Samedi dernier à Rabat, à l'occasion d'une journée d'étude organisée par Attac Rabat sur les relations entre le Maroc et l'Union européenne, le volet agricole de ce partenariat a été évoqué. Une occasion pour Najib Akesbi, économiste et spécialiste des questions liées à l'agriculture, de décrier la politique agricole nationale.
“Partenariat et souveraineté: le volet agricole” a été le sous-thème de la journée d'étude organisée, samedi à la faculté de Droit de l'Université Mohammed V de Rabat, par l'association ATTAC, sous le thème “Maroc- Union européenne: quelle politique de voisinage?”
C'est Najib Akesbi, professeur à l'Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV) Hassan II de Rabat, qui a pris en charge la question agricole. Après avoir relevé le bilan “décevant” du partenariat Maroc-UE dans le domaine agricole, notamment à cause du fait que l'offre marocaine, selon lui, est configurée en fonction des désirs du partenaire européen (l'entrée des produits agricoles marocains dans l'espace Schengen est soumise à un calendrier selon le bon vouloir du très puissant lobby agricole européen), n'a pas manqué de pointer du doigt la politique agricole nationale et les défaillances de l'agriculture nationale.
“Maroc Vert” dans la ligne de mire
A propos du plan de relance de l'agriculture nationale baptisé “Maroc vert”, présenté au Roi en avril 2008 par le ministre de tutelle, Aziz Akhannouch, M. Akesbi a fait savoir que ce plan, monté par un cabinet étranger, a ignoré les compétences nationales... Sinon, les experts nationaux qui y ont participé, l'ont fait dans un état de cloisonnement. Selon lui, ce plan est un échafaudage fait dans une opacité totale, et qui serait une manière, en plus, de contourner la question fondamentale de l'agriculture nationale, celle liée au foncier, en demandant aux petits agriculteurs de s'agréger aux grands...
Les défaillances de l'agriculture nationale
A la question de savoir si le Maroc a une vocation agricole, Akesbi a fait savoir qu'une vocation se construit d'abord sur des ressources naturelles et humaines. En prenant donc en compte ces deux facteurs essentiels, le Maroc, selon lui, ne peut revendiquer une vocation agricole, et ce, pour plusieurs raisons. Primo, a-t-il relevé, il y a 9 millions d'hectares de surface agricole utile au Maroc, et qui ne sont pas extensibles... Secundo, les quantités d'eau baissent, mettant le Maroc en situation de stress hydrique. Tertio, l'agriculture moderne nécessite une formation (notamment dans le choix des engrais), un savoir faire ... Or, a-t-il fait remarquer, l'écrasante majorité des exploitants marocains sont analphabètes. Eu égard donc à tous ces constats, Akesbi en est arrivé à dire que le Maroc, du point de vue alimentaire, est dans une mauvaise posture, telle qu'il ne l'a jamais été.
Le roi, plus grand agriculteur
Selon un récent dossier de nos confrères de Tel Quel, Mohammed VI,grâce aux domaines royaux, soit 12 000 hectares d’exploitations, serait le plus grand exploitant agricole du pays. Ces domaines,créés en 1960,constituent un des principaux producteurs - exportateurs de fruits et légumes au Maroc, avec plus de 170 000 tonnes de production exportées à l’étranger. Par ailleurs,l'exonération totale des revenus agricoles, en vigueur depuis 1984, a été prolongée par le roi jusqu'au 31 décembre 2014, et ce, pour la deuxième fois consécutive.Selon Najib Akesbi, dans une contribution dans le même hebdomadaire de cette semaine, la prorogation
aufaitmaroc.com du 12 Janvier 2009
“Partenariat et souveraineté: le volet agricole” a été le sous-thème de la journée d'étude organisée, samedi à la faculté de Droit de l'Université Mohammed V de Rabat, par l'association ATTAC, sous le thème “Maroc- Union européenne: quelle politique de voisinage?”
C'est Najib Akesbi, professeur à l'Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV) Hassan II de Rabat, qui a pris en charge la question agricole. Après avoir relevé le bilan “décevant” du partenariat Maroc-UE dans le domaine agricole, notamment à cause du fait que l'offre marocaine, selon lui, est configurée en fonction des désirs du partenaire européen (l'entrée des produits agricoles marocains dans l'espace Schengen est soumise à un calendrier selon le bon vouloir du très puissant lobby agricole européen), n'a pas manqué de pointer du doigt la politique agricole nationale et les défaillances de l'agriculture nationale.
“Maroc Vert” dans la ligne de mire
A propos du plan de relance de l'agriculture nationale baptisé “Maroc vert”, présenté au Roi en avril 2008 par le ministre de tutelle, Aziz Akhannouch, M. Akesbi a fait savoir que ce plan, monté par un cabinet étranger, a ignoré les compétences nationales... Sinon, les experts nationaux qui y ont participé, l'ont fait dans un état de cloisonnement. Selon lui, ce plan est un échafaudage fait dans une opacité totale, et qui serait une manière, en plus, de contourner la question fondamentale de l'agriculture nationale, celle liée au foncier, en demandant aux petits agriculteurs de s'agréger aux grands...
Les défaillances de l'agriculture nationale
A la question de savoir si le Maroc a une vocation agricole, Akesbi a fait savoir qu'une vocation se construit d'abord sur des ressources naturelles et humaines. En prenant donc en compte ces deux facteurs essentiels, le Maroc, selon lui, ne peut revendiquer une vocation agricole, et ce, pour plusieurs raisons. Primo, a-t-il relevé, il y a 9 millions d'hectares de surface agricole utile au Maroc, et qui ne sont pas extensibles... Secundo, les quantités d'eau baissent, mettant le Maroc en situation de stress hydrique. Tertio, l'agriculture moderne nécessite une formation (notamment dans le choix des engrais), un savoir faire ... Or, a-t-il fait remarquer, l'écrasante majorité des exploitants marocains sont analphabètes. Eu égard donc à tous ces constats, Akesbi en est arrivé à dire que le Maroc, du point de vue alimentaire, est dans une mauvaise posture, telle qu'il ne l'a jamais été.
Le roi, plus grand agriculteur
Selon un récent dossier de nos confrères de Tel Quel, Mohammed VI,grâce aux domaines royaux, soit 12 000 hectares d’exploitations, serait le plus grand exploitant agricole du pays. Ces domaines,créés en 1960,constituent un des principaux producteurs - exportateurs de fruits et légumes au Maroc, avec plus de 170 000 tonnes de production exportées à l’étranger. Par ailleurs,l'exonération totale des revenus agricoles, en vigueur depuis 1984, a été prolongée par le roi jusqu'au 31 décembre 2014, et ce, pour la deuxième fois consécutive.Selon Najib Akesbi, dans une contribution dans le même hebdomadaire de cette semaine, la prorogation
aufaitmaroc.com du 12 Janvier 2009
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