Les dirigeants européens s'efforçaient mercredi à Bruxelles de consolider leur front uni, devant les nombreux signes avant-coureurs de récession qui ont provoqué une rechute brutale des Bourses.
Aux Etats-Unis, le spectre de la récession cristallise aussi toutes les inquiétudes: le secrétaire au Trésor Henry Paulson a averti que son pays allait traverser une période économique difficile pendant "plusieurs mois".
Le sommet européen qui s'est ouvert à Bruxelles doit permettre de rallier l'ensemble des 27 membres de l'UE aux plans de sauvetage des banques de 2.000 milliards d'euros des 15 pays de la zone euro et du Royaume-Uni.
Au menu du sommet également, les signes de détérioration de la conjoncture qui se multiplient en Europe. L'économie allemande, la première d'Europe, est "au bord de la récession", selon les instituts allemands de conjoncture, et l'Irlande y est déjà.
Les sommes colossales débloquées par les Européens et les Américains pour soutenir leur secteur bancaire n'ont apparemment pas réussi à rassurer durablement les investisseurs.Après deux jours de liesse, les Bourses européennes ont lourdement plongé dans le rouge mercredi.
Londres a perdu 7,16% en clôture, Francfort 6,49% et Paris 6,82%. Les autres places européennes ont terminé à l'unisson, Madrid en baisse de 5,06%, la Bourse Suisse (-5,58%), Milan (-5,33%), Vienne (-5,19%).
A Wall Street, l'indice industriel Dow Jones baissait de 3,6% et le Nasdaq (valeurs technologiques) de 3,3% vers 15H45 GMT.
"L'inquiétude des investisseurs passe de l'évaluation des dégâts de la crise financière" aux tentatives de diagnostic "sur la longueur et la profondeur de la récession qui semble engagée", relevait à New York l'analyste Frederic Dickson, de DA Davidson.
Face à une crise qui perdure, les chefs d'Etat et de gouvernement européens apparaissaient déterminés à renforcer leur cohésion. Reste à convaincre onze pays membres et notamment le plus réticent, la République tchèque.
"Jouer cavalier seul serait une erreur fatale pour tous les gouvernements", a prévenu le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Les Européens s'apprêtaient à entériner la création d'une "cellule de crise financière" regroupant les présidents de la Banque centrale européenne (BCE), de la Commission européenne, de l'Eurogroupe et du Conseil européen, selon un projet de déclaration dont l'AFP a obtenu copie.
La Commission européenne a proposé de relever de 20.000 à au moins 100.000 euros, d'ici un an, le montant minimum de garantie bancaire des particuliers dans l'UE. Cette proposition va au-delà de la garantie de 50.000 euros décidée la semaine dernière.
La BCE a injecté 100 milliards de dollars supplémentaires mercredi pour aider les banques à se refinancer. Une semaine après la baisse concertée des taux de plusieurs grandes banques centrales, dont la Fed américaine et la BCE, la banque centrale norvégienne a abaissé à son tour son taux directeur d'un demi-point à 5,25%. La Banque centrale d'Islande, pays ravagé par la crise financière, a même baissé son taux directeur de 3,5 points (à 12%), tout en estimant que ce remède choc ne suffirait pas à empêcher une récession. Une succession de mauvais indicateurs a avivé les craintes sur la santé de l'économie mondiale. Les ventes de détail aux Etats-Unis ont reculé en septembre de 1,2% par rapport à août, une baisse nettement plus importante que prévu.
"L'économie américaine semble en récession", a déclaré une responsable de la Réserve fédérale américaine, Janet Yellen. Les ventes de voitures neuves ont plongé en Europe de 8,2% sur un an en septembre, atteignant leur niveau le plus bas depuis 10 ans.
Le Royaume-Uni se rapproche à grande vitesse de la barre des deux millions de chômeurs et son taux de chômage a atteint 5,7%, un sommet depuis mars 2000. L'Allemagne va réviser à la baisse ses prévisions de croissance 2009 à 0,2%, selon la presse. L'économie italienne va stagner d'ici la fin 2008, selon la Banque d'Italie. Le Premier ministre français François Fillon, évoquant une crise "profonde" et "exceptionnelle", craint "une panne de croissance" pour la France l'an prochain, avec des "conséquences" sur l'emploi.
