Une très bonne analyse du Dr Abderrahmane MEBTOUL expert international mais hélas qui n'est pas écouté.
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Bilan 2009-le processus de privatisation algérien en panne
Dr Abderrahmane MEBTOUL
Expert International
17-07-2009
Algérie Focus
Je me propose de livrer quelques remarques et propositions sur les finalités du processus de privatisation en Algérie, résultats non concluants à ce jour, d’autant plus que l’Algérie a adhéré à la zone de libre échange avec l’Europe le 01 septembre 2005, et que dans cet Accord l’Algérie s’est engagé à accélérer ce processus combien complexe et que ce dossier pose problème dans les négociations avec l’organisation mondiale dont l’adhésion avec le retour utopique et suicidaire au tout Etat n’est pas pour demain expliquant la méfiance croissante des investisseurs sérieux du fait de l’instabilité juridique perpétuelle et d’une bureaucratie étouffante également croissante.
Nous nous retrouvons toujours, à quelques variantes près en juillet 2009 avec les mêmes listes élaborées en 1999 et depuis avec des dépenses de voyage et d’expertise importantes et inutiles. La privatisation est un élément fondamental d’une politique de relance et doit être au cœur de la nouvelle politique économique pour trois raisons essentielles : à savoir sa contribution à l’effort de stabilisation macro économique, à la promotion des exportations hors hydrocarbures et à la transformation globale de l’économie par la réduction du chômage.
I- CONTRIBUER A LA STABILISATION MACRO ECONOMIQUE PAR L’ATTENUATION DEFICITS PUBLICS
Il n’existe pas d’économie de marché spécifique, la dominance du secteur productif étant la règle universelle. Le premier effet concerne son impact sur la réduction du déficit budgétaire. En effet l’expérience de ces dernières années (plus de 40 milliards de dollars consacrés à l’assainissement des entreprises publiques entre 1991/2009 de quoi créer un million de logements de 70 m2) a montré ses limites. Car selon les estimations officielles du Gouvernement pour 2007/2008, plus de 70% des entreprises publiques sont déstructurées sur les 1255.
Seuls 365 ont un actif net supérieur au quart de leur capital social et une trésorerie supérieure à un mois de leur chiffre d’affaires et les dettes à court terme représentent les 2/3 de leur endettement. Par ailleurs, ils pèsent moins de 10% de la valeur ajoutée de l’économie nationale et n’ emploient que 335.000 salariés sur 710.000 de l’ensemble du secteur économique public (EPE- secteur de l’énergie et les hydrocarbures EPIC) et les principaux indicateurs chiffre d’affaires, productivité, emploi régressent d’année en année.
Ce déficit cumulé avec l’envolée des dépenses improductives (peu de rigueur dans la gestion des services collectifs) explique le retour pour les années 2007/2008 du chômage et du processus inflationniste, élevés, l’endettement intérieur et extérieur que l’on a épongé provisoirement grâce aux recettes exceptionnelles des hydrocarbures, remettant en cause la stabilité des équilibres macro-économiques éphémères sans les réformes structurelles , donc risquant de revenir à la case de départ, car ne s’attaquant pas aux causes qui rongent le corps social, enfermant le pays dans la stagflation (cumul de la croissance négative de l’inflation et du chômage). A cet effet la privatisation, qui n’est certes pas la panacée, est un moyen d’atténuation des déficits budgétaires et des dépenses publiques par l’optimalisation des dépenses.
II -CONTRIBUER A UNE PRODUCTION HORS HYDROCARBURES
Le deuxième effet positif est que la privatisation est l’élément incontournable de la dynamisation des exportations hors hydrocarbures. En effet, au vu de données, et en fonction de différents scénarios, il est démontré que seule une dynamisation des exportations hors hydrocarbures qui restent plafonnées à moins de un milliard de dollars (moins de 2% avec 50% de déchets ferreux et non ferreux depuis des décennies) est à même de permettre au pays une croissance durable et par là la résorption du chômage, l’actuelle stratégie industrielle étant déconnectée des nouvelles mutations mondiales.
