Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Oxford Business Group - Maroc: Développement Stable

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Oxford Business Group - Maroc: Développement Stable

    Oxford Business Group - Maroc: Développement Stable

    11 August 2009

    Si le ralentissement économique rend le financement des grands projets d'infrastructure très difficile dans toute l'Afrique du Nord, au Maroc, le projet ambitieux d'expansion du port Tanger Med II a le vent en poupe. Il s'agit d'agrandir le port de façon, espère-t-on, à situer le secteur des transports du pays au centre du commerce méditerranéen.

    Le 17 juin dernier, le Roi Mohammed VI a inauguré la construction de ce port d'une valeur de 9.25 milliards de dirhams (828 millions d'euros), mettant ainsi un frein à toutes les spéculations concernant les effets de la récession sur ce projet vieux de deux ans. Dans un premier temps, la construction devait débuter à la fin 2008, mais l'approbation finale n'a été obtenue qu'en janvier dernier. Malgré ce retard, l'expansion du port, qui devrait avoir une capacité de cinq millions de conteneurs équivalents vingt pieds (EVP), a reçu le financement nécessaire et Marsa Maroc a signé un accord avec l'Agence spéciale Tanger Méditerranée (TSMA) relatif à l'exploitation du port pour les 30 prochaines années. La société marocaine compte y investir 320 millions d'euros.

    Il s'agit là d'un engagement sérieux, surtout compte tenu de la conjoncture économique actuelle, mais le succès de Tanger Med I porte à croire que le secteur des transports marocains a le potentiel de se développer davantage. Presque immédiatement après l'ouverture, en juillet 2007, du premier port, qui a une capacité de trois millions de conteneurs EVP, le gouvernement a annoncé son projet d'expansion. En se fixant un objectif de huit millions de conteneurs EVP d'ici 2015, le Tanger Med vise à devenir un des plus grands ports de conteneurs au monde.

    Les réformes ont déjà commencé à porter fruit. Mohammed Abdeljalil, le président de Marsa Maroc, a expliqué à OBG que le port « a permis au Maroc de passer de la 75e place mondiale, en termes de routes et de liaisons, à la 30e place mondiale ». Puis il a ajouté que le Royaume était maintenant, avec l'Egypte et l'Afrique du Sud, « un des trois pays les plus compétitifs en matière de liaisons maritimes. »

    Dans la mesure où l'on estime à 800 000 le nombre de conteneurs transitant par le Maroc chaque année, la plus grande partie des activités du port sont liées au commerce de transit: le transfert des conteneurs et des cargos provenant de petits ports régionaux vers les plus grands navires du monde, afin de faire le voyage vers l'Europe, l'Asie, l'Amérique et vice-versa. Bien que le trafic des conteneurs ait baissé de 10% depuis le début du ralentissement économique, le Maroc s'en est mieux sorti que les marchés mondiaux qui, eux, ont connu une baisse moyenne de 20%, selon M. Abdeljalil. « Le secteur maritime et portuaire du Maroc a été relativement épargné parce que les échanges Nord-Sud ont moins souffert de la crise que les échanges Est-Ouest », a-t-il expliqué à OBG.

    La sécurité relative du commerce marocain est une bonne nouvelle pour Tanger qui, en plus de son grand port, dispose d'une zone logistique, ainsi que de zones franche et industrielle, qui s'étendent sur 550 km2. Ainsi, l'objectif du gouvernement est non seulement de faire du Maroc une destination de prédilection des compagnies maritimes internationales, mais également de devenir un centre d'exportation industriel qui serait le moteur principal du développement économique du Nord du pays, une région encore sous-développée. Jusque-là, cet objectif semble atteignable. Actuellement, plus de 400 entreprises sont basées dans la Tanger Free Zone (TZF) et elles emploient 40 000 personnes. Cette zone de 345 hectares était la première zone de ce type au Maroc lorsqu'elle a ouvert ses portes il y a 10 ans, et maintenant, elle est presque totalement occupée. En effet, elle a su attirer les investisseurs étrangers en mettant en place des mesures incitatives, telles que l'annulation des taxes d'importation, l'exemption d'impôts sur les bénéfices pour les cinq premières années de fonctionnement et l'annulation des frais douaniers.

    Bien que la TZF soit exploitée presque au maximum de sa capacité, l'expansion du port créera encore de nouvelles ouvertures. En effet, à l'occasion d'une conférence de presse qui a eu lieu à l'inauguration de la construction, Karim Ghellab, le ministre de l'Equipement et du Transport, a annoncé que le port offrirait, au moment où les travaux seront terminés en 2014, environ 300 000 nouveaux emplois. Parmi les zones d'exploitation supplémentaires, on compte 250 hectares de zone franche logistique connue sous le nom de Medhub et 1 000 hectares de zone industrielle à Melloussa-Jouamaa. Medhub est en construction et sera surtout orientée vers l'entreposage et les activités à peu de valeur ajoutée, comme l'assemblage. Contrairement à la TZF, l'espace Melloussa-Jouamaa ne sera pas une zone franche, il cible les entreprises marocaines qui voudraient des installations de qualité tout en étant près du port. À l'instar de la TZF par contre, il offre un régime fiscal avantageux et une main-d'œuvre bon marché. Il a déjà d'ailleurs réussi à attirer un grand projet : le Groupe Renault construira une usine d'assemblage, qui produira quelque 200 000 véhicules d'ici 2010 et 400 000 d'ici 2012. Il s'agissait, au départ, d'un projet conjoint de Renault et de Nissan, mais des contraintes financières engendrées par la récession ont obligé Nissan à se retirer. À la suite de ce retrait, il a été question de retarder le projet, mais Renault a confirmé son engagement à la fin juin et la construction devrait commencer début septembre. Le montant total de l'investissement, auquel le gouvernement marocain participe, s'élève à 600 millions d'euros. L'usine devrait créer 6 000 emplois directs et plus de 30 000 emplois indirects.

    Selon le Premier ministre Abbas El Fassi, l'usine Renault est une occasion importante pour le gouvernement, qui espère baisser le taux de chômage à 7% d'ici 2012. En comptant sur le succès qu'elle a connu jusque-là, la TSMA espère créer 150 000 emplois au total dans les dix prochaines années dans ses zones logistique, industrielle et de bureaux, ainsi que dans ses installations portuaires.

    « Dans ce contexte économique difficile, de nombreux pays et investisseurs ont décidé de retirer leurs investissements, mais le Maroc a décidé de poursuivre son ambition de positionnement stratégique en termes de logistique », a affirmé le ministre des Finances, Salaheddine Mezouar.
Chargement...
X