Le président George W. Bush s'est toutefois voulu rassurant: "J'ai confiance qu'à long terme, l'économie américaine se redressera".
En Asie, le Japon a vu son excédent courant chuter de moitié en août, et sa production industrielle a baissé de 6,9%.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) prévoit désormais une hausse plus faible que prévu de la demande mondiale de brut en raison de la détérioration de la conjoncture. Les prix du pétrole ont chuté sous 71 dollars à Londres et sous 75 dollars à New York.
Après les efforts pour sauver les banques menacées de faillite, les appels à réformer la finance mondiale se multiplient et les Etats-Unis, jugés responsables de la crise, sont plus que jamais montrés du doigt.
José Manuel Barroso et le Premier ministre britannique Gordon Brown ont exhorté Washington à s'impliquer davantage pour améliorer la surveillance du système financier. "L'Europe mène la réponse mondiale" face à la crise financière, et il est urgent "de renforcer la coordination au niveau international et particulièrement avec les Etats-Unis", a insisté M. Barroso.
L'important est "de s'assurer que les problèmes qui sont apparus dans le système financier - problèmes qui nous le savons ont débuté aux Etats-Unis - ne se produisent plus", a dit M. Brown.
La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé une réunion des grands pays industrialisés du G8 élargie aux principaux pays émergents "avant la fin de l'année". Le président français Nicolas Sarkozy a aussi appelé mercredi à Bruxelles l'UE à soutenir sa proposition d'un sommet international, avant la fin 2008, pour une "refondation" du système financier mondial.
A New Delhi, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, réunis mercredi en sommet, ont fustigé les pays riches pour avoir provoqué la crise financière mondiale.En dix jours, les autorités monétaires indiennes ont dû injecter 30 milliards de dollars dans leur système financier pour éviter une crise des liquidités dans la dixième puissance économique mondiale. Il est particulièrement injuste, a tonné le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, que les pays pauvres aient "à payer pour l'irresponsabilité de spéculateurs qui ont transformé le monde en un gigantesque casino". Plus tôt dans la journée, en Asie, Tokyo avait clôturé sur un gain de 1,06%, mais Hong Kong avait terminé en recul de 4,96% et Shanghai de 1,12%.
Aux Etats-Unis, le spectre de la récession cristallise aussi toutes les inquiétudes: le secrétaire au Trésor Henry Paulson a averti que son pays allait traverser une période économique difficile pendant "plusieurs mois".
Le sommet européen qui s'est ouvert à Bruxelles doit permettre de rallier l'ensemble des 27 membres de l'UE aux plans de sauvetage des banques de 2.000 milliards d'euros des 15 pays de la zone euro et du Royaume-Uni.
Au menu du sommet également, les signes de détérioration de la conjoncture qui se multiplient en Europe. L'économie allemande, la première d'Europe, est "au bord de la récession", selon les instituts allemands de conjoncture, et l'Irlande y est déjà.
Les sommes colossales débloquées par les Européens et les Américains pour soutenir leur secteur bancaire n'ont apparemment pas réussi à rassurer durablement les investisseurs.Après deux jours de liesse, les Bourses européennes ont lourdement plongé dans le rouge mercredi.
Londres a perdu 7,16% en clôture, Francfort 6,49% et Paris 6,82%. Les autres places européennes ont terminé à l'unisson, Madrid en baisse de 5,06%, la Bourse Suisse (-5,58%), Milan (-5,33%), Vienne (-5,19%).
A Wall Street, l'indice industriel Dow Jones baissait de 3,6% et le Nasdaq (valeurs technologiques) de 3,3% vers 15H45 GMT.
"L'inquiétude des investisseurs passe de l'évaluation des dégâts de la crise financière" aux tentatives de diagnostic "sur la longueur et la profondeur de la récession qui semble engagée", relevait à New York l'analyste Frederic Dickson, de DA Davidson.
Face à une crise qui perdure, les chefs d'Etat et de gouvernement européens apparaissaient déterminés à renforcer leur cohésion. Reste à convaincre onze pays membres et notamment le plus réticent, la République tchèque.
