Trois Marocains sur quatre sont titulaires de 1 ou 2 crédits à la consommation. C’est l’un des constats établis au terme d’une enquête analytique menée par l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF). Et ce n’est pas tout...
LES Marocains sont, en majorité, surendettés. Une enquête que vient de mener l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) en partenariat notamment avec Bank Al Maghrib, le confirme. Il en découle, après extrapolation, que plus de la moitié des Marocains consacrent 70% de leur revenu à leurs crédits. Le crédit est chez eux pluriel puisque l’enquête a révélé que si trois Marocains sur quatre sont titulaires de 1 ou 2 crédits à la consommation, un Marocain sur cinq est titulaire de plus de 2 crédits à la consommation. Et 41% d’entre eux recourent à un troisième ou à un quatrième crédit pour le remboursement d’un crédit initial. En gros, quand on entre dans la spirale de l’endettement, volontairement ou involontairement on n’en sort plus. C’est connu, plus le nombre de crédits souscrit par une personne est important, plus cette personne cherche à souscrire de nouveaux crédits, souvent dans le seul but de joindre les deux bouts. C’est ce que l’enquête a d’ailleurs démontré.
Où va le crédit ?
Pour les clients des sociétés de crédit affiliées à l’APSF, la dette est souvent consacrée à l’achat d’une voiture, pour ceux qui en ont les moyens. Sinon, elle sert à se payer des articles ménagers, des meubles d’intérieur, bref à des équipements domestiques. Suivent, les études des enfants. Ce qui montre que l’enseignement devient un souci majeur dans l’esprit des Marocains. Figure aussi parmi les causes majeures de l’endettement, le besoin de remboursement d’un autre crédit.
Pourquoi s’endette-t-on ?
Les Marocains contractent aussi des crédits à l’occasion des fêtes, notamment religieuses. Dans ce registre, le crédit servant à l’achat du mouton lors de l’Aïd Al Adha est entré dans les moeurs de nombreuses familles marocaines, autant que celui servant d’habitude à l’approvisionnement à l’approche du mois sacré du Ramadan...
De l’endettement au surendettement, il n’y a qu’un pas. Et la cause revient d’abord, selon 21% des personnes ayant répondu aux questions prévues dans le cadre de l’enquête de l’APSF, aux clients des maisons de crédit qui « veulent vivre au-dessus de leurs moyens ». 12% se tournent vers les sociétés de crédit qui sont accusées d’inciter leur clientèle à contracter des crédits de façon inconsidérée. Par ailleurs, plus de la moitié des personnes interrogées évoquent les deux raisons précitées à la fois.
Les Marocains sont-ils de bons ou de mauvais payeurs ?
Si quatre personnes sur cinq disent ne pas avoir eu de mal à rembourser leur premier crédit, deux personnes sur trois ayant un quatrième crédit disent éprouver des difficultés à le rembourser. Ceci ne les empêche pas, de toutes les façons, de passer à la caisse. Peuvent-ils faire autrement ?
La raison principale invoquée pour expliquer ces difficultés est le surendettement, comme le souligne l’enquête de l’ASPF. Au vu de cette situation, serait-il possible que le Maroc vive une crise semblable à celle ressentie aux USA à cause de l’incapacité des Américains surendettés à rembourser leurs prêts ? Les professionnels assurent qu’ils ont suffisamment de garanties pour ne pas en arriver là. Mais, du côté des clients, on avance que tout reste possible.
Par Mohamed Zainabi
Source : lereporter.ma.
Génèse de contractions de dettes pas comme les autres...ou presque.
