Le Brésil et l'Argentine ont puisés dans leurs recettes d'exportations pour se libérer de la tutelle du fonds monétaire et rembourser par anticipation le montant de la dette. Lula pourra peut être ainsi retrouvé de sa popularité lui qui a été affaibli par le scandale de corruption au sein de son parti. Ce remboursement anticipé permettra d'économiser 900 millions de dollars au Brésil.
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Le Fonds monétaire a perdu en une semaine deux de ses principaux clients. Jeudi, l'Argentine a provoqué la surprise en annonçant sa décision de rembourser par anticipation la totalité de sa dette à l'égard de l'organisme, soit près de 10 milliards de dollars, deux jours après une décision analogue du Brésil (pour un montant de 15 milliards de dollars).
Les deux pays puiseront dans leurs réserves, atteignant un niveau record grâce au boom des exportations, sensible depuis trois ans. Mardi, le ministre de l'Economie brésilien Antonio Palocci a invoqué le coût élevé des taux d'intérêts des prêts consentis par le FMI pour expliquer cette décision : Brasilia économiserait ainsi 900 millions de dollars. Le Brésil prétend ainsi accéder au statut de «catégorie investissement» attribué par les agences de notation, afin d'emprunter dans le futur à des taux plus intéressants.
Les réserves atteignent un niveau record
Politiquement, cette décision permettra au président Luiz Iñacio Lula da Silva, dont la popularité est écornée par un scandale de corruption au sein de son parti, de briguer un nouveau mandat en se présentant comme celui qui a «libéré» le Brésil du FMI. Alors que le «risque pays» du Brésil culminait à 2 451 points en septembre 2002 à la veille de son élection, il est tombé à 308 points mercredi au lendemain de l'annonce. Cela dit, les marchés ne votent pas : pour être réélu, Lula devra remonter le salaire minimal ou relancer l'investissement de l'Etat, ce qui sera moins facile avec des réserves amputées.
La situation est tout autre pour l'Argentine. Le président Nestor Kirchner se moque bien de séduire les marchés : la dette argentine est aujourd'hui presque aussi bien notée que la brésilienne. «Avec ce versement, nous enterrons une bonne partie de notre passé», a déclaré le chef de l'Etat argentin, jeudi devant un parterre de ministres, gouverneurs provinciaux et chefs d'entreprise. En puisant dans ses réserves (aujourd'hui de 27 milliards de dollars), Buenos Aires affiche sa volonté d'indépendance. Rodrigo Rato, le directeur du FMI, s'est bien sûr félicité des décisions des deux pays. Il n'en reste pas moins que le FMI a perdu toute prise sur deux économies émergentes majeures. Ses recommandations perdent en effet tout caractère contraignant en l'absence de prêt.
Source: Le Figaro
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Le Fonds monétaire a perdu en une semaine deux de ses principaux clients. Jeudi, l'Argentine a provoqué la surprise en annonçant sa décision de rembourser par anticipation la totalité de sa dette à l'égard de l'organisme, soit près de 10 milliards de dollars, deux jours après une décision analogue du Brésil (pour un montant de 15 milliards de dollars).
Les deux pays puiseront dans leurs réserves, atteignant un niveau record grâce au boom des exportations, sensible depuis trois ans. Mardi, le ministre de l'Economie brésilien Antonio Palocci a invoqué le coût élevé des taux d'intérêts des prêts consentis par le FMI pour expliquer cette décision : Brasilia économiserait ainsi 900 millions de dollars. Le Brésil prétend ainsi accéder au statut de «catégorie investissement» attribué par les agences de notation, afin d'emprunter dans le futur à des taux plus intéressants.
Les réserves atteignent un niveau record
Politiquement, cette décision permettra au président Luiz Iñacio Lula da Silva, dont la popularité est écornée par un scandale de corruption au sein de son parti, de briguer un nouveau mandat en se présentant comme celui qui a «libéré» le Brésil du FMI. Alors que le «risque pays» du Brésil culminait à 2 451 points en septembre 2002 à la veille de son élection, il est tombé à 308 points mercredi au lendemain de l'annonce. Cela dit, les marchés ne votent pas : pour être réélu, Lula devra remonter le salaire minimal ou relancer l'investissement de l'Etat, ce qui sera moins facile avec des réserves amputées.
La situation est tout autre pour l'Argentine. Le président Nestor Kirchner se moque bien de séduire les marchés : la dette argentine est aujourd'hui presque aussi bien notée que la brésilienne. «Avec ce versement, nous enterrons une bonne partie de notre passé», a déclaré le chef de l'Etat argentin, jeudi devant un parterre de ministres, gouverneurs provinciaux et chefs d'entreprise. En puisant dans ses réserves (aujourd'hui de 27 milliards de dollars), Buenos Aires affiche sa volonté d'indépendance. Rodrigo Rato, le directeur du FMI, s'est bien sûr félicité des décisions des deux pays. Il n'en reste pas moins que le FMI a perdu toute prise sur deux économies émergentes majeures. Ses recommandations perdent en effet tout caractère contraignant en l'absence de prêt.
Source: Le Figaro
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