLANTIC WORLD, 1415-1603
A Dissertation submitted to the Faculty of the Graduate School of Arts and Sciences of Georgetown University in partial fulfillment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy in History
By Earnest W. Porta, Jr., J.D.
Washington, DC
June 20, 2018
Résumé:
L'examen de chacune de ces phases démontre comment l'analyse du Maroc dans le contexte du monde atlantique peut permettre de mieux comprendre le développement du Maroc et du monde atlantique, ce que ne permettrait pas une analyse traditionnelle des histoires nationales. Cette étude, qui n'est pas exhaustive, suggère qu'il est utile de réfléchir davantage à une meilleure intégration du Maroc dans le récit atlantique plus large.
Cette étude examine l'implication du Maroc dans le monde atlantique primitif en examinant trois phases spécifiques. La première, d'une durée d'environ cent ans, débute avec l'invasion portugaise de Ceuta en 1415, considérée par certains comme le début de l'expansion européenne outre-mer. Durant cette période, le Maroc est confronté à une offensive quasi incessante des premières puissances atlantiques, le Portugal et l'Espagne. Après une cinquantaine d'années, cette offensive devient presque exclusivement atlantique. Essentiellement confinés à la côte méditerranéenne marocaine par la géographie et la résistance, les Portugais empruntent les voies de l'Atlantique pour progresser vers le sud, le long de la côte atlantique marocaine, établissant des enclaves commerciales et des forteresses depuis lesquelles ils soutiennent non seulement leurs ambitions d'exploration, de commerce et de conquête en Afrique subsaharienne, dans l'Atlantique et l'océan Indien, mais aussi tentent de soumettre l'intérieur du Maroc. Par cette expansion, les Portugais sapent la légitimité des dirigeants marocains, les Wattasides, et posent les bases de la dynastie qui leur succède et qui deviendra leur ennemi juré.
Au cours des dernières décennies, un nombre croissant d'historiens ont conceptualisé le monde atlantique comme un cadre d'analyse explicatif, utile à l'étude des processus d'interaction et d'échange. S'étendant du XVe au XIXe siècle, ce cadre englobe plus que la simple histoire de quatre continents géographiquement situés autour de ce que nous appelons aujourd'hui le bassin atlantique. Il offre plutôt un moyen d'examiner et de comprendre les impacts transformateurs nés de l'interaction des cultures européenne, africaine et américaine suite aux voyages transatlantiques européens des XVe et XVIe siècles. Bien qu'il n'ait pas été étudié de manière approfondie sous cet angle, le Maroc possédait, aux XVe et XVIe siècles, des caractéristiques géopolitiques qui le situaient de manière unique au sein non seulement du monde islamique, mais aussi du monde atlantique en développement.
Dans la phase finale de cette étude, qui chevauche la seconde et s'étend de la victoire marocaine à la bataille de Wadi al-Makazin en 1578 jusqu'à la mort d'Ahmad al-Mansur en 1603, le Maroc reproduit le comportement des autres États atlantiques. Premièrement, il s'engage activement dans la dynamique politique internationale complexe du XVIe siècle, qui, plus important encore pour le développement du monde atlantique, consiste à empêcher le puissant Empire ottoman de prendre le contrôle des ports atlantiques. Deuxièmement, le Maroc tente d'affirmer ses propres ambitions impériales par une véritable aventure militaire à travers le Sahara et une proposition audacieuse d'atteindre les Amériques par-delà l'Atlantique.
Durant la deuxième phase, qui couvre le reste du XVIe siècle, le Maroc commence à exploiter les possibilités offertes par le monde atlantique, d'abord pour résister à l'assaut portugais, puis pour passer à l'offensive. Capitalisant sur le soutien populaire acquis en s'opposant aux Portugais, la dynastie saadienne chérifienne prend de l'importance dans le sud du Maroc. En partie grâce à l'utilisation efficace des réseaux commerciaux désormais offerts par l'Atlantique, les Saadiens commercialisent du sucre et d'autres matières premières pour accumuler des richesses et des armes suffisantes pour unifier le pays et affirmer une certaine indépendance vis-à-vis des puissances extérieures.
