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EN MARGE DE LA CRISE FINANCIÈRE MONDIALE: La finance selon l’islam

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  • EN MARGE DE LA CRISE FINANCIÈRE MONDIALE: La finance selon l’islam

    EN MARGE DE LA CRISE FINANCIÈRE MONDIALE
    La finance selon l’islam


    «La finance islamique présente bien des avantages, en ce qu’elle condamne la spéculation et en ce qu’elle condamne le hasard.» Christine Lagarde, ministre française des Finances

    Cette déclaration d’un ministre des Finances d’un pays européen est un scoop. Pour la première fois, un modus vivendi en termes de finances est cité en exemple en termes d’éthique. Pour la première fois, on parle de l’Islam en termes respectueux et pas seulement en termes de bombes dans le turban de meurtres de sang et de sauvagerie. L’Islam pourrait-il apporter une solution aux problèmes de notre temps?. Il est vrai que le monde est secoué par une spéculation innommable, des faillites en série au nom de la libre entreprise, du libéralisme sauvage et de la dictature du marché. Naturellement, tous les spéculateurs qui vivent des créances pourries et qui risquaient la faillite appellent à une aide, voire à une nationalisation par l’Etat. Tant qu’il s’agissait de distribuer des dividendes, il ne fallait rien dire et laisser 6 milliardaires posséder la fortune d’un milliard et demi de personnes. Par contre la faillite aidant, «il faut, écrit Joseph Stiglitz, privatiser les profits aux actionnaires et socialiser les pertes».

