L’expert pétrolier à propos du marché Nicolas Sarkis :
«90-100 dollars est un prix plancher»
L’Opep doit opter pour un prix plancher du pétrole oscillant entre 90 et 100 dollars si elle veut assurer ses investissements et développer ses capacités de production, a estimé, lundi, l’expert pétrolier Nicolas Sarkis, tout en estimant qu’une réduction de production d’au moins 2 millions de barils par jour était nécessaire pour redresser les prix du brut. «Il est dans l’intérêt de tous (consommateurs et producteurs) que les prix du pétrole remontent à 90-100 dollars au moins pour assurer les investissements requis et développer les capacités de production», a précisé M. Sarkis, qui est le directeur d’Arab petroleum research center (APRC), dans un entretien. «Il serait souhaitable et très utile que ce niveau soit fixé comme un prix plancher pour le panier de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», propose le responsable d’APRC, dont le siège se trouve à Paris. Selon lui, c’est le niveau de prix qui permettrait de compenser ce déclin naturel de la production des gisements matures, atteignant actuellement un rythme alarmant de 8 à 9% par an et de faire face également à l’accroissement des besoins de consommation. La réalisation de cet objectif commun, celui de la préservation des niveaux de production de cette énergie épuisable, exige que «le problème des prix ne peut en aucune manière continuer à être considéré comme une question de simple rapport de forces entre les producteurs et les consommateurs», a-t-il dit. M. Sarkis considère, par ailleurs, que les mesures prises jusqu’ici par l’Opep pour stopper l’effondrement des prix, étaient nettement insuffisantes, précisant qu’une autre décision de baisse a besoin d’une détermination des pays membres de l’organisation à respecter leurs engagements. «Trop peu et trop tard ! Ce constat résume les mesures nettement insuffisantes et tardives prises jusqu’ici par l’Opep pour stopper la baisse des prix. Pire encore, la réduction de 2 millions de b/j de la production n’a été respectée qu’à moitié», constate-t-il. «Il faut actuellement non seulement une baisse substantielle mais aussi une manifestation claire de la détermination des pays exportateurs à faire ce qu’ils disent, et à respecter leurs engagements», a jugé cet expert.
Influences
Interrogé sur les capacités de l’organisation à jouer actuellement le rôle de régulateur du marché, l’analyste a expliqué que l’Opep «ne peut être le seul maître du marché pétrolier mais peut y jouer un rôle plus ou moins déterminant selon les circonstances». Une réduction substantielle de la production d’au moins 2 millions de barils/ jour lors de la réunion cruciale d’Oran pourrait restituer à l’organisation une partie de son pouvoir qu’elle a perdu au gré de la crise économique et de la baisse de la demande pétrolière mondiale, estime encore le directeur de la revue pétrole et gaz Arabes (PGA). «Dans un contexte caractérisé par une baisse de la demande, une offre largement excédentaire, une forte augmentation des stocks et un effondrement des prix, il est clair que l’Opep peut changer complètement la donne en réduisant sa production d’une manière substantielle, soit d’au moins 2 millions de barils/jour», recommande-t-il. Selon lui, une coordination de la politique de production et des prix avec la Russie et d’autres exportateurs «faciliterait énormément la tâche de l’Opep et serait dans l’intérêt de tout le monde», conclut l’expert d’APRC.
Le Financier
«90-100 dollars est un prix plancher»
L’Opep doit opter pour un prix plancher du pétrole oscillant entre 90 et 100 dollars si elle veut assurer ses investissements et développer ses capacités de production, a estimé, lundi, l’expert pétrolier Nicolas Sarkis, tout en estimant qu’une réduction de production d’au moins 2 millions de barils par jour était nécessaire pour redresser les prix du brut. «Il est dans l’intérêt de tous (consommateurs et producteurs) que les prix du pétrole remontent à 90-100 dollars au moins pour assurer les investissements requis et développer les capacités de production», a précisé M. Sarkis, qui est le directeur d’Arab petroleum research center (APRC), dans un entretien. «Il serait souhaitable et très utile que ce niveau soit fixé comme un prix plancher pour le panier de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», propose le responsable d’APRC, dont le siège se trouve à Paris. Selon lui, c’est le niveau de prix qui permettrait de compenser ce déclin naturel de la production des gisements matures, atteignant actuellement un rythme alarmant de 8 à 9% par an et de faire face également à l’accroissement des besoins de consommation. La réalisation de cet objectif commun, celui de la préservation des niveaux de production de cette énergie épuisable, exige que «le problème des prix ne peut en aucune manière continuer à être considéré comme une question de simple rapport de forces entre les producteurs et les consommateurs», a-t-il dit. M. Sarkis considère, par ailleurs, que les mesures prises jusqu’ici par l’Opep pour stopper l’effondrement des prix, étaient nettement insuffisantes, précisant qu’une autre décision de baisse a besoin d’une détermination des pays membres de l’organisation à respecter leurs engagements. «Trop peu et trop tard ! Ce constat résume les mesures nettement insuffisantes et tardives prises jusqu’ici par l’Opep pour stopper la baisse des prix. Pire encore, la réduction de 2 millions de b/j de la production n’a été respectée qu’à moitié», constate-t-il. «Il faut actuellement non seulement une baisse substantielle mais aussi une manifestation claire de la détermination des pays exportateurs à faire ce qu’ils disent, et à respecter leurs engagements», a jugé cet expert.
Influences
Interrogé sur les capacités de l’organisation à jouer actuellement le rôle de régulateur du marché, l’analyste a expliqué que l’Opep «ne peut être le seul maître du marché pétrolier mais peut y jouer un rôle plus ou moins déterminant selon les circonstances». Une réduction substantielle de la production d’au moins 2 millions de barils/ jour lors de la réunion cruciale d’Oran pourrait restituer à l’organisation une partie de son pouvoir qu’elle a perdu au gré de la crise économique et de la baisse de la demande pétrolière mondiale, estime encore le directeur de la revue pétrole et gaz Arabes (PGA). «Dans un contexte caractérisé par une baisse de la demande, une offre largement excédentaire, une forte augmentation des stocks et un effondrement des prix, il est clair que l’Opep peut changer complètement la donne en réduisant sa production d’une manière substantielle, soit d’au moins 2 millions de barils/jour», recommande-t-il. Selon lui, une coordination de la politique de production et des prix avec la Russie et d’autres exportateurs «faciliterait énormément la tâche de l’Opep et serait dans l’intérêt de tout le monde», conclut l’expert d’APRC.
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