J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer, l'Amérique est en déflation.
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Après la guerre d'Irak, le terrorisme et les changements climatiques, le monde entier est tourné vers l'Amérique. La presse économique mondiale suit heure par heure les derniers développements qui touchent les sphères de la finance et de l'économie américaines. Comme à l'accoutumée, ce qui fait peur est toujours surmédiatisé et les vocabulaires financier et économique n'ont jamais été autant à la portée de tout le monde, comme c'est le cas aujourd'hui. Des termes techniques et des noms d'institutions qui étaient autres fois réservés qu'aux professionnels de l'économie et de la finance, sont désormais vulgarisés et connus par tous, parce que la peur du lendemain est un sentiment naturel qui pousse chacun de nous, selon sa capacité d'analyse, à essayer de s'informer pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
Qui ne connaît pas aujourd'hui la Réserve fédérale (FED Federal reserve), la banque centrale américaine ? Et qui n'a pas entendu à la TV tous ces termes comme «croissance économique », « inflation », «taux directeur de la banque centrale »....mais est-ce que vous avez déjà entendu parler de la déflation ? Un terme moins connu mais que nous risquerions tous d'entendre plus souvent dans les jours à venir.
C'est quoi la déflation ?
La déflation s'illustre par une baisse généralisée des prix pendant une période prolongée, due à une hausse de l'offre par rapport à la demande (c'est un peu ce qui se passe en ce moment dans le pétrole à un degré plus important). Et paradoxalement, elle ne générera pas de hausse de pouvoir d'achat pour la simple raison que ses conséquences sur la production et l'emploi font que le consommateur qui sera privé de son emploi sera inquiet de son avenir et changera son comportement en modérant sa consommation malgré cette baisse des prix.
Cycle de la déflation en 10 étapes :
1. Baisse généralisée des prix
2. Arrêt des dépenses
3. Baisse de l'activité
4. Nouvelle baisse des prix
5. Baisse de la demande
6. Nouvelle baisse des prix
7. Insolvabilité en hausse
8. redressement du crédit
9. augmentation de l'épargne
10. nouveau cycle de déflation
Pourquoi la déflation menace l'Amérique et l'économie mondiale ?
Comme au japon dans les années 1990, l'Amérique et toute l'économie mondiale qui en dépend, est au stade des bulles qui se dégonflent (notamment dans l'immobilier), et comme le rappelle Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos, "c'est l'apurement des dettes qui fait baisser les prix. Les acteurs trop endettés liquident des actifs à bas prix. Le crédit se raréfie et l'argent manque dans les trésoreries, comme on le voit dans nombre de PME. Pour rentrer de l'argent, les entreprises cassent les prix". Or c'est bel et bien cet apurement des dettes qui est inquiétant. La FED a révisé ses taux directeurs entre 0 et 0.25. Jamais elle n'a baissé ses taux aussi bas, et ce qui est encore plus inquiétant est que c'est la dernière cartouche de la FED. Taux zéro (bien que c'est un taux technique) veut dire que l'argent est quasiment gratuit.
Et la question qui reste posée est : est-ce que cet argent gratuit va profiter pour faire des prêts aux consommateurs, ou les banques vont les utiliser surtout pour reconstruire leurs capitaux ? Et la seconde question, est-ce que le consommateur qui vient de perdre son emploi aura t-il le moral de s'endetter pour consommer ?
Avec ce taux si bas, la FED ne prête pas seulement et gracieusement de l'argent aux banques américaines, mais achète en plus à tout va les actifs (même le plus pourris) : T bonds, commercial papers...C'est un pari qui n'est pas sans risque, et jamais dans l'histoire de l'Amérique, l'économie n'a été aussi prêt de la déflation comme aujourd'hui.
Après avoir misé sur les taux à court terme, la FED en baissant son taux à zéro veut s'attaquer aux taux à long terme, mais le risque est de noyer l'économie dans l'argent (dans les liquidités qui manquaient lors de l'explosion de la bulle), en passant de 900 milliards de dollars à 2200 milliards de dollars depuis cet été. Le grand obstacle est que l'avenir est hypothéqué, la confiance chute et la peur s'installe.
Tous les indicateurs économiques sont en baisse, voire alarmants. On ne cesse d'annoncer des dépôts de bilans et des licenciements massifs. Hélas, doucement mais sûrement, les conditions d'une déflation sont entrains de se former. Si la déflation s'installe en Amérique , cela veut dire la fin de la mondialisation, le monde entier sera touché, et on ira forcément vers un nouvel ordre économique mondial qui exigera un G200 , et non pas un G20, parce qu'il ne sera plus permis que les grandes économies mettent en danger le monde entier .
Quant à l'impact de la déflation Américaine sur l'Algérie, il se résume d'abord dans la valeur de ses bons de trésors qui subiront de grandes pertes, par les baisses du dollar et de la demande sur ces mêmes bons. 43 milliards de dollars dans des bons de trésors Américains ne font pas de l'Algérie un détenteur majeur (puisque la Japon et la chine détiennent à eux deux presque 1200 milliards de dollars), mais ne sont pas sans conséquence financière pour l'Algérie, et c'est pour cela il serait suicidaire pour notre pays de garder ces bons à la veille d'une tempête dont personne ne connaît à l'avance ce que seront les conséquences.