A Dissertation submitted to the Faculty of the Graduate School of Arts and Sciences of Georgetown University in partial fulfillment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy in History
By Earnest W. Porta, Jr., J.D.
Washington, DC
June 20, 2018
Résumé:
L'examen de chacune de ces phases démontre comment l'analyse du Maroc dans le contexte du monde atlantique peut permettre de mieux comprendre le développement du Maroc et du monde atlantique, ce que ne permettrait pas une analyse traditionnelle des histoires nationales. Cette étude, qui n'est pas exhaustive, suggère qu'il est utile de réfléchir davantage à une meilleure intégration du Maroc dans le récit atlantique plus large.
Cette étude examine l'implication du Maroc dans le monde atlantique primitif en examinant trois phases spécifiques. La première, d'une durée d'environ cent ans, débute avec l'invasion portugaise de Ceuta en 1415, considérée par certains comme le début de l'expansion européenne outre-mer. Durant cette période, le Maroc est confronté à une offensive quasi incessante des premières puissances atlantiques, le Portugal et l'Espagne. Après une cinquantaine d'années, cette offensive devient presque exclusivement atlantique. Essentiellement confinés à la côte méditerranéenne marocaine par la géographie et la résistance, les Portugais empruntent les voies de l'Atlantique pour progresser vers le sud, le long de la côte atlantique marocaine, établissant des enclaves commerciales et des forteresses depuis lesquelles ils soutiennent non seulement leurs ambitions d'exploration, de commerce et de conquête en Afrique subsaharienne, dans l'Atlantique et l'océan Indien, mais aussi tentent de soumettre l'intérieur du Maroc. Par cette expansion, les Portugais sapent la légitimité des dirigeants marocains, les Wattasides, et posent les bases de la dynastie qui leur succède et qui deviendra leur ennemi juré.
Au cours des dernières décennies, un nombre croissant d'historiens ont conceptualisé le monde atlantique comme un cadre d'analyse explicatif, utile à l'étude des processus d'interaction et d'échange. S'étendant du XVe au XIXe siècle, ce cadre englobe plus que la simple histoire de quatre continents géographiquement situés autour de ce que nous appelons aujourd'hui le bassin atlantique. Il offre plutôt un moyen d'examiner et de comprendre les impacts transformateurs nés de l'interaction des cultures européenne, africaine et américaine suite aux voyages transatlantiques européens des XVe et XVIe siècles. Bien qu'il n'ait pas été étudié de manière approfondie sous cet angle, le Maroc possédait, aux XVe et XVIe siècles, des caractéristiques géopolitiques qui le situaient de manière unique au sein non seulement du monde islamique, mais aussi du monde atlantique en développement.
Dans la phase finale de cette étude, qui chevauche la seconde et s'étend de la victoire marocaine à la bataille de Wadi al-Makazin en 1578 jusqu'à la mort d'Ahmad al-Mansur en 1603, le Maroc reproduit le comportement des autres États atlantiques. Premièrement, il s'engage activement dans la dynamique politique internationale complexe du XVIe siècle, qui, plus important encore pour le développement du monde atlantique, consiste à empêcher le puissant Empire ottoman de prendre le contrôle des ports atlantiques. Deuxièmement, le Maroc tente d'affirmer ses propres ambitions impériales par une véritable aventure militaire à travers le Sahara et une proposition audacieuse d'atteindre les Amériques par-delà l'Atlantique.
Durant la deuxième phase, qui couvre le reste du XVIe siècle, le Maroc commence à exploiter les possibilités offertes par le monde atlantique, d'abord pour résister à l'assaut portugais, puis pour passer à l'offensive. Capitalisant sur le soutien populaire acquis en s'opposant aux Portugais, la dynastie saadienne chérifienne prend de l'importance dans le sud du Maroc. En partie grâce à l'utilisation efficace des réseaux commerciaux désormais offerts par l'Atlantique, les Saadiens commercialisent du sucre et d'autres matières premières pour accumuler des richesses et des armes suffisantes pour unifier le pays et affirmer une certaine indépendance vis-à-vis des puissances extérieures.
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