Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Energies : vers une période de transition cahotique, par Michael T. Klare

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Energies : vers une période de transition cahotique, par Michael T. Klare

    29 septembre 2009
    La période de transition entre énergies fossiles et renouvelables s’annonce agitée, avertit Michael T. Klare. Faute d’une conversion massive et rapide aux énergies nouvelles - qui paraît aujourd’hui peu vraisemblable - nos sociétés en seront réduites à compter de plus en plus sur des gisements « extrêmes », coûteux à exploiter, difficiles d’accès, certains situés dans des zones dangereuses, d’autres extrêmement polluants, dévastateurs pour l’environnement, et qui feront l’objet pour la plupart d’une compétition internationale acharnée, source de tensions géopolitiques.
    [ par Michael T. Klare, Tom Dispatch, 23 septembre 2009
    Le débat fait rage pour savoir si nous avons déjà atteint le pic de la production pétrolière mondiale ou s’il reste encore éloigné de plus de dix ans. Reste cependant une certitude : nous passons d’une ère où le pétrole était la principale source d’énergie mondiale à un autre où les alternatives au pétrole - en particulier les énergies renouvelables provenant du soleil, du vent et des vagues - fourniront une part toujours croissante de nos ressources énergétiques.
    Attachez vos ceintures ! Car le trajet s’annonce cahoteux et se déroulera dans des conditions extrêmes.
    L’idéal bien sûr, serait que cette transition allant d’un pétrole raréfié à ses successeurs qui préserveront le climat puisse se dérouler en douceur, grâce à la création d’un énorme réseau bien coordonné associant les énergies éolienne, solaire, marémotrice, géothermique, et les autres renouvelables. Malheureusement, c’est peu probable. Nous traverserons au contraire une première période caractérisée par une dépendance excessive aux dernières ressources pétrolières et aux ultimes réserves les plus sales que sont le charbon et les très polluants hydrocarbures « non conventionnels », tels que les sables bitumineux du Canada et autres combustibles de mêmes caractéristiques.
    Il ne fait aucun doute que Barack Obama ainsi que de nombreux membres du Congrès souhaitent accélérer le passage de la dépendance au pétrole à des alternatives non polluantes. Le président a déclaré en janvier que « nous nous appliquerons à mettre en œuvre une démarche résolue, adéquate, pragmatique, vers une Amérique qui soit libérée de notre dépendance [pétrolière], dont l’économie sera renforcée par un nouveau modèle énergétique, qui donnera du travail à des millions de nos concitoyens ». Dans les faits, le programme de 787 milliards de dollars de relance économique qu’il a promulgué en février attribue 11 milliards de dollars pour la modernisation du réseau électrique, 14 milliards de dollars en incitations fiscales pour les entreprises investissant dans les énergies renouvelables, 6 milliards pour le financement des initiatives améliorant l’efficacité énergétique des Etats de l’union, et plusieurs milliards pour la recherche sur les sources d’énergie renouvelables. Des mesures du même ordre pourraient être prises si le Congrès vote une loi sur le climat. Le texte du projet de loi récemment adopté par la Chambre des représentants exige que 20% de la production américaine d’électricité provienne des énergies renouvelables d’ici 2020.
    Mais il y a tout de même de mauvaises nouvelles : même si toutes ces initiatives sont votées, et renforcées par des mesures multipliant plusieurs fois l’effort effectué, il faudra encore plusieurs décennies pour que ce pays parvienne à réduire sensiblement sa dépendance au pétrole et aux autres combustibles polluants non-renouvelables. Notre consommation d’énergie est tellement importante, et nos systèmes de distribution des carburants si fortement installés que (à moins d’une énorme surprise), nous resterons dans les années à venir dans un no man’s land entre l’âge du pétrole et celui de l’éclosion des énergies renouvelables. On peut se représenter cette période intérimaire comme étant celle de l’ « énergie de l’extrême », et la nommer ainsi. Dans pratiquement toutes ses dimensions, de la tarification au changement climatique, elle promet d’être affreuse.
