Les prochaines négociations agricoles entre le Maroc et l'Union Européenne vont être des plus cruciales pour le Maroc et l’Union. Chaque partie veut absolument protéger le plus ses secteurs stratégiques. De nombreux pays comme l’Espagne craignent les exportations marocaines dans les secteurs des agrumes, des fruits et légumes, ou le secteur oléicole. Mais de nombreux pan de l’agriculture marocaine doivent absolument être remis à niveau pour faire face à la concurrence des produits européens comme les céréales, la betteraves à sucre etc…
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Accord d’association Maroc-UE
Négociations agricoles: Virage décisif pour le Maroc
· Négociateurs: Pas de subvention, mais «appui aux réformes agricoles»
· Ouverture par liste négative: 15 produits marocains pour 3.000 européens
· Les produits de la pêche, bruts ou transformés, sont du voyage
Les négociateurs européens et marocains devraient se réunir autour du volet agricole de l’accord d’association Maroc-UE, courant février, aux alentours du 22. C’est une «réunion technique pour valider le cadre des négociations», comme disent de manière inimitable les négociateurs, de part et d’autre.
La commissaire européenne à l’Agriculture, Mariann Fischer-Boel, selon plusieurs sources concordantes, devrait faire le déplacement à Rabat pour rencontrer le ministre de l’Agriculture et des Pêches maritimes, Mohand Laenser et visiter le Maroc, indépendamment de cette réunion. La date n’est pas encore fixée. Valeur aujourd’hui, Fisher-Boel maintient toujours sa visite. Aucun des partenaires, Marocain comme Européen, ne s’est laissé influencer par la démesure des évènements suite à la publication de caricatures du Prophète par un journal danois.
Rappelons que les produits de la pêche, transformés ou non («le régime commercial» et non pas l’accord de pêche) font partie des négociations agricoles.
Le grand changement de l’approche des négociations concerne le passage du principe de liste positive à celui de la liste négative. C’est-à-dire qu’au lieu de négocier produit par produit, les deux partenaires ont retenu le principe de libéralisation progressive de tout le secteur agricole, à chacun de mettre dans un «petit panier», les produits qu’on ne veut pas mêler à l’ouverture tarifaire. L’objectif est d’aller plus vite dans la libéralisation, mais pas brutalement.
Surtout que le bilan de ces dix dernières années est bien morose (cf. nos nombreuses analyses, www.leconomiste.com).
· Un quitte ou double
Ce changement implique, pour le Maroc, une accélération du rythme de ses réformes agricoles. Le Royaume exporte une quinzaine de «positions-phares» (les produits qui se vendent bien) sur le marché européen. L’Union européenne en a près de 3.000, disent les experts interrogés. L’enjeu pour le Maroc sera de réussir sa transition agricole, certes, mais pas en demandant de l’argent pour le développement rural, dit-on dans les couloirs.
Ce nouveau cadre est du quitte ou double pour le Maroc. Le meilleur scénario est celui où le pays peut arracher à l’Union européenne encore plus de concessions commerciales accompagnées d’un fort appui aux réformes pour les secteurs agricoles sensibles.
Car la logique de l’ouverture va générer des coûts sociaux importants. «Il faut impérativement à l’occasion de ces négociations que l’on décroche plus de possibilités d’exporter les produits traditionnels», dit cet exportateur de fruits et légumes, qui souhaite garder l’anonymat. Donc décrocher plus de «quotas» ou un accès sans limite pour la tomate par exemple.
Mais selon les professionnels, la logique de la liste négative est un gros risque pour le Royaume. «L’Europe sera en droit de protéger son marché. Nous pouvons alors avoir paradoxalement une ouverture des parties importantes de notre agriculture sans contrepartie suffisante en termes d’ouverture», dit cet expert agricole.
Selon lui, dans ces conditions, la bonne démarche est celle d’un appui pour les réformes agricoles et une ouverture plus grande.
Les experts estiment qu’il ne faut surtout pas rester dans la logique des subventions pour le développement rural, mais plutôt mettre en place un programme conjoint d’action et de mise à niveau de ces secteurs. De telle manière que le Maroc puisse opérer sa transition en trouvant des opportunités nouvelles sur le marché européen pour les produits-phares du pays, en l’occurrence les fruits et légumes.
