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Mes dix propositions pour sauver l’économie algérienne

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  • Mes dix propositions pour sauver l’économie algérienne

    Le protectionnisme désigne la politique et les pratiques d'un Etat qui intervient dans l'économie afin de défendre ses intérêts et ceux de ses entreprises face à la concurrence étrangère et pour maintenir ou développer ses propres forces de production. Le protectionnisme peut se mettre en place sur un ou plusieurs secteurs de l'économie.

    Pour ceux qui tirent leur beurre en Algérie de l'importation, le protectionnisme est un danger puisque par définition il s'oppose au libre marché. Dans la presse algérienne, je lis régulièrement certains économistes algériens ou patrons, rescapés de l'économie administrée, ne jurer que par le libre échange et ses miracles, à un point comme dit l'adage populaire qu'ils sont devenus plus royalistes que le roi.

    Je voudrais rappeler à ces nouveaux libéraux convertis que le pays le plus libéral du monde, les USA, a été le premier en 1960, à imposer, au sein du GATT, le prédécesseur de l'OMC actuel, la politique des quotas contre le coton japonais qui, à l'époque, avait fortement gêné l'industrie du textile américain. La politique des quotas est en effet une mesure protectionniste. Les Etats Unis d'Amérique n'a pas cessé depuis de longues années de protéger leur économie à coup de lois diverses et variées en interdisant par exemple dans les marchés publics les produits qui ne sont pas fabriqués aux Etats-Unis, ou en subventionnant certains produits américains pour atténuer la pénétration des produits étrangers.

    Je peux citer à titre d'exemple quelques lois :

    - Amendement Berry (textiles, denrées alimentaires et vêtements non américains)

    - Amendement Byrnes-Tollefson (bateaux non américains)

    - Buy American - transports en commun (subventions de la Federal Transit Administration)

    - Buy American - construction routière (subventions de la Federal Highway Administration)...etc

    Evidemment, les USA ne sont pas l'unique pays à adopter des mesures protectionnistes. Je peux citer également les pays européens à l'instar de l'Allemagne, avec « la loi Volkswagen » qui protège le constructeur automobile contre d'éventuels prédateurs, et qui est toujours en vigueur malgré les sommations de Bruxelles.

    La vraie réalité économique est que 100% des pays dits libéraux favorisent tantôt le libre-échange lorsqu'ils disposent d'un avantage sur certains secteurs et tantôt le protectionnisme dans les secteurs encore en développement ou considérés comme stratégiques.

    L'Economie algérienne


    L'Algérie ce n'est pas l'Europe et encore moins l'Amérique, et la typologie de son économie se résume essentiellement aujourd'hui dans la production pétrolière qui assure l'essentiel des revenus du pays à 97% et une faible diversification de son économie. L'importation sauvage (due à diverses causes : manque de réglementation et de régulation, corruption....) est le principal danger de cette économie balayée de tous ses acquis industriels des ans 70/80 mal gérés.

    On peut relever que l'industrie hors hydrocarbure qui était au coude à coude avec les hydrocarbures à 17.5% du PIB en 1986, ne représente aujourd'hui que 5%.

    Alors que la France a protégé Alstom contre tout rachat hostile au nom de la protection des entreprises stratégiques, l'Algérie a cédé 70% d'El Hadjar à Arcelor mittal. Elle a dissout 60 entreprises EPE, 383 entreprises locales EPL, sur un total de 815 entreprises (rien qu'entre 1995-2000), soit 100 000 licenciements secs, évidemment sous les conseils et les contraintes du FMI, premier VRP des industries occidentales libérales et protégées. Après une telle destruction massive, qu'on ne s'étonne pas que l'Algérie importe 40 milliards de dollars par an d'équipements et de marchandises officiels ou informels, utiles ou détournés par les barons de l'import (le business des containers).


    Comment sauver l'économie Algérienne ?

    Je suggère 10 mesures:

    1. Décréter un plan de lutte national contre la corruption, s'activer à faire tomber quelques grands barons de la fraude pour choquer et dissuader les corrompus, promulguer des lois sévères anti-corruption - et surtout applicables à tous-, et réformer les marchés publics, avec plus de transparence et de contrôle.
    2. Créer un système de Bonus/Malus dans le domaine des investissements étrangers qui récompensent fiscalement ceux qui investissent dans la durée et sanctionne et dissuade les spéculateurs.
    3. Ralentir, retarder, et différer les accords de libre-échange inter-états, en attendant de mieux renforcer l'économie algérienne, sa diversité, et sa compétitivité.
    4. Recenser les secteurs stratégiques comme les mines, l'énergie, la sidérurgie..... et corriger la participation de l'Etat dans les partenariats avec les étrangers dans une fourchette entre 60 et 80%. Résilier ou corriger toutes les associations dont les financements ont été obtenus à plus de 70% par les banques publiques, notamment dans le cas de Sonatrach avec Orascom et les orientaux, où dans le cas de l'entreprise publique en minorité
    5. Imposer des systèmes de quotas d'importations des produits industriels ou manufacturiers tels que les véhicules, l'électroménager, le textile.... et pousser les marques étrangères à produire en local en contre partie du libre marché local et des avantages fiscaux.
    6. Mener une réflexion autour d'un schéma directeur d'industrialisation des régions algériennes selon leurs spécificités, et déduire des plans d'industrialisation par région qui doivent déboucher sur des appels d'offres à projets mixtes entre entreprises algériennes privées et publiques et des étrangers, avec possibilité de financements partiels des projets par une banque d'investissement industriel dédiée.
    7. Faire des appels à projets destinés exclusivement aux chercheurs algériens - notamment de l'étranger-, après avoir défini une liste de sujets de développement de l'industrie algérienne, et en les aidant financièrement à réaliser leurs laboratoires en Algérie et en les regroupant dans une zone technologique (comme sidi Abdallah)
    8. Créer une Ecole de gestion industrielle pour former les universitaires algériens à la gestion intégrée, et toutes ses fonctions (Marketing, approvisionnement et gestion des stocks, gestion et planification des productions, gestion commerciale....). investir aussi sur une dizaine de succursales de grandes écoles européennes en Algérie, comme l'ENSAM (école nationale des arts et métiers), Ponts et chaussées, Polytechnique, HEC....etc.
    9. définir et créer des zones économiques intégrées, les disposer en cluster, et investir sur des pôles logistiques et portuaires.
    10. Créer un Ministère ou un secrétariat d'état rattaché au Premier ministre et qui s'occupe de la planification et la gestion des projets, et dont la fonction consiste comme une moulinette à décortiquer chaque projet quelle que soit sa nature (bâtiment, industrie...) en besoins de matériaux, de machines, et de ressources humaines, et évaluer les besoins de ces projets afin de lancer des plans de formation de ressources manquantes, ou créer de nouvelles usines pour rendre ces projets réalisables par des produits algériens . Un bon projet peut donner naissance à d'autres projets qui servent à sa réalisation.


    La Chronique de Hoggar, TSA
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