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Sous-traitance : Une politique industrielle, des ambitions

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  • Sous-traitance : Une politique industrielle, des ambitions



    · Les valeurs sûres: automobile, textile

    · Les stars montantes: aéronautique, services informatiques

    · 7.000 professionnels attendus au Sistep jusqu’au 3 octobre


    La portée du Salon international de la sous-traitance, d’approvisionnement et de partenariat (Sistep) qui se tient à Casablanca du 30 septembre au 3 octobre va bien au-delà du cadre d’une simple exposition. Toute proportion gardée et de par sa taille, le Sistep marque aussi le retour d’une certaine volonté en matière industrielle. A en croire les organisateurs, 7.000 visiteurs, des donneurs d’ordre et des acheteurs professionnels sont attendus durant les quatre jours du Salon.
    A travers le plan Emergence, le Maroc s’est à nouveau fixé un cap. Les nouveaux métiers mondiaux définis dans ce plan sont avant tout des vitrines de promotion de l’investissement. Tous ne sont pas si nouveaux que ça (textile et automobile).
    Des valeurs sûres comme le textile devraient amorcer un nouveau cycle, alors qu’il avait du mal à changer de modèle économique. Beaucoup d’opérateurs dans cette industrie ont prouvé qu’il était possible de réussir une mutation que l’on croyait pourtant impossible. L’abandon de la vente de la minute de main-d’œuvre directe, le repositionnement sur des niches à forte valeur ajoutée, assorti d’une modernisation des process ont formé les ingrédients de ce succès. Il va falloir maintenant étendre cette dynamique qui concerne pour l’instant une petite minorité de ce secteur. On a aussi bénéficié des déboires des Chinois sur la qualité. La fenêtre d’opportunité a d’autant été favorable au Maroc que la variable coûts logistiques aussi a joué en notre faveur.
    Dans l’automobile, à l’heure où les états-majors des grands constructeurs cherchent à optimiser leurs coûts industriels, le Maroc peut offrir des solutions. D’autant plus que c’est l’un des domaines où il possède une expertise ancienne et les chances les plus élevées. Le site du groupe Renault à Tanger lui offre un tremplin pour bâtir une industrie automobile à la taille critique. Avec une filière amont -les composants- et en aval, une autre dédiée à l’assemblage, solides.
    Cette ambition est tout à fait à la portée. Et l’aéronautique l’illustre parfaitement. En très peu d’années, toute une activité à forte valeur ajoutée a émergé près de l’aéroport Mohammed V, faisant du Maroc un acteur crédible sur la carte mondiale de la prestigieuse industrie de construction d’avions.
    Tout a commencé pourtant par une initiative de Royal Air Maroc qui convainquit jadis ses équipementiers de nouer des partenariats industriels. On sait ce qu’il en est devenu quelques années plus tard.
    Pour ce secteur, le challenge aujourd’hui est de monter sur la chaîne de valeur. Le processus a déjà commencé avec la réalisation d’un certain nombre de tâches dans le processus de conception. Mais il faudra accélérer la production des compétences dans une activité très consommatrice d’ingénieurs de haut niveau.
    En attendant, le dispositif de soutien mis en place par le gouvernement est une première réponse certes, mais suffisante au regard de la compétition féroce que se livrent les pays émergents.
    Il apparaît clairement que ce sont les grands groupes industriels qui vont jouer un rôle de tracteur dans le développement de la sous-traitance: ONE, OCP, Cosumar, etc. Tous intègrent dorénavant la composante «PME» dans les appels d’offres. En gros, il sera systématiquement réservé un morceau de l’appel d’offres aux PME, et à l’expertise locale, dans le cas d’un appel d’offres international.
    L’OCP a présenté il y a quelques mois son plan PME dans ce sens. Le groupe prévoit d’investir 32 milliards de dirhams d’ici 2015. A une toute autre échelle, le gouvernement a institué une clause «offsets», c’est-à-dire des compensations industrielles et technologiques de la part de postulants aux grands marchés. Sur des contrats d’envergure (avions, navires, barrages, etc), la pratique est presque une doctrine dans le commerce international. La Chine l’a encore prouvé récemment dans le contrat d’acquisition des Airbus et le Brésil s’apprête à obtenir des concessions du même type sur le contrat des avions Rafale.

    Abashi SHAMAMBA

    Trois questions au commissaire général du Sistep


    - L’Economiste: Quelles sont aujourd’hui les attentes des donneurs d’ordre ?

    -Abdelmajid Benmoussa: Qu’ils soient étrangers ou marocains, les donneurs d’ordre veulent des prestataires qui leur assurent de la qualité, c’est-à-dire des offres compétitives à la fois sur le plan technique, des délais et de tarifs. Ils attendent surtout une réactivité sans faille sur le plan logistique. Les pouvoirs publics ont donné un signal fort à travers le plan Emergence en ciblant un portefeuille de métiers prioritaires- aéronautique, textile, automobile, etc. Pour le Maroc, le plan Emergence est un argument essentiel dans sa stratégie de promotion de l’investissement, et donc, pour attirer les donneurs d’ordre dans notre pays.

    - Quels sont nos principaux concurrents dans ce domaine?

    -Tous les pays émergents par définition, mais sans se fixer particulièrement sur un pays, la Tunisie me semble être notre concurrent régional le plus redoutable. Elle a une bonne longueur d’avance, même si nous avons pratiquement les mêmes atouts. De ce fait, on est moins complémentaires.
    Ensuite, la Tunisie dispose d’un puissant appareil de promotion et il fut une période où elle mettait 3 à 4 fois plus de ressources que nous pour attirer les donneurs d’ordre. Elle a des représentations un peu partout, même au Japon. Leur Agence de promotion des investissements extérieurs est très active avec ses 500 employés.

    - Où se situent donc nos atouts?

    - Le Maroc dispose en effet d’atouts pour apporter des solutions aux entreprises des pays qui sont actuellement frappés par la crise économique et qui cherchent à optimiser leur organisation industrielle au niveau mondial. La proximité de l’Europe, la qualité de la main-d’œuvre, en plus des secteurs clairement portés par une stratégie industrielle à long terme qui donne de la visibilité aux investisseurs. Les investisseurs et exposants étrangers présents au Salon viennent pour trouver des solutions, mais aussi pour conclure des partenariats.

    Propos recueillis par T. H.
    Puisque la haine ne cessera jamais avec la haine, la haine cessera avec l'amour.

  • #2
    Le Maroc doit consolider ses parts de marchés et aller à l'assaut des autres secteurs comme la biotechnologie et la nanotechnologie pour prendre une avance sur la Tunisie qui s'intéresse beaucoup à ces secteurs.

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