En effet reposer le développement tant sur les monopoles, source de surcoût et de gaspillage (les grosses sociétés nationales organisation des années 1970) et sur une ressource éphémère fluctuante, peut conduire le pays à une impasse, voire à une réédition des scénarios d’endettement des années 1986 et de 1994. La privatisation peut constituer une alternative dans la mesure où seule 1′ entreprise privée de par ses mécanismes souples de gestion est à même de s’adapter rapidement aux aléas tant commerciaux que d’ordre monétaires et financiers d’où l’urgence à l’avenir de saisir les évolutions erratiques des cours des monnaies, notamment le Yen, le Dollar et l’Euro ainsi que les mécanismes boursiers.
III- CONTRIBUER A L’INSTAURATION D’UNE ECONOMIE DE MARCHE CONCURRENTIELLE.
Il n’existe pas d’économie de marché à l’algérienne mais des spécificités sociales avec des règles universelles, la domination de la propriété privée des moyens de production. En effet, le troisième effet positif est que la gestion des entreprises publiques sont rigides par définition, malgré souvent la bonne volonté des gestionnaires soumis à des interférences administratives.
Seule la privatisation est à même d’être le moteur de la croissance de l’économie nationale car favorisant l’émergence de structures concurrentielles, de nouveaux comportements fondés sur le risque et une nouvelle culture de l’entreprise. Ainsi les nouveaux managers naissants s’adapteront au changement tant interne qu’externe du fait que la nouvelle logique de la politique économique reposera sur la demande (la sanction étant le marché) et non plus exclusivement sur l’offre comme dans l’ancien système de gestion centralisé. Les faillites, les alliances favoriseront donc cet esprit d’entreprise sans lequel il ne peut y avoir une croissance durable mettant fin à cette illusion de versement de salaires sans contreparties productives, de création d’emplois fictifs que certaines statistiques officielles ne décodent toujours pas.
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Bilan 2009-le processus de privatisation algérien en panne
Dr Abderrahmane MEBTOUL
Expert International
17-07-2009
Algérie Focus
Je me propose de livrer quelques remarques et propositions sur les finalités du processus de privatisation en Algérie, résultats non concluants à ce jour, d’autant plus que l’Algérie a adhéré à la zone de libre échange avec l’Europe le 01 septembre 2005, et que dans cet Accord l’Algérie s’est engagé à accélérer ce processus combien complexe et que ce dossier pose problème dans les négociations avec l’organisation mondiale dont l’adhésion avec le retour utopique et suicidaire au tout Etat n’est pas pour demain expliquant la méfiance croissante des investisseurs sérieux du fait de l’instabilité juridique perpétuelle et d’une bureaucratie étouffante également croissante.
Nous nous retrouvons toujours, à quelques variantes près en juillet 2009 avec les mêmes listes élaborées en 1999 et depuis avec des dépenses de voyage et d’expertise importantes et inutiles. La privatisation est un élément fondamental d’une politique de relance et doit être au cœur de la nouvelle politique économique pour trois raisons essentielles : à savoir sa contribution à l’effort de stabilisation macro économique, à la promotion des exportations hors hydrocarbures et à la transformation globale de l’économie par la réduction du chômage.
I- CONTRIBUER A LA STABILISATION MACRO ECONOMIQUE PAR L’ATTENUATION DEFICITS PUBLICS
Il n’existe pas d’économie de marché spécifique, la dominance du secteur productif étant la règle universelle. Le premier effet concerne son impact sur la réduction du déficit budgétaire. En effet l’expérience de ces dernières années (plus de 40 milliards de dollars consacrés à l’assainissement des entreprises publiques entre 1991/2009 de quoi créer un million de logements de 70 m2) a montré ses limites. Car selon les estimations officielles du Gouvernement pour 2007/2008, plus de 70% des entreprises publiques sont déstructurées sur les 1255.