    Un gisement pétrolier aussi profond que la hauteur de l’Everest
    Ne nous laissons pas abuser par le fait que cette nouvelle ère sinistre verra sûrement l’apparition d’un grand nombre de nouvelles éoliennes, de panneaux solaires et de véhicules hybrides. La plupart des nouveaux bâtiments seront sans doute équipés de panneaux solaires, et de nouveaux transports ferroviaires légers seront construits. Cependant, malgré cela notre civilisation devrait rester extrêmement dépendante du pétrole consommé par les automobiles, camions, bateaux, avions ainsi que la plupart des transports, ainsi que du charbon pour la production d’électricité. Une grande partie de l’infrastructure existante pour produire et distribuer notre approvisionnement en énergie restera également inchangée, bien que s’épuiseront de nombreuses ressources existantes de pétrole, de charbon et de gaz naturel. Ce qui nous obligera à recourir à des gisements non encore exploités, bien plus néfastes (et souvent bien moins accessible).
    Les projections les plus récentes sur la consommation énergétique future des États-Unis publiées par le ministère de l’Énergie (DoE) fournissent une indication sur la répartition des sources d’énergie durant cette nouvelle période. Selon l’Annual Energy Outlook de 2009, les États-Unis consommeront 114 quadrillions (10 puissance 15) de BTU d’énergie en 2030, dont 37% seront fournis par les hydrocarbures et autres produits pétroliers liquides, 23% par le charbon, 22 % le gaz naturel, 8% par l’énergie nucléaire, 3% par l’énergie hydroélectrique, et seulement 7% par le vent, le solaire, la biomasse et les autres sources renouvelables.
    De toute évidence, cela n’indique pas un changement radical, ni l’abandon du pétrole et des autres combustibles fossiles. Sur la base des tendances actuelles, le DOE prévoit que dans vingt ans, le pétrole, le gaz naturel et le charbon représenteront encore 82% de l’approvisionnement en énergie primaire des USA, seulement deux points de pourcentage de moins qu’en 2009. (Il est évidemment concevable qu’un changement radical dans les priorités nationales et internationales conduisent à une augmentation plus importante dans les énergies renouvelables au cours des deux prochaines décennies, mais aujourd’hui, cela reste un espoir et non pas une certitude.)
    Si les combustibles fossiles resteront dominants en 2030, la nature de ces combustibles va connaître de profonds changements, tout comme le fera notre façon de nous les procurer. Aujourd’hui, la plus grande partie du pétrole et du gaz naturel proviennent de sources d’approvisionnement « classiques » que sont les grands gisements situés principalement dans des zones relativement accessibles sur terre ou dans des zones côtières peu profondes. Ce sont des réserves qui peuvent être facilement exploitées en utilisant des technologies usuelles, notamment les versions modernes des imposantes plates-formes pétrolières rendues célèbres récemment par le film « There Will Be Blood », sorti en 2007.
    Toutefois ces champs pétroliers vont se tarir de plus en plus avec la hausse de la consommation mondiale, ce qui contraindra le secteur à recourir davantage à l’exploitation de puits offshore à grande profondeur, aux sables bitumineux canadiens, au pétrole et au gaz d’Arctique - dont le climat se modifie mais qui reste toujours difficile à atteindre et à exploiter - et au gaz extrait du schiste, au prix de techniques coûteuses, et qui menacent l’environnement. En 2030, indique le DoE, ces liquides non conventionnels fourniront 13% de l’offre mondiale de pétrole (contre seulement 4% en 2007). Un schéma similaire vaut pour le gaz naturel, en particulier aux États-Unis où la part de l’énergie fournie par des sources non renouvelables et non conventionnelles devrait augmenter de 47% à 56% durant ces vingt ans.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    L’importance prise par ce type de gisements est manifeste pour quiconque lit les revues spécialisées de l’industrie pétrolière ou consulte régulièrement le Wall Street Journal. On n’y trouve aucune annonce de grandes découvertes de gisements pétroliers ou gaziers géants qui seraient facilement accessibles aux techniques de forage habituelles et qui soient reliés aux principaux marchés par les gazoducs ou routes commerciales existantes (ou situées en dehors des zones de conflit, tels que l’Irak et la région du delta du Niger au Nigeria). On y lit effectivement des annonces de découvertes, mais la quasi-totalité d’entre elles sont situées dans l’Arctique, en Sibérie, ou dans les eaux très profondes de l’Atlantique et du golfe du Mexique.
