Abdelwahid Bouabdallah, P-DG d’Air Algérie : «Maintenir deux compagnies aériennes publiques de petite taille est une mauvaise solution»
Le programme de filialisation des services d’Air Algérie connaît un ralentissement. Quelles en sont les raisons ? Existe-il un plan de restructuration ?
Le projet de filialisation que j’ai découvert à mon arrivée à la tête de la compagnie ne m’a pas paru fondé sur une stratégie claire pour le développement de nos activités. Les réflexions que nous avons menées depuis nous ont permis d’avancer des propositions de restructuration qu devaient assurer plus solidement la compétitivité de nos différentes activités. Nous allons, ainsi, filialiser les activités fret et catering en nous associant avec des partenaires internationaux, leaders dans leurs métiers. Nous allons, aussi, autonomiser les activités maintenance et handling pour les transformer en centres de profit de façon à rentabiliser les infrastructures disponibles. Ce programme devrait être lancé dès la fin de l’année en cours.
L’ouverture du ciel algérien est programmée pour cette année. Quelle stratégie Air Algérie compte-t-elle adopter pour faire face à une concurrence qui s’annonce rude ?
En réalité, sur cette question d’ouverture du ciel algérien, il faut distinguer deux choses. S’agissant du marché international, le ciel algérien a toujours été ouvert et la compétition a toujours été la règle, dans la limite des accords intergouvernementaux qui décident de l’entrée sur le marché des compagnies qui desservent les pays concernés. A ce qu’on appelle aujourd’hui les accords Open Sky, il s’agit tout simplement d’une ouverture plus large du marché international à un plus grand nombre de compagnies. Concernant Air Algérie, nous avons toujours été en concurrence avec les compagnies étrangères qui desservent l’Algérie. Dans la situation actuelle, nous ne pensons pas que beaucoup d’autres compagnies aériennes vont venir en masse sur ce marché. Du moins pas dans l’avenir proche. En revanche, lorsque le tourisme vers l’Algérie aura décollé, il est probable que cela incite d’autres compagnie à venir prendre des parts du marché.
S’agissant du marché domestique, vous savez sûrement que la politique nationale de soutien des tarifs ne permet pas d’opérer les lignes intérieurs de façon rentable. Et je ne pense pas que demain le gouvernement soit prêt à compenser les pertes de compagnies privées pour opérer sur le marché intérieur, comme il fait aujourd’hui avec Air Algérie.
Comme vous le voyez, sur l’international, Air Algérie a toujours été en compétition avec les compagnies étrangères. Elle continuera à faire des efforts pour augmenter ses parts de marché. Et pour cela, il n’y a pas de secret : il faut améliorer sans cesse notre rentabilité, augmenter notre qualité de service et être plus agressifs en termes de marketing et d’utilisation des nouvelles technologies. C’est là le sens des efforts sur lesquels j’axe mes principales actions à la tête de la compagnie.
A ce propos, vous avez dénoncé les mauvais choix stratégiques de Tassili Airlines depuis sa création et suggérer l’intégration de cette dernière au sein du pavillon national. Acheminons-nous vers la récupération de cette entité dans le giron d’Air Algérie ?
Je vous remercie de m’interroger sur ce sujet car les propos que l’on m’a attribués concernant ce que j’ai pu dire à propos de Tassili Airlines ont été gravement déformés. Vous me donnez donc l’occasion de rectifier les choses à travers La Nouvelle République. En premier lieu, je veux affirmer avec force que je n’ai jamais voulu attaquer le management de Tassili Airlines. Du reste, je connais bien l’actuel P-DG de Tassili Airlines. Comme je connais ses compétences de gestionnaire expérimenté et talentueux.
Mon propos visait le fait qu’un pays comme l’Algérie n’a pas les moyens de se payer deux compagnies aériennes publiques. Déjà dans des pays nettement plus développés économiquement, la tendance est nette vers la concentration des opérateurs publics. On l’a vu, en Angleterre, la fusion de la BOAC et de la BEA rejointes par la suite par British Caledonian, pour former aujourd’hui British Airways.