Source : in.de.x mu.nd.i
LES Marocains sont, en majorité, surendettés. Une enquête que vient de mener l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) en partenariat notamment avec Bank Al Maghrib, le confirme. Il en découle, après extrapolation, que plus de la moitié des Marocains consacrent 70% de leur revenu à leurs crédits. Le crédit est chez eux pluriel puisque l’enquête a révélé que si trois Marocains sur quatre sont titulaires de 1 ou 2 crédits à la consommation, un Marocain sur cinq est titulaire de plus de 2 crédits à la consommation. Et 41% d’entre eux recourent à un troisième ou à un quatrième crédit pour le remboursement d’un crédit initial. En gros, quand on entre dans la spirale de l’endettement, volontairement ou involontairement on n’en sort plus. C’est connu, plus le nombre de crédits souscrit par une personne est important, plus cette personne cherche à souscrire de nouveaux crédits, souvent dans le seul but de joindre les deux bouts. C’est ce que l’enquête a d’ailleurs démontré.
Où va le crédit ?
Pour les clients des sociétés de crédit affiliées à l’APSF, la dette est souvent consacrée à l’achat d’une voiture, pour ceux qui en ont les moyens. Sinon, elle sert à se payer des articles ménagers, des meubles d’intérieur, bref à des équipements domestiques. Suivent, les études des enfants. Ce qui montre que l’enseignement devient un souci majeur dans l’esprit des Marocains. Figure aussi parmi les causes majeures de l’endettement, le besoin de remboursement d’un autre crédit.
Pourquoi s’endette-t-on ?
Les Marocains contractent aussi des crédits à l’occasion des fêtes, notamment religieuses. Dans ce registre, le crédit servant à l’achat du mouton lors de l’Aïd Al Adha est entré dans les moeurs de nombreuses familles marocaines, autant que celui servant d’habitude à l’approvisionnement à l’approche du mois sacré du Ramadan...
De l’endettement au surendettement, il n’y a qu’un pas. Et la cause revient d’abord, selon 21% des personnes ayant répondu aux questions prévues dans le cadre de l’enquête de l’APSF, aux clients des maisons de crédit qui « veulent vivre au-dessus de leurs moyens ». 12% se tournent vers les sociétés de crédit qui sont accusées d’inciter leur clientèle à contracter des crédits de façon inconsidérée. Par ailleurs, plus de la moitié des personnes interrogées évoquent les deux raisons précitées à la fois.
Les Marocains sont-ils de bons ou de mauvais payeurs ?
Si quatre personnes sur cinq disent ne pas avoir eu de mal à rembourser leur premier crédit, deux personnes sur trois ayant un quatrième crédit disent éprouver des difficultés à le rembourser. Ceci ne les empêche pas, de toutes les façons, de passer à la caisse. Peuvent-ils faire autrement ?
La raison principale invoquée pour expliquer ces difficultés est le surendettement, comme le souligne l’enquête de l’ASPF. Au vu de cette situation, serait-il possible que le Maroc vive une crise semblable à celle ressentie aux USA à cause de l’incapacité des Américains surendettés à rembourser leurs prêts ? Les professionnels assurent qu’ils ont suffisamment de garanties pour ne pas en arriver là. Mais, du côté des clients, on avance que tout reste possible.
Par Mohamed Zainabi
Source : lereporter.ma.
Génèse de contractions de dettes pas comme les autres...ou presque.
Entre 1956 et 1974, le total de la dette extérieure marocaine représentait 14% du PIB et son coût ne dépassait pas une moyenne de 3%. Les dettes bilatérales, ayant atteint 920 milliards de dollars, étaient en principe des dettes françaises qui ont été utilisées économiquement pour protéger les intérêts historiques de la France au Maroc.
Les dettes contractées auprès des Etats-Unis et de la Banque mondiale étaient destinées principalement à la qualification de la structure économique locale. Elles ont été donc utilisées comme moyen de dépenser l'excédent des pays impérialistes au Maroc et, partant, de relier l'économie nationale directement aux marchés de ces grands pays, et au soutien de leurs sociétés multinationales basées au Maroc.
Cela a permis également de fonder les bases d'une bourgeoisie locale qui s'est renforcée par son lien et par sa dépendance du capital impérialiste. Et c'est ce qui a permis aussi à la classe au pouvoir d'élargir sa base économique et sociale, bien sûr au détriment des couches les plus démunies.