    Récemment, la presse s’est fait l’écho de découvertes majeures dans le golfe du Mexique et au large des côtes du Brésil, qui pourraient donner l’impression que l’Age du Pétrole va se poursuivre. Le 2 septembre, BP (anciennement British Petroleum) a annoncé qu’elle avait découvert un gisement pétrolier géant dans le golfe du Mexique à environ 450 kilomètres au sud-est de Houston. Nommé « Tibre », il devrait produire des centaines de milliers de barils par jour lorsque la production démarrera dans quelques années, renforçant ainsi le statut de producteur offshore majeur de BP. « C’est un gros », juge Chris Ruppel, un analyste du secteur énergétique chez Execution LLC, une banque d’investissement londonienne. « Cela montre que les avancées technologiques déverrouillent des ressources qui n’étaient auparavant soit pas encore découvertes soit trop coûteuses à exploiter d’un point de vue économique. »
    Mais quiconque serait tenté de conclure que ce nouveau gisement puisse améliorer rapidement ou facilement les approvisionnements pétroliers des USA se tromperait lourdement. Tout d’abord, il est situé à une profondeur de 12 mille mètres - supérieure à la hauteur du mont Everest, comme l’a noté un journaliste du New York Times - et bien au-dessous des fonds marins du Golfe. Pour atteindre ce pétrole, les ingénieurs de BP devront forer à travers des kilomètres de roches, de sel et de sable compressé, en utilisant des installations coûteuses et sophistiquées. Pour compliquer les choses, Tibre est situé au beau milieu de la région du Golfe qui est régulièrement frappée par de fortes tempêtes durant la saison des ouragans. Les installations de forage devront être conçues pour résister aux vents et aux vagues de ces ouragans, et pour rester inactives durant des semaines lorsque le personnel exploitant sera forcé d’évacuer.
    Une situation semblable prévaut pour le champ Tupi, au Brésil, qui est l’autre découverte géante de ces dernières années. Situé à environ 350 km à l’est de Rio de Janeiro, dans les profondeurs de l’océan Atlantique, Tupi a souvent été décrit comme étant le plus grand champ découvert depuis 40 ans. D’une capacité estimée entre cinq et huit milliards de barils de pétrole récupérable, il va sûrement propulser le Brésil parmi les principaux producteurs de pétrole, lorsque les Brésiliens seront parvenus à surmonter les obstacles énormes auxquels ils sont confrontés : le fond marin est situé à 2,4 km sous la surface et le gisement se trouve sous 4 km de roches, de sable et de sel et ne pourra être atteint que par des technologies ultra-perfectionnées de forage. Il en coûtera environ 70 à 120 milliards de dollars et cela nécessitera plusieurs années d’efforts soutenus.
    Exploitation extrême
    Compte tenu de la flambée prévisible des coûts d’investissement requis pour récupérer ces dernières réserves de pétrole, il n’est pas étonnant que les sables bitumineux canadiens soient de nos jours l’autre grande affaire du secteur pétrolier. Il ne s’agit pas de pétrole au sens habituel. Ces sables bitumineux sont un mélange de roches, de sable et de bitume (une forme dense et très lourde de pétrole) qui doit être extrait du sol par des techniques d’exploitation minière, et non par des forages. Ces sables doivent également être traités de façon intensive avant d’être convertis en un carburant liquide utilisable. C’est uniquement parce que les grandes entreprises du secteur énergétique ont acquis la conviction que nous allions être à court de pétrole conventionnel et facilement exploitable qu’elles se sont ruées dans la compétition pour acquérir des droits d’exploitation des mines de bitume dans la région d’Athabasca, située au nord de l’Alberta.
