Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Rattrapé par la crise, Goldman Sachs affiche des pertes historiques

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Rattrapé par la crise, Goldman Sachs affiche des pertes historiques

    Rattrapé par la crise, Goldman Sachs affiche des pertes historiques

    Jusqu'ici, la prestigieuse banque américaine Goldman Sachs faisait figure de forteresse dans la crise financière. La dernière icône de Wall Street, la seule banque d'affaires à avoir survécu avec Morgan Stanley, et l'un des rares établissements financiers à être resté bénéficiaire, aura résisté un an et demi aux coups de boutoir des marchés.
    La banque française BNP Paribas, qui avait jusqu'à présent bien résisté à la crise, finit par trébucher. Sans attendre la fin de l'année, l'établissement a annoncé, mardi 16 décembre, avoir perdu 710 millions d'euros dans ses activités de marchés, sur les onze premiers mois de l'année. Cette annonce précipitée s'accompagne de celle de licenciements : entre 800 et 1 000 emplois (5 % des effectifs) supprimés dans ses activités de marché dans le monde. La chute de la banque américaine Lehman Brothers, en septembre, et le "scandale Madoff" ont eu raison de la résistance de l'institution : la banque avait gagné 879 millions d'euros à fin septembre. Elle a perdu 1,5 milliard d'euros entre octobre et novembre.

    Mardi 16 décembre, Goldman Sachs a annoncé un déficit de 2,12 milliards de dollars (1,6 milliard d'euros) au 4e trimestre clos fin novembre, supérieur à ce qu'escomptaient les analystes. Ce sont ses premières pertes depuis son introduction en Bourse, en 1999.
    Sur l'année cependant, la banque présidée par Lloyd Blankfein, réputée pour servir de pépinière à l'administration américaine, affiche des bénéfices de 2,32 milliards de dollars, en baisse de 80 % par rapport à 2007.
    Ces premières pertes trimestrielles, réalisées au paroxysme de la crise, tiennent à deux choses. D'une part, Goldman Sachs a dû effectuer d'importantes dépréciations d'actifs, pour faire face, explique-t-elle, à la dégradation des marchés financiers, du crédit et de l'immobilier.
    A la différence des autres banques, dans le monde entier, le groupe ne s'y était jusqu'à présent pas résolu. Ces dépréciations pèsent sur son chiffre d'affaires, négatif au 4e trimestre (- 1,58 milliard de dollars).
    D'autre part, Goldman Sachs a perdu beaucoup d'argent dans ses activités d'achat et vente sur les marchés (le trading) et d'investissements pour compte propre. Ces dernières lui rapportent d'ordinaire beaucoup. Elles constituent une part importante de ses résultats, valant à la banque d'être décrite, par ses détracteurs, comme "un gros fonds spéculatif".

    UN MODÈLE EN QUESTION

    De fait, avant qu'elle ne trébuche au 4e trimestre, Goldman Sachs avait empoché de très gros gains en pariant à rebours du marché, par exemple, dès 2007, sur l'effondrement des crédits immobiliers à risques américains, les fameux subprimes. Elle avait vendu massivement des obligations adossées à ces prêts, dès l'été 2007, avant que n'éclate la crise.
    Au 4e trimestre, l'extrême volatilité des marchés ne lui a pas permis de réaliser de tels profits. Il n'est, en effet, pas possible de prendre des paris à la hausse ou à la baisse, quand la Bourse change de direction plusieurs fois par jour.
    Les mauvais comptes de Goldman Sachs mettent en question son modèle d'activités, très orienté sur des activités aux revenus volatils et cycliques. Investisseurs et analystes espèrent une réorientation rapide de Goldman Sachs, qui a troqué, en septembre, son statut de banque d'affaires contre celui de holding bancaire, pour pouvoir bénéficier de l'aide fédérale.
    Les pertes de l'institution donnent également le ton d'un 4e trimestre qui s'annonce épouvantable pour les banques du monde entier. Octobre avait été très difficile, novembre s'est distingué par une volatilité record. Les établissements qui avaient résisté à la crise devraient tomber à leur tour dans le rouge en cette fin d'année. Cette fois sans exception.
    Anne Michel
Chargement...
X