Durant la période de 1975 à 1982, on va se diriger davantage vers les marchés financiers mondiaux, mais avec des conditions un peu plus dures qu'auparavant. Ces dettes vont servir à la restructuration d'un groupe d'institutions étatiques (BNDE, OCP, CIH, Crédit Agricole...).
Il va s'avérer par la suite que cet argent n'a servi en fait qu'à la destruction de ses institutions ou établissements publics à travers le pillage des deniers publics par des responsables ayant saisi l'occasion pour s'enrichir. Dégradation qui va justifier la privatisation de ces établissements ou institutions. Et ce sont les mêmes personnes responsables de leur destruction qui vont les acheter à prix bas !
A partir de 1983, lorsque le pays connaît la crise de la dette, il sera contraint de passer, comme tous les pays endettés, sous "les fourches caudines" du FMI et des programmes d'ajustement structurel (PAS) avec les conséquences catastrophiques qu'on connaît :
- Privatisation des entreprises publiques et libéralisation à marche forcée de pratiquement tous les secteurs de l'activité économique, et donc un désengagement continu et rapide de l'Etat, ayant conduit à la crise sociale dont laquelle le Maroc est en train de « piétiner ».
- Réduction du déficit budgétaire par la baisse des dépenses publiques consacrées aux secteurs sociaux (santé, éducation, emploi...).
- Dévaluation de la monnaie nationale à plusieurs reprises, pour encourager les exportations et donc l'entrée de devises, afin de pouvoir payer les services de la dette !
- Réduction, voire annulation des subventions du prix des matières de première nécessité (application de la liberté des prix).
- Libéralisation du commerce extérieur et réforme du système bancaire afin d'attirer les capitaux étrangers.
- Réforme fiscale, notamment à travers l'élargissement de l'assiette d'imposition et de l'élévation du taux de TVA.
- ...etc.
Dès le début des années 1990, on va opter pour d'autres politiques non moins contraignantes :
- La politique de rééchelonnement de la dette, qui a permis de relier davantage le pays au FMI, ce qui lui a permis encore une fois de demander une nouvelle restructuration de l'économie nationale selon les intérêts du capital impérialiste. Il faut signaler dans ce cadre que le Maroc applique à la lettre les recommandations des institutions financières internationales, ce qui fait de lui « l'élève sage » ou le « bon élève » du FMI...
- La politique de gestion active de la dette, matérialisée par le passage du taux d'intérêt flottant au taux d'intérêt fixe, mais surtout par la conversion de la dette en investissement. Opération qui a porté entre 1996 et 2005 sur un montant de 50 milliards de dirhams (DH). Elle a été surtout effectuée auprès des pays comme la France, l'Espagne, l'Italie et le Koweït. En 1996, la France a converti en investissement au Maroc un milliard de FF. Avec plus de 34 milliards de DH de dette marocaine envers la France à l'époque, ce montant paraît toutefois dérisoire.
La conversion de la dette en investissement a, cependant, permis aux multinationales des pays capitalistes, comme la France, de rapatrier la richesse locale sous forme de profits. (...)
Dette extérieure: $16,86 milliards (31 December 2007 est.)
Année Dette extérieure Rang Changement Date de l'information
2003 $17 700 000 000 41 2002 est.
2004 $17 320 000 000 50 -2,15 % 2003 est.
2005 $17 070 000 000 51 -1,44 % 2004 est.
2006 $15 430 000 000 70 -9,61 % 2005 est.
2006 $15 610 000 000 69 1,17 % 2005 est.
2007 $17 900 000 000 68 14,67 % 2006 est.
2008 $16 860 000 000 72 -5,81 % 31 December 2007 (est.)
Les dettes contractées auprès des Etats-Unis et de la Banque mondiale étaient destinées principalement à la qualification de la structure économique locale. Elles ont été donc utilisées comme moyen de dépenser l'excédent des pays impérialistes au Maroc et, partant, de relier l'économie nationale directement aux marchés de ces grands pays, et au soutien de leurs sociétés multinationales basées au Maroc.