Je pense qu'en absence de visibilité l'Algérie doit jouer la carte de la prudence, doit vendre ses bons, et se retirer le plutôt possible. Comme dit l'adage populaire, « un homme averti en vaut deux !!! »
Tout sur l'Algérie
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Après la guerre d'Irak, le terrorisme et les changements climatiques, le monde entier est tourné vers l'Amérique. La presse économique mondiale suit heure par heure les derniers développements qui touchent les sphères de la finance et de l'économie américaines. Comme à l'accoutumée, ce qui fait peur est toujours surmédiatisé et les vocabulaires financier et économique n'ont jamais été autant à la portée de tout le monde, comme c'est le cas aujourd'hui. Des termes techniques et des noms d'institutions qui étaient autres fois réservés qu'aux professionnels de l'économie et de la finance, sont désormais vulgarisés et connus par tous, parce que la peur du lendemain est un sentiment naturel qui pousse chacun de nous, selon sa capacité d'analyse, à essayer de s'informer pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
Qui ne connaît pas aujourd'hui la Réserve fédérale (FED Federal reserve), la banque centrale américaine ? Et qui n'a pas entendu à la TV tous ces termes comme «croissance économique », « inflation », «taux directeur de la banque centrale »....mais est-ce que vous avez déjà entendu parler de la déflation ? Un terme moins connu mais que nous risquerions tous d'entendre plus souvent dans les jours à venir.
C'est quoi la déflation ?
La déflation s'illustre par une baisse généralisée des prix pendant une période prolongée, due à une hausse de l'offre par rapport à la demande (c'est un peu ce qui se passe en ce moment dans le pétrole à un degré plus important). Et paradoxalement, elle ne générera pas de hausse de pouvoir d'achat pour la simple raison que ses conséquences sur la production et l'emploi font que le consommateur qui sera privé de son emploi sera inquiet de son avenir et changera son comportement en modérant sa consommation malgré cette baisse des prix.
Cycle de la déflation en 10 étapes :
1. Baisse généralisée des prix
2. Arrêt des dépenses
3. Baisse de l'activité
4. Nouvelle baisse des prix
5. Baisse de la demande
6. Nouvelle baisse des prix
7. Insolvabilité en hausse
8. redressement du crédit
9. augmentation de l'épargne
10. nouveau cycle de déflation
Pourquoi la déflation menace l'Amérique et l'économie mondiale ?
Comme au japon dans les années 1990, l'Amérique et toute l'économie mondiale qui en dépend, est au stade des bulles qui se dégonflent (notamment dans l'immobilier), et comme le rappelle Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos, "c'est l'apurement des dettes qui fait baisser les prix. Les acteurs trop endettés liquident des actifs à bas prix. Le crédit se raréfie et l'argent manque dans les trésoreries, comme on le voit dans nombre de PME. Pour rentrer de l'argent, les entreprises cassent les prix". Or c'est bel et bien cet apurement des dettes qui est inquiétant. La FED a révisé ses taux directeurs entre 0 et 0.25. Jamais elle n'a baissé ses taux aussi bas, et ce qui est encore plus inquiétant est que c'est la dernière cartouche de la FED. Taux zéro (bien que c'est un taux technique) veut dire que l'argent est quasiment gratuit.
Et la question qui reste posée est : est-ce que cet argent gratuit va profiter pour faire des prêts aux consommateurs, ou les banques vont les utiliser surtout pour reconstruire leurs capitaux ? Et la seconde question, est-ce que le consommateur qui vient de perdre son emploi aura t-il le moral de s'endetter pour consommer ?
Avec ce taux si bas, la FED ne prête pas seulement et gracieusement de l'argent aux banques américaines, mais achète en plus à tout va les actifs (même le plus pourris) : T bonds, commercial papers...C'est un pari qui n'est pas sans risque, et jamais dans l'histoire de l'Amérique, l'économie n'a été aussi prêt de la déflation comme aujourd'hui.
Après avoir misé sur les taux à court terme, la FED en baissant son taux à zéro veut s'attaquer aux taux à long terme, mais le risque est de noyer l'économie dans l'argent (dans les liquidités qui manquaient lors de l'explosion de la bulle), en passant de 900 milliards de dollars à 2200 milliards de dollars depuis cet été. Le grand obstacle est que l'avenir est hypothéqué, la confiance chute et la peur s'installe.
Tous les indicateurs économiques sont en baisse, voire alarmants. On ne cesse d'annoncer des dépôts de bilans et des licenciements massifs. Hélas, doucement mais sûrement, les conditions d'une déflation sont entrains de se former. Si la déflation s'installe en Amérique , cela veut dire la fin de la mondialisation, le monde entier sera touché, et on ira forcément vers un nouvel ordre économique mondial qui exigera un G200 , et non pas un G20, parce qu'il ne sera plus permis que les grandes économies mettent en danger le monde entier .
Quant à l'impact de la déflation Américaine sur l'Algérie, il se résume d'abord dans la valeur de ses bons de trésors qui subiront de grandes pertes, par les baisses du dollar et de la demande sur ces mêmes bons. 43 milliards de dollars dans des bons de trésors Américains ne font pas de l'Algérie un détenteur majeur (puisque la Japon et la chine détiennent à eux deux presque 1200 milliards de dollars), mais ne sont pas sans conséquence financière pour l'Algérie, et c'est pour cela il serait suicidaire pour notre pays de garder ces bons à la veille d'une tempête dont personne ne connaît à l'avance ce que seront les conséquences.
Je pense qu'en absence de visibilité l'Algérie doit jouer la carte de la prudence, doit vendre ses bons, et se retirer le plutôt possible. Comme dit l'adage populaire, « un homme averti en vaut deux !!! »
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