Le secteur du tourisme national aura, comme le prévoyaient décideurs et opérateurs de ce secteur, quelques sérieux soucis à se faire, notamment avec la contraction attendue pour cet été de ses principaux marchés émetteurs. Aussi, si les prémices en sont d’ailleurs déjà là, il reste maintenant à savoir quelle en sera l’importance et quels seraient les éventuels moyens à mettre à contribution pour palier cette situation.
Sous les effets conjugués de la récession du marché mondial du tourisme, des suites de la crise, et de la dépréciation de l’euro, nos recettes voyages ont accusé une baisse de 20% en janvier 2009. Ces recettes auront ainsi régressé de 867,9 millions de DH pour s’établir à 3,46 milliards DH, au lieu des 4,33 milliards DH enregistrés lors du même mois de l’année 2008.
Sur l’ensemble de l’année 2008, elles ont accusé un recul de 3,5%, passant de 58,674 milliards DH à 56,598 milliards DH.
Les autres chiffres concernant le secteur confirment ce début de ralentissement de l’activité touristique. Ainsi, les nuitées des principaux marchés émetteurs sont en baisse: - 4% pour le marché français (premier marché émetteur avec 33% des nuitées totales enregistrées en janvier 2009) et -18% pour le marché britannique; une régression des nuitées sur les principales destinations avec des baisses de - 5% pour les villes de Marrakech, Casablanca et Tanger et de – 12% pour Rabat et Ouarzazate et, enfin, un recul de 4 points du taux d’occupation des chambres, lequel est passé de 38% en janvier 2008 à 34% en janvier 2009.
Sur le très court terme, soit sur la haute saison, il est de fortes indications qui peuvent laisser craindre une baisse plus importante que prévu du flux de touristes en provenance des principaux marchés émetteurs par rapport à la haute saison de l’année 2008.
Au titre de ces inquiétantes indications, il y a aussi le comportement du marché français que traduit une enquête réalisée récemment. De cette enquête, réalisée par France Bleue Ipsos, il ressort que plus d’un Français sur deux ne partira pas en vacances cet été. L’enquête montre en effet que les Français seront plus nombreux à rester chez eux cet été (51%). Ce taux grimpe à 64% dans les foyers dont le revenu mensuel net est compris entre 1200 et 2000 euros, et même à 82% chez les plus modestes.
Le sondage montre par ailleurs que parmi les personnes qui partiront en vacances, 25% préféreront la France plutôt que l’étranger.
Des conclusions de cette enquête on peut éventuellement déduire que les Français qui, cet été, voyageront vers le Maroc seront moins nombreux que d’habitude. Aussi, et quand bien même elle peut paraître trop linéaire, cette déduction semble néanmoins la plus plausible du fait de la persistance des nombreuses défaillances d’ordre structurel dont souffre le produit touristique marocain: transport terrestre, hygiène et santé, sûreté et sécurité…
De l’avis de nombreux opérateurs du secteur, le Maroc aurait pu «négocier» les impacts de l’actuelle crise en améliorant qualitativement son offre touristique, ce qui lui aurait permis de ratisser plus large au niveau de l’ensemble des segments. Notamment sur celui de la clientèle européenne qui par souci d’économie va se rabattre sur les destinations courtes, un terrain où nous comptons des rivaux de taille : Espagne, Tunisie, Turquie, Egypte…
Or le plan anticrise - Cap 2009 - mis en place par les pouvoirs publics souffre de trop de timidité et ne préconise que peu de mesures réellement innovantes et volontaristes.
Pour l’exemple, nous citerons la campagne «Kounouz Biladi» qui cible essentiellement ceux d’entre les nationaux qui risquent de manquer de moyens pour accéder aux produits en promotion, mais ne titille bizarrement pas la fibre patriotique de ceux d’entre eux qui ont autant les moyens que l’habitude d’aller passer leur vacances sous d’autres latitudes.
Est-il encore temps pour remédier un peu à tout cela ? Oui, si on y met de la volonté… et du cœur.
Jamal Hafsi
Sous les effets conjugués de la récession du marché mondial du tourisme, des suites de la crise, et de la dépréciation de l’euro, nos recettes voyages ont accusé une baisse de 20% en janvier 2009. Ces recettes auront ainsi régressé de 867,9 millions de DH pour s’établir à 3,46 milliards DH, au lieu des 4,33 milliards DH enregistrés lors du même mois de l’année 2008.
Sur l’ensemble de l’année 2008, elles ont accusé un recul de 3,5%, passant de 58,674 milliards DH à 56,598 milliards DH.
Les autres chiffres concernant le secteur confirment ce début de ralentissement de l’activité touristique. Ainsi, les nuitées des principaux marchés émetteurs sont en baisse: - 4% pour le marché français (premier marché émetteur avec 33% des nuitées totales enregistrées en janvier 2009) et -18% pour le marché britannique; une régression des nuitées sur les principales destinations avec des baisses de - 5% pour les villes de Marrakech, Casablanca et Tanger et de – 12% pour Rabat et Ouarzazate et, enfin, un recul de 4 points du taux d’occupation des chambres, lequel est passé de 38% en janvier 2008 à 34% en janvier 2009.
Sur le très court terme, soit sur la haute saison, il est de fortes indications qui peuvent laisser craindre une baisse plus importante que prévu du flux de touristes en provenance des principaux marchés émetteurs par rapport à la haute saison de l’année 2008.
Au titre de ces inquiétantes indications, il y a aussi le comportement du marché français que traduit une enquête réalisée récemment. De cette enquête, réalisée par France Bleue Ipsos, il ressort que plus d’un Français sur deux ne partira pas en vacances cet été. L’enquête montre en effet que les Français seront plus nombreux à rester chez eux cet été (51%). Ce taux grimpe à 64% dans les foyers dont le revenu mensuel net est compris entre 1200 et 2000 euros, et même à 82% chez les plus modestes.
Le sondage montre par ailleurs que parmi les personnes qui partiront en vacances, 25% préféreront la France plutôt que l’étranger.
Des conclusions de cette enquête on peut éventuellement déduire que les Français qui, cet été, voyageront vers le Maroc seront moins nombreux que d’habitude. Aussi, et quand bien même elle peut paraître trop linéaire, cette déduction semble néanmoins la plus plausible du fait de la persistance des nombreuses défaillances d’ordre structurel dont souffre le produit touristique marocain: transport terrestre, hygiène et santé, sûreté et sécurité…
De l’avis de nombreux opérateurs du secteur, le Maroc aurait pu «négocier» les impacts de l’actuelle crise en améliorant qualitativement son offre touristique, ce qui lui aurait permis de ratisser plus large au niveau de l’ensemble des segments. Notamment sur celui de la clientèle européenne qui par souci d’économie va se rabattre sur les destinations courtes, un terrain où nous comptons des rivaux de taille : Espagne, Tunisie, Turquie, Egypte…
Or le plan anticrise - Cap 2009 - mis en place par les pouvoirs publics souffre de trop de timidité et ne préconise que peu de mesures réellement innovantes et volontaristes.
Pour l’exemple, nous citerons la campagne «Kounouz Biladi» qui cible essentiellement ceux d’entre les nationaux qui risquent de manquer de moyens pour accéder aux produits en promotion, mais ne titille bizarrement pas la fibre patriotique de ceux d’entre eux qui ont autant les moyens que l’habitude d’aller passer leur vacances sous d’autres latitudes.
Est-il encore temps pour remédier un peu à tout cela ? Oui, si on y met de la volonté… et du cœur.
Jamal Hafsi
