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· Réduction du train de vie de l’Etat
· Les 14 milliards de DH de la Caisse de compensation déjà absorbés
· 11 milliards de DH en plus pour terminer l’année
LA réalité économique a fini donc par rattraper l’Etat marocain invité aujourd’hui à réduire son train de vie.
L’intervention de Salaheddine Mezouar, lors du dernier Conseil de gouvernement, a donné le temp pour les prochains arbitrages.
En clair, la loi de Finances de 2011 sera difficile à boucler et des mesures pour «serrer la ceinture seront prises».
Certes, le ministère ne compte pas toucher à l’investissement public, et se garde bien d’utiliser le terme austérité, mais la chasse au gaspi semble bien à l’ordre du jour avec pour objectif de faire des économies là où il y en a.
Il s’agira de stopper l’achat des véhicules (où dit-on les anciennes habitudes et gabegie des M rouges seraient de retour), à faire des économies sur la consommation d’énergie, chercher toutes niches pour réduire les dépenses de l’Etat.
Et surtout travailler sur les dépenses fiscales pour générer de nouvelles recettes au budget. La masse salariale qui grossit chaque année inquiète le gouvernement. Elle a déjà franchi la barre fatidique de 80 milliards de DH.
D’autant que toutes les recettes sont dans le rouge par rapport aux prévisions. On parle déjà d’un manque à gagner estimé à quelques milliards de dirhams dans les recettes de l’IS.
Les charges de la Caisse de compensation n’arrangent pas les choses. Les 14 milliards de DH prévus dans le budget en cours sont déjà absorbés.
Il faudra donc 11 milliards de DH supplémentaires pour terminer l’année. Mais, si le prix du baril flambe d’ici décembre, les compteurs vont s’affoler.
Quelles sont les marges de manœuvre dont dispose Mezouar pour financer ces imprévus? Au ministère des Finances, on se veut rassurant. Le département compte jouer sur les arriérés puisque toutes les anciennes ardoises ont été effacées.
Pour le projet de budget de 2011, les hypothèses de travail de Mezouar sont élaborées. S’il ne les corrige pas d’ici le Conseil des ministres présidé par le Souverain, les indicateurs sont les suivants: un taux de croissance de 5,2%, avec une progression du non-agricole de 5,6%.
Le prix du baril de pétrole retenu est de 80 dollars, avec un taux d’inflation de 2%. Pour l’exécution du budget en cours, le taux de croissance sera de 4,3% au lieu de 3,5%.
La situation économique est difficile.
Les pays européens avec lesquels le Maroc a de fortes relations commerciales sont en crise. Le prix de pétrole a augmenté. L’effet dollar n’arrange pas les choses. Aujourd’hui, le dollar est à 9 DH contre 7,70 DH auparavant.
Sachant que le Maroc achète en dollar et vend en euro. Par rapport au dollar, la monnaie européenne est tombée à un niveau jamais atteint.
Mohamed CHAOUI
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