Quelque 500 milliards de dollars d’investissements seraient programmés d’ici à 2016
L’Arabie saoudite, où quelque 500 milliards de dollars d’investissements seraient programmés ces dix prochaines années, est en passe de renouer avec la réputation d’« eldorado » qu’elle avait avant la guerre du Golfe, selon des hommes d’affaires français.
Le mot peut paraître exagérément flatteur à l’heure où beaucoup s’enflamment plus volontiers pour la Chine, mais il ne paraît nullement trop fort à Jean-Claude Daupeyroux, chef de la mission économique française en Arabie saoudite.
Et de détailler : 150 milliards de dollars pour le secteur pétrolier, 100 milliards de dollars pour l’électricité, 100 milliards pour le dessalement de l’eau, 60 milliards pour les réseaux télécoms et 15 milliards pour le transport avec notamment la construction de lignes de métro à Ryad, Djeddah et La Mecque.
Sans compter une Bourse qui jubile, des excédents budgétaires et courants à faire pâlir d’envie nombre de pays occidentaux, et un public qui prend d’assaut les actions des groupes privatisés par l’État.
Mais toute riche qu’elle soit, en particulier depuis la flambée des cours du pétrole, l’Arabie fera quand même appel en partie à des groupes étrangers.
La France a toutes ses chances, d’autant qu’elle bénéficie d’une « excellente image », estime M. Daupeyroux, qui la met en bonne partie sur le compte de la popularité du président Jacques Chirac. Les autorités ont, quant à elles, apprécié le soutien français lors des difficiles négociations d’adhésion de l’Arabie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), conclues il y a à peine quelques semaines.
« L’Arabie saoudite est en fait passée par trois phases successives de développement », explique Jalel Allegue, représentant à Ryad des groupes Suez et Vinci.
La première court jusqu’aux années 80 : le pays, jeune, riche et pressé, a besoin de construire vite. C’est la « ruée vers l’or » : de gros contrats et de belles marges, rappelle-t-il.
La deuxième est celle du déclin : le pétrole a baissé, la concurrence pour le « gâteau » saoudien s’aiguise. En 1991, la guerre du Golfe « pompe toutes les réserves financières » de l’Arabie, qui se voit obligée de renoncer à certains projets. Le malaise monte dans sa jeunesse, qui fait connaissance avec le chômage.
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