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Chine: Répression dans le sang d'une manifestation paysanne

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  • Chine: Répression dans le sang d'une manifestation paysanne

    Bonsoir,

    Ca n'a apparement pas de rapport direct, mais les paysans des pays favorisés par leur politique agricole se cabrent sur leurs acquis et on les comprend. A l'heure où l'OMC négocie la levée des politiques agricoles protectionnistes, certains donnent du grain à moudre à ceux qui ne veulent pas en entendre parler. A lire ce qui suit, croyez-vous vraiment que c'est pour permettre aux paysans des pays moins favorisés de vivre mieux qu'on essaie de négocier la PAC ? Je ne suis pas sûre que les paysans chinois voient les choses de cet oeil...

    Une femme courbée en deux devant une rangée de policiers en tenue de combat agite des bâtons d'encens dans un geste de supplication : elle demande qu'on lui rende le corps de l'un de ses proches tué par les forces de l'ordre, mardi 6 décembre, dans un village de la province de Guangdong, non loin de Canton et de Hongkong. La photo publiée samedi 10 décembre en "une" du quotidien hongkongais The South China Morning Post donne une idée de l'ambiance régnant à Dongzhou, village de 3 000 habitants, au lendemain d'une fusillade qui est sans doute le plus grave exemple de violence policière depuis le massacre de la place Tiananmen, en 1989.

    Le bilan officiel fait état de 3 tués, mais les villageois parlent de 4, voire de 20 ou 30 morts... Les autorités chinoises ont fini par réagir officiellement, samedi, en diffusant une déclaration sur les circonstances de l'incident. Selon une dépêche de l'agence de presse Chine nouvelle, des "centaines de villageois, conduits par quelques meneurs", ont attaqué une centrale électrique, qui est la cause de leur mécontentement. Celle-ci a en effet été construite sur leurs terres et les habitants de Dongzhou estiment ne pas avoir été suffisamment dédommagés par la municipalité.

    La dépêche de Chine nouvelle continue en précisant que "170 villageois armés de couteaux, de bâtons de dynamite et de cocktails Molotov" avaient occupé la centrale électrique avant que des membres d'unités paramilitaires de la Police armée populaire (PAP) soient envoyés en renfort. "La nuit était tombée quand les émeutiers ont commencé à lancer des bouteilles enflammées contre la police. Les forces de l'ordre ont dû tirer. Dans le chaos qui s'est ensuivi, 3 personnes ont été tuées et 8 autres blessées", conclut Chine nouvelle.

    D'un côté les autorités s'efforcent de minimiser l'incident, mettant sur le compte de l'obscurité le fait que des villageois aient été tués "par erreur". De l'autre, le pouvoir a réagi en arrêtant l'un des officiels du village qui avait donné l'ordre aux policiers de faire feu sur la foule. Une décision rare qui montre à quel point cette fusillade s'inscrivant dans une série de violences rurales à répétition inquiète le pouvoir central.

    Joint par téléphone dimanche, un habitant, qui a accepté de donner son seul nom de famille, Lin, décrit Dongzhou comme "un village mort où même les chiens n'aboient plus. Il y a des policiers partout, tous les gens qui veulent sortir ou entrer dans le village doivent montrer leurs cartes d'identité". M. Lin a perdu son frère de 26 ans, tué dans la fusillade. Ce dernier travaillait à Shanghaï et était revenu au village pour se marier. Prévenant que son téléphone est "sans doute sur écoutes", M. Lin a ajouté que "toute la lumière devrait être faite sur cette affaire. Les lois existent en Chine, mais elles ne sont pas respectées. Nos terres ont été vendues, mais on a été très peu indemnisé : on aurait dû toucher dix fois plus que ce que l'on nous a donné". Toujours selon le même interlocuteur, "huit personnes ont été tuées et beaucoup ont été blessées. J'ai moi-même vu les policiers tirer à la mitraillette dans la foule."

    Un autre témoin, Mme Wang, également interrogée par téléphone, conteste la version officielle fournie par l'agence Chine nouvelle. Elle raconte que "d'abord, les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes puis ils ont ensuite tiré à balles réelles contre la foule". "Le gouvernement a tiré sur le peuple, s'insurge-t-elle, j'attends que le Parti communiste nous fournisse des explications !" La fusillade va renforcer la mauvaise réputation de la Police armée populaire (PAP), force d'un million de policiers recrutés dans les rangs d'anciens militaires. Ces dernières années, la PAP a vu ses moyens accrus, peut-être parce qu'elle est censée représenter une force de répression moins radicale que l'armée. Pour les autorités, il n'est pas aisé d'envoyer une armée entraînée pour la guerre mater des rébellions paysannes... En décembre 2000, plusieurs paysans de confession musulmane avaient été tués par des hommes de la PAP, lors d'une émeute qui s'était produite dans la province du Shandong.

    En 2004, 74 000 manifestations, dont certaines violentes, et mouvements de protestations ont eu lieu en Chine, soit 16 000 de plus que l'année précédente. Les raisons du malaise paysan sont la plupart du temps liées à des expropriations de terres par les autorités locales pour des projets industriels. L'affrontement de Dongzhou montre que l'"harmonie sociale" tant espérée par Pékin est en péril dans les campagnes chinoises.

    Bruno Philip
    Oupss, j'oubliais, journal Le Monde

    Et pour compléter, un autre regard
    Dernière modification par Virginie, 12 décembre 2005, 16h11.

  • #2
    Merci VIRGINIE pour ces "sinistres" informations

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    • #3
      Je rejoins

      Je rejoins Tantounet pour te remercier .

      mettant sur le compte de l'obscurité le fait que des villageois aient été tués "par erreur".

      Dans balles réelles , je ne vois pas d'obscurité .

      L'Humanité saigne .

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      • #4
        Envoyé par Virginie
        croyez-vous vraiment que c'est pour permettre aux paysans des pays moins favorisés de vivre mieux qu'on essaie de négocier la PAC ?
        Les leaders des pays riches prétendent qu'ils veulent aider les pays pauvres à vaincre la pauvreté, mais lorsqu'il s'agit de se mettre autour de la table et se mettre d'accord sur des solutions concrètes, comme la suppression des subventions agricoles, on ne voit plus grand monde. On les comprend, les gouvernements occidentaux ne veulent pas être désignés dans leurs pays respectifs comme étant ceux qui ont lâchés leurs paysans. C'est donc aux pays du sud de continuer à faire pression pour que les échanges commerciaux équitables deviennent réalité.

        Quant aux paysans chinois, ils sont malheureusement victimes de la course effrénée à la croissance que mène l'économie chinoise, mais aussi de la corruption qui freine l'application des lois votées à Pékin.

        - merci pour l'info.

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