Le nouveau cadre des négociations agricoles Maroc-UE est celui du Processus de Barcelone: création d’une zone de libre-échange entre les douze pays méditerranéens (dont le Maroc) et l’Union européenne d’ici à 2012. Bruxelles souligne que le Maroc soit le premier pays avec lequel s’engage cette négociation dans le nouveau cadre.
Source :
http://www.leconomiste.com/article.html?r=6
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Accord d’association Maroc-UE
Négociations agricoles: Virage décisif pour le Maroc
· Négociateurs: Pas de subvention, mais «appui aux réformes agricoles»
· Ouverture par liste négative: 15 produits marocains pour 3.000 européens
· Les produits de la pêche, bruts ou transformés, sont du voyage
Les négociateurs européens et marocains devraient se réunir autour du volet agricole de l’accord d’association Maroc-UE, courant février, aux alentours du 22. C’est une «réunion technique pour valider le cadre des négociations», comme disent de manière inimitable les négociateurs, de part et d’autre.
La commissaire européenne à l’Agriculture, Mariann Fischer-Boel, selon plusieurs sources concordantes, devrait faire le déplacement à Rabat pour rencontrer le ministre de l’Agriculture et des Pêches maritimes, Mohand Laenser et visiter le Maroc, indépendamment de cette réunion. La date n’est pas encore fixée. Valeur aujourd’hui, Fisher-Boel maintient toujours sa visite. Aucun des partenaires, Marocain comme Européen, ne s’est laissé influencer par la démesure des évènements suite à la publication de caricatures du Prophète par un journal danois.
Rappelons que les produits de la pêche, transformés ou non («le régime commercial» et non pas l’accord de pêche) font partie des négociations agricoles.
Le grand changement de l’approche des négociations concerne le passage du principe de liste positive à celui de la liste négative. C’est-à-dire qu’au lieu de négocier produit par produit, les deux partenaires ont retenu le principe de libéralisation progressive de tout le secteur agricole, à chacun de mettre dans un «petit panier», les produits qu’on ne veut pas mêler à l’ouverture tarifaire. L’objectif est d’aller plus vite dans la libéralisation, mais pas brutalement.
Surtout que le bilan de ces dix dernières années est bien morose (cf. nos nombreuses analyses, www.leconomiste.com).
· Un quitte ou double
Ce changement implique, pour le Maroc, une accélération du rythme de ses réformes agricoles. Le Royaume exporte une quinzaine de «positions-phares» (les produits qui se vendent bien) sur le marché européen. L’Union européenne en a près de 3.000, disent les experts interrogés. L’enjeu pour le Maroc sera de réussir sa transition agricole, certes, mais pas en demandant de l’argent pour le développement rural, dit-on dans les couloirs.
Ce nouveau cadre est du quitte ou double pour le Maroc. Le meilleur scénario est celui où le pays peut arracher à l’Union européenne encore plus de concessions commerciales accompagnées d’un fort appui aux réformes pour les secteurs agricoles sensibles.
Car la logique de l’ouverture va générer des coûts sociaux importants. «Il faut impérativement à l’occasion de ces négociations que l’on décroche plus de possibilités d’exporter les produits traditionnels», dit cet exportateur de fruits et légumes, qui souhaite garder l’anonymat. Donc décrocher plus de «quotas» ou un accès sans limite pour la tomate par exemple.
Mais selon les professionnels, la logique de la liste négative est un gros risque pour le Royaume. «L’Europe sera en droit de protéger son marché. Nous pouvons alors avoir paradoxalement une ouverture des parties importantes de notre agriculture sans contrepartie suffisante en termes d’ouverture», dit cet expert agricole.
Selon lui, dans ces conditions, la bonne démarche est celle d’un appui pour les réformes agricoles et une ouverture plus grande.
Les experts estiment qu’il ne faut surtout pas rester dans la logique des subventions pour le développement rural, mais plutôt mettre en place un programme conjoint d’action et de mise à niveau de ces secteurs. De telle manière que le Maroc puisse opérer sa transition en trouvant des opportunités nouvelles sur le marché européen pour les produits-phares du pays, en l’occurrence les fruits et légumes.
Le nouveau cadre des négociations agricoles Maroc-UE est celui du Processus de Barcelone: création d’une zone de libre-échange entre les douze pays méditerranéens (dont le Maroc) et l’Union européenne d’ici à 2012. Bruxelles souligne que le Maroc soit le premier pays avec lequel s’engage cette négociation dans le nouveau cadre.
Source :
http://www.leconomiste.com/article.html?r=6
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