Plan solaire
Les premières règles du jeu

· Conventions tripartites entre l’Etat, Masen et l’ONE-Onep
· D’un côté, questions de financement, du foncier…
· De l’autre, spécification technique et définition du tarif d’achat
L’imbrication à marche forcée, dans la stratégie ambitieuse et volontariste de politique énergétique de l’Etat, ne laisse aucun répit. Pile un an après la création de l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (MASEN) en décembre 2009, les règles du jeu se font plus précises. Les parties prenantes de l’ambitieux projet solaire, baptisé Plan solaire marocain (PSM), l’Etat, Masen et l’ONE-Onep se retrouvent ce lundi à Ouarzazate pour deux conventions. Objectif: régler leurs rapports tripartites.
La première convention, entre l’Agence et l’Etat, va porter sur la mise en place d’un cadre juridique devant régir leurs relations. Selon de toutes premières informations, le gros de la convention sera axé sur les questions de dotation financière, mais aussi de mobilisation du foncier.
Ce programme solaire de 2.000 MW (soit 38% de la puissance actuelle installée), qui devra apporter chaque année 18% de plus à la production nationale et, à terme en 2020, contribuer à hauteur de 14% à la puissance électrique, est estimé à 70 milliards de DH. Pour l’heure, un groupement de banques marocaines dont le chef de file est Attijariwafa bank promet de mobiliser pour ce projet 1 milliard de DH. Le pari est certes ambitieux, mais l’engagement de l’Etat en fait un pari tenable. Mener à terme cet ambitieux projet en raison de sa taille et des fonds à mobiliser propulsera le Maroc au rang des précurseurs dans les énergies renouvelables. A ce jour, les plus gros projets dans ce domaine initiés ici et là, notamment Desertec, Transgreen, Plan solaire prennent déjà en compte le Plan solaire marocain. De part est d’autre de la Méditerranée, se pose l’épineuse question de financement.
Pour le projet marocain, il y a le Fonds dédié doté de 1 milliard de dollars à travers la Société d’investissements énergétiques (SIE), née de donations des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite et de la contribution du Fonds Hassan II. La SIE prendra ainsi des participations dans différentes entreprises adjudicataires des projets solaires, sans vocation à être majoritaires.
Entre autres dossiers au programme de convention avec l’Etat, la question devant déterminer les conditions et modalités relatives à la mobilisation foncière, nécessaire au programme solaire. Sur les cinq sites identifiés, totalisant une superficie de 10.000 ha, seul celui de Ouarzazate, d’une superficie de 3.300 ha, dont la première unité d’une puissance de 125 MW qui sera mise en service en 2015, est à ce jour acté. Les quatre autres, retenus pour leur capacité de radiation solaire, devront impérativement faire l’objet de négociations, voire d’expropriation au besoin, à mesure de l’évolution du programme.
D’autre part, la deuxième convention, qui sera signée entre Masen et l’ONE-Onep va consister surtout en la spécification technique pour déterminer, dans un premier temps, la connexion future des centrales du site de Ouarzazate au réseau de l’ONE-Onep. En clair, Masen, en donneur d’ordre sur ce site, devra exiger aux producteurs de se conformer aux normes et standards de production de l’électricien marocain. Il sera également question de déterminer le prix d’achat par l’ONE de l’électricité produite pour le compte de Masen par les producteurs. A noter que l’ONE demeura acheteur unique de toute l’électricité produite.
L’enjeu est de taille. Les instructions du Souverain aux parties prenantes du projet «pour s’en tenir strictement au calendrier de réalisation» en disent long. Et, s’il en est, la cérémonie annoncée en grande pompe de ce jour, est un nouveau signal fort aux pilotes de ce projet. En tout cas, du succès de la première centrale «pilote» de Ouarzazate, voire la première unité, dépendra la suite du programme. Il n’empêche que le Maroc est déjà perçu comme acteur de référence dans le solaire. Et l’un des défis majeurs, c’est réduire considérablement sa dépendance aux énergies fossiles, onéreuses, qui s’élève à 96% de ses besoins importés.
