Crédit à la consommation
Selon des informations persistantes, le Premier ministre Ouyahia songerait à autoriser les banques à accorder des crédits aux particuliers dès le début de 2011.
Les pouvoirs publics, suite à la suppression de ce dispositif, ont déjà constaté des effets «indésirables» qui freinent la consommation interne. Les mêmes sources avancent le «lancement» des crédits à la consommation juste après la mise en place d’une centrale des risques par les autorités monétaires du pays. Cette instance aura pour mission de surveiller les emprunts des Algériens, et ce pour éviter le surendettement des ménages algériens.
Il convient de noter que différentes activités commerciales, entre autres le marché de l’automobile, ont été perturbées depuis la suppression en juillet 2009, par la loi de finances complémentaire 2009, du crédit à la consommation. La disposition 75 de la LFC 2009 indique que les banques ne sont désormais autorisées à accorder de crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers. L’argument avancé alors par les décideurs pour justifier la suppression du crédit à la consommation était d’éviter «l’endettement des ménages», faisant ainsi fi de l’utilité du crédit à la consommation pour ces derniers. Pourtant, la plupart des situations de surendettement résultaient d’incidents de la vie (divorce, perte d’emploi, maladie, décès...). Mais au lieu de mettre en œuvre des mesures facilitant le rebond des ménages après une période de surendettement, le gouvernement Ouyahia a préféré simplifier la chose en l’annulant directement, sans concertation aucune avec les banques ou les chefs d’entreprise.
Une décision qui a surpris plus d’un, car destinée surtout à pénaliser la petite classe moyenne. Le crédit à la consommation ne représente en fait que 100 milliards de dinars sur un marché bancaire de 2 600 milliards de dinars, soit 2,6 %. Selon les statistiques dévoilées par une source proche des milieux bancaires, le stock du crédit à la consommation accordé par les banques oscille entre 90 et 100 milliards de dinars, tandis que celui du crédit immobilier est de 150 milliards de dinars. De même, le montant du crédit à la consommation ne représente que près de 5 % du montant global des crédits octroyés par les banques. Le crédit à la consommation est récent. 60 % des crédits accordés aux ménages sont orientés vers l’immobilier, 40 % vont vers les crédits à la consommation (automobiles, électroménager, informatique, ameublement, etc.). En 2007, 700 000 consommateurs algériens avaient contracté un crédit de ce type. Le niveau d’impayés est très faible (seulement 2 %). Par ailleurs, il est à rappeler que, suite à la suppression du crédit à la consommation, le niveau des importations algériennes a sensiblement baissé. Ainsi, les effets escomptés par les pouvoirs publics à travers l’instauration de cette mesure sont loin d’être atteints. De plus, il a été constaté que si la consommation des Algériens a fortement diminué, le chiffre d’affaires des concessionnaires automobiles, des producteurs et importateurs de biens a, lui également, sensiblement baissé. D’où l’importance de revoir certaines règles en la matière, en y introduisant, par exemple, un nouveau dispositif à même de protéger le consommateur, et ce à travers une réforme des crédits à la consommation, qui tend à encadrer les pratiques des sociétés de crédit, ou encore à travers un projet de loi visant à responsabiliser les sociétés de crédit, dont les abus entraînent le surendettement des ménages.
Mahmoud Tadjer
lejeuneindependant
Selon des informations persistantes, le Premier ministre Ouyahia songerait à autoriser les banques à accorder des crédits aux particuliers dès le début de 2011.
Les pouvoirs publics, suite à la suppression de ce dispositif, ont déjà constaté des effets «indésirables» qui freinent la consommation interne. Les mêmes sources avancent le «lancement» des crédits à la consommation juste après la mise en place d’une centrale des risques par les autorités monétaires du pays. Cette instance aura pour mission de surveiller les emprunts des Algériens, et ce pour éviter le surendettement des ménages algériens.
Il convient de noter que différentes activités commerciales, entre autres le marché de l’automobile, ont été perturbées depuis la suppression en juillet 2009, par la loi de finances complémentaire 2009, du crédit à la consommation. La disposition 75 de la LFC 2009 indique que les banques ne sont désormais autorisées à accorder de crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers. L’argument avancé alors par les décideurs pour justifier la suppression du crédit à la consommation était d’éviter «l’endettement des ménages», faisant ainsi fi de l’utilité du crédit à la consommation pour ces derniers. Pourtant, la plupart des situations de surendettement résultaient d’incidents de la vie (divorce, perte d’emploi, maladie, décès...). Mais au lieu de mettre en œuvre des mesures facilitant le rebond des ménages après une période de surendettement, le gouvernement Ouyahia a préféré simplifier la chose en l’annulant directement, sans concertation aucune avec les banques ou les chefs d’entreprise.
Une décision qui a surpris plus d’un, car destinée surtout à pénaliser la petite classe moyenne. Le crédit à la consommation ne représente en fait que 100 milliards de dinars sur un marché bancaire de 2 600 milliards de dinars, soit 2,6 %. Selon les statistiques dévoilées par une source proche des milieux bancaires, le stock du crédit à la consommation accordé par les banques oscille entre 90 et 100 milliards de dinars, tandis que celui du crédit immobilier est de 150 milliards de dinars. De même, le montant du crédit à la consommation ne représente que près de 5 % du montant global des crédits octroyés par les banques. Le crédit à la consommation est récent. 60 % des crédits accordés aux ménages sont orientés vers l’immobilier, 40 % vont vers les crédits à la consommation (automobiles, électroménager, informatique, ameublement, etc.). En 2007, 700 000 consommateurs algériens avaient contracté un crédit de ce type. Le niveau d’impayés est très faible (seulement 2 %). Par ailleurs, il est à rappeler que, suite à la suppression du crédit à la consommation, le niveau des importations algériennes a sensiblement baissé. Ainsi, les effets escomptés par les pouvoirs publics à travers l’instauration de cette mesure sont loin d’être atteints. De plus, il a été constaté que si la consommation des Algériens a fortement diminué, le chiffre d’affaires des concessionnaires automobiles, des producteurs et importateurs de biens a, lui également, sensiblement baissé. D’où l’importance de revoir certaines règles en la matière, en y introduisant, par exemple, un nouveau dispositif à même de protéger le consommateur, et ce à travers une réforme des crédits à la consommation, qui tend à encadrer les pratiques des sociétés de crédit, ou encore à travers un projet de loi visant à responsabiliser les sociétés de crédit, dont les abus entraînent le surendettement des ménages.
Mahmoud Tadjer
lejeuneindependant
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