    L’exploitation minière des sables bitumineux et leur conversion en liquides utilisables est un processus coûteux et complexe. L’urgence mise à s’y lancer nous en dit beaucoup sur l’état de notre dépendance énergétique. Les sables présents à proximité de la surface peuvent être extraits par des techniques minières, mais ceux qui sont situés profondément sous terre ne peuvent être exploités que par injection de vapeur, qui sépare le bitume du sable, puis par pompage du bitume à la surface. C’est un processus consommateur de grandes quantités d’eau et d’énergie sous forme de gaz naturel (utilisé pour produire la vapeur). Une grande partie de l’eau utilisée pour cette vapeur est prélevée sur le site et réutilisée plusieurs fois, mais une partie retourne dans les nappes du nord de l’Alberta, et les écologistes s’inquiètent d’un risque de contamination à grande échelle.
    L’abattage de vastes étendues de forêt vierge pour permettre l’exploitation en surface et la consommation de précieuses ressources de gaz naturel pour l’extraction du bitume sont une autre source de préoccupation. Néanmoins, les besoins de notre civilisation en produits pétroliers sont tels que les sables bitumineux canadiens devraient produire 4,2 millions de barils de carburant par jour en 2030 - trois fois plus qu’aujourd’hui. Et cela, alors même qu’ils dévastent des parties énormes de l’Alberta, consomment une quantité incroyable de gaz naturel, pourraient provoquer de graves pollutions, et sabotent les efforts consentis par le Canada afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
    Au Nord de l’Alberta se trouve également une autre source d’énergie extrême : le pétrole et le gaz d’Arctique. Auparavant négligée en raison de la difficulté d’y survivre - et bien plus d’y puiser de l’énergie - l’Arctique assiste à une « ruée vers le pétrole », depuis que le réchauffement climatique rend plus facile pour les entreprises du secteur le travail aux latitudes septentrionales. La société pétrolière d’Etat norvégienne, StatoilHydro, exploite aujourd’hui la première installation d’extraction de gaz naturel située au-dessus du cercle arctique, et les entreprises du monde entier se préparent à développer des champs pétroliers et gaziers dans les territoires arctiques du Canada, du Groenland (administré par le Danemark ), de la Russie et des États-Unis, où le forage offshore dans les eaux septentrionales de l’Alaska pourrait bientôt être à l’ordre du jour.
    Il ne sera cependant pas aisé d’extraire du pétrole et du gaz naturel de l’Arctique. Même si le réchauffement climatique augmente les températures moyennes et réduit l’étendue de la calotte polaire, les conditions hivernales rendront encore la production pétrolière extrêmement difficile et dangereuse. Les violentes tempêtes et les températures très basses resteront la norme, faisant courir de grands risques aux hommes hors des abris des installations sûres, et compliquant le transport de l’énergie.
    Étant donné l’ampleur des craintes d’une baisse des approvisionnements pétroliers, rien de tout cela n’a été suffisant pour dissuader les pétroliers de plonger dans ces eaux glacées. « Malgré des conditions exténuantes, l’intérêt pour le pétrole et les réserves de gaz dans le Grand Nord va croissant, » écrit Brian Baskin dans le Wall Street Journal. « Presque tous les principaux producteurs pétroliers considèrent que les fonds de l’océan Arctique sont la prochaine - certains disent la dernière - grande ressource. »
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      Ce qui est vrai concernant le pétrole l’est généralement aussi pour le gaz naturel et le charbon : les gisements conventionnels les plus faciles à atteindre sont rapidement épuisés. Ce qui reste est en grande partie des gisements « non conventionnels ».
