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Maghreb : Les business schools à l'heure des « best practices »

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  • Maghreb : Les business schools à l'heure des « best practices »


    © Jeune Afrique

    En Algérie, au Maroc et en Tunisie, les meilleurs établissements appliquent les standards internationaux à leurs méthodes et à leurs cursus. Objectif commun : former des managers capables de répondre aux exigences des multinationales.


    Au moment où les économies occidentales paient cher la crise mondiale, beaucoup d’étudiants tentés par une aventure à l’international choisiront de rester au pays, où les perspectives de carrière sont meilleures. Bonne nouvelle pour eux, bon nombre de formations locales offrent désormais toutes les garanties d’un excellent décollage professionnel. Tel est le principal enseignement de l’enquête que nous avons menée en Algérie, au Maroc et en Tunisie auprès d’une vingtaine d’établissements sélectionnés en liaison avec plusieurs responsables de ressources humaines, qu’ils soient basés dans des cabinets de recrutement ou dans des entreprises internationales présentes en Afrique. Ce travail, qui sert de base à notre second classement exclusif, plus complet et plus sélectif (voir p. 122), nous a permis de constater les évolutions entreprises par la plupart des business schools pour approcher au plus près les standards internationaux. Cinq tendances de fond se dégagent.

    Se faire connaître à l’international
    Premier pas vers une reconnaissance globale de leurs formations, plusieurs écoles au Maroc et en Algérie sont devenues membres de l’European Foundation for Management Develop*ment (EFMD). L’Esca de Casablanca et l’université Al Akhawayn d’Ifrane, au Maroc, sont en plus adhérentes de l’association américaine des business *schools (Association to Advance Collegiate Schools of Business, AACBS), où elles figurent aux côtés d’institutions prestigieuses comme l’Insead, près de Paris, ou la London Business School.

    Européennes ou américaines, ces affiliations attestent du respect de standards internationaux en matière de pédagogie et de fonctionnement. La prochaine étape pour les écoles les plus ambitieuses consistera à obtenir les accréditations délivrées par ces deux organisations. Un processus qui peut durer jusqu’à cinq ans et permet ensuite de faire jeu égal avec l’élite mondiale.

    Double diplôme
    Suivant l’adage « qui se ressemble s’assemble », la valeur d’une école tient aussi à la qualité de ses principaux partenaires. Les établissements qui entretiennent des liens étroits avec des formations européennes ou américaines profitent ainsi d’une expertise pédagogique supplémentaire et de possibilités d’échanges d’élèves ou de professeurs. L’Esaa d’Alger bénéficie par exemple du soutien de l’ESCP Europe (ex-ESCP-EAP) et de HEC, toutes basées en France et classées en tête des palmarès européens. Avec le temps, de telles associations aboutissent à la mise en place de diplômes communs. L’Ihec Carthage, en Tunisie, est ainsi lié à Télécom Paris-École de management, l’une des dix meilleures business schools françaises. C’est aussi le cas de l’Esca marocaine avec l’École de management de Grenoble. Pour les lauréats, cette double reconnaissance est un atout auprès des multinationales, qui connaissent mal les filières locales et accordent souvent plus de crédit aux formations occidentales.

    Liens avec les entreprises
    Pour être certaines d’offrir des débouchés à leurs étudiants, les écoles de commerce ont compris que leurs enseignements devaient répondre aux besoins des entreprises. Elles rivalisent d’initiatives pour ouvrir leurs portes aux professionnels et multiplier les expériences pratiques. Plusieurs représentants d’entreprises siègent par exemple au conseil d’administration de l’Esaa algérienne et participent aux orientations stratégiques. À l’institut HEM de Marrakech, ce sont 50 % des cours qui sont assurés par des professionnels. À l’Esca de Casablanca et à l’Ihec Carthage, des junior-entreprises permettent à des groupes d’élèves d’effectuer pour leurs clients des travaux rémunérés. Et certaines formations, comme l’ESC Tunis ou l’Insim en Algérie, ont développé des incubateurs de projets pour accompagner leurs diplômés dans la création de leur société.

    Ouverture au monde
    Utilisant le modèle académique américain, l’université Al Akhawayn, au Maroc, est sans doute l’établissement qui offre d’emblée la plus grande ouverture à l’international. Les cours y sont donnés en anglais et la réussite au Toefl (Test of English as a Foreign Language) est obligatoire pour valider le diplôme. À Alger, l’Esaa impose l’obtention du Toeic, un autre examen officiel, axé sur la maîtrise de l’anglais professionnel. Autre forme d’ouverture, le recours à des enseignants étrangers. Le groupe Esig accueille par exemple des professeurs venus des universités de Saint-Étienne, en France, et de Chicoutimi, au Canada. Ses quatre campus de Casablanca, Rabat, Fès et Marrakech, reçoivent aussi de nombreux élèves étrangers, notamment du Mali, de Côte d’Ivoire, du Liban ou d’Arabie saoudite. L’expérience est encore plus marquante quand les élèves peuvent passer un semestre d’études à l’étranger, comme c’est le cas chaque année pour les « escamistes » accueillis par l’École de management de Grenoble.

    Pédagogie et recherche
    La qualité de l’équipe pédagogique demeure l’un des meilleurs indicateurs du niveau des formations. Elle se mesure souvent au nombre d’enseignants titulaires d’un doctorat (ou PhD). Au sein de l’Essect tunisienne, il y a par exemple 52 PhD sur 130 enseignants permanents. Ils sont 17 pour 22 titulaires dans l’université Al Akhawayn, au Maroc, et 42 sur 61 professeurs visiteurs à l’Esaa algérienne. Autre critère, la place occupée par les travaux de groupe et de mise en pratique dans le cursus. Ils seront encore plus profitables si les cas traités se rapprochent de la réalité, ce que reflètent les supports pédagogiques : 40 % des études de cas de l’Esca utilisées dans le parcours « Grande école » ont ainsi été conçues en interne. Cette année, les élèves ont par exemple pu se mettre dans la peau des dirigeants de Royal Air Maroc ou d’Attijariwafa Bank. La présence d’une école doctorale ou d’un centre de recherche, comme c’est le cas au sein de HEM, est souvent un atout supplémentaire pour élargir la culture managériale et économique des élèves.


    JeuneAfrique
    Dernière modification par alien, 12 mai 2009, 15h27.
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