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Malgré des mesures contraignantes, bonne tenue des IDE en Algérie grâce à l'énergie

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  • Malgré des mesures contraignantes, bonne tenue des IDE en Algérie grâce à l'énergie

    Suite à l'adoption, en 2008, de mesures contraignantes pour les investisseurs étrangers, telles que l'obligation de chaque investisseur étranger de s'associer à un partenaire algérien à hauteur de 51 % du capital social au minimum, l'introduction de nouvelles démarches administratives (déclaration auprès de l'Agence nationale pour le développement de l'investissement - Andi), le recours obligatoire au marché local, pouvait laisser présager un ralentissement des IDE vers l'Algérie. Or, malgré ces contraintes, la progression des IDE en Algérie est l'une des plus fortes de la région pour l'année 2009. Le nombre de projets se maintient et les montants nets annoncés passent de 1,5 à près de 2,5 milliards d'euros, d'après l'observatoire Anima-Mipo, alors que l'Andi enregistrait une hausse de 40 % au cours des 9 premiers mois de 2009. Ces bons chiffres sont cependant quasi-exclusivement imputables au secteur de l'énergie, qui représente à lui seul 9 des 10 plus projets de l'année, avec notamment les projets des groupements Total et Partex pour les gisements gaziers d'Ahnet, Rosneft et Stroytransgaz dans le périmètre Gara Tisselit, Anadarko et Conoco Philips pour le complexe pétrolier et gazier d'El Merk, et celui de GDF Suez dans le champ de Touat. En revanche, les autres secteurs de l'économie algérienne attirent peu de capitaux étrangers, hormis celui de la banque, boosté par le règlement adopté en 2008 qui exige que le capitale minimum des banques et des succursales de banque soit quadruplé pour passer de 2,5 milliards de dinars à 10 milliards de dinars. Cette mesure a notamment provoqué l'augmentation de capital des filiales Fransabank, Trust Bank Algeria, Citigroup, BNP Paribas, Société générale et Gulf Bank Algérie. Le bilan de 2009 est donc mitigé : si l'on peut se réjouir de ne pas enregistrer d'impact négatif évident des mesures prises en 2009, la diversification industrielle qui préparera l'Algérie à l'après-pétrole n'avance guère. Par ailleurs, les performances réelles des flux d'IDE sont mieux mesurées en tenant compte de la taille des pays suivant : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Palestine, Syrie Tunisie, Turquie. En effet, selon un rapport publié par Anima et le Cnuced pour les trois dernière années (2007-2009), les des pays cités sont proches, soit respectivement en moyenne 152 euros ou 163 dollars (la moyenne mondiale étant de 235 dollars par tête). A ce titre, seul Israël tire véritablement son épingle du jeu, les autres pays se partageant entre performance moyenne (Libye, Jordanie, Tunisie, Turquie) et performance faible (Egypte, Syrie, Maroc, Algérie). A nouveau, le Liban (qui attire beaucoup de transferts financiers, mais peu de projets industriels) et la Palestine (flux réellement homéopathiques, même en valeur relative) constituent des cas particuliers.
    Ainsi, il est à constater que le Maghreb résiste plutôt bien au contexte de crise : la sous région fait mieux que la moyenne Med en nombre de projets en 2009 (-17 % au lieu de -30 %) et en montants annoncés (+5 % en net et -14 % en brut). Les investissements venant de l'Europe arrivent en tête avec 45 % sur 2003-2009. Ils repartent à la hausse en 2009 (+24 %), avec notamment des projets français dont les montants bruts annoncés passent de moins de 2 milliards d'euros en 2008 à plus de 5 milliards d'euros en 2009. Parmi les plus grosses annonces figurent les projets pétroliers de Total et GDF Suez en Algérie, projet-phare d'usine Renault Nissan à Tanger, plusieurs projets télécoms : modernisation des infrastructures de Maroc Télécom, filiale de Vivendi, 3e licence de téléphonie fixe et mobile remportée par Orange avec le local Divona en Tunisie. En outre, il est à préciser que la baisse des IDE dans la région, en 2009, s'est accompagnée d'une redistribution des flux, avec un rééquilibrage au profit du Maghreb et du Machreck. Les IDE ont ainsi fortement baissé dans les autres pays Med (Turquie, Israël, Chypre et Malte), qui attirent un peu moins de 13 milliards d'euros en 2009, soit une baisse équivalente à la moyenne mondiale : -39 %. En revanche, le Maghreb et le Machreck résistent bien après la forte baisse de 2008 : le Machreck reste en tête avec près de 11 milliards d'euros d'IDE annoncés (contre 10 en 2008), et le Maghreb attire 8,5 milliards d'euros (contre 8 en 2008). En termes d'attraction des IDE, la région Med comporte 2 poids lourds, la Turquie et l'Egypte, qui ont reçu plus de 50 milliards d'euros entre 2003 et 2009, 3 pays majeurs (entre 15 et 30 milliards cumulés, Israël, Maroc, Algérie), 4 pays intermédiaires ( entre 10 et 15 milliards, Syrie, Jordanie, Libye, Tunisie) et deux pays dont l'attractivité a été limitée par les conflits (Liban et Palestine). L'année 2009 elle-même a été marquée, selon Anima, par une baisse sensible du Liban (-90 % en montants nets), de la Syrie (-58 %), de la Libye (-49 %), de la Turquie (-42 %), de la Tunisie (-34 %) et d'Israël (-23 %), alors que la Jordanie (+141 %), l'Algérie (+70 %), le Maroc (+65 %) et l'Egypte (+50 %) progressent. Mais, comme on le verra, ces évolutions peuvent tenir à un seul projet géant, ce qui justifie souvent une analyse pluriannuelle.

    Nassim I. Le Maghreb
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