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Salaire : L’Algérie est face à une bulle financière.

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  • Salaire : L’Algérie est face à une bulle financière.

    L’Algérie connaît une inflation des salaires qui ressemble à une bulle financière. La compétitivité serait en danger, met en garde l’économiste. Tant mieux pour ceux qui en profitent.


    Le Financier : Un salaire de 120.000 dinars pour un jeune diplômé issu de l’université algérienne, n’est-ce pas un peu décalé de la réalité?

    Saâdani Belmadi: Non. L’échantillon ne représente pas l’ensemble des entreprises algériennes. Il représente surtout les meilleures entreprises opérant sur le marché. Pour cette classe, le recrutement respecte les règles de base, à savoir un salaire correct, un cadre qui répond aux attentes des collaborateurs, etc. C’est vrai que les lauréats des universités algériennes ne sont pas les plus recherchés par les entreprises, mais ceux qui arrivent à être recrutés, et qui sont forcément les meilleurs, obtiennent de meilleures rémunérations.

    Estimez-vous que l’on assiste à une inflation de salaires?

    Oui. L’euphorie que connaît l’économie nationale a fini par créer une tension sur le marché. On assiste à une activité très dense, beaucoup de grands projets ont été lancés, des entreprises se sont installées, et l’Etat, à son tour, investit dans les grands chantiers. Cela, bien entendu, a fini par créer une pénurie de compétences. Les entreprises sont devenues très exigeantes en matière de compétences, et la forte demande entraîne une pression de salaires à la hausse pour les bons profils, car l’offre n’a pas suivi la demande. Le système de formation ne prépare pas suffisamment de personnes qualifiées répondant aux besoins du marché.

    Ne pensez-vous pas qu’il s’agisse d’une réponse logique à l’augmentation générale du niveau de vie?

    Pas du tout. Cela ressemble à une bulle financière. Les investissements étrangers sont notre seule chance pour nous développer. Que les cadres voient leurs salaires augmenter est une très bonne chose, mais atteindre les standards des pays développés, surtout pour les jeunes diplômés, risque de nuire à l’économie. Nous n’avons ni leurs infrastructures, ni leurs moyens. Nous risquons d’être taxés de «pays cher», et cela poussera les investisseurs à réfléchir à deux fois avant de venir s’implanter en Algérie. Il ne faut pas oublier que des pays comme l’Egypte, le Maroc ou la Turquie ont les mêmes avantages que nous, tout en restant des pays à bas coûts. Votre raisonnement peut tenir si seulement les augmentations de salaires concernaient tout le monde. Chez nous, elles touchent uniquement une élite qui est payée au-dessus de la moyenne, le reste continue de vivre dans la misère.

    Et qu’en est-il des autres catégories?

    Aujourd’hui, le problème se pose à tous les niveaux. Les gens, qui sont confrontés au problème, le savent très bien, un architecte est deux fois, voire trois fois, plus cher qu’il y a 3 ans. Dès qu’il s’agit de gens qui maîtrisent leur métier à tous les niveaux, il y a pénurie. Et qui dit pénurie, dit automatiquement inflation. Un débat national doit être ouvert dans ce sens, le problème est déjà plus grave qu’on ne le croit. Le gouvernement et les entreprises sont dans l’obligation de trouver une solution, urgente à court terme, et réfléchie pour le long terme. Ça ne peut plus attendre.

    Comment expliquez-vous l’écart qui se creuse de plus en plus entre le Snmg et les autres salaires?

    C’est partout pareil. Dans le monde entier, les écarts entre cadres et dirigeants et les smicards sont très élevés. En Algérie, les écarts sont plus accentués parce que le Snmg est beaucoup trop faible. Je suis pour une approche pour fixer le salaire minimum. 8.000 dinars ne représentent pas la même chose partout en Algérie. Une région en Kabylie, par exemple, n’est pas Rouiba et Reghaia ne ressemble pas à Alger. Il faut trouver un moyen d’indexation avec le niveau de vie de la ville où on se trouve.

    Entretien réalisé par Youcef Maallemi
    Le Financier
    Dernière modification par zek, 01 février 2009, 10h26.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    120000 dinars ramené au cout de la vie cela réprésente 2400 euros.

    12 millions en algérie cela représente bcp d argent pour .. un jeune diplômé.. c'est même trop....cela peut nuire à la compétitivité du pays et aggarver les inégalités sociales.
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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    • #3
      je ne sais pas ou il a cherché ce chiffre, mais croyez moi que si c'est vrai, ce ne représente qu'une exception.
      les salaires des jeunes ingenieurs dans des boites respectables et représentatives n'excedent jamais les 40000 DA.

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