      Les producteurs américains du gaz naturel font état d’une augmentation significative de la production intérieure, responsable d’une réduction spectaculaire des prix. Selon le DoE, la production américaine de gaz devrait passer d’environ 20 000 milliards de pieds cubes en 2009 à 24 000 en 2030, une véritable aubaine pour les consommateurs américains, qui dépendent dans une large mesure du gaz naturel pour le chauffage domestique et la production d’électricité. Toutefois, comme l’a noté le département de l’Energie, le « gaz naturel non classique est le plus gros contributeur à la croissance de la production américaine de gaz naturel, à l’heure où la hausse des prix et les améliorations des technologies de forage fournissent les incitations économiques à exploiter des ressources plus coûteuses. »
      La plupart des gaz non classiques aux États-Unis sont actuellement obtenus à partir de formations peu perméables de sable (ou de grès), mais un pourcentage croissant provient de schistes, au moyen d’un procédé connu sous le nom de « fracturation hydraulique ». Dans cette méthode, l’eau est injectée sous pression dans les formations souterraines de schiste pour casser la roche et libérer le gaz. D’énormes quantités d’eau sont employées dans ce processus, et les écologistes craignent que certaines de ces eaux, chargées de polluants, ne rejoignent les nappes phréatiques d’eau potable. Dans de nombreuses régions, l’eau elle-même est une ressource rare, et le détournement de cette ressource essentielle pour l’extraction de gaz pourrait diminuer les quantités disponibles pour l’agriculture et la consommation humaine. Néanmoins, la production de gaz de schiste devrait augmenter de deux milliards de pieds cubes par an en 2009 et de quatre milliards en 2030.
      Le charbon est dans une situation semblable par certains aspects. Bien que de nombreux écologistes s’opposent à l’usage du charbon, car il libère beaucoup plus de gaz à effet de serre que les autres combustibles fossiles pour chaque BTU, la production électrique américaine continue de recourir au charbon, car il reste relativement bon marché et abondant. Cependant, nombre des gisements américains les plus productifs en anthracite et en charbons bitumineux - dotés du plus grand potentiel énergétique - ont été épuisés, ne laissant (comme c’est le cas pour le pétrole) que des sites moins intéressants, de charbon bitumineux de qualité inférieure, en grande partie situés dans le Wyoming.
      Dans les Appalaches, pour extraire ce qui reste du charbon bitumineux de bonne qualité, les sociétés minières recourent de plus en plus à une technique appelée « arasement des sommets de montagne », que John M. Broder, du New York Times, décrit comme le « dynamitage du sommet des montagnes et le déversement des décombres dans les vallées et les cours d’eau. » Longtemps contesté par les écologistes et les habitants des régions rurales du Kentucky et de la Virginie occidentale, dont la ressource en eau est menacée par les entassements des déblais de roche, les déchets et différents polluants, l’arasement des montagnes a reçu l’appui de l’administration Bush, qui, en Décembre 2008 a approuvé une loi autorisant une expansion considérable de cette pratique. Le Président Obama a promis de revenir sur cette réglementation, mais il favorise l’utilisation du « charbon propre » dans le cadre d’une stratégie de transition énergétique. Il reste à savoir jusqu’où il ira pour contrôler l’industrie charbonnière.
      Conflits extrêmes
      Disons le clairement : nous ne sommes pas (encore) entrés dans la fameuse ère des énergies renouvelables. Ce jour radieux arrivera sans aucun doute, mais pas avant que nous nous soyons rapprochés de la moitié de ce siècle. D’ici là, des dégâts potentiellement considérables auront été infligés à la planète par cette recherche fébrile des énergies anciennes.