Bachir THIAM
l'économiste
Les premières règles du jeu

· Conventions tripartites entre l’Etat, Masen et l’ONE-Onep
· D’un côté, questions de financement, du foncier…
· De l’autre, spécification technique et définition du tarif d’achat
L’imbrication à marche forcée, dans la stratégie ambitieuse et volontariste de politique énergétique de l’Etat, ne laisse aucun répit. Pile un an après la création de l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (MASEN) en décembre 2009, les règles du jeu se font plus précises. Les parties prenantes de l’ambitieux projet solaire, baptisé Plan solaire marocain (PSM), l’Etat, Masen et l’ONE-Onep se retrouvent ce lundi à Ouarzazate pour deux conventions. Objectif: régler leurs rapports tripartites.
La première convention, entre l’Agence et l’Etat, va porter sur la mise en place d’un cadre juridique devant régir leurs relations. Selon de toutes premières informations, le gros de la convention sera axé sur les questions de dotation financière, mais aussi de mobilisation du foncier.
Ce programme solaire de 2.000 MW (soit 38% de la puissance actuelle installée), qui devra apporter chaque année 18% de plus à la production nationale et, à terme en 2020, contribuer à hauteur de 14% à la puissance électrique, est estimé à 70 milliards de DH. Pour l’heure, un groupement de banques marocaines dont le chef de file est Attijariwafa bank promet de mobiliser pour ce projet 1 milliard de DH. Le pari est certes ambitieux, mais l’engagement de l’Etat en fait un pari tenable. Mener à terme cet ambitieux projet en raison de sa taille et des fonds à mobiliser propulsera le Maroc au rang des précurseurs dans les énergies renouvelables. A ce jour, les plus gros projets dans ce domaine initiés ici et là, notamment Desertec, Transgreen, Plan solaire prennent déjà en compte le Plan solaire marocain. De part est d’autre de la Méditerranée, se pose l’épineuse question de financement.
Pour le projet marocain, il y a le Fonds dédié doté de 1 milliard de dollars à travers la Société d’investissements énergétiques (SIE), née de donations des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite et de la contribution du Fonds Hassan II. La SIE prendra ainsi des participations dans différentes entreprises adjudicataires des projets solaires, sans vocation à être majoritaires.
Entre autres dossiers au programme de convention avec l’Etat, la question devant déterminer les conditions et modalités relatives à la mobilisation foncière, nécessaire au programme solaire. Sur les cinq sites identifiés, totalisant une superficie de 10.000 ha, seul celui de Ouarzazate, d’une superficie de 3.300 ha, dont la première unité d’une puissance de 125 MW qui sera mise en service en 2015, est à ce jour acté. Les quatre autres, retenus pour leur capacité de radiation solaire, devront impérativement faire l’objet de négociations, voire d’expropriation au besoin, à mesure de l’évolution du programme.
D’autre part, la deuxième convention, qui sera signée entre Masen et l’ONE-Onep va consister surtout en la spécification technique pour déterminer, dans un premier temps, la connexion future des centrales du site de Ouarzazate au réseau de l’ONE-Onep. En clair, Masen, en donneur d’ordre sur ce site, devra exiger aux producteurs de se conformer aux normes et standards de production de l’électricien marocain. Il sera également question de déterminer le prix d’achat par l’ONE de l’électricité produite pour le compte de Masen par les producteurs. A noter que l’ONE demeura acheteur unique de toute l’électricité produite.
L’enjeu est de taille. Les instructions du Souverain aux parties prenantes du projet «pour s’en tenir strictement au calendrier de réalisation» en disent long. Et, s’il en est, la cérémonie annoncée en grande pompe de ce jour, est un nouveau signal fort aux pilotes de ce projet. En tout cas, du succès de la première centrale «pilote» de Ouarzazate, voire la première unité, dépendra la suite du programme. Il n’empêche que le Maroc est déjà perçu comme acteur de référence dans le solaire. Et l’un des défis majeurs, c’est réduire considérablement sa dépendance aux énergies fossiles, onéreuses, qui s’élève à 96% de ses besoins importés.
Bachir THIAM
l'économiste
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