"Jouer cavalier seul serait une erreur fatale pour tous les gouvernements", a prévenu le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Les Européens s'apprêtaient à entériner la création d'une "cellule de crise financière" regroupant les présidents de la Banque centrale européenne (BCE), de la Commission européenne, de l'Eurogroupe et du Conseil européen, selon un projet de déclaration dont l'AFP a obtenu copie.
La Commission européenne a proposé de relever de 20.000 à au moins 100.000 euros, d'ici un an, le montant minimum de garantie bancaire des particuliers dans l'UE. Cette proposition va au-delà de la garantie de 50.000 euros décidée la semaine dernière.
La BCE a injecté 100 milliards de dollars supplémentaires mercredi pour aider les banques à se refinancer. Une semaine après la baisse concertée des taux de plusieurs grandes banques centrales, dont la Fed américaine et la BCE, la banque centrale norvégienne a abaissé à son tour son taux directeur d'un demi-point à 5,25%. La Banque centrale d'Islande, pays ravagé par la crise financière, a même baissé son taux directeur de 3,5 points (à 12%), tout en estimant que ce remède choc ne suffirait pas à empêcher une récession. Une succession de mauvais indicateurs a avivé les craintes sur la santé de l'économie mondiale. Les ventes de détail aux Etats-Unis ont reculé en septembre de 1,2% par rapport à août, une baisse nettement plus importante que prévu.
"L'économie américaine semble en récession", a déclaré une responsable de la Réserve fédérale américaine, Janet Yellen. Les ventes de voitures neuves ont plongé en Europe de 8,2% sur un an en septembre, atteignant leur niveau le plus bas depuis 10 ans.
Le Royaume-Uni se rapproche à grande vitesse de la barre des deux millions de chômeurs et son taux de chômage a atteint 5,7%, un sommet depuis mars 2000. L'Allemagne va réviser à la baisse ses prévisions de croissance 2009 à 0,2%, selon la presse. L'économie italienne va stagner d'ici la fin 2008, selon la Banque d'Italie. Le Premier ministre français François Fillon, évoquant une crise "profonde" et "exceptionnelle", craint "une panne de croissance" pour la France l'an prochain, avec des "conséquences" sur l'emploi.
Le président George W. Bush s'est toutefois voulu rassurant: "J'ai confiance qu'à long terme, l'économie américaine se redressera".
En Asie, le Japon a vu son excédent courant chuter de moitié en août, et sa production industrielle a baissé de 6,9%.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) prévoit désormais une hausse plus faible que prévu de la demande mondiale de brut en raison de la détérioration de la conjoncture. Les prix du pétrole ont chuté sous 71 dollars à Londres et sous 75 dollars à New York.
Après les efforts pour sauver les banques menacées de faillite, les appels à réformer la finance mondiale se multiplient et les Etats-Unis, jugés responsables de la crise, sont plus que jamais montrés du doigt.
José Manuel Barroso et le Premier ministre britannique Gordon Brown ont exhorté Washington à s'impliquer davantage pour améliorer la surveillance du système financier. "L'Europe mène la réponse mondiale" face à la crise financière, et il est urgent "de renforcer la coordination au niveau international et particulièrement avec les Etats-Unis", a insisté M. Barroso.
L'important est "de s'assurer que les problèmes qui sont apparus dans le système financier - problèmes qui nous le savons ont débuté aux Etats-Unis - ne se produisent plus", a dit M. Brown.
La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé une réunion des grands pays industrialisés du G8 élargie aux principaux pays émergents "avant la fin de l'année". Le président français Nicolas Sarkozy a aussi appelé mercredi à Bruxelles l'UE à soutenir sa proposition d'un sommet international, avant la fin 2008, pour une "refondation" du système financier mondial.
A New Delhi, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, réunis mercredi en sommet, ont fustigé les pays riches pour avoir provoqué la crise financière mondiale.En dix jours, les autorités monétaires indiennes ont dû injecter 30 milliards de dollars dans leur système financier pour éviter une crise des liquidités dans la dixième puissance économique mondiale. Il est particulièrement injuste, a tonné le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, que les pays pauvres aient "à payer pour l'irresponsabilité de spéculateurs qui ont transformé le monde en un gigantesque casino". Plus tôt dans la journée, en Asie, Tokyo avait clôturé sur un gain de 1,06%, mais Hong Kong avait terminé en recul de 4,96% et Shanghai de 1,12%.

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