On a, aussi, le cas de la France qui a d’abord vu fusionner Air France et Air Inter rejointes par la suite par la Poste Aérienne pour créer le groupe Air France. Cela résulte d’une logique économique simple : pour être rentable, il faut être gros. Il faut, en effet, mieux rentabiliser les infrastructures fixes pour pouvoir être compétitif. C’est pour cela que dans la situation actuelle dans notre pays, j’ai pu parler de gaspillage de moyens et non pas de «dilapidation des deniers publics» comme certains journalistes l’ont malencontreusement rapporté.
Ceux parmi vos lecteurs qui s’intéressent au transport aérien devraient savoir qu’aussi bien Tassili Airlines qu’Air Algérie sont des naines comparées à la plupart des compagnies aériennes présentes dans notre zone géographique. Si nous voulons - et nous devons - améliorer chacun notre compétitivité, nous devons augmenter notre périmètre. Dès lors, pour notre actionnaire commun - l’Etat algérien - il devient évident que maintenir dans son portefeuille deux compagnies aériennes de petite taille est la plus mauvaise des solutions.
Au contraire, les regrouper au sein d’une même entité présente des avantages évidents et immédiats : meilleure rentabilité des infrastructures au sol (maintenance, handling…) accroissement du pouvoir de négociation auprès des fournisseurs dans l’acquisition de nouveaux appareils, rationalisation de la flotte, etc. Je suis sûr que les pouvoirs publics sont sensibles à la question et qu’ils pourront, le moment venu, prendre les décisions utiles aussi bien pour Tassili Airlines que pour Air Algérie, pour nos clients et pour l’économie algérienne en général.
Tassili Airlines s’est développée sur les bases de l’ex-Direction du travail aérien d’Air Algérie (DTA). Air Algérie compte-t-elle relancer cette activité d’autant que le marché est demandeur de tels services ?
Comme cette activité a échappé à Air Algérie pendant plusieurs années, la compagnie n’a pas d’évaluation précise de ce marché particulier. Ce n’est donc qu’après une appréciation suffisante des potentialités du marché des services aériens et de l’évolution de la compétition qui existe déjà qu’Air Algérie pourra élaborer une stratégie pour développer cette activité.
Le programme de filialisation des services d’Air Algérie connaît un ralentissement. Quelles en sont les raisons ? Existe-il un plan de restructuration ?
Le projet de filialisation que j’ai découvert à mon arrivée à la tête de la compagnie ne m’a pas paru fondé sur une stratégie claire pour le développement de nos activités. Les réflexions que nous avons menées depuis nous ont permis d’avancer des propositions de restructuration qu devaient assurer plus solidement la compétitivité de nos différentes activités. Nous allons, ainsi, filialiser les activités fret et catering en nous associant avec des partenaires internationaux, leaders dans leurs métiers. Nous allons, aussi, autonomiser les activités maintenance et handling pour les transformer en centres de profit de façon à rentabiliser les infrastructures disponibles. Ce programme devrait être lancé dès la fin de l’année en cours.
L’ouverture du ciel algérien est programmée pour cette année. Quelle stratégie Air Algérie compte-t-elle adopter pour faire face à une concurrence qui s’annonce rude ?
En réalité, sur cette question d’ouverture du ciel algérien, il faut distinguer deux choses. S’agissant du marché international, le ciel algérien a toujours été ouvert et la compétition a toujours été la règle, dans la limite des accords intergouvernementaux qui décident de l’entrée sur le marché des compagnies qui desservent les pays concernés. A ce qu’on appelle aujourd’hui les accords Open Sky, il s’agit tout simplement d’une ouverture plus large du marché international à un plus grand nombre de compagnies. Concernant Air Algérie, nous avons toujours été en concurrence avec les compagnies étrangères qui desservent l’Algérie. Dans la situation actuelle, nous ne pensons pas que beaucoup d’autres compagnies aériennes vont venir en masse sur ce marché. Du moins pas dans l’avenir proche. En revanche, lorsque le tourisme vers l’Algérie aura décollé, il est probable que cela incite d’autres compagnie à venir prendre des parts du marché.