Cela a permis également de fonder les bases d'une bourgeoisie locale qui s'est renforcée par son lien et par sa dépendance du capital impérialiste. Et c'est ce qui a permis aussi à la classe au pouvoir d'élargir sa base économique et sociale, bien sûr au détriment des couches les plus démunies.
Durant la période de 1975 à 1982, on va se diriger davantage vers les marchés financiers mondiaux, mais avec des conditions un peu plus dures qu'auparavant. Ces dettes vont servir à la restructuration d'un groupe d'institutions étatiques (BNDE, OCP, CIH, Crédit Agricole...).
Il va s'avérer par la suite que cet argent n'a servi en fait qu'à la destruction de ses institutions ou établissements publics à travers le pillage des deniers publics par des responsables ayant saisi l'occasion pour s'enrichir. Dégradation qui va justifier la privatisation de ces établissements ou institutions. Et ce sont les mêmes personnes responsables de leur destruction qui vont les acheter à prix bas !
A partir de 1983, lorsque le pays connaît la crise de la dette, il sera contraint de passer, comme tous les pays endettés, sous "les fourches caudines" du FMI et des programmes d'ajustement structurel (PAS) avec les conséquences catastrophiques qu'on connaît :
- Privatisation des entreprises publiques et libéralisation à marche forcée de pratiquement tous les secteurs de l'activité économique, et donc un désengagement continu et rapide de l'Etat, ayant conduit à la crise sociale dont laquelle le Maroc est en train de « piétiner ».
- Réduction du déficit budgétaire par la baisse des dépenses publiques consacrées aux secteurs sociaux (santé, éducation, emploi...).
- Dévaluation de la monnaie nationale à plusieurs reprises, pour encourager les exportations et donc l'entrée de devises, afin de pouvoir payer les services de la dette !
- Réduction, voire annulation des subventions du prix des matières de première nécessité (application de la liberté des prix).
- Libéralisation du commerce extérieur et réforme du système bancaire afin d'attirer les capitaux étrangers.
- Réforme fiscale, notamment à travers l'élargissement de l'assiette d'imposition et de l'élévation du taux de TVA.
- ...etc.
Dès le début des années 1990, on va opter pour d'autres politiques non moins contraignantes :
- La politique de rééchelonnement de la dette, qui a permis de relier davantage le pays au FMI, ce qui lui a permis encore une fois de demander une nouvelle restructuration de l'économie nationale selon les intérêts du capital impérialiste. Il faut signaler dans ce cadre que le Maroc applique à la lettre les recommandations des institutions financières internationales, ce qui fait de lui « l'élève sage » ou le « bon élève » du FMI...
- La politique de gestion active de la dette, matérialisée par le passage du taux d'intérêt flottant au taux d'intérêt fixe, mais surtout par la conversion de la dette en investissement. Opération qui a porté entre 1996 et 2005 sur un montant de 50 milliards de dirhams (DH). Elle a été surtout effectuée auprès des pays comme la France, l'Espagne, l'Italie et le Koweït. En 1996, la France a converti en investissement au Maroc un milliard de FF. Avec plus de 34 milliards de DH de dette marocaine envers la France à l'époque, ce montant paraît toutefois dérisoire.
La conversion de la dette en investissement a, cependant, permis aux multinationales des pays capitalistes, comme la France, de rapatrier la richesse locale sous forme de profits. (...)
Dette extérieure: $16,86 milliards (31 December 2007 est.)
Année Dette extérieure Rang Changement Date de l'information
2003 $17 700 000 000 41 2002 est.
2004 $17 320 000 000 50 -2,15 % 2003 est.
2005 $17 070 000 000 51 -1,44 % 2004 est.
2006 $15 430 000 000 70 -9,61 % 2005 est.
2006 $15 610 000 000 69 1,17 % 2005 est.
2007 $17 900 000 000 68 14,67 % 2006 est.
2008 $16 860 000 000 72 -5,81 % 31 December 2007 (est.)
Source : in.de.x mu.nd.i
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