    Deux principes
    Sur quoi repose en fait, l’économie en terre d’Islam? «La finance islamique, en accord avec l’éthique de l’Islam. Elle est basée sur deux principes: l’interdiction de l’intérêt, aussi appelé usure, et la responsabilité sociale de l’investissement. Elle lie plus étroitement la rentabilité financière d’un investissement avec les résultats du projet concret associé. L’islam interdit les transactions tant civiles que commerciales ayant recours à l’intérêt (ribâ), à la spéculation (gharar) ou au hasard (massir). La finance islamique se chiffre à 1000 milliards de dollars sur le marché mondial.»(1)
    «La prohibition de l’intérêt résulte du verset 275 de la deuxième sourate du Coran: "Dieu a rendu licite le commerce et illicite l’intérêt." Afin d’expliciter ce verset, un hadith (propos) expose les règles du commerce légal. Ce hadith a une portée générale parce qu’il vise six produits dits "ribawi": or, argent, blé, froment, dattes, sel. Tout échange de produit identique (or contre or, blé contre blé) avec un avantage pour une personne constitue une opération usuraire, sauf en ce qui concerne les avantages résultant de l’échange de produits de nature différente (or contre blé). En matière d’échanges de monnaie (argent contre argent), tout surplus tiré d’une transaction non basée sur des actifs réels et préalablement possédés par le vendeur est illicite (haram). Entrent dans cette catégorie les contrats de prêt. Concrètement, les crédits bancaires - qu’ils s’agissent des crédits à la consommation ou des crédits aux entreprises - ne respectent pas cette exigence. Il existe des mécanismes pour éviter l’intérêt. Pour rester dans la légalité islamique, les banques islamiques et les filiales islamiques des banques conventionnelles ont développé des mécanismes juridico-financiers. Ces derniers se fondent sur la moudaraba, la mousharaka, la mourabaha, et l’ijara.
    La moudaraba permet à un promoteur de mener un projet grâce à des fonds avancés par des apporteurs de capitaux dont la clé de répartition des gains et des pertes est fixée dans le contrat. Les apporteurs de capitaux supportent entièrement les pertes, les promoteurs ne perdant que le fruit de leur travail».(1)
    Selon la Banque islamique de développement (BID), c’est une «forme de partenariat où une partie apporte les fonds et l’autre (moudarib) l’expérience et la gestion. Le bénéfice réalisé est partagé entre les deux partenaires sur une base convenue d’avance, mais les pertes en capital sont assumées par le seul bailleur de fonds». Dans la mousharaka, les partenaires apportent les fonds, mais seulement l’un d’eux dispose de la charge de la gestion du projet. Concrètement, les banques islamiques ont développé la mousharaka mutanaquissa qui consiste à participer au financement de l’acquisition notamment d’un bien immeuble (d’habitation).
    Une grande partie des fonds (90%) est apportée par la banque et le reste (10%) par le particulier. Le remboursement obéit à un tableau d’amortissement qui comprend, outre le capital principal, les bénéfices tirés par la banque pour cette opération. La mourabaha est un «contrat de vente, entre un vendeur et un acheteur, par lequel ce dernier achète les biens requis par un acheteur et les lui revend à un prix majoré. Les bénéfices (marge bénéficiaire) et la période de remboursement (versements échelonnés en général) sont précisés dans un contrat initial». L’ijara est un mode de financement à moyen terme par lequel la banque achète des machines et des équipements puis en transfère l’usufruit au bénéficiaire pour une période durant laquelle elle conserve le titre de propriété de ces biens.
    Le soukouk est l’équivalent islamique d’une obligation où l’intérêt devient un profit prévu à l’avance à risque quasi nul. Cette forme d’obligation est particulièrement utilisé pour les financements immobiliers. S’ajoute à cet ensemble de contrat, l’istisna qui s’apparente à un mode de financement à moyen terme. C’est un contrat de fabrication (ou de construction) aux termes duquel le participant (vendeur) accepte de fournir à l’acheteur, dans un certain délai et à un prix convenu, des biens spécifiés après leur fabrication (construction) conformément au cahier des charges.(1)
    Il existe des exigences quant à la nature de l’activité dans laquelle un investissement demeure conforme à la charia. Ainsi, les jeux de hasard, les activités en relation avec l’alcool, avec l’élevage porcin ou encore avec l’armement, avec l’industrie cinématographique suscitant ou suggérant la débauche ou la déchéance de l’être humain, constitue des secteurs d’investissement prohibés. La supervision des investissements se déroule de deux manières. La première est d’ordre individuel dans le sens où tout musulman est censé ne pas investir ses fonds dans les industries non compatibles avec son éthique. La seconde est d’ordre institutionnel ou organisationnel puisque les banques et les fonds d’investissements islamiques sont composés, outre d’un conseil d’administration et d’une assemblée générale, d’un comité de supervision ou d’éthique (Sharia Board) dont les membres sont indépendants. Ainsi, les participations dans les sociétés évoluant dans les domaines illicites encourent une réprobation de ces comités.
    En forte croissance, le marché de la finance islamique suscite aujourd’hui un vif intérêt, notamment auprès des banques occidentales. Des comités indépendants constitués de docteurs de la foi assurent la conformité des produits et des techniques aux principes islamiques. Dans le monde, ils ne sont qu’une vingtaine à faire ce métier. Nous nous sommes rendus à Dubaï où nous avons rencontré l’un d’entre eux, le professeur Hussaïn Hassan. Pour lui, la formation d’experts en finance islamique n’est pas assez rapide et ne répond pas au développement fulgurant des banques et autres institutions financières islamiques. La dernière étude de Moody’s, une agence de notation et d’analyse financière, évalue ce marché entre 500 et 700 milliards de dollars. Certains produits affichent une croissance impressionnante, c’est le cas par exemple du marché des obligations islamiques, les sukuks. Pas question pour les Anglais de la City de laisser filer cette manne économique. Aujourd’hui à Londres, la finance islamique est devenue le nouveau créneau des banquiers.(2)

    Partage des pertes et des profits
    En Europe, c’est au Royaume-Uni que s’est développée la première industrie de la finance islamique.. En 2004, l’Islamic Bank of Britain a été agréée par les autorités britanniques (voir le site de la Financial Service Authority7). Le Système Financier Islamique. Le principe général de la banque islamique est de s’engager à partager à la fois les profits et les pertes de ses clients.
    Contrairement à certaines idées, ce système existe au sein des communautés musulmanes depuis le Moyen Age. Il a fait l’objet de nombreuses études universitaires sous la dénomination de SFI, Système Financier Islamique, depuis les années 80. Néanmoins ces institutions bancaires ne représentent qu’un des aspects du SFI. L’accent est alors mis sur le partage des pertes, des risques tout comme des bénéfices entre les investisseurs et les acteurs d’un projet. La valeur du travail se trouve ainsi rehaussée. La thésaurisation étant interdite, l’investissement de l’argent est recommandé.
    Les cinq premières banques islamiques du Golfe persique, au 30 juin 2008, totalisaient 120 milliards de dollars
    La France tente à marche forcée de rattraper son retard, pensant de ce fait, pouvoir attirer 100 milliards de dollars. Ainsi, le ministre de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde, a montré son engagement dans le développement de la finance islamique en France, hier, lors du IIe Forum français de la Finance islamique, organisé par la Chambre du commerce franco-arabe (Ccfa) et Secure Finance le 28 novembre en France. L’Autorité des marchés financiers a déjà mis en place des règles compatibles avec le développement de fonds d’investissement qui remplissent les principes de la charia. Dans un message diffusé à l’assistance, elle a voulu «convaincre que Londres n’est pas le seul point de passage obligé de la finance islamique». L’économiste Olivier Pastré, présent à ce forum a, quant à lui, estimé que «la finance islamique a un rôle historique à jouer» du fait qu’elle est adaptée à la situation actuelle, en ce qu’elle préconise le partage des risques et permet le financement durable.
    à suivre...
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    Suite...