S’agissant du marché domestique, vous savez sûrement que la politique nationale de soutien des tarifs ne permet pas d’opérer les lignes intérieurs de façon rentable. Et je ne pense pas que demain le gouvernement soit prêt à compenser les pertes de compagnies privées pour opérer sur le marché intérieur, comme il fait aujourd’hui avec Air Algérie.
Comme vous le voyez, sur l’international, Air Algérie a toujours été en compétition avec les compagnies étrangères. Elle continuera à faire des efforts pour augmenter ses parts de marché. Et pour cela, il n’y a pas de secret : il faut améliorer sans cesse notre rentabilité, augmenter notre qualité de service et être plus agressifs en termes de marketing et d’utilisation des nouvelles technologies. C’est là le sens des efforts sur lesquels j’axe mes principales actions à la tête de la compagnie.
A ce propos, vous avez dénoncé les mauvais choix stratégiques de Tassili Airlines depuis sa création et suggérer l’intégration de cette dernière au sein du pavillon national. Acheminons-nous vers la récupération de cette entité dans le giron d’Air Algérie ?
Je vous remercie de m’interroger sur ce sujet car les propos que l’on m’a attribués concernant ce que j’ai pu dire à propos de Tassili Airlines ont été gravement déformés. Vous me donnez donc l’occasion de rectifier les choses à travers La Nouvelle République. En premier lieu, je veux affirmer avec force que je n’ai jamais voulu attaquer le management de Tassili Airlines. Du reste, je connais bien l’actuel P-DG de Tassili Airlines. Comme je connais ses compétences de gestionnaire expérimenté et talentueux.
Mon propos visait le fait qu’un pays comme l’Algérie n’a pas les moyens de se payer deux compagnies aériennes publiques. Déjà dans des pays nettement plus développés économiquement, la tendance est nette vers la concentration des opérateurs publics. On l’a vu, en Angleterre, la fusion de la BOAC et de la BEA rejointes par la suite par British Caledonian, pour former aujourd’hui British Airways.
On a, aussi, le cas de la France qui a d’abord vu fusionner Air France et Air Inter rejointes par la suite par la Poste Aérienne pour créer le groupe Air France. Cela résulte d’une logique économique simple : pour être rentable, il faut être gros. Il faut, en effet, mieux rentabiliser les infrastructures fixes pour pouvoir être compétitif. C’est pour cela que dans la situation actuelle dans notre pays, j’ai pu parler de gaspillage de moyens et non pas de «dilapidation des deniers publics» comme certains journalistes l’ont malencontreusement rapporté.
Ceux parmi vos lecteurs qui s’intéressent au transport aérien devraient savoir qu’aussi bien Tassili Airlines qu’Air Algérie sont des naines comparées à la plupart des compagnies aériennes présentes dans notre zone géographique. Si nous voulons - et nous devons - améliorer chacun notre compétitivité, nous devons augmenter notre périmètre. Dès lors, pour notre actionnaire commun - l’Etat algérien - il devient évident que maintenir dans son portefeuille deux compagnies aériennes de petite taille est la plus mauvaise des solutions.
Au contraire, les regrouper au sein d’une même entité présente des avantages évidents et immédiats : meilleure rentabilité des infrastructures au sol (maintenance, handling…) accroissement du pouvoir de négociation auprès des fournisseurs dans l’acquisition de nouveaux appareils, rationalisation de la flotte, etc. Je suis sûr que les pouvoirs publics sont sensibles à la question et qu’ils pourront, le moment venu, prendre les décisions utiles aussi bien pour Tassili Airlines que pour Air Algérie, pour nos clients et pour l’économie algérienne en général.
Tassili Airlines s’est développée sur les bases de l’ex-Direction du travail aérien d’Air Algérie (DTA). Air Algérie compte-t-elle relancer cette activité d’autant que le marché est demandeur de tels services ?
Comme cette activité a échappé à Air Algérie pendant plusieurs années, la compagnie n’a pas d’évaluation précise de ce marché particulier. Ce n’est donc qu’après une appréciation suffisante des potentialités du marché des services aériens et de l’évolution de la compétition qui existe déjà qu’Air Algérie pourra élaborer une stratégie pour développer cette activité.
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