      Dans l’intervalle, l’ère de l’énergie extrême sera caractérisée par une dépendance toujours plus grande aux gisements de pétrole, de charbon et de gaz naturel les moins accessibles et les moins souhaitables. Cette période s’accompagnera certainement d’un combat acharné contre les conséquences environnementales de l’exploitation de ressources aussi peu attrayantes. Dans le même temps, les majors des secteurs pétroliers et du charbon pourraient encore accroitre leur puissance, grâce à la hausse du prix des carburants - encore modérés aujourd’hui - et ce surtout si l’on tient compte du coût élevé de l’extraction du pétrole, du gaz et du charbon dans les régions les moins accessibles.
      Une autre conséquence déplorable est également certaine : durant l’ère de l’énergie extrême on assistera aussi à d’intenses conflits géopolitiques, lorsque les grands consommateurs d’énergie et les producteurs comme les États-Unis, la Chine, l’Union européenne, la Russie, l’Inde et le Japon rivaliseront pour le contrôle des ressources restantes. La Russie et Norvège se disputent déjà au sujet de leurs frontières maritimes en mer de Barents, qui est vue comme l’une source prometteuse de gaz naturel dans le grand nord, tandis que la Chine et le Japon se sont affrontés lors d’une dispute frontalière similaires en mer de Chine orientale, qui abrite un autre important gisement gazier. Toutes les nations de l’Arctique - le Canada, le Danemark, la Norvège, la Russie et les États-Unis - revendiquent de grandes étendues de l’océan Arctique, se chevauchant parfois, provoquant de nouveaux conflits frontaliers dans ces régions riches en ressources énergétiques.
      Aucun de ces litiges n’a encore donné lieu à des conflits violents, mais des navires de guerre et des avions ont été déployés en certaines occasions, et le potentiel existe pour escalade lorsque les tensions et la valeur de ces réserves iront croissantes. N’oublions pas non plus de mentionner les zones de conflit actuelles, comme le Nigeria, le Moyen-Orient, et le bassin de la Caspienne. Dans cette ère de l’extrême qui s’ouvre, elles ne seront pas moins aptes à générer des conflits de toutes sortes pour le contrôle de ces ressources énergétiques faciles d’accès et de plus en plus précieuses.
      Pour la plupart d’entre nous, la vie à l’ère de l’énergie extrême ne sera pas facile. Le prix de l’énergie va augmenter, tout comme les périls environnementaux, des quantités de plus en plus importantes de dioxyde de carbone seront répandues dans l’atmosphère, et le risque de conflit va s’accroître. Nous disposons seulement de deux options pour réduire la durée de cette période difficile et atténuer son impact. Elles sont toutes deux parfaitement évidentes - ce qui, malheureusement, ne les rend pas plus facile à mettre en oeuvre : augmenter considérablement la rapidité du développement des sources d’énergie renouvelables et réduire drastiquement notre dépendance aux combustibles fossiles en réorganisant nos vies et notre civilisation pour que notre consommation diminue dans toutes nos activités.
      Cela peut sembler assez facile, mais allez dire cela aux gouvernements partout dans le monde. Allez expliquer cela aux majors du secteur de l’énergie. Il faut espérer, y travailler.
      Mais il faut d’ici là boucler sa ceinture de sécurité. Car le voyage sur les montagnes russes va démarrer.

      Publication originale Tom Dispatch, traduction Contre Info
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

      Commentaire


      • #4
        Le future est solar, le petrole et gaz est fin.
        Dr. Herman Sheer solar expert: Invistir dans le oil and gaz aujourd'hui est stupide.
        Dans le 5 ans le solar énergie prix est le prix de energie oil et gaz.



        25.09.2009.

        Solar energy is today much cheaper than a year ago, according to the economic daily Cinco Dias. Worldwide manufacturers of solar panels reduced their prices with 30 to 50 %. This resulted in that the solar modules which costed in 2008, between 3 and 3.5 o are now costing between 1,70 and 1,85 euro . The premiums for sale of electricity were reduced with 30 percent.

        http://www.evd.nl/nieuws/index.asp?b...ation=/nieuws/

        Commentaire

        Chargement...
        X