Seuls 365 ont un actif net supérieur au quart de leur capital social et une trésorerie supérieure à un mois de leur chiffre d’affaires et les dettes à court terme représentent les 2/3 de leur endettement. Par ailleurs, ils pèsent moins de 10% de la valeur ajoutée de l’économie nationale et n’ emploient que 335.000 salariés sur 710.000 de l’ensemble du secteur économique public (EPE- secteur de l’énergie et les hydrocarbures EPIC) et les principaux indicateurs chiffre d’affaires, productivité, emploi régressent d’année en année.
Ce déficit cumulé avec l’envolée des dépenses improductives (peu de rigueur dans la gestion des services collectifs) explique le retour pour les années 2007/2008 du chômage et du processus inflationniste, élevés, l’endettement intérieur et extérieur que l’on a épongé provisoirement grâce aux recettes exceptionnelles des hydrocarbures, remettant en cause la stabilité des équilibres macro-économiques éphémères sans les réformes structurelles , donc risquant de revenir à la case de départ, car ne s’attaquant pas aux causes qui rongent le corps social, enfermant le pays dans la stagflation (cumul de la croissance négative de l’inflation et du chômage). A cet effet la privatisation, qui n’est certes pas la panacée, est un moyen d’atténuation des déficits budgétaires et des dépenses publiques par l’optimalisation des dépenses.
II -CONTRIBUER A UNE PRODUCTION HORS HYDROCARBURES
Le deuxième effet positif est que la privatisation est l’élément incontournable de la dynamisation des exportations hors hydrocarbures. En effet, au vu de données, et en fonction de différents scénarios, il est démontré que seule une dynamisation des exportations hors hydrocarbures qui restent plafonnées à moins de un milliard de dollars (moins de 2% avec 50% de déchets ferreux et non ferreux depuis des décennies) est à même de permettre au pays une croissance durable et par là la résorption du chômage, l’actuelle stratégie industrielle étant déconnectée des nouvelles mutations mondiales.
En effet reposer le développement tant sur les monopoles, source de surcoût et de gaspillage (les grosses sociétés nationales organisation des années 1970) et sur une ressource éphémère fluctuante, peut conduire le pays à une impasse, voire à une réédition des scénarios d’endettement des années 1986 et de 1994. La privatisation peut constituer une alternative dans la mesure où seule 1′ entreprise privée de par ses mécanismes souples de gestion est à même de s’adapter rapidement aux aléas tant commerciaux que d’ordre monétaires et financiers d’où l’urgence à l’avenir de saisir les évolutions erratiques des cours des monnaies, notamment le Yen, le Dollar et l’Euro ainsi que les mécanismes boursiers.
III- CONTRIBUER A L’INSTAURATION D’UNE ECONOMIE DE MARCHE CONCURRENTIELLE.
Il n’existe pas d’économie de marché à l’algérienne mais des spécificités sociales avec des règles universelles, la domination de la propriété privée des moyens de production. En effet, le troisième effet positif est que la gestion des entreprises publiques sont rigides par définition, malgré souvent la bonne volonté des gestionnaires soumis à des interférences administratives.
Seule la privatisation est à même d’être le moteur de la croissance de l’économie nationale car favorisant l’émergence de structures concurrentielles, de nouveaux comportements fondés sur le risque et une nouvelle culture de l’entreprise. Ainsi les nouveaux managers naissants s’adapteront au changement tant interne qu’externe du fait que la nouvelle logique de la politique économique reposera sur la demande (la sanction étant le marché) et non plus exclusivement sur l’offre comme dans l’ancien système de gestion centralisé. Les faillites, les alliances favoriseront donc cet esprit d’entreprise sans lequel il ne peut y avoir une croissance durable mettant fin à cette illusion de versement de salaires sans contreparties productives, de création d’emplois fictifs que certaines statistiques officielles ne décodent toujours pas.
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