    L’un des plus influents théologiens musulmans au monde, Youssef Al Qaradaoui, en est persuadé: la crise financière actuelle prouve toute la pertinence de la finance islamique.
    «L’effondrement du système capitaliste fondé sur l’usure et sur le papier et non sur l’échange de marchandise démontre que la philosophie économique islamique se tient», a déclaré, le 12 octobre à Doha, celui qui fut dans les années 1970 l’un des premiers promoteurs de la finance islamique. La réalité est plus nuancée, même si, avec son éthique particulière, la finance fondée sur la loi islamique pourrait échapper en partie aux dérives observées ces derniers temps.(3)
    En conclusion, nous avons dans les pays industrialisés une machine financière aux mains d’apprentis-sorciers pour qui c’est le money-théisme qui compromet l’équilibre mental de milliers de cadres stressés par le court-termisme des entreprises, la course aux résultats, au culte de l’urgence annihilant du même coup le respect la reconnaissance, l’attachement aux valeurs métier, qui s’effritent face aux décisions financières pour que l’entreprise aille bien, au profit de ses actionnaires et de ses dirigeants..Le désenchantement du monde, appliqué à la sphère de l’entreprise, prend pour partie sa source dans l’idéologie managériale.
    «Qui cherche matière à polémique, écrit Marie de Verges, en ces temps de crise morale du capitalisme, n’a qu’à se pencher sur le montant des émoluments accordés aux dirigeants de Porsche. Au cours de l’exercice fiscal 2007-2008, les six membres du directoire du fabricant allemand de bolides ont encaissé 143,5 millions d’euros, en hausse de 27% sur un an, selon le rapport d’activité publié mercredi 26 novembre. Selon certaines rumeurs, le patron aurait négocié, par le passé, de toucher 0,9% du bénéfice imposable du constructeur. Celui-ci était de 8,6 milliards d’euros cette année, M.Wiedeking aurait donc perçu plus de 77 millions d’euros. (...)
    A partir de ce montant, on peut se livrer à d’intéressants calculs: ´´En admettant que Wiedeking travaille soixante-dix heures par semaine (...) et qu’il ne prenne pas de vacances, on arrive à une moyenne de 21.346 euros de l’heure´´, fait par exemple remarquer le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung du jeudi 27 novembre».(4)
    A côté de cela la finance qui respecte l’éthique de la religion islamique semble être plus «fréquentable». Ceci dit, il ne faut pas croire que les saints ne sont que d’un côté et les diables de l’autre. Le fil rouge moral et religieux évite cependant les dérives criantes de la société de consommation qui a perdu son âme pour avoir fait de l’homme, une marchandise.
    Il est à espérer que l’attrait pour la finance dénommée, curieusement, «islamique» avec peut-être une arrière-pensée, fasse son chemin non pas en tant que méthode de régulation conjoncturelle des marchés pour passer cet orage de la crise financière, mais que la philosophie sous-tendant les relations financières en terre d’Islam donne à réfléchir et à éviter les jugements hâtifs à l’emporte-pièce visant à rejeter en bloc tout ce qui vient des musulmans et des Arabes, exception faite on l’aura compris, pour les profits potentiels de cette façon «singulière» de gérer le temporel. On croit rêver quand on entend des ministres occidentaux «en rajouter» en parlant de la moudaraba, la mousharaka, la mourabaha, et l’ijara sans en connaître la signification éthique.
    L'expression
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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    • #3
      C'est fou comme la finance islamique est devenu le nouveau Graâl de l'Occident
      « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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