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Meditel: une cible de choix pour France Télécom mais pas à n'importe quel prix
Par Olivier Decarre le 03/08/2010
Le marché juge que le montant qui circule dans la presse serait difficilement justifiable au vu des perspectives du groupe marocain
Hier, France Télécom ne souhaitait pas commenter l’article du journal marocain Actuel sur son intérêt supposé pour l’opérateur local Meditel. Mais les déclarations du groupe laissent peu de doutes sur ses intentions. « France Télécom confirme son intérêt pour le marché marocain des télécoms», a précisé un porte-parole à L’Agefi. Or les cibles ne sont pas légion dans le pays.
Maroc Télécom (57% du marché mobile) est déjà aux mains de Vivendi et le dernier arrivé, Wana, capte pour l’heure moins de 6% des clients. Meditel reste donc bien la seule cible de poids envisageable pour s’engager dans le pays. Selon le régulateur local (ANRT), le groupe comptait pour plus de 37% du marché à fin juin avec ses 10,4 millions de clients.
La logique d’une éventuelle prise en mains du groupe par France Télécom n’est d’ailleurs pas à démontrer. Alors que le français envisage de doubler son activité dans les pays émergents à horizon 2015, une telle opération serait «stratégiquement pertinente», relève CM-CIC qui note que le pays offre encore des perspectives de croissance en dépit d’une concurrence affutée et de l’arrivée à maturité progressive comme en témoigne le taux de pénétration du mobile (88,5% à fin juin selon l’ANRT).
Ceci étant, le marché reste vigilant au vu du prix qui circule dans la presse marocaine. Elle évoque un montant de 650 millions d’euros pour une tranche de capital de 40%. Bien plus que les 400 millions obtenus par Portugal Telecom et Telefonica en septembre dernier pour la cession de 32% (chacun) de Meditel.
Sur la base de cette dernière transaction, CM-CIC calcule que le groupe se situerait en valeur d’entreprise à 1,6 milliard d’euros (dont 375 millions de dette), soit un multiple de 8,4 fois l’Ebitda. Et d’ajouter que ce ratio serait «comparable à celui de 7,9 auquel se traite aujourd’hui Maroc Télécom». A ces niveaux de valorisation, le bureau estime donc à 450 millions environ le juste prix pour une tranche de 40%.
Les 650 millions d’euros évoqués par Actuel lui semblent en tout cas très élevés compte tenu du multiple de 11 fois l’Ebitda qu’ils sous-tendent. Au vu des perspectives du groupe marocain, «il ne serait pas justifié selon nous que France Télécom paie plus de 500 millions pour 40% de Meditel, soit un ratio d’un peu plus de 9 fois l’Ebitda», conclut CM-CIC.
Par Olivier Decarre le 03/08/2010
Le marché juge que le montant qui circule dans la presse serait difficilement justifiable au vu des perspectives du groupe marocain
Hier, France Télécom ne souhaitait pas commenter l’article du journal marocain Actuel sur son intérêt supposé pour l’opérateur local Meditel. Mais les déclarations du groupe laissent peu de doutes sur ses intentions. « France Télécom confirme son intérêt pour le marché marocain des télécoms», a précisé un porte-parole à L’Agefi. Or les cibles ne sont pas légion dans le pays.
Maroc Télécom (57% du marché mobile) est déjà aux mains de Vivendi et le dernier arrivé, Wana, capte pour l’heure moins de 6% des clients. Meditel reste donc bien la seule cible de poids envisageable pour s’engager dans le pays. Selon le régulateur local (ANRT), le groupe comptait pour plus de 37% du marché à fin juin avec ses 10,4 millions de clients.
La logique d’une éventuelle prise en mains du groupe par France Télécom n’est d’ailleurs pas à démontrer. Alors que le français envisage de doubler son activité dans les pays émergents à horizon 2015, une telle opération serait «stratégiquement pertinente», relève CM-CIC qui note que le pays offre encore des perspectives de croissance en dépit d’une concurrence affutée et de l’arrivée à maturité progressive comme en témoigne le taux de pénétration du mobile (88,5% à fin juin selon l’ANRT).
Ceci étant, le marché reste vigilant au vu du prix qui circule dans la presse marocaine. Elle évoque un montant de 650 millions d’euros pour une tranche de capital de 40%. Bien plus que les 400 millions obtenus par Portugal Telecom et Telefonica en septembre dernier pour la cession de 32% (chacun) de Meditel.
Sur la base de cette dernière transaction, CM-CIC calcule que le groupe se situerait en valeur d’entreprise à 1,6 milliard d’euros (dont 375 millions de dette), soit un multiple de 8,4 fois l’Ebitda. Et d’ajouter que ce ratio serait «comparable à celui de 7,9 auquel se traite aujourd’hui Maroc Télécom». A ces niveaux de valorisation, le bureau estime donc à 450 millions environ le juste prix pour une tranche de 40%.
Les 650 millions d’euros évoqués par Actuel lui semblent en tout cas très élevés compte tenu du multiple de 11 fois l’Ebitda qu’ils sous-tendent. Au vu des perspectives du groupe marocain, «il ne serait pas justifié selon nous que France Télécom paie plus de 500 millions pour 40% de Meditel, soit un ratio d’un peu plus de 9 fois l’Ebitda», conclut CM-CIC.
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